Parcours Marx à Bruxelles promenade INEM une activité proposée par Docu-Marx www.marx.be Parcours Marx à Bruxelles Marx a séjourné à Bruxelles de février 1845 à mars 1848. Ce furent des années décisives pour ce qu’on allait appeler plus tard le marxisme. Des années décisives, tant sur le plan de la philosophie que sur celui de l’économie politique et de l’organisation du mouvement ouvrier révolutionnaire. Le point culminant – et le point d’orgue – de son séjour est la publication du « Manifeste du Parti communiste ». A Bruxelles, Marx a surtout pu compter sur le soutien de sa femme, Jenny von Westphalen, et de leur gouvernante, Hélène (Lenchen) Demuth. Marx avait Engels à ses côtés. Une aide plus que précieuse ! Ainsi que des dizaines de camarades communistes venus de divers pays d’Europe. La vie et l’œuvre de Marx, sa famille et ses partisans sont indissociables des importants bouleversements révolutionnaires de la première moitié du 19e siècle. C’est l’histoire qui a fait Marx mais, à Bruxelles, c’est Marx qui a fait l’histoire. Ce qui a précédé La vie et l’œuvre de Marx depuis sa naissance en 1818 jusqu’à son installation à Bruxelles en février 1845. - Jeunesse à Trèves. - Etudes à Bonn et à Berlin. Marx se lance dans la philosophie (critique de la religion et de l’Etat). - Journaliste engagé à Cologne (lutte pour les amendements sociaux et la démocratie). - Ambitions communistes à Paris (Annales franco-allemandes, tentative d’unification de toutes les forces communistes, révolutionnaires et démocratiques en Europe). - Collaboration décisive avec F. Engels. Engels a suivi un parcours inverse de celui de Marx dans le développement de leur pensée : le socialisme scientifique (Marx : philosophie – Etat – social – économie / Engels : économie – social – Etat – philosophie). - 1845 : Marx quitte Paris et se réfugie à Bruxelles, bientôt suivi de sa famille. Marx à Bruxelles. Bruxelles à l’époque de Marx Marx et sa famille ont séjourné trois ans en Belgique. En quelques endroits de Bruxelles, nous pouvons encore évoquer la vie et l’œuvre de Marx dans la capitale. Depuis le milieu du 18e siècle, Bruxelles a connu des changements profonds. Mais nous faisons de nécessité vertu. En parcourant le centre ville à la recherche de Marx, nous nous arrêterons à proximité d’endroits et de monuments importants où l’histoire s’est faite. Une histoire sur laquelle Marx avait son propre regard. Et, dans la mesure où Marx n’a rien écrit sur ces événements, nous tenterons quand même de jeter un regard marxiste sur ces événements historiques. En espérant qu’il soit tout aussi correct, pertinent et original. Aussi, tout au long de cette promenade, ferons-nous un sort à de très nombreux mythes. Face à tous ces mythes nationaux belges, flamands ou européens, nous mettrons en exergue l’internationalisme de Marx. A l’issue de la promenade, nous comprendrons clairement pourquoi Marx, à Bruxelles, a écrit cette première et cette dernière phrase de son Manifeste du parti communiste : « Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme… » et « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Il n’est guère malaisé d’entrevoir « le spectre ». Quant à l’« internationalisme » de Marx et de Bruxelles, impossible d’y échapper ! Marx a séjourné en plusieurs endroits de Bruxelles. Il ne nous est pas possible de visiter toutes ces adresses. Voici un récapitulatif de ces lieux. Parti de Paris en passant par Liège (!), Marx est arrivé à la gare du Nord (située à l’époque à l’actuelle place Rogier), à Bruxelles, au début de février 1848. Marx a d’abord séjourné seul à diverses adresses dans les parages immédiats de la gare du Nord : -Hôtel de la Gare, Lange Nieuwstraat (rue Neuve) : février 1845. -Hôtel de Saxe, Lange Nieuwstraat (rue Neuve) : février 1845 (à hauteur de l’actuel magasin Innovation, rue Neuve). -Petit Sablon, 24 : février 1845 (il est possible ici qu’il se soit agi d’une adresse postale chez un avocat bruxellois). En compagnie de sa famille : -Hôtel du Bois Sauvage, place Sainte-Gudule, 19-21: de la mi-février au 13 mars 1845. -Rue Pachéco, 35 : du 13 mars au 3 mai 1845 (à l’hôpital Saint-Jean). -Rue de l’Alliance, 5 à Saint-Josse-ten-Noode : du 3 mai 1845 au 7 mai 1846 (dans les maisons voisines habitaient, au numéro 7, Friedrich Engels et son amie Mary Burns, une ouvrière du textile d’origine irlandaise, et, au numéro 3, Mozes Hess et son amie Sybille Pech). -Hôtel du Bois Sauvage, place Sainte-Gudule, 19-21 : de mai 1846 au 19 octobre 1846. -Rue d’Orléans, 42 à Ixelles. Seule la maison de cette rue (aujourd’hui : rue d’Ardenne) fait allusion à Karl Marx. Sur l’actuelle façade a été apposée une plaque commémorative.
A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx La cathédrale Saint-Michel Marx sur la religion, l’Eglise et l’idéalisme La cathédrale Saint-Michel Marx sur la religion, l’Eglise et l’idéalisme Point de départ : la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Pourquoi entamer par une cathédrale une promenade sur Marx, qui était athée ? 1° Ici ont logé Marx, son épouse Jenny von Westphalen (1814-1881) et sa fille Jenny (1844-1883) au début de leur séjour. Ensuite, ils ont déménagé à Saint-Josse-ten-Noode, où les ont rejoints Engels et son amie. Marx et Engels y ont rédigé ensemble « L’Idéologie allemande », où ils expliquent pour la première fois que l’histoire de l’humanité n’est autre que l’histoire de la lutte des classes. Que cette histoire connaît et connaîtra différentes étapes. A l’époque, l’ouvrage ne fut pas publié mais « dévoré par les souris » (dira Marx en 1859). Au cours du même printemps, Marx rédigea également ses célèbres « Thèses sur Feuerbach », quelque peu retravaillées plus tard par Engels, sur le plan du style. La principale thèse affirme que la philosophie doit être au service du changement du monde. La famille Marx avait déjà connu bien des déboires et n’était pas près d’en sortir. Afin d’aider la jeune famille, la mère de Jenny lui envoya sa jeune servante de 21 ans, Hélène Demuth, surnommée Lenchen. A Bruxelles, naquirent successivement une fille, Laura (1845-1911), et un fils, Edgar (1847-1855). 2° Marx entama sa critique de la société par une critique de la religion. « La religion est l’opium du peuple », avait-il déjà écrit à Paris. Elle apporte une consolation. Une existence meilleure et une société juste sont projetées dans le futur. Après la mort. - La religion est un instrument de la classe dirigeante pour tenir les gens obéissants, les opprimer et les punir. - Marx exigeait la séparation entre l’Eglise et l’Etat. C’est une exigence démocratique élémentaire. En Belgique, ce n’est toujours pas le cas. Exemple : l’Eglise catholique est entretenue par l’Etat (Concordat de Napoléon), le Te Deum, la Liste civile… L’Eglise, l’Etat et la Maison Royale trompent les gens. Nous voyons ici le buste de « Baudouin le Saint ». Dans cette église, on présente des spectacles destinés à tromper les gens : - le mariage de Baudouin et Fabiola, alors que la grève générale était imminente (1960); - le mariage de Philippe et Mathilde destiné à redorer le blason de la Belgique suite au scandale Dutroux-Nihoul. Mais, heureusement, cette église a également servi pour les funérailles de Samira. Les églises peuvent donc parfois être utiles ainsi que très belles. A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx La cathédrale Saints-Michel-et-Gudule Cathédrale gothique à double dénomination, construite du 13e au 16e siècle. Il s’agit de fait de l’église officielle de l’Etat, en Belgique. Pour preuve, la description de la cathédrale sur le site de la Monarchie belge : « La cathédrale catholique des saints Michel et Gudule se trouve au cœur du centre historique de Bruxelles, capitale de la Belgique. Elle est le siège épiscopal de l'archevêque de Malines-Bruxelles, actuellement Son Eminence le Cardinal Danneels, et dès lors, la principale église catholique de Belgique. Sur ce site, une église en style roman avait été construite entre 1050 et 1150, sur la colline où un sanctuaire existait depuis l'an 900. Cette église a été dédiée aux saints Michel et Gudule, saints patronaux de Bruxelles, et hébergeait un chapitre, créé en 1047 par les ducs de Brabant. Gudule aurait vécu au VIIe siècle, consacrant sa vie aux pauvres et aux infirmes. Elle a été vénérée depuis par des habitants de Bruxelles. L'église romane a été remplacée par l'actuelle cathédrale de style gothique, typique de la région brabançonne. La construction de la cathédrale prit quelque 3 siècles, de 1225 à 1480. La pierre calcaire sablonneuse utilisée pour la construction provenait de la région bruxelloise. Le chœur fut la première partie de la cathédrale à être terminée (13e siècle), tandis que les deux tours au devant du bâtiment, d'une hauteur de 69 mètres chacune, n'ont été achevées qu'au début du 16e siècle, sous le règne de l'empereur Charles Quint. Au 17e siècle, plusieurs chapelles ont été ajoutées autour du chœur gothique. La cathédrale était non seulement un centre de vie religieuse mais accueillait aussi de nombreux événements royaux et culturels. Le mystique Jan van Ruusbroec (1293-1381) y enseigna, des tableaux de Van der Weyden, Orley et Rubens décoraient les murs. Le chapitre de l'Ordre de la Toison d'Or s'est réuni à trois reprises dans la cathédrale. En 1516, Charles Quint y fut proclamé roi d'Espagne. En 1803, un « Te Deum » a été chanté en présence de Napoléon Bonaparte et, en juillet 1815, un autre « Te Deum » célébra la victoire à Waterloo. La tradition veut que les souverains des Pays-Bas visitaient la cathédrale lors de leurs Joyeuses Entrées à Bruxelles. Les funérailles et les mariages royaux ont traditionnellement lieu dans la cathédrale. Le mariage du roi Baudouin et de la reine Fabiola (1960), celui du roi (à l'époque prince) Albert avec la reine (alors princesse) Paola (1959), et celui du prince Philippe et de la princesse Mathilde (1999), y ont été célébrés. Le 6 août 1993, la cathédrale vécut aussi les émouvantes funérailles du roi Baudouin. Plusieurs souverains y sont enterrés, dont le duc Jean II de Brabant (+1312) et les archiducs Albert (+1621) et Isabelle (+1633), gouverneurs généraux sous l'empire espagnol (les membres de l'actuelle famille royale belge sont traditionnellement enterrés à la Crypte royale de Laeken). La plupart des pierres tombales et des œuvres d'art ont disparu pendant la période iconoclaste au 16e siècle et le passage des troupes révolutionnaires françaises en 1793. » www.monarchie.be. Ce dont ce site ne parle pas, ce sont des vitraux hostiles aux juifs de la cathédrale. Il y est narré « le miracle des sacrements ». Les juifs auraient volé les calices de l’église et transpercé les saintes hosties (le corps du Christ). Les hosties se mirent à saigner et les voleurs cédèrent à la panique à la vue de ce miracle. Ils furent pris et exécutés. A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx
A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx L’ange saint Michel au-dessus de l’Hôtel de Ville de Bruxelles Marx sur la religion, l’Eglise et l’idéalisme L’ange saint Michel au sommet de l’Hôtel de Ville de Bruxelles Marx sur la religion, l’Eglise et l’idéalisme Marx fustigeait toutes les valeurs éternelles. Au loin, nous voyons, au sommet de la tour de l’Hôtel de Ville, saint Michel qui terrasse le dragon, autrement dit le diable, le bien qui combat le mal et qui en triomphe. Une absurdité, d’après le marxisme. On veut nous faire croire que des concepts comme le bien et le mal sont de tous les temps. Qu’ils existaient déjà avant qu’existent la société, les humains, le monde ou le cosmos. Ne pensons-nous pas non plus, en fait, que l’égalité, la liberté et la justice sont des concepts universels, de tous les temps et pour toujours, de tous et pour tous ? Marx a également prouvé que « les droits de l’homme » (1789) ne représentent pas des valeurs éternelles. Même si elles constituaient une énorme avancée dans la lutte contre la féodalité et l’Eglise, elles représentaient les « droits de l’homme possédant, de l’homme égoïste ». A cela, Marx opposa les droits de l’humanité, de l’être humain collectif. On peut retrouver une excellente analyse sur les droits de l’homme dans « La question juive » de Marx (1844). A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx Dans leur « Idéologie allemande », Marx en Engels ont également critiqué vertement le communisme se réclamant de l’amour du prochain. Ainsi que les communistes exaspérés qui voulaient d’abord commencer par détruire l’ancienne société. (Placer comme hyper-lien une contribution de FDM pour MS/EM : « Socialisme scientifique ou exaltation communiste ? », 2005) A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx
L’ancienne et la nouvelle Banque Nationale Marx contre l’Etat et le capital Dans le voisinage de l’endroit où logeait la famille Marx, se trouve aujourd’hui la Banque Nationale. Au sein de la Banque Nationale, sont liés l’un à l’autre les intérêts de l’Etat et du capital. A Bruxelles, Marx franchira une première étape dans sa critique impitoyable du capitalisme. La contribution d’Engels ici fut déterminante. Engels initia Marx aux sciences économiques, à la réalité économique et la situation de la classe ouvrière. Marx fut poussé à l’étude des théories économiques de l’époque par une contribution d’Engels publiée en février 1844 : « Esquisse d’une critique de l’économie politique ». Cet article parut à Paris dans la revue dirigée par Marx : « Deutsch-Franszosische Jahrbucher » (Annales franco-allemandes). Dans « La situation de la classe laborieuse en Angleterre » (ouvrage rédigé en 1844), Engels fit découvrir à Marx les misérables conditions de travail et de vie de la classe ouvrière. A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx
L’ancienne et la nouvelle Banque Nationale A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx
A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx La banque Petercam sur le site de l’hôtel Le Bois Sauvage Marx sur l’économie politique, contre Proudhon La banque Petercam sur le site de l’hôtel Le Bois Sauvage Marx sur l’économie politique, contre Proudhon Ici, nous nous trouvons devant la banque Petercam. C’est ici que se trouvait l’hôtel « Le Bois Sauvage », où Marx et sa famille ont séjourné. Un jour, le propriétaire de la banque demanda à la Ville de Bruxelles une déclaration officielle disant que Marx avait habité en cet endroit et qu’il avait rédigé « Le capital » à Bruxelles. Ils se trompait. Toutefois, il est vrai que c’est ici que Marx a commencé par écrire sur le capital, l’argent et la propriété. C’est à coup sûr le cas dans sa critique de Proudhon. Dans « Misère de la philosophie », Marx se moquait de Proudhon, incapable de choisir entre le monde du travail et celui du capital et qui, alors, en tant que brave petit bourgeois, rêvait uniquement d’un socialisme reposant sur la collaboration entre petits produits Contre la pression du grand capital, les petits possédants devaient se défendre par le mutualisme. Remarquez que ces coopérations et ce mutualisme (mutualités) vont occuper une place importante dans le mouvement ouvrier belge. Et de plus en plus au détriment de la lutte pour un bouleversement de la société et pour la collectivisation du grand capital. A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx
A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx La banque Petercam sur le site de l’hôtel Le Bois Sauvage Marx sur l’économie politique, contre Proudhon A l’ombre du premier et du dernier lieu de séjour de la famille Marx
Réfugié politique, Marx demande l’asile politique au roi Léopold Ier La colonne du Congrès, symbole de la Belgique et de ses libertés Marx profite des avantages de la Belgique La Colonne du Congrès, symbole de la Belgique et de ses libertés Marx profite des avantages de la Belgique « Marx en Belgique libre ? » En vue d’obtenir l’asile politique, Marx adressa une requête au roi Léopold Ier. Aujourd’hui, celui-ci se trouve au sommet de la colonne du Congrès, symbole de l’Etat belge. Marx était très satisfait de se trouver à Bruxelles et en Belgique. En raison de sa position au centre de l’Europe, de son excellent réseau ferroviaire et de sa poste efficace. Réfugié politique, Marx demande l’asile politique au roi Léopold Ier Une semaine après son arrivée, Marx adressa une requête au roi Léopold Ier : « Sire, je soussigné Karl Marx, docteur en philosophie, âgé de 26 ans, originaire de Trèves, dans le royaume de Prusse, ai l’intention de m’établir avec femme et enfant en l’Etat de Votre Majesté et prends de ce fait la respectueuse liberté de vous supplier de me donner la permission de choisir mon domicile en Belgique. Avec le respect le plus profond pour Votre Majesté, je demeure votre très humble et très obéissant serviteur. Docteur Karl Marx. » Réfugié politique, Marx demande l’asile politique au roi Léopold Ier
Réfugié politique, Marx doit se tenir coi La colonne du Congrès, symbole de la Belgique et de ses libertés Marx profite des avantages de la Belgique La colonne du Congrès, symbole de la Belgique et de ses libertés Marx profite des avantages de la Belgique « Marx en Belgique libre ? » Parce que la Belgique avait la constitution la plus libre d’Europe, on permit à Marx de séjourner en Belgique, provisoirement, du moins. Car l’Etat belge est aussi hypocrite que sa constitution. Aux quatre angles de la colonne du Congrès sont représentées les quatre libertés constitutionnelles : les libertés d’organisation, de presse, d’enseignement et de religion. Tout cela est bien beau mais, dans la pratique, ces libertés étaient et sont toujours au service des classes dirigeantes. A l’époque de Marx, les représentants des capitalistes modernes étaient les libéraux et ceux des grands propriétaires terriens étaient les catholiques. Les travailleurs ne pouvaient jouir de la liberté d’organisation parce que la version belge de la loi Le Chapelier leur interdisait de s’organiser. Quant à la liberté de presse, ils durent payer le prix fort pour l’obtenir. Le droit de timbre rendait l’édition et l’achat de journaux presque hors de prix pour les travailleurs. La liberté d’enseignement servait surtout les écoles catholiques et la liberté de religion servait particulièrement l’Eglise catholique. Réfugié politique, Marx doit se tenir coi La sûreté publique belge subit d’une part les pressions du gouvernement prussien afin d’envoyer Marx se faire pendre ailleurs et, d’autre part, celles des contacts libéraux de Marx, parmi lesquels le juriste belge et professeur à l’ULB, Maynz. Enfin, le 22 mars 1845, Marx fut contraint de signer la déclaration suivante : « En vue d’obtenir l’autorisation d’un lieu de séjour en Belgique, je suis d’accord de donner ma parole d’honneur de ne publier en Belgique aucun écrit sur l’actuelle situation politique. » En même temps, le bourgmestre de Bruxelles et la police se virent confier la mission de tenir ce dangereux journaliste à l’œil. Réfugié politique, Marx doit se tenir coi
Réfugié politique, Marx demande l’asile politique au roi Léopold Ier La colonne du Congrès, symbole de la Belgique et de ses libertés Marx profite des avantages de la Belgique La colonne du Congrès, symbole de la Belgique et de ses libertés Marx profite des avantages de la Belgique « Marx dans une Belgique libre ? » Remarquer que sur la colonne même est gravée la date du 21 juillet 1831. Le 21 juillet, la « date de notre fête nationale », commémore l’accession au trône du parvenu anglo-allemand Léopold de Saxe-Cobourg. Pas de « Quatorze Juillet » ni de Bastille, en Belgique. Rien ne pouvait faire penser à une révolution. Par euphémisme, la révolution belge est cataloguée d’« accès à l’indépendance de la Belgique ». Exemple typique de lâcheté politique. Cette sorte d’opportunisme se poursuivra également dans le mouvement ouvrier où l’estompement de la contradiction entre travail et capital va amener de mouvement « de rien à rien », comme l’écrivit (plus tard) Engels. Davantage d’informations sur la colonne du Congrès La colonne du Congrès. Appellation complète : « la colonne du Congrès et de la Constitution ». Appelée aussi « colonne Rogier ». Erigée par l’Etat belge (A.R. du 24 septembre 1849) sur l’initiative du ministre libéral de l’époque et ancien membre du Gouvernement provisoire Charles Rogier. La première pierre en fut posée le 24 septembre 1849. Les travaux se poursuivirent jusqu’en 1859. « Ce monument, inspiré de la Colonne de Trajan, fut érigé d’après les plans de J. Poelaert, assisté de cinq sculpteurs. Sa fonction est de commémorer le Congrès national de 1830 qui établit la Constitution belge. En l’honneur de l’indépendance, figurent sur cette haute colonne des allégories sculptées représentant les libertés essentielles, les neuf provinces, la nation belge, ainsi que des trophées, des blasons et nombre de données, de noms et de textes fondateurs. Au sommet se trouve la statue du roi Léopold Ier, de la main du sculpteur J. Geefs. Le 11 novembre 1922, au pied de la colonne, fut porté en terre le Soldat inconnu. » Aux divers côtés, on peut retrouver les noms des membres du Gouvernement provisoire et, dans l’ordre alphabétique, les noms des 237 membres du Congrès national. De même que les 27 principaux articles de la Constitution. Sur les quatre côtés, on découvre également les dates suivantes : -Septembre 1830 : en souvenir des journées révolutionnaires de Bruxelles, du 23 au 27 septembre. -10 novembre 1830 : la première assemblée du Congrès national. -7 février 1831 : l’approbation de la Constitution belge, à l’époque la plus libérale du continent. -21 juillet 1831 : l’accession au trône de Léopold Ier de Saxe-Cobourg, premier monarque constitutionnel de la Belgique. Treize membres du Congrès seulement avaient voté pour une république. Aux quatre angles figurent les symboles féminins des libertés fondamentales de la Belgique : -La liberté de culte. Liberté à l’avantage de l’Eglise catholique, qui était entretenue par l’Etat conformément au Concordat avec Napoléon Ier (1801) et au Concordat avec Guillaume Ier. -La liberté de presse – Remarquez la presse sous le bras de la femme. La liberté de la presse était limitée par le droit de timbre, qui rendait très chère la distribution des journaux, certainement pour le petit peuple, dont 50% seulement savait lire. Réfugié politique, Marx demande l’asile politique au roi Léopold Ier
Réfugié politique, Marx demande l’asile politique au roi Léopold Ier La colonne du Congrès, symbole de la Belgique et de ses libertés Marx profite des avantages de la Belgique La colonne du Congrès, symbole de la Belgique et de ses libertés Marx profite des avantages de la Belgique « Marx dans une Belgique libre ? » -La liberté d’enseignement. A l’avantage de l’Eglise catholique, qui rétablissait presque complètement son emprise sur l’enseignement. -La liberté d’organisation. Le symbole de la liberté d’organisation porte le « faisceau », une botte de tiges de roseaux nouées entre elles. Ces tiges de roseaux ne peuvent être rompues lorsqu’elles sont liées entre elles (organisées). La liberté d’organisation existait pour la classe dirigeante, pas pour le peuple. En Belgique (à l’instar de la France), la loi « Le Chapelier » était en vigueur, interdisant toute organisation sur cas de la défense d’intérêts particuliers (« égoïstes »). A l’origine, il s’agissait d’une arme contre le corporatisme, qui freinait le développement du capitalisme. Mais elle se mua très vite en arme contre l’organisation de la classe ouvrière en syndicats. Le premier syndicat en Belgique fut celui des typographes bruxellois. Le second (bien plus prolétarien et plus nombreux) fut ensuite celui des tisserands gantois. Réfugié politique, Marx demande l’asile politique au roi Léopold Ier
Seul le marxisme permet de comprendre ces institutions Le parc de Bruxelles, dans le carré du pouvoir Marx, l’Etat et la révolution Le parc de Bruxelles, dans le carré du pouvoir Marx, l’Etat et la révolution Ici, dans le parc de Bruxelles, nous nous trouvons dans « le carré du pouvoir » de la Belgique : Le pouvoir législatif (le parlement), le pouvoir exécutif (le gouvernement), le pouvoir promotionnaire (le Palais royal) mais, par-dessus tout, la vieille gloire du grand capital belge : la Générale. Seul le marxisme nous permet de comprendre ces institutions Le parc de la Warande ou parc de Bruxelles Le parc est situé entre le Palais royal et le Parlement et a été aménagé au 18e siècle. Dans le temps, ce parc jouxtait le terrain de chasse des ducs de Brabant et de Bourgogne. Le terrain de chasse s’étendait à proximité du palais des ducs de Brabant, qui fut détruit par un incendie en 1531. Longtemps, le domaine fut laissé à l’abandon. Sous l’impératrice Marie-Thérèse, le gouverneur des Pays-Bas autrichiens, Charles de Lorraine, aménagea le parc. Le parc et la promenade sont l’œuvre de l’architecte paysagiste autrichien Joachim Zinner et de l’urbaniste néo-classique français Barnabé Guimard. Très rapidement, le parc devint très populaire auprès du « beau monde » des hauteurs de la ville. Sous la domination française, en 1793, les bustes des empereurs romains qui ornaient le parc furent mis en pièces. Ce que le visiteur ne peut voir, ce sont les nombreux symboles maçonniques qui furent disposés dans le plan du parc. Seul le marxisme permet de comprendre ces institutions
Le parc de Bruxelles, l’indépendance belge, Marx, l’Etat et la révolution C’est dans le Parc de Bruxelles que se livrèrent les combats pour « l’indépendance de la Belgique » à la fin de l’été 1830. En essence, ce fut une révolution ouvrière mais, comme toujours à cette époque, récupérée par la bourgeoisie. En 1814, après la défaite de Napoléon Ier et lors du congrès de Vienne, auquel étaient réunis tous les réactionnaires d’Europe, l’actuelle Belgique fut accordée au roi Guillaume Ier des Pays-Bas. Ce monarque de la maison d’Orange était le plus important capitaliste des Pays-Bas, et cela vaut toujours pour ses actuels descendants. En tant que monarque capitaliste éclairé, Willem investit dans l’industrialisation et la modernisation de la Belgique, riche en charbon et en minerais et dotée d’une grande tradition dans le textile. Les Pays-Bas, avec leur commerce, leur flotte et leurs colonies, et la Belgique, avec son industrie, allaient constituer un adversaire redoutable pour, entre autres, la Grande-Bretagne capitaliste, très développée. Mais, en Belgique, apparut une « alliance géante » entre libéraux et catholiques, entre francophones et « Flamands », entre petits commerçants et artisans et les grands propriétaires fonciers contre le grand capital protestant hollandais qu’ils trouvaient trop écrasant. En juillet 1830, la révolution triompha au nom de « la liberté ». Et, quand il pleut à Paris, il tombe des gouttes à Bruxelles. L’agitation libérale prenait de l’ampleur à Bruxelles et les travailleurs étaient prêts également à entrer en révolte contre le gouvernement, surtout en raison de la famine et du chômage. A l’occasion de la tantième protestation des bourgeois et petits bourgeois de tendance libérale, les travailleurs de la région bruxelloise entrèrent en révolte. Ils mirent leurs machines en pièces et les pillages débutèrent. La bourgeoisie de Bruxelles céda d’abord à la panique et proposa ses services au roi afin de mater la révolte, en échange de concessions. En fin de compte, lorsque la chose s’avéra infructueuse, l’armée hollandaise accourut pour occuper Bruxelles. La bourgeoisie et la majeure partie des libéraux s’enfuirent. Mais les Hollandais furent défaits par la « racaille », comme on désignait le petit peuple, dans le Parc de Bruxelles. C’est alors seulement que la bourgeoisie revint en triomphe, agitant en tous sens le drapeau tricolore belge, et qu’elle proclama l’indépendance avec le consentement, avant tout, de la Grande-Bretagne et avec l’argent de la principale banque d’Europe, à l’époque les Rothschild. Et puisque la Belgique n’avait pas engendré de Robespierre, la bourgeoisie put en toute quiétude fonder la Société Anonyme Belgique. En Belgique, moins de 1 pour-cent des habitants avaient le droit de vote. Seule la classe possédante pouvait voter et être élue, comme la chose est de mise dans une grande société par actions. Les nationalistes flamands et wallons disent de la Belgique que c’est « un Etat artificiel ». Marx montre dans tous ses ouvrages historiques, sur la France, l’Angleterre, l’Allemagne, les Etats-Unis, etc., que tous les Etats sont artificiels. Qu’ils sont la résultante d’une lutte parfois séculaire des classes dominantes entre elles pour la conquête de la propriété foncière, comme sous la féodalité au Moyen Age, ou pour un « marché interne et une base de production », comme sous le capitalisme. Les fascistes du Vlaams Belang (comme Demol à Bruxelles) rêvent d’un rétablissement des Pays-bas. La Flandre doit se rattacher aux Pays-Bas, Bruxelles à la Flandre… Trop absurde pour laisser courir les fascistes. Aujourd’hui, les travailleurs belges adhèrent lentement mais sûrement aux luttes de leurs compagnons d’infortune en Europe et dans le monde entier, aujourd’hui que la planète se mue en village. Quel avantage aurions-nous dans un rattachement aux Pays-Bas ou à la France ? Ce qu’a signifié l’adhésion à l’Allemagne nazie, nul besoin encore de l’expliquer aux gens. Ce n’est qu’après son séjour que Marx a parlé de la politique belge C’est seulement après son séjour en Belgique que Marx a parlé de la politique belge
Le bâtiment du Parlement et la résidence officielle du Premier ministre Marx, l’Etat et la révolution Le bâtiment du Parlement et la résidence du Premier ministre Symboles de ce que les marxistes appellent la démocratie parlementaire bourgeoise Lors de son séjour en Belgique, Marx ne s’est pas exprimé sur la politique de l’époque. Toutefois, il allait bel et bien dénoncer de façon géniale la démocratie parlementaire comme étant la forme d’Etat la plus idéale et perfectionnée pour la toute-puissance des capitalistes. Dans « Le 18-Brumaire de Louis Bonaparte » (1851), il décrit le développement des divers régimes qui se sont succédé en France après la défaite de Napoléon. Tout d’abord, il y a la « Restauration » avec Louis XVIII et Charles X. C’est l’autocratie des grands propriétaires fonciers (la noblesse transformée en propriétaires terriens capitalistes). Après la révolution de juillet 1830 à Paris, le grand capital français reprend le pouvoir. Avec le roi Louis-Philippe sur le trône, ce sont les banques qui règnent. Mais, en février 1848 (retenez cette date, nous y reviendrons), les travailleurs et la classe moyenne (les petits producteurs, les PME, dirions-nous aujourd’hui) se révoltent et proclament la (seconde) République. Au bout de quelques mois, la bourgeoisie républicaine (celle de la classe moyenne) brise les rêves de « république sociale » et écrase l’insurrection ouvrière de juin 1848. Toutes les fractions de la bourgeoisie, qui se sont combattues si violemment, vont dès lors défendre leurs intérêts pacifiquement au parlement. La classe ouvrière, naturellement, n’est pas admise dans cet endroit lucratif. Au parlement, ce seront les représentants des banques et des holdings qui seront de plus en plus les premiers violons. Marx a appelé cette période « la dictature parlementaire » du grand capital. En même temps, le pouvoir réel se déplaçait de plus en plus du législatif (parlement) vers l’exécutif (gouvernement). Et, avec le gouvernement, l’appareil judiciaire, la bureaucratie d’Etat et l’armée. Ces pouvoirs, qui se positionnent de plus en plus en dehors et au-dessus de la société, contrôlent en même temps cette dernière de plus en plus. Toutes les grandes décisions sont prises au sein de ces organes du pouvoir, en concertation avec le capital et à son service. Par crainte de nouvelles révoltes et de la menace socialiste, les capitalistes en France feront appel en 1851 à la dictature militaire de Napoléon III. En fait, nous connaissons un peu cette histoire : si les capitalistes ne peuvent garder le pouvoir de façon démocratique, ils le font dans ce cas en instaurant une dictature. Pensez à l’Allemagne nazie où les banques et gros industriels allemands avaient aidé Hitler à prendre le pouvoir. Oui, mais… allez-vous objecter à raison, depuis Marx, beaucoup de choses ont changé. Les représentants des travailleurs (les socialistes et, parfois même, les communistes) siègent également au parlement. En effet, mais cela n’est venu, d’une part, qu’après que le mouvement ouvrier belge eut arraché le suffrage universel (après une lutte acharnée et parfois sanglante) et surtout, d’autre part, après que les dirigeants socialistes se furent soumis au pouvoir capitaliste de l’Etat. En Belgique, Vandervelde ne fut-il pas le premier socialiste à obtenir une petite place au sein du système pour avoir encouragé les travailleurs belges à combattre, durant le Première Guerre, au service des ambitions impérialistes de « nos capitalistes » et contre les travailleurs allemands que leurs capitalistes envoyèrent également au front comme chair à canon ? N’y a-t-il dans ce cas pas d’alternative au pouvoir du capital et de son Etat ? Si, dit Marx dans son Manifeste du Parti communiste, rédigé à Bruxelles. « La classe ouvrière… la classe dirigeante. Socialiser progressivement les modèles de production. » A quoi cette société socialiste allait ressembler, Marx ne pouvait encore le dire. Il allait toutefois pouvoir le faire après l’expérience de la Commune de Paris (mars-mai 1871). A l’occasion de la guerre franco-allemande de 1870-1871 et de la capitulation du gouvernement français, les ouvriers se mirent en révolte et prirent le pouvoir à Paris. Ils créèrent un véritable Etat socialiste. Le pouvoir politique était arrivé aux mains des travailleurs parce qu’ils assumaient directement et en permanence une tâche politique, chacun selon ses possibilités (dans le conseil de la Commune, dans la Garde nationale, dans le secteur de l’enseignement). Le plus grand nombre possible d’entreprises étaient gérées par les travailleurs eux-mêmes. Le nouvel Etat et l’économie étaient au service des travailleurs; la bourgeoisie pouvait décamper. Mais, après 71 jours à peine, la Commune fut littéralement noyée dans le sang. Les capitalistes revinrent avec leur armée et assassinèrent 30.000 Communards. Victor Hugo a dit : « Quand l’œil du corps s’éteint, l’œil de l’esprit s’allume ». La Commune fut vaincue mais, pour la première fois dans l’histoire du monde, les travailleurs avaient pris le pouvoir en main. Le socialisme n’était donc pas un rêve mais pouvait se muer en réalité. Dans son ouvrage « La guerre civile en France » (1871), Marx, pour le compte de la Première Internationale, tirait toutes les leçons, tant positives que négatives, de cette première expérience. Lénine et les bolcheviks allaient retenir la leçon lorsqu’ils créeraient l’Union soviétique après la révolution et qu’ils garderaient fermement en main « la dictature du prolétariat ». Marx analysa le caractère de classe de la démocratie. Exemple de la France.
Le parlement flamand Marx, l’Etat et la révolution Dans l’ombre du parlement fédéral, il y a le parlement flamand (la fusion entre le Conseil régional flamand et la Communauté flamande) et le Conseil de la Communauté française (qui représente, partiellement, la Wallonie et Bruxelles francophone). Notre petit pays, d’à peine plus de 10 millions d’habitants (10.310.000 en 2002), ne compte pas moins de 7 parlements et 6 (pseudo-)gouvernements. Comment est-ce possible ? A l’instar des capitalistes belges, les capitalistes locaux (liés ou pas aux capitalistes étrangers) ont exigé leur base locale de pouvoir afin de réaliser la percée de leur pouvoir économique local. Pour maintenir la bonne entente et assurer la division des travailleurs en Belgique, celle-ci a été fédéralisée, on a créé de « petits Etats » dans l’Etat. Ces créations absurdes et incroyablement onéreuses prouvent que Marx avait raison en écrivant, en 1851, que l’Etat (avec sa bureaucratie, son appareil judiciaire, ses services de police) s’étend de plus en plus afin de servir les capitalistes et de tenir les travailleurs sous sa férule. L’Etat bourgeois étend ses ramifications de telle sorte que « cela obstrue tous les pores de la société ». Le mérite de la Commune consista à supprimer l’Etat parasitaire avec toutes ses cornes et cloches, ajoute Marx dans « La guerre civile en France ». Marx méprisait le caractère parasitaire de l’Etat capitaliste Lénine résuma les thèses de Marx et les développa dans « L’Etat et la révolution » (1917) : « Mais jetons un regard d'ensemble sur l'histoire des pays avancés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Nous verrons que le même processus s'est opéré plus lentement, sous des formes plus variées, dans une arène beaucoup plus vaste; d'une part, élaboration d'un "pouvoir parlementaire" aussi bien dans les pays républicains (France, Amérique, Suisse) que dans les pays monarchiques (Angleterre, Allemagne jusqu'à un certain point, Italie, pays scandinaves, etc.); d'autre part, lutte pour le pouvoir entre les différents partis bourgeois et petits-bourgeois qui se sont partagé et repartagé comme "butin" les sinécures administratives, les fondements de l'ordre bourgeois restant inchangés; enfin, perfectionnement et consolidation du "pouvoir exécutif", de son appareil bureaucratique et militaire. Nul doute que ce soient là les traits communs à toute l'évolution moderne des Etats capitalistes en général. En trois années, de 1848 à 1851, la France a montré sous une forme nette et ramassée, dans leur succession rapide, ces mêmes processus de développement, propres à l'ensemble du monde capitaliste. Plus particulièrement, l'impérialisme – époque du capital bancaire, époque des gigantesques monopoles capitalistes, époque où le capitalisme monopoliste se transforme par voie de croissance en capitalisme monopoliste d'Etat – montre le renforcement extraordinaire de la "machine d'Etat", l'extension inouïe de son appareil bureaucratique et militaire en liaison avec une répression accrue du prolétariat, aussi bien dans les pays monarchiques que dans les républiques les plus libres. Aujourd'hui, l'histoire universelle conduit sans nul doute sur une échelle infiniment plus vaste qu'en 1852, à la "concentration de toutes les forces" de la révolution prolétarienne en vue de la "destruction" de la machine d'Etat. » On peut trouver le texte complet de « L’Etat et la révolution » en traduction récente sur le site www.marx.be Marx désapprouva le caractère parasitaire de l’Etat capitaliste
La Société Générale Marx, l’Etat et la révolution Derrière cette impressionnante façade classique se trouvait le pouvoir réel de la vieille Belgique unitaire : la Générale, une société plus connue naguère sous l’appellation de « la Société Générale ». Aujourd’hui, il est plus difficile que jamais de citer nommément le ou les capitalistes qui se cachent derrière les décisions du gouvernement et du parlement. Dans le temps, la chose était aisée. Tout le monde savait qu’il était impossible de sortir un loi ou de prendre une décision gouvernementale allant à l’encontre de ce puissant holding. On se heurtait à ce que les gens appelaient « le mur d’argent ». La Générale fait les gouvernements mais elle en a éventuellement déjà brisé aussi. On peut dire qu’il s’agit d’une dictature non déguisée du capital. La Générale, symbole de la Belgique, fut fondée par le roi des Pays-Bas Guillaume Ier en vue de l’industrialisation de la Belgique. Il en était d’ailleurs le plus gros actionnaire. Lors de l’indépendance de la Belgique, la Générale fit son apparition. La banque des Rothschild (qui avait contribué à mettre Léopold Ier sur le trône) était en concurrence avec la Générale mais, en même temps, les Rothschild tentèrent de s’assurer le contrôle de cette même Générale. Des années durant, la Générale (un holding privé) tint le rôle de Banque nationale, entre autres, en imprimant et battant la devise nationale, le franc belge. Jusqu’au milieu des années quatre-vingt, la Générale contrôla également une grande partie du monde financier et industriel en Belgique. Par ailleurs, elle se lança à plein régime (après quelques années d’hésitation) dans l’aventure coloniale au Congo (belge). La fin de la Générale est tout aussi intéressante que son ascension. Au milieu des années 1980, lorsque la Générale commença à péricliter et qu’elle fut sur le point d’être reprise, d’énormes querelles de chiffonniers éclatèrent au sein de l’establishment belge et du monde politique. La «gauche» ou, du moins, ce qui depuis plus d’un siècle se fait passer pour telle, n’a pas voulu que ce holding soit repris par un autre, plus gros encore. Le capital financier est parasitaire, a-t-on dit. La Générale devait être reprise par un capitaliste dynamique de l’industrie. S’ensuivit une lutte entre Catherine Deneuve (holding Suez) et De Benedetti (Olivetti). Suez remporta une brillante victoire et De Benedetti fit la culbute dans un scandale de fraude (quand on parle de parasitisme…). Le projet de la « gauche » n’avait pas seulement avorté, ce fut surtout un épais rideau de fumée. La social-démocratie prétend d’ailleurs depuis longtemps qu’il existe en même temps « un bon capitalisme industriel dynamique (qui peut assurer l’emploi) et un « mauvais capitalisme parasitaire », lesquels s’opposent tous deux. Elle nie tout simplement que le capital industriel et le capital financier soient imbriqués et que, depuis la fin du 19e siècle, ce soit le capital financier qui fait la pluie et le beau temps. Le capitalisme monopoliste a remplacé le capitalisme libéral. Le capitalisme monopoliste tient fermement en main les rênes de l’Etat et mène les divers partis politiques par le bout du nez. En 1848, Marx a condamné l’exploitation et la misère en Belgique. Citations de l’article du Neue Rheinische Zeitung, 1848. En 1848, Marx condamne l’exploitation et la misère en Belgique
Le Palais Royal Marx, l’Etat et la révolution Le Palais royal, « Pour le roi et la patrie ». Marx, l’Etat et la révolution Le dernier pouvoir en Belgique que nous allons découvrir est celui de la Maison royale. Le pouvoir du roi semble avoir été mis progressivement sur la touche avec Albert II, la fédéralisation et mise en place de l’Union européenne. Il en allait pourtant tout autrement jadis. Ne pensons qu’au roi Léopold II, qui « avait offert » le Congo à la Belgique. Durant l’entre-deux-guerres, la Maison royale fut certainement le symbole du nationalisme belge et des ambitions de la petite Belgique, et pas seulement à l’étranger. Maintenant que nous nous trouvons ici, devant le Palais royal, il est bon de rappeler que c’est Guillaume Ier qui a entrepris la construction du palais. Il avait l’intention de régner une partie du temps à Bruxelles et l’autre à La Haye. En 1830, il perdit son boulot à temps partiel à Bruxelles mais, jusqu’en 1939, il tentera de reconquérir la moitié sud de son royaume. Pas mal de Bruxellois s’irritent aujourd’hui de la présence chez nous de centaines de Polonais travaillant comme servantes ou serviteurs chez les riches. Ces personnes auraient peut-être un autre avis sur les Polonais si elles savaient que c’est grâce à ces derniers que la Belgique a pu conserver son indépendance. Du fait que les Polonais s’étaient révoltés en 1830, les Russes, les Autrichiens et les Prussiens ne purent se précipiter à l’aide de Guillaume Ier pour apprendre les bonnes manières aux insurgés belges. Marx et Engels admiraient la combativité révolutionnaire des Polonais au 19e siècle. A l’occasion de l’anniversaire de la révolte des Polonais, Marx y alla même d’un discours commémoratif, en 1847. Dans la jeune Belgique, les « ennemis » n’étaient pas les « Allemands » (comme nous y sommes habitués), mais bien les « Hollandais » et les « Français » (le lion de Waterloo arbore dents et griffes contre la France). Il est possible que les nombreuses blagues sur les Hollandais en Belgique et les histoires belges aux Pays-Bas soient une survivance de cette ancienne hostilité. Quoi qu’il en soit, après la Première Guerre mondiale, la Belgique et son roi-chevalier en tête ont essayé de reprendre aux Hollandais le Limbourg néerlandais ainsi que la Flandre zélandaise. Prétendument parce que les Pays-Bas avaient pris le parti de l’Allemagne vaincue de restant neutre tout au long de la Première Guerre mondiale. Le culte de la personnalité dont Albert Ier faisait l’objet fut peu d’impression à Versailles. Et la Belgique put faire une croix sur son Anschluss. Cette politique agressive à l’égard des Pays-Bas était d’ailleurs honteuse. A un certain moment, durant la Première Guerre mondiale, les Pays-Bas avaient accueilli à peu près un million de réfugiés belges. Au moins 200.000 d’entre eux séjournèrent aux Pays-Bas durant la quasi-totalité de la guerre. Ils y reçurent un logement, du travail et leurs enfants purent y aller à l’école… Cette attitude des Hollandais d’alors contrastait fortement avec la mentalité des pays de l’Union européenne qui ferment aujourd’hui leurs frontières à ceux qui fuient la guerre, l’oppression et la misère. Marx préférait la république bourgeoise à la monarchie constitutionnelle Le Palais royal En face du parc de Bruxelles, le roi Guillaume Ier des Pays-Bas fit réunir deux hôtels du 18e siècle et en fit son palais de Bruxelles. Le roi Léopold Ier prit possession de ce palais en 1831. A partir de 1904, Léopold II transforma le Palais royal en reliant les pavillons latéraux l’un à l’autre par deux ailes majestueuses, ce qui est encore plus marqué par la double rangée de colonnes du bâtiment qui ressort au centre et le fronton orné d’un bas-relief. Aujourd’hui, le Palais royal accueille les bureaux des membres de la famille royale. Marx préférait la république bourgeoise à la monarchie
La Place Royale, « Le peuple devient Etat » Marx internationaliste « Le peuple devient Etat », en Belgique, en Flandre, en Europe ? Quel peuple ? Marx, l’Etat et la révolution En Belgique, on rencontre beaucoup de nationalisme : belge, flamand, européen, pour n’en citer que quelques-uns. Contre le nationalisme réactionnaire, Marx proposait l’internationalisme des travailleurs. « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » figure à la fin du Manifeste du Parti communiste. Involontairement, Marx fut lui-même « internationaliste » en renonçant à sa nationalité allemande (prussienne). Ceci pour ne pas être expulsé vers l’Allemagne, où un mandat d’arrêt avait été lancé contre lui. Pour le reste de ses jours, il allait demeurer « apatride ». Nous sommes ici près des ruines du château des ducs de Brabant, mais ce château fut également le palais de Charles Quint, l’empereur d’un empire mondial sur lequel « le soleil ne se couche jamais ». Bruxelles est la capitale d’un grand nombre de « nations », aujourd’hui, et elle le fut également dans le passé. C’est donc ici l’endroit idéal pour aborder un peu le nationalisme et faire tomber quelques tabous à la peau dure. Le belge Le flamand L’européen Quel nationalisme Marx défendait-il, par contre ? Quelle importance historique attachait-il à la formation d’un Etat national ? Marx était partisan d’une grande nation française. Engels estimait qu’il valait mieux que la Belgique fît partie de la France et que la France disparût… Marx était partisan de la formation d’une grande Allemagne. Contre le morcellement semi-féodal. Sa principale activité politique consistait d’ailleurs en la préparation de la révolution démocratique allemande. C’est pourquoi le gouvernement prussien exigea son extradition. Marx renonça de ce fait à la nationalité prussienne et devint apatride. Peut-on être plus internationaliste ? En Belgique, Marx devint apatride En Belgique, Marx est devenu apatride
Le Petit Sablon – Egmont et Hornes Engels sur les guerres de religion Statue d’Egmont et de Hornes Engels à propos des guerres de religion Egmont et Hornes sont honorés par la bourgeoisie libérale comme des combattants pour la liberté. Ils représentaient la résistance de la noblesse contre l’absolutisme durant la domination espagnole aux Pays-Bas. En raison de leur opposition, ils furent décapités sur la Grand-Place de Bruxelles, en 1567. Cet événement est un épisode de la période des guerres de religion en Europe occidentale. Dans sa « Guerre des paysans allemands – 1525 », Engels explique qu’au nom de la liberté religieuse fut menée la lutte pour la démocratie et la liberté individuelle. Le protestantisme était un mouvement révolutionnaire contre l’Eglise catholique qui défendait radicalement les intérêts de la dictature féodale réactionnaire des forces des Habsbourg (Charles Quint et, plus tard, Philippe II). (Inquisition.) Il y eut différentes tendances, dans le protestantisme révolutionnaire : Une tendance bourgeoise (avec le soutien d’une partie de la noblesse) – Luther et Calvin. Une tendance populaire (surtout chez les paysans) – Müntzer. Ce mouvement révolutionnaire populaire luttait pour une forme primitive de communisme. Il fut battu en Allemagne (1524-1525) mais ressurgit de plus belle aux Pays-Bas avec le mouvement des anabaptistes (1533-1535). Ce mouvement fut écrasé dans le sang (Munster). Mais les revendications en faveur de la liberté réapparurent une fois de plus aux Pays-Bas, en 1566. Une année de famine qui fut en même temps une année admirable. Elle débuta par la vague iconoclaste. Dès ce moment, toutes les classes participèrent à la lutte. -La bourgeoisie et la noblesse (locale), avec Egmont, Hornes et Guillaume d’Orange. -Les paysans et les travailleurs : « les Gueux ». Après quelque hésitation et du fait qu’il n’y avait pas moyen de revenir en arrière, la noblesse et la bourgeoisie prirent le commandement. La révolution allait durer 80 ans. Entre 1575 et 1578, la quasi-totalité des Pays-Bas fut délivrée. Dans plusieurs villes comme Bruxelles et Gand, des républiques calvinistes radicales furent instaurées. Mais les troupes espagnoles reconquirent le Sud. Dès 1581, la scission des Pays-Bas était un fait. Le Nord devint une république où le capitalisme se développa rapidement (le Siècle d’Or).Le Sud se retrouva une fois de plus sous le joug du féodalisme et de l’Eglise catholique (Albert et Isabelle). Le féodalisme sera brisé au Sud grâce aux armées révolutionnaires françaises et à la domination française, dès 1792, 1794. Ici, Marx a séjourné quelques jours Le Petit Sablon (plus d’informations) En grande partie reprises sur www.demarkten.be Ce charmant square du 19e siècle a eu, jusqu’en 1706, une fonction nettement moins mondaine : on y enterrait les morts de l’hôpital Saint-Jean. Vers 1880, le bourgmestre Charles Buls confia à l’architecte Henri Beyaert (l’homme qui figurait sur l’ancien billet de 100 BEF) la tâche de concevoir un parc. Ce jardin fut surchargé de symbolique – 9 buissons de buis représentant les 9 provinces (à l’époque), etc. – et orné de deux séries de statues. Au centre, sur un piédestal imposant, les comtes d’Egmont et de Hornes. Le monument de Fraikin (1864) se trouvait auparavant à la Grand-Place, l’endroit où les deux hommes avaient été décapités par l’occupant espagnol. Aujourd’hui, le comte d’Egmont fait face au palais du même nom, qui avait d’ailleurs été érigé par sa mère. Les deux personnages ont été représentés au moment où ils montent sur l’échafaud et où ils se soutiennent mutuellement. Autour des deux comtes, en demi-cercle, figurent les dix humanistes, chacun dans une niche de lierre. Les personnages historiques qu’ils représentent sont : 1) Guillaume d’Orange, dit « le Taciturne », dirigea la révolte contre l’occupation espagnole et fut le père de la patrie des Pays-Bas. Il est représenté avec son bâton de commandant en chef. 2) Lodewijk van Bodeghem, architecte, entre autres, de la Maison du Roi (Broodhuis). Avec la maquette d’une église bâtie par lui et les instruments de sa profession. 3) Henri de Brederode, chef des Gueux, fut à la base de la Ligue des Seigneurs (appelée aussi « Compromis des Nobles »). Avec son hanap (grande coupe) et sa besace. 4) Cornelis Devrient, appelé également Cornelis Floris, sculpteur et architecte de l’Hôtel de Ville et de la Maison hanséatique d’Anvers, ainsi que de la cathédrale de Tournai. 5) Rembert Dodoens, médecin et botaniste, auteur du « Cruydeboeck » (livre des herbes). 6) Gérard Mercator, illustre géographe. Avec une carte universelle. 7) Jean de Locquenghien, bourgmestre de Bruxelles. 8) Barend (ou Bernard) van Orley, peintre, créateur de tapisseries murales et de vitraux. 9) Abraham Ortelius, le géographe qui publia le premier atlas. 10) Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde, diplomate et philosophe, qui défendit Anvers contre l’armée espagnole. La deuxième série de statues consiste en pas moins de 48 pièces, cette fois en bronze. Elles nous donnent une idée du système des guildes (corporations) au Moyen Âge. C’est un hommage au corporatisme, au sein duquel les intérêts du maître et des disciples coïncidaient. Un idéal que la bourgeoisie voulut transmettre à la classe ouvrière, dans une société de plus en plus déchirée par la lutte des classes. En 1880, la petite place fut inaugurée par le bourgmestre libéral de l’époque, Charles Buls, qui mit l’accent sur les valeurs intellectuelles et humanistes de tous les personnages représentés sur la place. Marx a vécu quelques jours ici
Marx utilisait la poste comme les altermondialistes l’Internet Le Petit Sablon – lieu de commémoration de Turn et Tassis Marx et la montée du capitalisme Le Petit Sablon – Lieu de commémoration de Turn et Tassis Ici se trouvait le siège principal de l’entreprise postale Turn et Tassis Turn et Tassis était une entreprise multinationale de diligences qui couvrait toute l’Europe occidentale. Le tombeau familial se trouve dans l’église Notre-Dame-du-Sablon. En 1501, François de la Tour et Tassis – également appelé Turn & Taxis, est nommé grand-maître des postes par Philippe Ier le Beau. Dès 1516, il organise une porte européenne qui relie les capitales entre elles. La famille allait opter pour Bruxelles – en tant que capitale de l’Europe, à l’époque – comme siège central de son entreprise. Ce n’est que vers 1700 que l’entreprise passa en d’autres mains. En 1830, la poste devenue belge se mua en service public. Il est possible que le mot « taxi » vienne de l’entreprise Tassis car les diligences qui acheminaient le courrier transportaient également des personnes… Marx et la montée du capitalisme Voir chapitre du Manifeste du Parti communiste. Marx utilisait la poste comme les altermondialistes l’Internet
Marx et le futur pape travaillent l’un contre l’autre Le Grand Sablon – Le pape Léon XIII L’influence de Marx oblige l’Eglise à réagir Le Grand Sablon – Le pape Léon XIII L’influence de Marx oblige l’Eglise à réagir Ici logeait le nonce du Vatican, le futur Léon XIII. Il écrivit en réaction à l’influence croissante du mouvement menaçant des travailleurs et de l’athée Marx. Marx et le (futur) pape œuvrent l’un contre l’autre Marx et le futur pape travaillent l’un contre l’autre
Marx et le futur pape travaillent l’un contre l’autre Le Grand Sablon – Le pape Léon XIII L’influence de Marx oblige l’Eglise à réagir Le Grand Sablon – Le pape Léon XIII L’influence de Marx oblige l’Eglise à réagir Ici logeait le nonce du Vatican, le futur Léon XIII. Marx et le futur pape travaillent l’un contre l’autre
Marx avait comme secrétaire fidèle le Belge Gigot Sablon – Le secrétariat de la Ligue des communistes Marx tisse un réseau communiste Le Grand Sablon – Le secrétariat du CCC Marx tisse une toile communiste -Le CCC (Comité communiste de correspondance) -La collaboration avec la Ligue des justes -Changement de programme -Changement de devise -Changement de statuts -La tâche de rédiger le Manifeste du Parti communiste Marx avait le Belge Gigot comme fidèle secrétaire Des communistes belges -Jacob Kats -Tedesco Marx avait comme secrétaire fidèle le Belge Gigot
Marx et Engels contre les anarchistes et les provocateurs Place de la Justice - « Estaminet Liégeois » Marx et le front démocratique Place de la Justice – « Estaminet Liègeois » Marx et le front démocratique Dans un café, « L’Estaminet Liégeois », qui se trouvait ici (avant la pose de la jonction Nord-Midi), le journaliste prussien Bornstedt prit l’initiative, le 28 septembre 1847, de fonder l’« Association démocratique ». Après maints tiraillements, Marx fut le vice-président de cette association. A l’exemple des « Fraternal Democrats », l’« Association démocratique » était un front de démocrates et de communistes. Ils luttaient pour une république démocratique mondiale sur base de la fraternité ». Marx et Engels contre les anarchistes et les provocateurs -Bornstedt, provocateur prussien -Bakounine, anarchiste violent Tous deux agissent contre Marx et Engels à Bruxelles Place de la Justice Ici se trouvait l’ancien siège de la justice. Le nouveau se trouve aujourd’hui à l’endroit de l’ancien gibet et domine Bruxelles (les Marolles). A propos des intrigues, lors de la naissance de l’Association démocratique (Tiré de Somerhausen, « L'humanisme agissant de Marx », 1946) « Sur un tout autre plan, profitant de l’absence de Karl Marx, en route pour Maestricht où il devait régler des questions d’intérêt avec son beau-frère Schmalhausen, quelques mécontents, dont Bornstedt, Seiler, Moras et Heilberg, prirent l’initiative d’organiser, à l’insu d’Engels, un grand banquet démocratique à l’issue duquel on fonderait une association dans le genre des Fraternal Democrats anglais. Leur projet consistait à faire présider le banquet par Lucien Jottrand, assisté du journaliste français Imbert, et d’un représentant des ouvriers allemands, choisi parmi les adversaires de Marx. Quand il connut la chose, le matin même du lundi 27 septembre, jour fixé pour le banquet, Engels se démena tant qu’il put, fit valoir les droits de Karl Marx et, en son absence, fut choisi comme vice-président à la confusion de Bornstedt. Dans la grande salle de l’Estaminet Liégeois (1), les orateurs se succédèrent: Lucien Jottrand, d’abord, ensuite Imbert, qui glorifia les martyrs de la liberté, puis Fréderic Engels, qui porta, en français, un toast au souvenir de la Révolution de 1792 et à l'anniversaire du 1er vendémiaire an I de la République (1), place du Palais de Justice. Le lendemain de ces mémorables agapes, Fréderic Engels fit un tapage de tous les diables. Il contre-attaqua Bornstedt et tous ceux qu’il soupçonnait de participer à l’intrigue dirigée contre Marx, allant jusqu’à envisager de refuser au directeur de la Deutsche Brüsseler Zeitung son admission dans l’Association des ouvriers allemands. L’atmosphère était mauvaise. La conjuration anti-communiste se précisait : un article d’Engels contre Karl Heinzen avait purement et simplement été enlevé du marbre, par Bornstedt, en violation de la convention intervenue entre Marx et lui. Fort heureusement, Moses Hess, pas rancunier, Wolff, Fischer et Junge, intervinrent vigoureusement contre lui. Fréderic Engels ne l’épargna pas : Bornstedt, dit-il, a intrigué contre nous, il a voulu nous faire concurrence, mais nous l’avons emporté sur lui en assurant malgré tout l’élection d’un vice-président communiste au banquet du 27. Ces messieurs se figurent encore avoir gain de cause, parce qu’ils savent que je suis obligé de retourner bientôt à Paris et que ma fonction deviendra vacante. Ils n’oublient qu’une chose : c’est qu’il est parmi nous un homme à qui ce poste revient de droit, un homme qui a seul l’autorité pour représenter à Bruxelles les démocrates allemands, cet homme, c’est Karl Marx. Dès lors, je ne m’oppose pas à l’admission de Bornstedt dans l’Association, certain que je suis que vous saurez distinguer entre Marx et les petites ambitions personnelles (1).Un tonnerre d’applaudissements salua la péroraison d’Engels... La partie était gagnée. Ainsi, grâce à la présence d’esprit et la fermeté du jeune Engels, le complot de Bornstedt se terminait-il par un triomphe de la section communiste de Bruxelles. En communiquant en détail tous ces incidents à Marx, Engels supplia de régler d’urgence ses affaires d’argent et de revenir à Bruxelles. ‘Le sol me brûle sous les pieds, je voudrais m’en aller et je dois attendre la fin des intrigues.’ » Marx et Engels contre les anarchistes et les provocateurs
Le Cygne et la Grand-Place Marx et la Société ouvrière allemande Marx et l’Association ouvrière allemande Organisation de loisirs et de formation Marx y fit une conférence sur « Travail salarié et capital », dans laquelle il expliquait les principes de l’exploitation des travailleurs. La fameuse théorie de la plus-value. Plus tard, éditée avec un avant-propos d’Engels. Toujours actuelle et digne d’être lue. C’est un mythe que de prétendre que Marx a rédigé ici le Manifeste en buvant un verre de vin. « Marx vivait au jour le jour. Il ne pouvait gérer aucune somme d’argent, alors qu’il avait la prétention de pouvoir diriger l’économie mondiale à l’aide de ses théories. » La préparation et la signification du Manifeste du Parti communiste Marx donne une formation sur « Travail salarié et capital » (Tiré de Somerhausen, « L'humanisme agissant de Marx », 1946) « Infatigable dans son apostolat, Karl Marx consacrait le temps que lui laissait la préparation du Manifeste du Parti communiste à donner des conférences aux membres de l’Association des ouvriers allemands, sur le salariat et le capital (1). Marx affirmait à nouveau le principe que le salaire n’est pas une part revenant à l’ouvrier dans le produit qu’il a fabriqué, mais une partie même de ce produit, partie par laquelle le capitaliste achète une quantité déterminée de force productive. Le prix du travail est fixé, comme celui de toutes les marchandises constitutives du produit fabriqué, en fonction du prix de revient. Le prix de revient du travail dépend des frais qui sont nécessaires à l’entretien et à la production du travailleur. C’est le montant de ces frais qui détermine le salaire. Par l’effet de la concurrence, le salaire, comme le prix de toutes les marchandises, se trouve une fois au-dessus, une fois au-dessous du minimum vital, mais dans l’ensemble, les frais nécessaires à la subsistance de la main-d’œuvre constituent le salaire minimum. On est frappé par la profondeur que Marx mettait à analyser, devant de simples ouvriers, les problèmes qui les touchaient le plus directement. Les conférences rédigées après coup par Marx furent publiées dans la Nouvelle Gazette Rhénane, Cfr. Gesamtausgabe, VI. » La maison de corporation « Le Cygne » et l’Hôtel de Ville de Bruxelles Le Cygne était la maison de la corporation des bouchers bruxellois. L’ancien bâtiment fut détruit par le bombardement de Bruxelles par les Français en 1695. Il fut reconstruit en 1698 sous la direction de Pieter Fariseau (l’un des fondateurs de l’opéra à Bruxelles). Le bâtiment a été érigé en style baroque Louis XIV, ce qui le distingue des autres maisons de corporations. Le cygne polychrome est particulièrement surprenant. Entre le deuxième et le troisième étage figure l’année de construction : « Anno 1698 ». Au milieu, deux angelots tiennent une couronne de laurier au centre de laquelle figurent les initiales du maître d’œuvre, P et F. Au-sommet de la façade à rue, se trouvent trois sculptures de Charles Samuel. Ce sont les symboles de l’abondance, de l’agriculture et de la boucherie. En 1720, la demeure devint la maison de la corporation des bouchers bruxellois. L’Hôtel de Ville de Bruxelles L’hôtel de ville est depuis très longtemps le centre administratif de la ville et le symbole de la liberté et de la puissance des bourgeois. Bruxelles et Louvain menèrent une lutte de rivalité pour avoir l’hôtel de ville le plus beau et le plus imposant. La construction de l’aile gauche de l’Hôtel de Ville débuta fut entamée en 1402 et terminée en 1405. On suppose que Jacob van Thienen en fut l’architecte. Entre 1444 et 1449 fut construite l’aile droite. Cette même année, Jean de Ruysbroeck en fit construire la tour, haute de 96 mètres. La construction fut terminée en 1455. Selon une légende, Jean van Ruysbroeck se serait jeté de la tour en remarquant qu’elle ne se trouvait pas au milieu de l’édifice. Au sommet de la tour, on installa la statue dorée de saint Michel, le saint patron de Bruxelles. La statue, qui montre l’archange terrassant le diable, fut exécutée par Maarten van Rode. L’Hôtel de Ville subit de graves dégâts au cours du bombardement de 1695 par les Français, mais la tour et les bâtiments étaient toujours debout parce que les Français avaient justement pris la tour comme point de repère pour leurs bombardements. L’ornementation des deux ailes date de 1840, du fait que la plupart des petites statues avaient été détruites ou dérobées. Les 203 petites statues représentent les ducs et duchesses de Brabant. Sur les chapiteaux des colonnes sont représentés des événements historiques et des légendes. Autour de l’entrée se trouvent les statues de huit prophètes. Les originaux seraient de Claus Sluter. A gauche et à droite du portail, on peut voir un certain nombre de symboles : Pax, la paix caresse la colombe; Lex, le loi montre le livre de la loi; Justitia, avec le glaive et la balance; Providentia, avec une couronne; Fortitudia, le pouvoir empoigne un serpent; Temperantia, la patience tient une horloge. L’arrière et les deux ailes furent construits à partir de 1721, de façon que l’Hôtel de Ville de Bruxelles forme un quadrilatère doté d’une cour intérieure. L’Hôtel de Ville fut restauré sous l’influence du romantisme et dans l’esprit de Viollet-le-Duc. L’actuel éclairage est particulièrement kitsch, surtout lorsque les projecteurs en couleur fonctionnent en son et lumière. Mythe de dire que Marx écrit ici Le Manifeste en buvant un verre de vin
Le Cygne et la Grand-Place Marx et le Parti ouvrier belge C’est en l’honneur de Marx que le POB fut fondé ici, en 1865. Bien que le POB eût été membre de la IIe Internationale, ce parti ne fut jamais un véritable parti marxiste. Forte influence du proudhonisme. Réformiste petit-bourgeois. Pas de rupture avec l’idéologie petite-bourgeoise née dans les corporations. Le Cygne fut d’ailleurs une maison de corporation… Au Cygne, Marx leva son verre aux libertés belges Au cours de la réception de nouvel an, en 1848, Marx y chanta les louanges des libertés belges. Il lui en coûtera par la suite. (Tiré de Somerhausen, « L'humanisme agissant de Marx », 1946) « Le jour du réveillon de l’an, l’Association des ouvriers allemands organisa, “ Au Cygne ”, Grand-Place, une grande cérémonie à laquelle elle invita ses amis étrangers. Fête démocratique fraternelle. Les dames et les jeunes filles voisinaient avec les vieux travailleurs et les apprentis : cent trente personnes fêtaient la Saint-Sylvestre… Après le président Wallau, Karl Marx prit le premier la parole. Il porta d’abord un toast à l’Association démocratique et célébra, en termes vibrants, la mission libératrice de la Belgique dans la lutte contre l’absolutisme, les vertus bienfaisantes d’une constitution libérale qui permet au pays de pratiquer la libre discussion, qui respecte le droit d’association et fait de cette nation l’une des plus humanitaires de toute l’Europe. » Au Cygne, Marx leva son verre aux libertés belges
Rue de la Tête-d’Or - Café « La Maison des Meuniers » Marx et la mondialisation Rue de la Tête d’Or – Café « Maison des Meuniers » Assemblée de fondation de l’« Association démocratique » Le 7 novembre 1847, c’est ici que se tint finalement – après maints tiraillements – l’assemblée fondatrice de l’Association démocratique. 41 des membres fondateurs étaient des intellectuels et des travailleurs de différentes villes et, parmi ceux-ci, le président Jottrand. Les autres étaient des étrangers, dont 14 Allemands, 4 Polonais, 2 Français et 1 Hollandais. Marx fut vice-président. Ce même mois, on commémora la révolte polonaise de 1830 et, fin novembre, Marx reçut la mission de représenter l’Associatio,n démocratique lors d’une rencontre internationale des « Fraternal Democrats » à Londres. Marx et la mondialisation C’est ici que Marx tint son fameux discours sur le libre commerce, en février 1848. Dans ce discours, il dénonçait les capitalistes qui applaudissent aux avantages du libre commerce – également pour les travailleurs. A la surprise des personnes présentes, Marx s’exprima également en faveur de la mondialisation, pour autant qu’elle unisse les travailleurs du monde entier et qu’elle rapproche la date de la révolution prolétarienne mondiale. Marx et Jottrand Jottrand était un démocrate de tendance républicaine. En 1830, il participa à la révolution belge en tant que libéral radical. Ce fut lui qui eut l’idée de faire des trois couleurs brabançonnes le drapeau national belge de la révolte (pour éviter les trois couleurs françaises). A l’instar des autres radicaux, il fut très déçu à propos du royaume de Belgique, très antidémocratique, et il continua à lutter pour une république démocratique. C’est pourquoi il fut la force motrice de l’Association démocratique. Marx collabora avec lui et dissimula en même temps bon nombre de ses convictions communistes. A la fin de l’année 1847, Marx entre également en conflit avec Jottrand lorsque celui-ci prit ses distances vis-à-vis du radicalisme des communistes au sein de l’Association démocratique. Après la tentative avortée du printemps 1848, à Bruxelles et à Risquons-Tout, il en fut très vite terminé de l’Association démocratique, du fait que plusieurs de ses pionniers furent jetés en prison. Marx et Jottrand
« L’Amigo » Marx et la révolution de 1848 (l’ancien et le nouveau) Marx et la révolution de 1848 En février 1848, éclatait la révolution de Février à Paris. La France redevenait une république. Les libéraux (représentants du capital industriel) accédaient désormais au pouvoir. Les travailleurs espéraient que la république serait également sociale (suffrage universel, Ateliers nationaux). La révolution à Paris provoqua une avalanche de révoltes en Europe. En Allemagne, les travailleurs se révoltèrent pour une Allemagne unifiée et démocratique. A Bruxelles aussi, l’agitation républicaine s’accrut. Du fait que Paris était devenu la capitale de la révolution, Marx déplaça à paris le secrétariat de la Ligue communiste, qui venait de transférer son siège de Londres à Bruxelles. Marx voulait déménager le plus vite possible à Paris mais la police bruxelloise le prit de vitesse. Son déménagement se mua en expulsion. L’arrestation et l’expulsion de Marx Parce que les services de la sûreté belge soupçonnaient Marx de soutenir les révolutionnaires belges, il fut expulsé du pays après une brève incarcération. Marx avait en effet consacré quelques milliers de marks (une part importante de l’héritage qu’il venait de recevoir) à l’armement, non pas des révolutionnaires belges, mais bien des révolutionnaires allemands. L’arrestation de Marx, mais surtout de son épouse Jenny von Westphalen, souleva un beau tollé à Bruxelles. Ce qu’écrivit Engels à propos de l’agitation à Bruxelles : « Quand la révolution de Février éclata, elle suscita immédiatement un écho à Bruxelles. Un grand nombre de personnes se réunissaient chaque soir sur la Grand-Place, devant l'Hôtel de Ville, occupé par la garde civique et la police. Les estaminets à bière et à genièvre entourant la place étaient noirs de monde. On criait 'Vive la République', on chantait la Marseillaise, on se réunissait, on poussait et on était repoussé. Manifestement, le gouvernement se tenait coi mais, entre-temps, il avait mobilisé les réservistes et avait rappelé les permissionnaires de la province.» (Friedrich Engels, Die Neue Welt, 8 juillet 1876) Marx et l’agitation républicaine en Belgique (article paru dans Solidaire en juin 2005) En 1848, l'année où la Ligue communiste nomme Marx à la tête de la première organisation internationale des travailleurs, une énième révolution éclate en France. Louis-Philippe est chassé de son trône et les Français proclament la république. Les travailleurs français nourrissent de grandes espérances pour avoir une fois de plus joué un rôle décisif. En outre, deux de leurs représentants siègent au sein du Gouvernement provisoire. La révolution française de Février attise la fièvre révolutionnaire en Allemagne, en Autriche et en Belgique. Le roi est dans ses petits souliers et prétend vouloir abdiquer. Au lieu d'organiser une insurrection, les démocrates bruxellois sombrent toutefois dans l'ivresse de la fête. Le ministre libéral « de droite », Rogier (1) ne laisse aucune chance aux républicains. Lorsque plusieurs dizaines de participants à un meeting républicain (le 27 février 1848) s'écrient « Vive la République ! » (2), ils font connaissance avec les sabres de la police anti-insurrectionnelle. Marx, qui avait encore chanté les louanges des libertés belges à la veille du nouvel an, est arrêté et reconduit à la frontière. Les autorités belges le soupçonnent d'avoir financé les armes des travailleurs. En mars, une petite armée de républicains belges tente de libérer la Belgique à partir de la France. Au village frontalier de Risquons-Tout, elle est attendue par l'armée et mise en déroute. Dix-sept insurgés capturés seront condamnés à mort, parmi lesquels le vieux général Mellinet (3) qui, en 1830, avait libéré Anvers des « Hollandais ». Marx proteste contre cette parodie de procès. Dans le Neue Rheinische Zeitung, il exprime sa solidarité avec les condamnés et se moque de l' « Etat-modèle de la Belgique » (4). En Belgique, les démocrates abandonnent bien vite le terrain de la lutte et le tout jeune mouvement ouvrier panse ses blessures. La bourgeoisie libérale a ôté son masque et a définitivement opté pour le royaume de Belgique. En 1869, plus de vingt ans plus tard, Marx écrira: « Il n'existe qu'un seul petit pays du monde civilisé où les forces armées sont là pour massacrer des ouvriers en grève, où toute grève est saisie avec avidité et malignité comme prétexte pour massacrer officiellement les ouvriers. Ce petit pays unique et béni, c'est la Belgique, l'Etat modèle du constitutionnalisme continental, le confortable paradis et la chasse gardée des propriétaires fonciers, des capitalistes et des curés. » (5) (1) Charles Rogier (1800-1878). Homme politique libéral. Dans sa jeunesse, disciple du socialiste utopiste Fourier. Membre du Gouvernement provisoire en 1830. Chef du gouvernement entre 1847 et 1852. (2) « Quand la révolution de Février éclata, elle suscita immédiatement un écho à Bruxelles. Un grand nombre de personnes se réunissaient chaque soir sur la Grand-Place, devant l'Hôtel de Ville, occupé par la garde civique et la police. Les estaminets à bière et à genièvre entourant la place étaient noirs de monde. On criait ‘Vive la République’, on chantait la Marseillaise, on se réunissait, on poussait et on était repoussé. Manifestement, le gouvernement se tenait coi mais, entre-temps, il avait mobilisé les réservistes et avait rappelé les permissionnaires de la province.» (Friedrich Engels, Die Neue Welt, 8 juillet 1876) (3) Armand Mellinet (1768-1852). Ancien officier sous Napoléon Ier, libérateur d'Anvers durant la Révolution belge. Démocrate et républicain. Président d'honneur de l'Association démocratique. Condamné à mort suite à l'incident de Risquons-Tout. Peine capitale commuée en travaux forcés à perpétuité. (4) « La Belgique, Etat modèle », article de Karl Marx dans Die Neue Rheinische Zeitung du 7 août 1848. L'article dans lequel Marx dénonçait le paupérisme en Belgique. Dans le Brabant, par exemple, une famille sur quatre vivait de la « charité publique » et il s'ensuivait une énorme criminalité parmi les jeunes. Le gouvernement allait tenter de faire oublier la pauvreté en organisant des festivités, comme à Bruxelles, face au Manneken Pis (le Mannequin Pisse, écrivait Marx). (5) Adresse aux ouvriers d’Europe et des Etats-Unis (adresse rédigée au nom du Conseil général par Marx, publiée en anglais sous forme de tract, en français dans « l’Internationale de Bruxelles » du 15 mai 1869). (…) « Il n’existe qu’un seul petit pays du monde civilisé où les forces armées sont là pour massacrer des ouvriers en grève, où toute grève est saisie avec avidité et malignité comme prétexte pour massacrer officiellement les ouvriers. Ce petit pays unique et béni, c’est la Belgique, l’Etat modèle du constitutionnalisme continental, le confortable paradis et la chasse gardée des propriétaires fonciers des capitalistes et des curés. Comme la terre fait sa révolution annuelle, ainsi est-on assuré que le gouvernement belge effectue son massacre annuel d’ouvriers. La tuerie de cette année ne se distingue de celle de l’an passé que par le nombre plus effroyable encore des victimes de la boucherie, par de plus sauvages exactions de la soldatesque, par ailleurs ridicule, ainsi par l’allégresse tapageuse de la presse, de la prêtraille des capitalistes, et par l’inanité du prétexte qui a fait sévir les bouchers de l’Etat officiel. » L’arrestation et l’expulsion de Marx
Parcours Marx à Bruxelles FIN Promenade INEM Une activité de Docu-Marx www.marx.be Les années belges avaient été fécondes : - sur le plan philosophique - sur le plan politique et sur celui de l’économie politique - sur le plan organisationnel.