La légende noire des pirates

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Transcription de la présentation:

La légende noire des pirates A l'abordage ! La légende noire des pirates Fabrice Delsahut Université Inter âges - 2014

Conférence 9 : Les Honneurs Royaux (2ème partie) Neptune offrant l'Empire de la Mer à Louis XIV - Pierre Mignard

I. René Duguay-Trouin (1673-1736)

Le clerc tonsuré De sa naissance à Saint-Malo le 10 juin 1673, à l’éclatante victoire de Rio de Janeiro en 1711 qui le rend célèbre, Duguay-Trouin gravit inlassablement les hauteurs de la gloire. Tour à tour, capitaine corsaire, officier de la Royale et chef d’escadre, il se bat sur toutes les mers du monde. Ce marin d’exception est pourtant loin de se destiner à cette profession. Bien que son père commande des vaisseaux armés tantôt en guerre, tantôt pour le commerce, et a acquis honneur et réputation, René Trouin, sieur du Gué envisage un temps de rentrer dans les ordres. Il fait ses études chez les Jésuites mais confesse qu’il est « moins sensible à la grâce qu’aux premiers aiguillons de Mars et de Venus ». L’ancien clerc tonsuré s’embarque alors à l’âge de seize ans et sous pression familiale, à bord d’un corsaire paternel, La Trinité, petite frégate de dix-huit canons.

Apprivoiser la peur Au cours de la campagne, il y découvre les horreurs d’un naufrage et surtout celles d’un abordage sanglant. Alors que la frégate aborde un corsaire de Flessingue (ville néerlandaise dotée d’un important port de commerce située sur une province maritime du sud-ouest des Pays-Bas), le maître d’équipage manque son saut et est pris en tenaille entre les deux coques. « Notre maître d’équipage, écrit-il dans ses mémoires, à côté duquel j’étais, voulut y sauter le premier, il tomba par malheur entre les deux vaisseaux, qui, venant à se joindre dans le même instant, écrasèrent à mes yeux tous ses membres, et firent rejaillirent une partie de sa cervelle jusque sur mes habits. Cet objet m’arrêta d’autant plus que je réfléchissais que, n’ayant pas comme lui le pied marin, il était moralement impossible que j’évitasse un genre de mort si affreux. » Cette image ne le quittera jamais. Comme bon nombre de Corsaires, il tente d’apprivoiser la peur, voire de la combattre en faisant, explique-t-il, de généreux efforts sur lui même, et à les redoubler à proportion de ses faiblesses. Il confesse ainsi, avec une rare honnêteté, qu’il est « obligé d’avouer que, dans beaucoup d’occasions, la vue d’un danger pressant m’a souvent causé des révolutions étranges, quelque fois même des tremblements involontaires dans toutes les parties de mon corps. Cependant, le dépit et l’honneur, surmontant ces indignes mouvements, m’ont bientôt fait recouvrer une nouvelle force, et dans ma plus grande faiblesse : et c’est alors que, voulant me punir en quelque façon moi-même de m’être laissé surprendre à une frayeur si honteuse, j’ai bravé avec le plus de témérité et d’audace les plus grands dangers. » D’aucuns y voient ainsi le style personnel de Dugay-Trouin qui privilégie systématiquement le corps à corps au détriment de l’artillerie. Cette urgence ayant le privilège de ne pas appréhender la peur.

Les signes de la Providence Les signes de la Providence qu’il croit interpréter dans ce combat d’artillerie, rappellent ce mysticisme qui ne le quitte jamais. Ainsi, en 1694, à bord de l’Hercule, qui commence à faire eau, le Malouin repousse les demandes des officiers de faire relâche conformément aux instructions royales. Ce dernier a rêvé des gros navires en direction de son misérable navire. Le rêve devient prémonition puisque deux longs courriers apparaissent le lendemain, chargé de sucre, d’indigo, d’or et d’argent qu’il s’empresse de dépouiller. Dugay-Trouin fait souvent référence à cette voix intérieure qui lui annonce « les biens et les maux, jusqu’aux jours et circonstances des évènements à venir. »

Louis XIV et les Domini Marium Son génie du commandement et de la guerre de course en font un bras armé essentiel pour Louis XIV dans sa lutte contre l’Espagne, la Hollande et surtout contre les rois d’Angleterre qui se déclarent, dès le XVIème siècle, Domini Marium (les maîtres des mers). Avec, entres autres, Dugay-Trouin, la France a enfin la volonté et la possibilité de leur disputer le statut de puissance maritime pour la maîtrise des mers et des routes commerciales. Il reçoit du roi l’épée d’Honneur dès 1694 et est anobli en 1709. Son courage lui permet ainsi de capturer seize navires de guerre et plus de trois cent navires marchands. Ce même courage est gravé ad vitam aeternam dans sa devise : Dedit haec insigna virtus (le courage lui a donné sa noblesse). Louis XIV aime, dit-on, à entendre de la bouche du Malouin le récit de ses actions. Alors qu’il commence l’histoire d’un combat où se trouve un vaisseau nommé La Gloire : « J’ordonnai, dit-il, à La Gloire de me suivre », le roi l’interrompt en lui disant : « Et elle vous fut fidèle ! ».

Le repositionnement maritime de la France Parmi ses nombreux faits d’arme, l’Histoire retient la prise improbable de Rio de Janeiro qui marque aussi la fin de sa vie embarquée. Cette opération fait suite à celle qui a échoué une année auparavant. Cinq vaisseaux du roi et près de cinq cents hommes sur mille périssent au cours de l’expédition. L’escadre confiée à Dugay-Trouin est cette fois-ci plus conséquente. Trois milles hommes arrivent ainsi en septembre 1711 à Rio. La rade est protégée par sept vaisseaux portugais et défendue par sept forts armés par douze mille hommes. Celle-ci est réputée imprenable du fait même qu’elle est fermée par un goulet plus étroit que celui de Brest. Dugay-Trouin force l’entrée de la baie et coule tous les navires adverses. Il s’installe dans l’île des chèvres face à la ville d’où il canonne celle-ci et l’incendie. Une fois la ville prise, il négocie son rachat à hauteur de six cent mille cruzades et divers suppléments en nature comme des caisses de sucre. Il obtient aussi la libération des prisonniers de l’opération précédente. Il aurait pu ramener tous ses navires si une terrible tempête ne lui en avait pas fait sombrer trois au retour. Arrivé à Saint-Malo en février 1712, son exploit stupéfie l’opinion et surtout ses adversaires anglo-hollandais. Car outre le fait que la campagne dégage, pour les armateurs, un bénéfice de quatre-vingt-douze pour-cent, elle permet surtout de repositionner la France sur l’échiquier maritime. « La France, écrit Jean Merriem, que ses ennemis croyaient sans marine, disparue des océans, retrouve d’un coup tout son prestige. »

Hormis la gloire, ses exploits sont d’un maigre rapport pour son auteur. Dugay-Trouin est cependant nommé Lieutenant général de la Marine, commandant successivement la Marine à Saint-Malo, la Marine à Brest, puis l’escadre pour le Levant et enfin le port de Toulon. Il meurt à Paris, en 1736 après avoir écrit ses mémoires, complètement désargenté. Ses mémoires intitulées Mémoires de Monsieur du Gué Trouin, chef d’escadre de S.M.T.C., Grand Croix de l’Ordre Militaire de Saint-Louis, sont publiées en 1730 à Londres. Des éditions complétées, dont la mise à jour n’est accomplie que vers 1911, sont parues ensuite.

II. Robert Surcouf

Cinquième du nom, est né en décembre 1773 dans une famille du Cotentin établie à Saint-Malo vers 1645. Son arrière-grand-père commanda en course le Comte de Toulouse en 1704-1705. Son grand-père, propriétaire de huit navires, était le plus important armateur malouin vers 1750. Après des études agitées et écourtées, Robert Surcouf embarque en 1787 sur un caboteur, le Héron. Sa carrière maritime se déroule dans l’océan Indien en une douzaine d’années réparties en quatre périodes : - L’Aurore et la traite négrière (1789-1792) - Le Triton et le début de la notoriété (1792-1796) - La Confiance et la gloire (1798-1801) - Le Revenant et le commerce (1807)

L’Aurore et la traite négrière (1789-1792) Surcouf est officier sur l’Aurore, le Courrier d’Afrique puis la Revanche qui font la traite négrière entre le Mozambique et l’île de France.

Le Triton et le début de la notoriété (1792-1796) En 1796, seulement âgé de vingt-trois ans, sans lettre de marque et à la tête du Cartier armé de quatre malheureux canons et avec pour équipage dix-sept valeureux hommes, Surcouf met le cap sur un gros trois-mâts de la compagnie des Indes, le Triton, monté par cent cinquante hommes et armé de vingt-six canons. Ce désavantage flagrant n’empêche pas Surcouf de prendre à l’abordage le Triton. Il doit son succès à un stratagème faisant cacher tout son équipage pour se faire passer pour un des pilotes du Gange. Surcouf se fait maître du vaisseau, n’ayant que deux blessés et un mort parmi les siens. Il fait signer un cartel d’échange à ses prisonniers, les envoie à Madras sur son petit schooner qu’il dépouille de toutes ses armes et mène son importante capture à l’île de France. Cette victoire consacre la jeune gloire de celui que les Anglais appellent « l’ogre du Bengale ». Bien que la prise soit illégale, les autorités de l’île de France consultent le Directoire qui, voulant récompenser la bravoure du jeune corsaire, propose au Corps législatif de lui décerner, à titre de don national, la valeur des prises qui ont été vendues au profit de la colonie. Surcouf continue d’écumer pendant quatre ans les mers du sud, accumulant une fortune considérable.

La Confiance et la gloire (1798-1801) Ce 7 octobre 1800, La Confiance, trois-mâts à deux ponts armé à Bordeaux, commandé par Surcouf, tire des bords sur les « Brasses du Bengale », nom donné par les marins à l’approche de la côte du Bengale marquée par les alluvions qu’y déversent le Gange et le Brahmapoutre. Il croise alors le Kent Indiaman, venant de Londres, portant quarante de gros calibre et une mousqueterie très importante sous les ordres du capitaine Rivington. L’équipage de La Confiance compte moins de deux cents hommes et son armement ne se compose que de vingt canons. Le Kent compte quatre cent trente-sept hommes dont deux cents soldats du fait qu’il a pris à son bord l’équipage du Queen détruit peu de temps avant par un incendie. Le rapport de force est bien inégal mais l’intrépide corsaire ordonne l’abordage. Il promet à ces hommes la « part du diable » pendant deux heures, les autorisant ainsi à piller pendant ce temps tout ce qui n’est pas la cargaison. Le capitaine anglais ayant été tué dés les premières minutes de l’abordage et les pertes anglaises ayant été nombreuses, le Kent rend le pavillon rapidement. La prise est ramenée à l’île Maurice qui réserve à son héros un accueil délirant. Louis Garneray, qui est le compagnon de Surcouf au cours de cette campagne, écrit à ce propos : « Jamais je n’oublierai l’enthousiasme et les transports que causèrent notre apparition et celle de notre magnifique prise parmi les habitants de Port-Maurice. Notre débarquement fut un long triomphe. C’était à qui aurait l’honneur de nous serrer la main. Obtenir un mot de nous était considéré comme une grande faveur ; et quand nous consentions à accepter à dîner en ville on ne trouvait rien d’assez bon pour nous être offert. » Le butin est aussi à la hauteur de l’exploit et Surcouf, alors au fait de son génie naval, n’en devient que plus célèbre et plus riche encore. La consternation qui frappe les établissements anglais de l’Inde pousse le gouvernement anglais à renforcer de plusieurs frégates sa station dans ces mers et à porter à cent mille roupies la capture de l’insaisissable corsaire français.

Le Revenant et le commerce (1807) Robert Surcouf est de retour après six années passées dans sa ville natale, à Saint-Malo. A la proue du magnifique trois mats, une sculpture représentant un homme sortant du tombeau, en se délivrant des plis de son linceul, impressionne tout autant que les dix-huit canons, et l’équipage de cent quatre-vingt-douze hommes. A peine le Revenant a t-il commencé sa nouvelle campagne en cette année 1807 que la panique s’installe à nouveau parmi les établissements britanniques. La Paix d’Amiens signé en 1802 entre l’Angleterre et la France a mis un point final à la deuxième coalition européenne contre la France. Après avoir disputé la maîtrise des mers à l’Angleterre pendant un siècle, la France se replie alors sur le continent européen, laissant une nouvelle fois le champ maritime libre aux Anglais. Cette paix, de courte durée, a permis à Surcouf de rentrer à Saint Malo pour épouser Marie-Catherine Blaize et a donné un peu de souffle aux Anglais pour redresser leur économie et oublier, un temps soit peu, l’épisode du Kent. La campagne qu’il mena avec le Revenant est plus courte mais tout aussi fructueuse. Il rentre deux ans plus tard sur le Charles avec une très riche cargaison de produits coloniaux. « Le gros Robert », surnom que lui attribuent les Malouins du fait de son embonpoint naissant, consacre la dernière partie de sa vie à des spéculations commerciales armant au commerce et à la pêche à plus de cent dix reprises et multipliant les acquisitions immobilières.

L’art du commerce et de la communication Surcouf est considéré comme l’un des meilleurs marins que la France n’ait jamais eus. Son sens tactique veut qu’il privilégie l’attaque des lignes de communication commerciales des Anglais, pour saper l’économie de l’adversaire, à la destruction des navires armés de la Couronne anglaise. Il plaide cette conception de guerre d’usure à Napoléon, qui, convaincu semble-t-il par les arguments du Malouin, instaure un blocus économique contre l’Angleterre. Surcouf amène aussi nombre de vaisseaux britanniques en faveur de la Monarchie, de la République, du Directoire, du Consulat et de l’Empire, tout en conservant une rare liberté et autonomie. Napoléon se déplace ainsi en personne en 1803 pour le convaincre en vain d’accepter une commission de capitaine (de vaisseau) et le commandement d’une escadre. Marin et tacticien de génie, homme de commerce accompli, il est aussi un homme d’esprit. On lui prête ainsi ce bon mot qu’il retourne à un officier anglais. Alors que ce dernier lui demande : « Avouez que vous, Français, vous battiez pour l’argent tandis que nous, Anglais, nous battions pour l’honneur », Surcouf lui répond : « Certes, Monsieur, mais chacun se bat pour acquérir ce qu’il n’a pas ! » Il meurt le 8 juillet 1827, estimé et respecté de tous, y compris de ses ennemis qui, bien qu’ayant eu à subir sa fougue, saluèrent son audace, son courage et surtout sa générosité avec laquelle il a traité ses prisonniers.