King Kong Cycle 3 Ecole et cinéma 5 mai 2010 Claire Frayssignes, cpc Gennevilliers
Un contexte social et économique au service Histoire des arts Un contexte social et économique au service des arts du visuel
Radiographie d’une époque : Durant les années 20, les Etats-Unis connaissent une période de croissance extraordinaire. Mais en 1929, le pays va subir une crise économique sans précédent. Le 24 octobre 1929, appelé le « Jeudi Noir », la Bourse de New-York s’effondre et entraine une crise bancaire. Les plus grandes entreprises font faillite et le chômage explose : 4 millions de chômeurs en 1930, 8 millions en 1931, 15 millions en 1932. Dans les campagnes, une grande sècheresse vient aggraver la situation et provoquer la ruine de millions de fermiers qui sont obligés de partir. La misère et le dénuement vont alors pousser des familles entières sur les routes pour tenter leur chance vers l’ouest.
La route de l’exode : la Nationale 66
Image du film : Ann Darrow volant une pomme sur l’étal d’un marchand Le pays compte 2 millions de sans-abris. On assiste dans la rue à des manifestations de la faim King Kong Image du film : Ann Darrow volant une pomme sur l’étal d’un marchand
Dorothéa Lange, photographe américaine 1895-1965
Soupe populaire de l’Ange Blanc, San Franscisco 1933
« Soupe populaire de l’Ange Blanc » est la 1ère de nombreuses photographies dans lesquelles Dorothéa Lange nous invite à comprendre la crise que traverse cet homme isolé, âgé et pensif qui s’est détourné du reste de la foule, dans l’attente de sa ration de soupe.
En 1935, Dorothea Lange est chargée par le gouvernement de recueillir des informations sur la situation économique de la population américaine. Elle pense que la photographie est un moyen d’action politique, qu’elle peut changer les choses, et elle les change effectivement.
Mère migrante, Nipomo, Californie, mars 1936
Qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que je sens ? Qu’est-ce que je sais ?
Six clichés de cette femme et de ses enfants sont tirés. Celui-ci est le dernier de la série. Dorothéa gomme les détails à l’arrière-plan et masque les visages des enfants, agrippés à leur mère, qu’ils enserrent, détournant de l’objectif leurs visages qu’ils enfouillent en elle. Egalement connue sous le titre « La madone des migrants », cette photo est le symbole de cette période troublée. Que lit-on dans les yeux de cette femme ? Pourquoi les enfants cachent-ils leurs visages ? Que peut-on dire de leurs vêtements ?
« Je ne lui ai pas demandé son nom, ni ce qu’elle avait enduré. Elle m’a dit qu’elle avait 32 ans, et qu’ils se nourrissaient des légumes gelés ramassés dans les champs alentour, et des oiseaux que les enfants parvenaient à tuer. Elle venait de vendre les pneus de sa voiture pour acheter de la nourriture. Elle se tenait là, sous cette tente, avec ses enfants blottis contre elle, consciente que mes photos pourraient l’aider ; et c’est pourquoi elle m’a aidée. Il y avait une sorte d’égalité dans notre rapport. » Dorothéa Lange
Camp de ramasseurs de pois sous la pluie, Californie, 1936
Famille de travailleurs agricoles, Californie, 1936 Dorothéa Lange trouve une certaine beauté dans les abris de fortune des migrants. Ces structures bricolées témoignent d’une certaine détermination face à l’adversité.
Enfants dans un camp, 1933
Famille sur la route, Midwest, 1938
Ouvriers migrants d’Oklahoma, 1937
La route de l’ouest, US 54, Nouveau-Mexique, 1938
Mère et enfants sur la route, Tulelake, comté de Siskiyou, Californie, 1939
Dorothéa Lange se consacre ici sur la relation maternelle : une mère et ses enfants sur la route. L’empathie de la photographe pour de tels individus découle de son idéal de la famille.
King Kong Image du film : la bataille finale au sommet de l’Empire State Building
L’Empire State Building est inauguré le 1er mai 1931 en pleine période de crise. Il mesure 381 mètre et compte 102 étages. Depuis l’effondrement des Tours Jumelles, il est à nouveau le plus grand immeuble de la ville de New-York.
L’Empire State Building est inauguré le 1er mai 1931 en pleine période de crise. Il mesure 381 mètre et compte 102 étages. Depuis l’effondrement des Tours Jumelles, il est à nouveau le plus grand immeuble de la ville de New-York. Il apparait pour la 1ère fois au cinéma dans le King Kong de Cooper. Emblème de la toute puissance américaine, il est l’orgueilleux symbole du progrès d’une civilisation moderne en marche.
L’Empire State Building est inauguré le 1er mai 1931 en pleine période de crise. Il mesure 381 mètre et compte 102 étages. Depuis l’effondrement des Tours Jumelles, il est à nouveau le plus grand immeuble de la ville de New-York. Il apparait pour la 1ère fois au cinéma dans le King Kong de Cooper. Emblème de la toute puissance américaine, il est l’orgueilleux symbole du progrès d’une civilisation moderne en marche. Jusqu’à 3400 ouvriers pouvaient travailler sur le site en même temps. Parmi eux, les « sky boys », littéralement les « garçons du ciel », chargés d’assembler les différents composants de l’armature métallique de l’immeuble, à plusieurs centaines de mètres du sol, et souvent sans la moindre protection.
Lewis Hine, photographe américain 1874-1940
Au cours de l’été 1930, Hine devient le photographe officiel de l’Empire State Building qui allait devenir l’immeuble le plus haut du monde. Construction extravagante et démesurée de la Dépression, Hine y voit l’occasion idéale d’apporter un témoignage unique sur l’aspect humain de la construction d’un gratte-ciel. Il rend ainsi au travail manuel sa part de majesté et de drame, aussi bien aux yeux du public qu’aux yeux des ouvriers eux-mêmes.
« J’ai travaillé dans de nombreuses usines, et j’ai côtoyé des milliers d’ouvriers. Et si tous ne sont pas des héros, tous méritent notre considération » Lewis Hine
Icare, au sommet de l’Empire State Building, New York, 1931
Où se trouve Lewis Hine pour prendre ce cliché ? Qui est Icare ? Où se trouve Lewis Hine pour prendre ce cliché ? A ton avis, à quoi pense l’ouvrier ?
Ouvrier accroché à deux poutres d’acier, Empire State building, New-York, 1931
Cette image impressionnante nous montre « un homme chargé de la sécurité » débarrassant le chantier d’objets dangereux : planches instables, fils électriques qui trainent, outils oubliés. « Il protège les ouvriers et les gens en bas dans la rue » explique Lewis Hine.
Pause cigarette sur les poutres 1930-1931
Homme sur la poutre 1931
Mécanicien réparant une pompe à vapeur dans une centrale électrique, 1920
Cette photo, antérieure aux clichés de l’Empire State Building, fait partie de la catégorie « centrales électriques ». Un homme pose de profil, sur fond d’acier, encadré par la forme arrondie du générateur d’énergie.
Cette photo, antérieure aux clichés de l’Empire State Building, fait partie de la catégorie « centrales électriques ». Un homme pose de profil, sur fond d’acier, encadré par la forme arrondie du générateur d’énergie. Convaincu que « les biens matériels ne sont pas seulement le produit d’une poignée de mécaniques impersonnelles actionnées par des robots », il veut démontrer que le progrès industriel résultait d’une association quasi symbiotique entre l’homme et la machine.
Architecture et Art déco Histoire des arts Architecture et Art déco
L’Empire State Building en quelques chiffres : Architecte en chef : William Lamb 17 mars 1930 : début de la construction 1er mai 1931 : inauguration du bâtiment 102 étages 381 mètres de hauteur Redevenu le plus haut immeuble de la ville de New-York depuis la destruction des Tours Jumelles
Après la 1ère Guerre Mondiale, le monde est à reconstruire. Sur les ruines de l’ordre bourgeois, une société nouvelle aspire à s’épanouir. De 1920 à 1939, un mouvement artistique va considérablement influencer l’architecture des gratte-ciels :
l’Art déco
A cette époque le béton armé devient d’utilisation courante et ce matériau se prête bien aux réalisations. Influencé par les recherches géométriques des avant-gardes cubistes, les formes s’épurent et se « géométrisent ».
La ville Léopold Survage 1919
La courbe tend à disparaitre au profil de l’angle droit. Les volumes se simplifient et les surfaces s’aplanissent. Les gratte-ciel art déco sont généralement faits de segments empilés de dimensions décroissantes dont les jonctions se font à angle droit et rappellent la configuration des pyramides à degrés des Aztèques et des Mayas.
Chichén Itzá, temple Maya - Mexique
Téotihuacán, site aztèque, Mexique
L’un des thèmes art déco en architecture est d’utiliser les formes des objets quotidiennement utilisés par le propriétaire du bâtiment afin d’expliquer la fonction de ce dernier. Ex : le toit du Chrysler Building à New-York évoque les pare-chocs des voitures de la marque.
Le Chrysler Building à New-York hauteur : 319 m a lui, servi de décor aux films : Godzilla (1998) Armaggedon (1998) Spider-Man (2002
Quelques autres réalisations Art déco …
Bas-relief de l'Empire State Building dans son Hall
Palais de Tokyo à Paris
Le cinéma Grand Rex à Paris
Entrée de la plage publique d’Aix-les-Bains
Cinéma Eden de saint Jean d’Angély, France
Quelques objets Art déco …