Wounded Knee La véritable histoire de (Cliquez pour avancer à la diapositive suivante) Création : guyloup@globetrotter.net guyloup-laco@globetrotter.net Diaporama musical
Pour évoquer la tragédie de Wounded Knee, il est nécessaire de remonter dans le temps : Avril 1825 : Afin de « protéger » les indiens de l'invasion continuelle des colons blancs sur leurs terres, le gouvernement américain les prend sous sa » protecton ». Les Indiens sont encore libres de chevaucher sur leurs grandes plaines, le bison se faisant de plus en plus rare, beaucoup trouvent refuge près des forts ou dans les réserves pour les saisons d'hivers. 29 avril 1868 : Signature du Traité de Fort Laramie. Les tribus Cheyenne, Dakota, Lakota, Nakota, et le gouvernement signent le traité de paix. Le gouvernement s'engage à dédommager les tribus pour les dommages et pertes territoriales subis. Les tribus sont souveraines sur leurs terres et ont le pouvoir de les gérer, d'y faire régner l'ordre et de rejeter tout nouveau colon blanc. Toute nouvelle cession d'une part de leur terre au gouvernement américain devra requérir la signature d'au moins le 3/4 des « adultes mâles » des territoires concernés. Les tribus conservent le droit de chasser dans les Big Horn Mountains ainsi que dans la partie nord de la North Platte River. 1872 : de l'or est découvert dans les Black Hills. A partir de 1874, le gouvernement va tenter par des négociations avec les tribus de reprendre les Black Hills. Les tribus refusent, car les Black Hills sont leurs terres sacrées. Le gouvernement lance alors un ultimatum : le 31 janvier 1876, tous les Indiens qui n'auront pas quitté les Black Hills pour rejoindre les réserves seront considérés comme rebelles et traités en conséquence. Crazy Horse et Sitting Bull refusent d'obtempérer. Ils continuent de chasser et de vivre libres sur leur terres sacrées. Sitting Bull souhaite réunir toutes les tribus alliées des Dakota. En juin 1876 a lieu le plus grand rassemblement de l'histoire des Indiens d'Amérique du Nord.
Le 25 juin 1876, bataille de Little Big Horn River. Sitting Bull, Gall et Crazy Horse sont rejoints par leurs alliés et frères Cheyennes, ainsi que par une grande quantité d'Indiens qui fuient les réserves. Ils s'installent sur les berges de la Little Big Horn. Le 25 juin 1876, bataille de Little Big Horn River. Le Général Custer (surnommé "le boucher« ) s'attaque au village qui s'étend sur plusieurs km de long. Le 7ème de cavalerie de l'armée des États-Unis essuie une défaite. 28 février 1877 : Nouvelle violation par les États Unis du traité de Fort Laramie, et du 5ème amendement de la constitution américaine car la colonisation des terres Indiennes s'accentue. Le gouvernement américain sous la pression des compagnies minières confisque les Black Hills, et ce, sans les signatures des 3/4 des « adultes mâles » des réserves concernées. Article 5 : En considération des terres confisquées et des droits de chasse retirés, le gouvernement fournira des rations alimentaires aux tribus aussi longtemps que nécessaire pour leur survivance. Article 8 : Les tribus sont soumises aux même lois que les ressortissants américains, bénéficient des mêmes protections, ont le droit de pratiquer en toute liberté leur religion et d'accéder à la propriété…. (En théorie cela aurait du être ainsi…). 6 mai 1877 : Crazy Horse et son peuple, malade, souffrant de famine se rendent. Ils se présentent à l'agence de Red Cloud. Septembre 1877 : Crazy Horse est assassiné - Sitting Bull est toujours en fuite et refuse de se rendre. 19 Juillet 1881 : poussé par la maladie et la famine, Sitting Bull se rend. De ses 3 000 guerriers, 2 800 ont déjà rejoint les réserves.
Automne 1883 : Dernières chasses au bison. Le commerce blanc des fourrures et le rail ont eu raison du bison qui est désormais en voie d'extinction. Les conditions de vie sur les réserves sont épouvantables. La famine, les maladies et l'alcool y font rage, les rations gouvernementales arrivent avec des mois de retard, et bien souvent elles n'arrivent pas du tout. Les terres consenties aux Indiens sont incultivables, les troupeaux de bœufs sont décimés par la maladie. Sur la réserve Black-Foot du Montana qui comptaient 3000 âmes, ils n'en reste plus que 1600. Les tribus sont poussées au désespoir. Les rapports alarmants dramatiques qui arrivent au Bureau des Affaires Indiennes restent lettres mortes. Le colonel Sheridan de l’armée des États-Unis prononcera cette phrase désormais célèbre : « Un bon Indien est un Indien mort »… (sans commentaire) Janvier 1889 : Wovoka un Homme Médecine Paiute du Nevada a une vision : la résurrection des Nations Indiennes, le retour du bison et le départ des blancs se feront grâce à la danse et aux chants rituels : la Ghost Dance ou danse des esprits était née... Elle se propage sur toutes les réserves des Etats-Unis… et l'espoir des Nations Indiennes renaît… 2 mars 1889 : Le gouvernement veut reprendre 9 millions d'âcres de la grande réserve « protégée » par le Traité de Fort Laramie. La signature 3/4 des « adultes mâles » devant être requise, tous les Indiens de la grande réserve Sioux sont convoqués pour signer l'acte de vente. Mais les Indiens refusent de signer. Alors le traité de Fort Laramie est encore une fois violé : le gouvernement des États-Unis confisque purement et simplement les 9 millions d'âcres… et la grande réserve du Dakota est alors scindée en 6 petites réserves. De plus, aucun Indien n’a plus de droit de quitter sa réserve sans une autorisation spéciale d'un agent du gouvernement.
Le gouvernement trouve un moyen d’affaiblir les Indiens en séparant les familles : les mariages inter-tribaux sont encouragés, et deviennent fréquents. Les rations alimentaires prévues dans le traité de Fort Laramie sont diminuées de 50%. Année 1890 : Plus la famine fait rage, plus les Indiens des 6 réserves pratiquent la Ghost Dance, conduits pour cela par l'homme médecine nommé Sitting Bull… Les colons blancs sont apeurés, et une troupe d'environ 650 soldats est envoyée sur la réserve de Pine Ridge. L'armée assassine (légalement) tous les Indiens qu'elle surprend à danser la Ghost Dance. Inquiétées par l'ampleur que prend le mouvement, les autorités militaires ordonnent l'arrestation de Sitting Bull à la réserve de Standing Rock, le 15 décembre 1890. En fait d'arrestation, Sitting Bull fut tué d'une balle par un Lakota en tenue de policier des États-Unis. La mort de Sitting Bull jeta un grand froid parmi les Amérindiens. Ses amis se réfugièrent chez le Chef Big Foot. Craignant à son tour des représailles, le Chef Big Foot, atteint de tuberculose et souffrant de famine, demande asile à Red Cloud. Ce dernier accepte, alors Big Foot et son clan (environ 300 femmes enfants et vieillards) se dirigent donc vers l'agence de Pine Ridge… mais sans avoir demandé l'autorisation spéciale exigée par le gouvernement... Le 28 Décembre 1890 :ils s'arrêtent pour camper à Wounded Knee (à environ 6 km de l'agence gouvernementale de Pine Ridge). Pendant ce temps, l'armée avait lancé le 7eme de Cavalerie, sous les ordres du colonel James W.Forsyth à leur poursuite.
Les Miniconjus de Big Foot, eux, obtempèrent. Le 29 Décembre 1890 au matin : l'armée encercle le campement de Big Foot, et installe des mitrailleuses Hotchkiss. Le chef, extrêmement faible agite le petit drapeau blanc qu'il avait accroché à sa civière. L'armée ordonne aux Indiens de rendre leurs armes, et de se rassembler pendant que les soldats fouillent le camps faisant preuve d'une grande rudesse vis à vis des Lakota. Les Miniconjus de Big Foot, eux, obtempèrent. Qui a tiré le premier coup de feu qui déclencha la fusillade ? …nul ne le sait, mais un coup de feu partit. Aussitôt, l'armée tire sans distinction sur les 300 femmes, enfants et vieillards. Les femmes hurlaient en tentant d'échapper aux tirs, les enfants accrochés aux jupes de leur mère pleuraient…….. pas longtemps……. Les tirs cessent, c'est le silence… la fumée se dissipe… environ 300 cadavres, dont celui de Big Foot jonchent le sol. De leur coté, les soldats dénombrent vingt cinq tués et trente neuf blessés. Une enquête révéla que les pertes subies par l'armée américaine était le fait de leurs propres armes. Le 3 janvier 1891 : Les cadavres sont jetés dans une fosse commune sans plus de formalités. Le massacre de Wounded Knee, s'il avait définitivement anéantit le dernier espoir des Nations Indiennes de recouvrer leur chère liberté, n'avait en aucun cas assouvi la soif des gouvernements des États-Unis successifs qui pensaient avoir définitivement brisé la résistance amérindienne. NB : il est à noter que le caporal Paul H. WIENERT a reçu la Médaille d'Honneur pour son action à Wounded Knee (Eyewitness at Wounded Knee) …
Wounded Knee 28 février 1973, Un groupe de jeunes activistes de l'AIM (American Indian Mouvement) s'empare du poste du Bureau des Affaires Indiennes de Wounded Knee sur l'agence de Pine Ridge. Un siège est monté contre eux (hommes, femmes et enfants), et leur résistance à une contre-attaque militaire orchestrée par le FBI durera 71 jours... Suite à quoi ils seront arrêtés… sans que rien n’ait plus avancé positivement… (Un film historique a été tourné sur cet évènment de 1973, d’après le livre écrit par une des participante, son titre est « la femme de lakota ». ) Les agents du FBI qui semèrent la terreur sur la même réserve de Pine Ridge, où une soixantaine d'Indiens moururent d'un mort violente et inexpliquée entre 1973 et 1975, n'avaient certainement pas la moindre idée de la richesse de la culture qu'ils étaient en train de dévaster, et ceci uniquement pour aider les grandes compagnies à mettre la main sur l'uranium que recelait le sous-sol des terres abandonnées aux descendants de Crazy Horse. Mais l’histoire de Wounded Knee ne s’arrêta pas là…
Ces violences culminèrent à Oglala, le 26 juin 1975 Ces violences culminèrent à Oglala, le 26 juin 1975. Ce jour-là les hommes du FBI (appuyés par des milices indiennes armées et manipulées par eux) ensevelirent sous un déluge de feu le camp provisoire des militants de l'American Indian Movement (AIM) venus protéger pacifiquement les habitants de Pine Ridge. Après quelques coups tirés en l'air, les assaillis, parmi lesquels des femmes, des vieillards et des enfants affolés, parvinrent à fuir le champ de bataille, où l'on devait retrouver les corps de deux agents du FBI. L'un des dirigeants de l'AIM, Léonard Peltier, un Sioux Lakota, appelé « Celui-qui-mène-le-peuple" ou "Vent-qui-chasse-le soleil", trouva refuge au Canada (comme des années avant lui Sitting Bull, fuyant le désastre de Little Bighorn). Au terme d'une procédure truquée, Peltier fut extradé. (Des années plus tard, les Canadiens, furieux, exigèrent, sans succès, son retour.) De force, le FBI obtint d’une jeune femme des aveux, selon lesquels « elle avait vu son amant Léonard Peltier tuer les deux agents de sang-froid ». Plus tard, elle se rétractera, comme se rétracteront les accusateurs de Léonard: ils reconnaîtront qu'il n'y a pas la moindre étincelle d'un début de preuve, pas plus que la plus petite lueur que cette femme ait pu être témoin de quoi que ce soit. Rien n'y fait, pas même les pétitions du Dalaï-lama, de Desmond Tutu, de Rigoberta Menchu, du sous- commandant Marcos, de Jesse Jackson, de bien d’autres encore ou de milliers d’anonymes : malgré toute absence de preuve quelconque "Vent-qui-chasse-le-soleil" est derrière les barreaux depuis 25 ans, actuellement détenu à la prison de Leavenworth, sous la matricule n° 89637-132.
"Est-il mal de ma part d'aimer les miens? Est-ce malfaisant de ma part parce que ma peau est rouge? Parce que je suis Sioux? Parce que je suis né là où mes pères vivaient? Parce que je suis prêt à mourir pour mon peuple et mon pays?" Sitting Bull Création : guyloup@globetrotter.net guyloup-laco@globetrotter.net