La dénutrition de la personne âgée en EHPAD Pour quelle raison ? Avec quelles conséquences ? Comment la dépister ? Dr. N. Schmitt Équipe Mobile de Gériatrie TS3
Généralités Alimentation : Couverture des besoins nutritionnels Plaisir gustatif Dimension affective et sociale.
La dénutrition Déséquilibre entre les besoins et les apports alimentaires aboutissant à une situation de carence : Soit quantitative : c’est la dénutrition Soit qualitative : c’est la malnutrition Carence en calcium Carence en protéines Carence en vitamines
Un équilibre à préserver Calories Manger assez, ne pas bannir les matières grasses mais les varier Protéines 1g/kg/jour 100 g de viande, poissons ou œufs par jour Calcium 1,2 g/jour 3 à 4 produits laitiers /jour Vitamines Alternance des graisses 5 fruits et légumes /jour Fibres Céréales complètes Liquides 1 à 1,5 l/jour
Le bon rythme Toujours trois repas par jour. Ajouter des collations en cas d’appétit insuffisant, d’hypercatabolime ou de perte de poids. Éviter les périodes de jeûne de plus de 12h
Halte aux idées reçues « A mon âge, on n’a pas besoin de manger beaucoup » C’est FAUX. « C’est normal de peu manger quand on est malade. » C’est FAUX
Pourquoi en EHPAD ? prévalence de la dénutrition en EHPAD entre 15 et 38 % * * Dénutrition à domicile et en EHPAD : le point sur le dépistage et le traitement. Revue de gériatrie Septembre 2009 ; Patrice BROCKER, Monique FERRY, Denis SORIANO
Accumulation de situations à risque Age Baisse de la réserve musculaire Baisse d’autonomie physique et/ou psychique Dépendance envers un tiers pour l’alimentation Maladie Cancers, plaies, infections augmentent les besoins nutritionnels Anorexie liée à la maladie ou aux médicaments Problèmes de mastication ou de déglutition Perte du plaisir de manger Cuisine collective Atteinte de l’alimentation dans sa fonction sociale Contexte Isolement Perte d’autonomie physique ou psychique Vie en institution Événement décompensant Modification du mode de vie Problème de santé Majore les besoins Réduit les apports Modification de traitement Déshydratation : canicule ou fièvre … bref toutes les personnes âgées fragiles !
Les Conséquences de la Dénutrition
Conséquences pour le résident Perte de poids Perte de muscle = sarcopénie perte d’autonomie Fatigue Fragilité accrue face à la maladie (notamment infection) Problèmes de cicatrisation mortalité
Conséquences pour l’EHPAD Perte d’autonomie Augmentation de la charge en soins de base Fatigue Augmentation des complications infectieuses Augmentation de la charge en soins techniques Risque accru d’escarre Augmentation de la morbi-mortalité Augmentation du coût des soins
Stratégies de prise en charge Si on intervient tôt, des mesures simples et peu onéreuses peuvent rétablir la situation Population fragile donc récupération lente Renutrir tôt et longtemps Nécessité d’outils de dépistage, de prise en charge et de suivi.
Le dépistage
Le poids Pesée mensuelle pour tous Patient dénutri ou à risque particulier : selon prescription médicale. Nécessité d’outils adaptés : chaise balance et/ou peson sur soulève malade.
La cinétique pondérale Dénutrition modérée Perte de + de 5% du poids en 1 mois Ou de + de 10% en 6 mois Dénutrition sévère Perte de + de 10% en un mois Ou de + de 15% en 6 mois
L’Indice de Masse Corporelle IMC = Poids / Taille² IMC (après 70 ans) État nutritionnel < 21 Dénutrition 21 à 27 Normal 27 à 30 Surpoids 30 à 40 Obésité > 40 Obésité morbide
IMC : quelques « trucs » Comment connaître la taille d’un alité ? La carte d’identité La formule de Chumléa, permet le calcul de la taille à partir de la mesure de la distance talon – genou Calcul facile de l’IMC et de la formule de Chumléa Réglettes spéciales
Toise Talon Genou Retour
Le signe du plateau plein Savoir s’interroger devant un résident qui mange peu, ou moins que d’habitude Rechercher la dénutrition Rechercher la cause de cette diminution des prises alimentaires Disposer d’un outil de relevé des ingestas
Confirmation diagnostique Échelles validées : le MNA Examen clinique +/- Bilan biologique Protéines Albumine Préalbumine Ne pas hésiter à recourir à un intervenant extérieur quand c’est possible : Diététicien, Équipe mobile de Gériatrie…
LE SUIVI
Suivre l’état nutritionnel du patient Surveillance des ingestas du poids et de l’IMC des marqueurs biologiques État général du patient Fatigue autonomie