Un soutien plus efficace à lagriculture passe par davantage de complémentarité et de synergies entre les Organisations Paysannes et les autres acteurs Le cas de la R.D. Congo Présentation à la Table Ronde du À Bruxelles par Frans van Hoof
Objectif de létude Formuler des recommandations visant à renforcer la synergie et la cohérence de la politique belge agricole en RDC, en partant de: Des pratiques actuelles sur le terrain De la vision des O.P. congolaises
Concrètement Décrire les principaux défis pour sécurité alimentaire et agriculture durable et des politiques nationales Aperçu des acteurs de la Coopération belge et des autres acteurs Analyse de la vision des O.P. et de leurs besoins et priorités Comparer cette analyse avec pratiques des projets de développement Formuler des recommandations pour plus de cohérence et synergies
Méthodologie de travail Mission dorientation fin mars 2010 Etude du nouveau PIC (belge) Interview avec/ collecte de données auprès des principaux acteurs de la coopération belge à Bruxelles et Kinshasa Mission de terrain dans les quatre zones de concentration de la coopération belge Traitement et analyse des données Formulation des recommandations
Les grands constats
La RDC – un Etat fragile Coté négatif LEtat nassure guère les services de base à la population, qui ne peut jouir de ses droits fondamentaux (protection, justice, santé, …) lEtat est plutôt une charge pour la population Coté positif Dans sa lutte de survie la population sorganise et trouve des solutions à ses problèmes. Il en est ainsi pour la masse paysanne. Certes laide internationale ne voit que le coté négatif et omet les dynamiques populaires
Le mouvement paysan congolais (1) Le niveau de structuration du mouvement paysan est très inégal dune province à une autre (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Bas-Congo, Kwilu sont plus avancées), et même à lintérieur O.P. de base assurent de nombreuses fonctions Multiplication des semences Vulgarisation agricole Epargne et crédit Transformation et Commercialisation
Le mouvement paysan congolais (2) Au deuxième, troisième etc. niveau les O.P. soccupent de la: La Représentation des paysans au niveau des autorités et autres acteurs dans le secteur agricole Echanges dexpériences /formation des leaders Collecte et diffusion des informations agricoles Lobbying et plaidoyer sur des questions qui handicapent les paysans ou pour valoriser les potentialités de ces derniers
Le mouvement paysan congolais (3)
Les politiques évoluent positivement En RDC Une note de politique agricole et de développement rural est adoptée par gouvernement Loi sur les principes fondamentaux pour le secteur agricole, avec des apports des O.P. se trouve au niveau du Parlement La politique de décentralisation se concrétise au niveau du ministère de lAgriculture par la mise en place des CARG
Les politiques évoluent positivement En Belgique Une augmentation du budget de la Coopération au développement alloué à lagriculture 10% Volonté de créer plus de cohérence entre les différents canaux de financement de la Coopération belges et de synergies entre les différents acteurs (à plusieurs occasions) avec allocation supplémentaire pour ONG Nouveau PIC pour la RDC donne priorité à lagriculture, et à 2 autres secteurs en appui, et prévoit impliquer la société civile et les organisations paysannes en particulier
La mise en pratique Tous les canaux de la coopération belge sont utilisés en RDC Une multitude dONG belges (15) Un nombre impressionnant de projets de lUE Omniprésence de la FAO Projet P4P du PAM La Belgique assure secrétariat « Thématique 8 » Plateforme acteurs belge à Kinshasa
La mise en pratique (2) Certes: Absence quasi-totale de concertation de coordination ou dharmonisation entre les différents acteurs et leurs interventions Absence quasi-totale des ONG belges dans les quatre zones de concentration Interventions ne prennent pas en considération les dynamiques locales Les interventions nimpliquent/visent guère spécifiquement les femmes paysannes
La mise en pratique (3) Et: Les acteurs travaillent seulement avec leurs partenaires traditionnels: bi-et multilatérale avec Gouv., Univ avec Univ., ONG avec ONGD, peu dintervenants coopèrent directement avec les O.P. Structurées Sur le terrain la collaboration entre CTB et ONG belges savère plutôt difficile Pas toutes les dimensions de la sécurité alimentaire sont prises en considération
La mise en pratique (4) Et: Le démarrage du nouveau PIC (2010 – 2013) se fait attendre pour des raisons peu convaincantes Ainsi: Lappui institutionnel au MAPE risque de sinterrompre mettant en danger laccompagne-ment des CARG qui visent justement la coordination et des synergies entre les acteurs Et de tarder le renforcement des capacités de la société civile/organisations paysannes pour quelles puissent simpliquer dans les programmes bilatéraux
Conclusion générale Les politiques en place, en RDC et en Belgique, permettent une bonne cohérence et de synergies très utiles entre les diverses interventions. Le problème se trouve plutôt au niveau des acteurs qui semblent plus préoccupés par lexécution dun programme/projet, et par leur propre position et celle de leur organisation que par un développement durable de la population cible. Il se peut que les systèmes actuels de financement et de suivi/évaluation les poussent dans ce sens.
Les recommandations
Niveaux de synergies possible Au préalable: La volonté daussi bien des responsables des ONG belges, et du Ministère belge de la Coopération, qui sont tous loin de la réalité du paysan congolais, de chercher des synergies contient une réelle risque de conception de coopérations belgo-belge, qui plutôt que de servir les paysans congolais, les dévient de leurs réelles potentialités de synergies avec dautres acteurs dans leur milieu.
Niveaux de synergies possible - 2 Différents niveaux de synergies NiveauType de synergie LocalActeurs dune filière ProvinceActeurs dun même sous-secteur Zone linguistiqueO.P. échangent autour de leurs fonctions NationalEchanges entre acteurs Coop. belge Ministères – O.P. – Bailleurs BelgiqueEchanges entre acteurs dans agriculture
Niveaux de synergies possibles -3 Localement autour dune filière porteuse choisie par une O.P.: en amont avec INERA, SENASEM, groupes de multiplicateurs, fournisseurs dintrants, IMF, et en aval avec les transporteurs, transformateurs, commerçants et exportateurs; Pour rendre le fonctionnement dune filière plus durable, limplication du secteur privé est fondamentale. Puisque cela constitue une rupture avec les pratiques actuelles, cela nécessite une étude préalable conjointe par les O.P. et les acteurs du secteur privé sur les possibilités et les contraintes.
Niveaux de synergies possible - 4 Au niveau des zones de concentration par intervention (sous)sectorielle: Aménagement routes Production et distribution semencière Micro-finance Commercialisation But: harmoniser les interventions, les répartir géographiquement, identifier faiblesses acteurs, … Instrument par excellence: les CARG et leurs commissions sectorielles
Niveaux de synergies possible - 5 Des programmes interprovinciaux de renforcement des capacités dans une même zone linguistique entre O.P. des zones dintervention belges et les provinces voisines plus avancées, autour du fonctionnement des O.P. et des thèmes qui leur préoccupent/des fonctions quelles assurent. Maintenir au Bas-Congo et lélargir au Nord- et au Sud-Kivu lappui belge à lINERA + SENASEM permettra une bonne synergie avec les O.P. dans la production semencière voir ci-haut, et peut inspirer les structures sœurs dans les autres provinces.
Niveaux de synergies possibles – 6 Au niveau national pour une meilleure coordination entre les deux ministères, les grands bailleurs de fonds et les faitières nationales des O.P., il y a lieu de rendre la plateforme thématique 8 vraiment efficace. Au niveau de la Coopération belge en RDC par les différents acteurs belges et congolais concernés, il y a lieu de faire animer la plateforme par une structure spécialisée dans lagriculture. Au niveau de la Coalition contre la faim en Belgique (seulement en appui aux synergies RDC)
Besoin de renforcement La structuration des O.P. dans les différentes provinces nécessitent un appui institutionnel à linstar de celui dont bénéficie les ministères MAPE et MDR, étant donné le rôle clé des O.P. face à ces ministères Eviter la rupture dans lappui institutionnel au MAPE et à la mise en place et à laccompagnement des CARG afin que ces derniers soient encore davantage une plateforme où ce sont les O.P. qui orientent le développement agricole
Besoin de renforcement - 2 Accélérer la préparation et démarrage des actions prévues dans le nouveau PIC. Participation effective des faîtières des O.P. dans la coordination thématique 8 au niveau national et dans les différents SMCL des projets agricoles et ruraux et autres plateformes. Prévoir des programmes spécifiques pour renforcer les O.P. féminines. Le développement des partenariats entre les O.P. et les acteurs économiques privés
Besoin de renforcement - 3 Enrichir la vision des agents de terrain de la CTB avec les rôles quont à jouer les O.P. dans le développement agricole durable et avec lappui éventuel que des ONG spécialisées peuvent jouer dans le renforcement des capacités des O.P. Une plus grande professionalisation des agents des ONG belges directement concernés par le développement agricole.
Je vous remercie