Les demoiselles d’Avignon. V. L’évolution culturelle et artistique : l’exemple du cubisme Les demoiselles d’Avignon. Je me suis interrogée sur l’exemple que je choisirais : les tartes à la crème (sacre de Napoléon, liberté guidant le peuple…) auraient été plus faciles car plus familières et plus faciles à intégrer dans la leçon. Œuvres figuratives et dont la valeur historique est assez simple à identifier et à transmettre. Je me suis dit que je n’accordais certainement pas assez de place aux demoiselles d’Avignon sans doute parce que c’était difficile, sans doute parce que je n’étais pas très à l’aise avec l’œuvre et parce qu’elle n’est pas simple à intégrer au programme et parce que l’œuvre n’obéissait pas aux règles déjà étudiées avec les élèves. Je me suis dit que je n’étais sans doute pas la seule dans ce cas. raisons de mon choix (en plus du désir de me booster moi-même là-dessus) et parce que vous n’avez pas dû encore le faire en classe. J’ai regretté à certains moments… mais cela m’a donné envie d’aller plus loin avec les élèves au sujet de cette œuvre et j’espère que cette envie sera partagée.
Les Demoiselles d’Avignon. 1907. Huile sur toile. 2,4 X 2,34 m. Pablo Ruiz Picasso. Les Demoiselles d’Avignon. 1907. Huile sur toile. 2,4 X 2,34 m. Museum of Modern Art, New York. Dans Google image. Au MOMA : le traitement, le processus créatif. 1 ; 2. Analyse externe du tableau : Donnez les informations de base et ADAPTER l’analyse externe au tableau et aux objectifs. Gare à ANDI et surtout au I : quel « intérêt » de donner l’intérêt d’emblée ? Huile sur toile : de ce point vue, tradition picturale classique. Pour les dimensions : prendre des repères dans l’espace de la classe pour que les élèves visualisent ce que cela représente, sinon, juste des chiffres. tableau très grand, des personnages plus grands que les personnages réels. Intérêt de montrer les différentes couleurs en fonction des reproductions. Dans Google image. Choisir celle qui semble la meilleure en fonction des commentaires : ici, les commentaires insistent sur la prédominance du rose pâle, on ne choisit donc pas les versions les plus rouges. Pour cette œuvre qui a été restaurée : Intérêt de montrer le processus de restauration, réflexion sur le patrimoine, sur la raison pour laquelle le tableau se trouve à New York (l’art comme marchandise). Sur le site des musées qui possèdent les œuvres : Puis sur traitement, cleaning et june 2004 en bas de page : pour voir l’œuvre avant et après. L’artiste : Pablo Picasso (1881-1973), l’un des plus grands artistes du XXème siècle. D’origine espagnole, il a étudié aux Beaux-Arts de Barcelone. Il part à Paris en 1900 et s’y s’installe définitivement en France en 1904, rencontrant peintres (Henri Matisse, Georges Braques, André Derain…) et intellectuels (Max Jacob, Guillaume Apollinaire…). Dans son œuvre, on distingue plusieurs périodes : la « période bleue » (début de son œuvre), la « période rose » (1905-1906) –jusque là, des œuvres assez classiques centrées surtout sur la recherche de couleurs- , l’époque cubiste (à partir de 1907) et. Créateur extrêmement prolifique jusqu’à la fin de sa vie à la fois peintre, sculpteur et céramiste. Le contexte ici seulement au sujet de l’artiste : Au début du XXème siècle, Europe dominée par les monarchies et les empires, France figure d’exception. Droits fondamentaux de l’homme mieux respectés qu’ailleurs. Antisémitisme moins virulent qu’en Europe centrale, influence de l’Eglise catholique moins contraignante qu’en Italie et en Espagne depuis la loi de séparation des églises et de l’Etat de 1905 France, terre d’asile pour les opprimés du vieux continent, Paris, ville cosmopolite. Intérêt de montrer le processus créatif : Puis History, working process et Studies : pour voir les épreuves. / aller dans analysis pour voir le repentir de l’œil. Un marin et un étudiant en médecine figuraient dans la peinture à la pace des deux femmes (étudiant devient femme de gauche au profil de masque et peignoir ouvert / le marin a disparu). Picasso a fait plus de 700 dessins préparatoires pour les Demoiselles. Sans doute unique dans son œuvre. Réalisation en deux mois sans doute juin juillet 1907. Il a 27 ans, il travaille dans l’atelier d’un ami, il a le sentiment qu’il va changer quelque chose mais sans doute pas à ce point. Il a mis des mois à le réaliser. Donne-t-on le thème du tableau ? Faire décrire avant, faire parler les élèves sur l’image.
Les demoiselles d’Avignon. Que voit-on ? Dénotation. Connotation. Interprétation. Jugement de valeur. Les éléments représentés : Cinq femmes nues, fixant le spectateur, aux corps anguleux, deux visages bariolés, quatre femmes debout et de face et une assise et le corps de dos, des mouvements de bras. Des tentures ou des draps, une nature morte de fruits. Scène d’intérieur. Les éléments plastiques : Très peu de profondeur, très peu de perspective. Des couleurs… À vous. Temps de silence : seul moment où l’élève va pouvoir s’approprier l’œuvre. Si commentaires oraux tout de suite, l’élève va s’interroger sur ce qu’il ressent et perçoit par rapport à ce qu’en disent les autres et le professeur. Demander aux élèves de noter ce qu’ils voient : noter les mots au tableau et faire un classement des termes en quatre catégories : dénotation, connotation, interprétation, jugement. Attirer l’attention des élèves sur les différentes natures de ces propos. Pas de guidage : demande de noter cinq mots on va avoir beaucoup de réactions des élèves, souvent « violentes », ils n’aiment pas, ils trouvent cela laid, choquant ou bizarre. Laisser cette parole se faire : quoi de pire que de mépriser la parole de l’élève ou du néophyte « vous ne comprenez pas »… ou pire, « je vais vous apprendre à aimer ». A leur âge, normal de ricaner, de s’étonner devant quelque chose qui les déroute, dont ils n’ont pas l’habitude et qui fait violence sur leurs représentations habituelles. Replacer la réaction des élèves dans l’histoire de l’œuvre : les amis et les critiques de Picasso aussi seront choqués et ne comprendront pas, l’œuvre sera très peu montrée et restera dans les ateliers jusqu’en 1916. Il est acheté en 1920 par un collectionneur et ne sera exposé qu’en 1937 au moment où Picasso est déjà très connu. Ne pas se moquer des préjugés mais leur faire faire un parcours qui va leur permettre de les dépasser. Guidage plus ou moins précis (petit tableau ou mots écrits au tableau) selon la progression, selon les objectifs : ici on pourrait demander de décrire les personnages (nombre, sexe, regards, les mouvements, les positions), les objets et le décor, les couleurs, les formes, les plans ainsi, on aide l’élève à distinguer ce qui relève des arts plastiques et ce qui relève des éléments représentés. Guidage aidé d’une grille de vocabulaire dans un deuxième temps pour enrichir la description. Par rapport aux remarques reçues. Le professeur fait faire à l’élève la différence entre : La dénotation : ce que je vois, ce que je reconnais. Une femme debout nue nous regarde. La connotation : ce que je comprends, ce que je ressens. …elle a l’air bizarre. La description : des constituants plastiques et des constituants iconiques. …elle a le corps rosé et anguleux. L’interprétation : les significations. Elle semble nous provoquer. Le jugement de valeur. Il n’est pas exclu mais les élèves doivent avoir conscience de sa nature. Comment ? En sollicitant les autres élèves, tout le monde est-il d’accord OU BIEN est-on sûr de voir une nature morte ? Est-on sûr que ces femmes soient tristes ? Faire distinguer les signes plastiques des signes iconiques : Signes iconiques : Cinq personnages / des femmes nues / trois (ou toutes ? comme lu dans certaines analyses) fixent le spectateur de leurs regards insistants exemple d’incertitude / pas de regards croisés entre elles : pas de relations entre les personnages comme s’ils étaient isolés / corps anguleux ou géométrisés / deux visages bariolés des femmes de droite / quatre femmes sont debout, une est assise / des mouvements dans lesquels les personnages semblent s’être arrêtés. Objets : tentures ou draps ?? (selon les lectures) encore une incertitude / une nature morte (fruits) au premier plan / très peu de profondeur (quasiment pas de plans successifs, pas de perspective) / Signes plastiques : couleurs et composition page suivante.
Les demoiselles d’Avignon. La roue chromatique. Signes plastiques : Couleurs : Rouge sombre à gauche (couleurs chaudes), puis des roses (couleur chaude) et des beiges puis des bleues (couleur froide) et des blanches à droite. Importance de deux couleurs primaires : le rouge et le bleu et de la complémentaire du bleu, l’orange. La permanence des roses chairs fait l’unité du tableau. Gamme : pourpre, carmin, rouge, orange, jaune, vert clair, vert, vert émeraude, bleu cyan, bleu outremer, bleu foncé, violet. Couleurs chaudes : dominante rouge, sensation de proximité. (corps avancés proches du spectateur) Couleurs froides : dominante bleue, sensation d’éloignement. (corps éloignés, surtout pour le bleu, sensation que la forme est située au dernier plan). Vert et violet vont partie des deux gammes, ce sont des couleurs neutres. Complémentaire : le mélange de deux complémentaires entre elles donne du noir. On obtient le contraste maximum par la juxtaposition de deux complémentaires, ici l’orange et le bleu. Composition : peu évidente à tel point que je n’ai rien trouvé vraiment à ce sujet sinon une description. J’ai donc dû la faire seule. Autour des diagonales. Rythmée par les verticales. Pas de perspective classique : la nature morte au contraire semble plonger sur le spectateur : « perspective inversante ». Sensation d’écrasement et car très peu de profondeur. ??? Est-il possible pour les élèves de reconnaître, de déduire le sujet du tableau ? Doit-on ici le sujet du tableau ? Le sujet aurait pu choquer : des prostituées d'une célèbre rue de Barcelone, la Carrer d'Aviny, c'est-à-dire «rue d'Avignon», d'où le nouveau titre succédant au « Bordel philosophique » initial. Mais là, c'est le traitement pictural, la manière même de l'artiste, son audacieuse «destruction» qui soulèvent des réactions passionnées. Nom initial : le bordel d’Avignon. Les complémentaires.
Continuité : le nu. Les demoiselles d’Avignon. Une piste : montrer en quoi Picasso synthétise et répudie en même temps cinq siècles de peinture occidentale. Contexte technique et artistique : Dans le cadre de cette séance, il est à rappeler aux élèves qu'une révolution technique, la photographie, vient éclipser au XIXe siècle le travail du peintre en permettant de saisir immédiatement l'évènement ou le personnage. S'ensuit, à partir du courant impressionniste, une volonté de s'affranchir de la réalité telle qu'elle est perçue au bénéfice d'une réalité reconstituée afin de descendre comme le conseille Cézanne "dans la réalité des choses". Faire trouver les éléments de continuité aux élèves : Continuité : avec d’autres œuvres, avec d’autres styles, avec des codes. Le thème du nu, persistant depuis l’Antiquité et la Renaissance. Les nus drapés, les femmes nues, existence de nombreux exemples. Et l’érotisme ? Position provocante, jambes écartées…
Continuité : le cadrage drapé. Les demoiselles d’Avignon. Continuité : le cadrage drapé. Le cadrage entre des rideaux ou tentures permet depuis des siècles la théâtralisation des oeuvres. Composition décorative, avec rideaux, paysage et animaux French paintings painting (Trompe l'oeil) Dimensions : 2,51 m x 2,61 m Material : Oil on canvas Date : approx. between 1725 and 1730 Artist : Nicolas de Largillièrre
Continuité : la nature morte. Les demoiselles d’Avignon. Continuité : la nature morte. La nature morte enfin, parcourt toute la peinture occidentale. Picasso s’inscrit dans une tradition y compris par la technique d’huile sur toile. Le gobelet d'argent-1766 Le louvre de Jean-Baptiste Chardin Nature morte au panier / Peinture française / Peinture (Nature morte) / Post-Impressionnistes Dimensions : 81 cm x 65 cm Matériaux : Peinture à l'huile sur toile / Date : approx. entre 1888 et 1890 Artiste : Paul Cézanne On voit l’inversion de la perspective également dans le premier plan comme sur le tableau de Picasso.
Influences de l’art nègre relayé par Cézanne et Derain. Les demoiselles d’Avignon. Influences de l’art nègre relayé par Cézanne et Derain. Influences : art africain ou art nègre (et océanien), Cézanne. Irruption des arts jusque là exclus de l’histoire de l’art. contexte de la colonisation. Pour les "demoiselles" de droite, Picasso s'inspire de l'art africain (masque du centre-est de l'Afrique). L'artiste est frappé par la puissance plastique et le pouvoir de séduction magique de ces formes primitives qu'il réinterprète en s'appuyant sur les enseignements de Cézanne. En juillet 1907, Picasso découvre le musée d’ethnologie du Trocadéro, où sont exposés des œuvres des colonies ; Congo Français, Côte d’Ivoire et Nouvelle-Calédonie. Il avait inévitablement déjà vu des œuvres, chez Derain, Gertrude Stein (via Matisse) ou d'autres amis peintres, mais ce n'est qu'à cette date qu'il prend vraiment conscience de la valeur de ces œuvres et de la possibilité de les intégrer à ses travaux. "Nous sommes tous partis de Cézanne" dira Fernand Léger. Albert Gleizes : " Qui comprend Cézanne pressent le Cubisme". en effet, il suffit d'envisager attentivement le processus de ce réalisme qui parti de la réalité superficielle de Courbet s'enfonce avec Cézanne dans la réalité profonde et s'illumine en obligeant l'inconnaissable à reculer..."l'influence de Cézanne apparaitra chez Picasso par le truchement de Derain dès 1904. Derain a en effet passionnément analysé Cézanne. C'est à partir de Cézanne que Derain a interrogé l'art nègre; cette influence, Derain la partagera avec Matisse puis avec Picasso et conduira entre 1906 et la fin 1907 aux baigneuses de Derain, au nu bleu de Matisse et aux Demoiselles d'Avignon du troisième. Tous les trois se seront imprégnés du constructivisme et de la forme structurale des œuvres de Cézanne.
Influences de l’art nègre relayé par Cézanne et Derain. Les demoiselles d’Avignon. Influences de l’art nègre relayé par Cézanne et Derain. Influences : art africain ou art nègre (et océanien), Cézanne. Irruption des arts jusque là exclus de l’histoire de l’art. contexte de la colonisation. Pour les "demoiselles" de droite, Picasso s'inspire de l'art africain (masque du centre-est de l'Afrique). L'artiste est frappé par la puissance plastique et le pouvoir de séduction magique de ces formes primitives qu'il réinterprète en s'appuyant sur les enseignements de Cézanne. En juillet 1907, Picasso découvre le musée d’ethnologie du Trocadéro, où sont exposés des œuvres des colonies ; Congo Français, Côte d’Ivoire et Nouvelle-Calédonie. Il avait inévitablement déjà vu des œuvres, chez Derain, Gertrude Stein (via Matisse) ou d'autres amis peintres, mais ce n'est qu'à cette date qu'il prend vraiment conscience de la valeur de ces œuvres et de la possibilité de les intégrer à ses travaux. "Nous sommes tous partis de Cézanne" dira Fernand Léger. Albert Gleizes : " Qui comprend Cézanne pressent le Cubisme". en effet, il suffit d'envisager attentivement le processus de ce réalisme qui parti de la réalité superficielle de Courbet s'enfonce avec Cézanne dans la réalité profonde et s'illumine en obligeant l'inconnaissable à reculer..."l'influence de Cézanne apparaitra chez Picasso par le truchement de Derain dès 1904. Derain a en effet passionnément analysé Cézanne. C'est à partir de Cézanne que Derain a interrogé l'art nègre; cette influence, Derain la partagera avec Matisse puis avec Picasso et conduira entre 1906 et la fin 1907 aux baigneuses de Derain, au nu bleu de Matisse et aux Demoiselles d'Avignon du troisième. Tous les trois se seront imprégnés du constructivisme et de la forme structurale des œuvres de Cézanne.
Influences de la sculpture ibérique. Les demoiselles d’Avignon. Influences de la sculpture ibérique. Influence des figures tahitiennes de Gauguin ou de la sculpture ibérique (avant la conquête romaine). Tous les articles au sujet de Picasso et des demoiselles mentionnent la sculpture ibérique. Source d’inspiration : Tête d’homme, sculpture ibérique, Vème-IIème siècle avant J.C. Cerro de los santos, Calcaire. Musée des Antiquités nationales, saint-Germain-en-Laye. Picasso possédait cette tête dans son atelier.
Influences de la sculpture ibérique (et de Gauguin ?). Les demoiselles d’Avignon. Influences de la sculpture ibérique (et de Gauguin ?). Influence des figures tahitiennes de Gauguin ou de la sculpture ibérique (avant la conquête romaine). Tous les articles au sujet de Picasso et des demoiselles mentionnent la sculpture ibérique. Impossible de trouver un exemple de cette sculpture qui aurait pu influencer l’artiste. Source d’inspiration : Tête d’homme, sculpture ibérique, Vème-IIème siècle avant J.C. Cerro de los santos, Calcaire. Musée des Antiquités nationales, saint-Germain-en-Laye. Picasso possédait cette tête. Tableau du bas : Grâce à la généreuse donation de Bernard et Almine Ruiz Picasso, la Femme nue de trois quarts dos (huile sur toile, 75 x 53 cm) de 1907 est entrée le 24 mai 2005 dans les collections du musée Picasso. L’œuvre est d’une importance capitale car elle fait partie de l’ensemble des études dessinées et peintes que l’on peut mettre en rapport avec Les Demoiselles d’Avignon, œuvre aujourd’hui conservée au Museum of Modern Art (MoMA), à New York. Elle présente les mêmes caractéristiques que les œuvres réalisées au début de 1907 par son aspect primitif qui est à relier à l’intérêt que Picasso éprouva pour l’art africain et pour la sculpture ibérique : le détail de la grande oreille est tiré de l’une des têtes sculptées du IIIe siècle avant Jésus-Christ qui sont aujourd’hui au musée d’Archéologie nationale, au château de Saint-Germain-en-Laye. Elle souligne la méthode de travail mise en œuvre par Picasso qui, passionné par la figure et le corps, approche le motif sous des angles divers, de profil, de trois quarts, de face, de dos, pour, le moment venu, cristalliser en une seule image ces points de vue différents, comme en témoigne la demoiselle accroupie à droite du tableau de New York.
Continuité : dans l’œuvre de Picasso. Les demoiselles d’Avignon. Continuité : dans l’œuvre de Picasso. Des jeunes filles qui semblent se regarder dans un miroir. Des regards insistants et embarrassants pour le spectateur. accentué par le fait que le spectateur se trouve en face des personnages, au même niveau si on considère la dimension de la peinture. on retrouve l'attitude de la jeune fille qui se regarde dans le miroir de La toilette peinte par Picasso en 1906 ; Picasso s'inspire ici de la sculpture primitive espagnole et c'est son influence ibérique qui rejaillit. Point de vision : distance par rapport à l’œuvre, on est à quelques mètres puisque l’on voit les personnes en entier. Point de vue : plan frontal, on est placé à même hauteur que les sujets réinvestissement du vocabulaire étudié pour l’image animée.
Rupture : le cubisme. Les demoiselles d’Avignon. Rupture : naissance du cubisme. Picasso et Georges Braque (1882-1963) inventent le cubisme. Cubisme : Cette toile ouvre la voie à un nouveau courant artistique, le cubisme (1908-1914), dont l'apparition et le développement, vont déterminer une révolution esthétique en France et qui "change complètement la face de l'art européen« . Braque « Je ne pourrais représenter une femme dans toute sa beauté naturelle... Je n'ai pas l'habileté. Personne ne l'a. Je dois par conséquent créer une nouvelle sorte de beauté, la beauté qui m'apparaît en termes de volume, de ligne, de masse, de poids et, à travers cette beauté, j'interprète mon impression subjective", écrira Braque ». C’est au sujet d’une exposition de Braque et de ses paysages que le terme cubisme est d'ailleurs employé par dérision par le critique Louis Vauxcelles, lors d'une exposition consacrée à Georges Braque en 1908, pour dénoncer la "simplification terrible" des paysages et la réduction de tous "les sites, figures et maisons à des schémas géométriques, à des cubes.« . Veulent rompre avec la soi-disant réalité statique de la peinture jusque là. Picasso croise une femme belle, il ne voit que ses yeux, puis l’ayant dépassée, il se retourne et voit son dos. Peindre la réalité de cette rencontre sera celle de représenter une femme avec des yeux dans le dos. Destruction de ce qui fait la peinture depuis la Renaissance : à ses débuts, le cubisme — qui rejette la perspective — met en valeur la surface bidimensionnelle du tableau en rabattant les plans, c’est-à-dire que la toile présente simultanément des figures sous plusieurs facettes mais sur le même plan. Cette manière de peindre fait partie de la première période (1909-1912) appelée « cubisme analytique », pendant laquelle les artistes s’attachent à décomposer et à fragmenter les objets et les figures. Il convient de montrer aux élèves que ce n'est pas tant le sujet, les prostituées, qui choque mais la façon dont Picasso le traite. Le cubisme va essentiellement lutter contre la représentation proposée jusque là d'un monde bien fixe, stable, bien posé, qui n'est que mensonge. Voulant définir précisément les formes choisies, le peintre les réduit à leurs épures géométriques et tente de relever le défi de la représentation spatiale la plus complète des objets et des êtres sur une surface plane. Refus de la perspective traditionnelles : les personnages ne se distinguent du fond que par les couleurs. Travail bidimensionnel. Découpage et géométrisation de la forme (soulignés par les traits noirs qui entourent les formes). Sculpturalité du dessin. La forme est éclatée pour montrer en même temps les différentes facettes des personnages. Multiples facettes de la vision : nez de profil et yeux de face.
Et après les Demoiselles d’Avignon ? Sorte de "version aboutie" des demoiselles et aboutissement du travail effectué depuis l'hiver précédent, la danse au voile (Nu à la draperie) été ou automne 1907 réussit le pari d'un traitement plastique novateur associé à un respect du sujet qui reste le nu féminin. Paradoxalement, cette première œuvre réellement "cubiste" de Picasso est constituée de courbes et de volumes sphériques, coniques. Les lignes droites sont réservées à un hachurage qui brouille les surfaces, aplati les volumes et relie inextricablement le fond au personnage. Bras et cuisses sont affûtées, figure et contenant spatial sont fondus comme un tout. On n’a pas fait beaucoup de place à l’interprétation de cette œuvre. L’érotisme de ce tableau : la nudité, la femme de dos aux jambes écartées, triangles des sexes, regards directs… comment évoquer cela avec les élèves ? Voir ce qu’ils sont capables d’entendre, ce qu’ils ont vu… L’influence de l’art nègre sur le plan formel est incontestable sur les visages ou les masques mais c’est surtout au niveau de l’interprétation que cette confrontation avec les arts premiers est porteuse de sens. Picasso lui-même a nommé Les Demoiselles un « toile d’exorcisme ». Exorcisme des peurs inhérentes à la sexualité, à la mort ; au fond, représentation de cette dualité qui fait autorité sur la vie des hommes, Eros et Thanatos. Tiré de Picasso, Laser édition, 1992. Faire de nouveau parler les élèves : Regard personnel : dépasser le j’aime, j’aime pas, c’est moche, c’est beau… mais argumenter grâce aux éléments étudiés au préalable, à ce que l’on a appris à voir. But : forger le jugement et contrecarrer le préjugé initial. Sur : http://perso.wanadoo.fr/c.brossard/petitbachelier2003/lartmilitant.htm ce que je comprends Le Cubisme caractérisé par -Les formes découpées en facettes géométriques qui donnent une impression de mouvement, renforcé par l'opposition des rythmes qui donne aussi un effet de mouvement - Les angles et les cassures = nouveautés avec un graphisme discontinu - Les nouveautés sont aussi la rupture avec l'art classique issu de la Renaissance, avec la perspective. - Rupture avec les impressionnistes qui pensaient la spontanéité du réel et de la lumière -Nouveautés avec les inspirations africaines et océaniennes La provocation provient de l'univers du bordel qui montre une familiarité obscène et qui prouve le goût de la dérision, la volonté de peindre les exclus, de transcrire les modes de vie la-provocation est double : _le contenu et la forme espace fermé = bordel Le regard nous interpelle mais fait partie du tableau, on est appelé à comprendre la situation de ses femmes qui peut-être se voilent, se masquent par pudeur, les masques évoquant aussi la maladie, le vice les couleurs du bleu, du rose, du passé au futur : cf les célèbres périodes de Picasso Le savoir prend le pas sur le regard, le voir ; c'est une œuvre fondatrice du cubisme & de l'art moderne la lumière est intégrée ; ce qui nous donne une impression de présence, de regard, d'appel au secours l'espace est traité sans vide rien que du plein nouveaux rapports corps et espace ----> choc ; Braque dira: "c'est comme si tu voulais me faire manger de l'étoupe et boire du pétrole pour cracher du feu " un tableau mal compris, mal perçu à l'époque qui aujourd'hui est considéré comme fondateur du cubisme http://perso.wanadoo.fr/c.brossard/petitbachelier2003/lartmilitant.htm#lecon