VIOLENCE ET TROUBLES MENTAUX: ALERTE ET RÉALITÉ

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Transcription de la présentation:

VIOLENCE ET TROUBLES MENTAUX: ALERTE ET RÉALITÉ Angelo Barbato Association Mondiale pour la Réhabilitation Psychosociale Unità di Epidemiologia e Psichiatria Sociale Istituto Mario Negri Milano, Italie PARIS, 31 Mai 2009

Questions gênantes Les troubles mentaux élèvent la probabilité des conduites violentes ? Les troubles mentaux élèvent le risque d’être victime de violence ? Y-a-t-il violence dans les services psychiatriques ? Est-il dangereux travailler dans les services psychiatriques ?

Risque relatif Risque absolu Risque attribuable

Tabac et risque de tumeur pulmonaire (n=464.000) Risque relatif ≤ 10 cigarettes par jour 20,7 ≥ 40 cigarettes par jour 54,9 Risque absolu 1,3% Risque attribuable 90% Freedman et al. , Lancet Oncology, 2008: 639

Incidence annuelle des conduites violentes Étude rétrospective – USA (n=5.865) Risque absolu Risque relatif Pas de trouble mental 1,9% Tout trouble mental 3,4% 1,79 Anxiété généralisée 4,2% 2,12 Dépression majeure 4,6% 2,41 Trouble panique 6% 3,12 Trouble affectif bipolaire 11,8% 6,15 Troubles psychotiques 11,9% 6,19 Corrigan et Watson, Psychiatry Research, 2005: 153

Incidence triennale des conduites violents Étude prospective en deux phases – USA (n=34.653) Analyse bivariée Risque absolu Risque relatif Dépression majeure 2,1% 0,72 Trouble affectif bipolaire 4% 1,44 Troubles psychotiques 6,1% 2,17 Elbogen et Johnson, Archives of General Psychiatry, 2009: 152

Incidence triennale des conduites violentes Étude prospective en deux phases – USA (n=34.653) Analyse bivariée Risque absolu Risque relatif Détention en jeune âge 14,5% 6,11 Maltraitance dans l’enfance 10,9% 4,31 Divorce/Séparation 10,1% 4,23 Chômage 9% 4,03 Licenciement 8,3% 3,42 Elbogen et Johnson, Archives of General Psychiatry, 2009: 152

Incidence triennale des conduites violents Étude prospective en deux phases – USA (n=34.653) Analyse multivariée Facteurs de risque Risque relatif Jeune âge 3,60 Précédents de violence 2,99 Détention en jeune âge 2,05 Divorce/Séparation 2,04 Facteurs de protection Sexe féminin 0,43 Revenu élevé 0,58 Elbogen et Johnson, Archives of General Psychiatry, 2009: 152

Impact sur la population de la violence associée aux troubles mentaux Pays Auteur Période Risque attribuable Suède Fazel et Grann, 2006 1988-2000 5,2% USA Corrigan et Watson, 2005 1990-1992 2% Angleterre Coid et al., 2006 2000 1,2%

Incidence de violence subie par personnes avec troubles mentaux Pays Auteur Risque absolu Risque relatif USA Brekke et al., 2001 17,7% - White et al., 2006 25,6% 10,3 Goodman et al., 2001 36,7% 10 Hiday et al., 1999 22,4% Teplin et al., 2005 25,3% 11,8 Finlande Honkonen et al., 2004 5,6% 3,3 Angleterre Walsh et al., 2003 16% 2,3 Australie Fitzgerald et al., 2005 4,3% Chapple et al., 2004 17,9% 3,5

Conduites violentes dans les services psychiatriques hospitaliers Lieu Auteur Période % patients violents Suisse allemande Aberhalden et al., 2007 3 mois 13 Rome Raja et Azzoni, 2005 6 années 3 Saronno/Busto Bolongaro et al., 2007 1 année 9 Italie (74 services) Biancosino et al., 2009 2 semaines Ferrare Grassi et al., 2006 7 années 7

Incidence dans la vie de violence subie par les patients en milieu psychiatrique Échantillon randomisé – USA (n=142) Type de violence Incidence Être menotté 65% Placement en isolement 59% Contention physique 34% Harcèlement sexuel 18% Violence physique 13% Frueh et al., Psychiatric Services, 2005: 1123

Accidents du travail dans les services psychiatriques Secteur de Milan Garbagnate - 2008 N accidents N professionnels Taux accidents/ 100 professionnels Services de médecine 138 1342 10,3 Services de chirurgie 49 425 11,5 Laboratoires 14 185 7,6 Anesthésie/Réanimation 8 130 6,2 Dispensaires 113 12,4 Psychiatrie 35 365 9,6 TOUS LES SERVICES 390 3830 10,2

Conclusions - 1 Les troubles mentaux élèvent légèrement la probabilité des conduites violentes La probabilité est plus élevée pour certains groupes diagnostiques La probabilité est plus élevée en association avec l’abus de drogues La probabilité plus élevée associée aux troubles mentaux dépend de facteurs de risque sociaux

Conclusions - 2 La grande majorité des personnes avec troubles mentaux n’ont jamais des conduites violentes Le diagnostic psychiatrique en soi n’est pas un facteur de risque pour les conduites violentes L’apport des personnes avec troubles mentaux au taux de violence dans la societé est négligeable Le possibilité de prévoir sur la base des indicateurs psychiatriques les graves conduites violentes est limitée à cause du taux élevé des faux positifs

Conclusions - 3 Les personnes avec troubles mentaux présentent un risque élevé de subir la violence en général et même dans les services psychiatriques En Italie le niveau du taux de violence dans les services psychiatriques est bas par rapport aux autres pays européens Le travail dans les services psychiatriques est associé à un risque égal ou inférieur à celui d’autres services sanitaires Le risque associé à l’aggressivité est néanmoins un risque spécifique du travail en psychiatrie qu’on doit considérer dans la formation des professionnels