KALEB ET LE COLLIER MAGIQUE
Il y a une dizaine d'années, au coeur de l’Afrique vivait un jeune homme dénommé Kaleb. Il était beau, gentil et avait un grand coeur. Hélas, il était aussi très triste. Le garçon était orphelin : ses parents étaient morts dans un incendie et il n’avait jamais eu d’autre famille. Le jour, il errait sur les chemins du village et à la nuit tombée, il s’abritait sous un arbre pour y dormir.
Un beau jour, alors qu’il cherchait de quoi se nourrir, il sentit peser sur lui le regard curieux d’un vieux qu’il n’avait jamais vu auparavant.
Le vieil homme l’appela Le vieil homme l’appela. Kaleb s’approcha et vit que le vieillard avait une longue barbe blanche. Il portait un boubou très coloré et de vieilles sandales usées. « Peux-tu m’aider à rapporter de l’eau du puits jusque chez moi ? Oui, répondit le garçon.» Il lui remplit sans attendre un grand pot de terre et le suivit jusqu’à une case toute blanche et très isolée que Kaleb voyait pour la première fois. « Que vais-je te donner pour te remercier, demanda le vieillard. - J’ai très faim … répondit le jeune homme. » Le vieux pénétra dans la case pour en ressortir aussitôt avec un gros morceau de pain et une banane qu’il lui donna. « Merci, murmura Kaleb.»
Le vieux lui tendit alors un collier fait de dents de singe et de boules de terre séchée et parla d’une voix douce : « Tu as un grand cœur, plus grand que tu ne le penses… Tu l’ignores mais moi, je le sais. Quand tu auras besoin d’aide, frotte trois fois ce collier entre tes mains. » Sans ajouter un mot, l’ancien ramassa un long bâton posé près de l’entrée de la hutte et s’éloigna en s’appuyant dessus. Le garçon le suivit des yeux. Lorsque la silhouette eut disparu à l’horizon, son regard se posa sur l’étrange collier qu’il se mit autour du cou. Il s’éloigna alors lentement de la case et repartit vers le village.
Une vieille femme était assise devant sa case à piler du maïs dans un bol. Entendant des pas, elle tourna les yeux vers Kaleb puis se leva. Elle paraissait terrorisée par le collier que portait le jeune homme. Elle le dévisageait et tous les autres villageois aussi. Ils s'écrièrent en même temps: "D'où viens-tu? Qui es-tu?“ Kaleb resta bouche bée pendant quelques secondes puis il reprit ses esprits et répondit: "Mais c'est moi, Kaleb, vous ne me reconnaissez donc pas?"
Alors la vieille dame montra du doigt la poitrine de kaleb et déclara: "Je reconnais ce collier. C'est celui du sorcier Banioum qui est mort quand j'avais 10 ans. Il a été enterré avec. Comment peux-tu le porter? Reviens-tu du pays des morts?"
Kaleb lui répondit: "Mais non, madame. C'est un vieux monsieur que je n'avais jamais vu auparavant qui me l'a donné pour me récompenser car je l'ai aidé à porter de l'eau du puits jusqu'à sa case. Il portait de vieilles sandales et un boubou très coloré." -Tu mens, répliqua la vieille femme. C'est impossible. L'homme dont tu parles s'appelait Banioum. Il est mort depuis longtemps. Va-t'en! Tu es un mauvais esprit. Ce collier va porter malheur au village."
Et tous les villageois ramassèrent des pierres pour les jeter sur Kaleb. Le jeune homme s'éloigna tristement. Il allait sortir du village quand il entendit des sanglots qui provenaient de la dernière case du village. Il y pénétra sans faire de bruit et découvrit une femme agenouillée près d'un jeune enfant. Elle se retourna et leva ses yeux remplis de larmes vers le jeune homme. "Mon enfant va mourir, il n'arrive plus à respirer, bafouilla-t-elle."
Kaleb aurait voulu aider la mère et l'enfant Kaleb aurait voulu aider la mère et l'enfant . Il songea alors aux paroles du mystérieux vieillard: "Quand tu auras besoin d’aide, frotte trois fois ce collier entre tes mains.« Il n'hésita pas un instant et fit rouler les boules de terre séchée entre ses doigts. Kaleb entendit alors une voix grave qu'il reconnut aussitôt, c'était celle du vieillard:
"Si tu veux sauver ce petit , va jusqu'au baobab sous lequel tu as l'habitude de dormir et cherche les ingrédients suivants: 13 feuilles de l'arbre. Attention, choisis les plus belles: il ne faut pas qu'elles soient mangées par les insectes - 3 fruits bien blancs - un litre d'eau du puits , ce qui veut dire bien fraîche. Ensuite mélange 60 centilitres d'eau avec 2 feuilles et 7 fruits. Fais bouillir 2 minutes, ajoute tout le reste et mélange à nouveau durant 3 minutes et 30 secondes. Puis verse le remède dans un pot en terre et fais le boire entièrement à l'enfant."
Kaleb ne perdit pas une seconde et fit très exactement ce que la voix lui avait ordonné. Puis il resta avec la mère jusqu'à ce que le sourire revienne sur son visage: l'enfant était sauvé. Les autres villageois ne tardèrent pas à apprendre la nouvelle car Yaaba considérait Kaleb comme le sauveur de son enfant et l'invita aussitôt à partager son repas. Le lendemain, on appela Kaleb auprès de deux autres malades qu'il guérit grâce au collier magique.
Un an plus tard, Kaleb était considéré comme le sauveur du village et même de tout son pays: il empêchait la mort des enfants et prolongeait la vie des plus âgés grâce à ses miraculeux ingrédients et à ses formules mystérieuses. Tout le monde l'adorait pour sa gentillesse et son dévouement. Il logeait dans la hutte du vieillard à la longue barbe blanche qui avait disparu après lui avoir livré tous ses secrets par l'intermédiaire du collier. Il se faisait servir ses repas par les amis ou même la famille de ceux qu'il soignait.