C5 – LES FONDEMENTS DE L’ECHANGE INTERNATIONAL
I – Les flux internationaux de biens & de services A - La structure du commerce mondial = 18 902 milliards de $ en 2010 Marchandises (80 % des exportations mondiales) Prépondérance des produits manufacturés (plus de 55 % des exportations de marchandises en 2009) et, parmi ceux-ci des machines et matériels de bureau et de télécommunication ; Stagnation du poids des produits agricoles autour de 8 à 9 % des exportations de marchandises depuis 2000 ; Part fluctuante des produits minéraux selon l’évolution des cours : 13,1 % des exportations de marchandises en 2000, 19,3 % en 2006, 14 % en 2009. Services (20 % des exportations) Part des échanges de services : Limitée : une grande partie des services fait plus souvent l’objet d’investissements internationaux que d’échanges ; Principaux services échangés : services commerciaux (transport, voyages notamment) ; Mais en progression : 26 % des échanges de marchandises en 2006 contre 20 % en 1987 ; Principaux services ayant connu une forte progression entre 2000 et 2005 : services d’informatique & d’information, services d’assurance & autres services aux entreprises.
Exportations mondiales de marchandises & de services commerciaux (milliards de $) Source : OMC Exportations mondiales de marchandises & de services commerciaux (milliards de $)
B – La géographie des échanges Un commerce essentiellement entre pays développés ; Les échanges entre pays développés représentent entre les 2/3 et les 3/4 du commerce mondial selon les années ; Ces échanges s’organisent autour des 3 pôles de la Triade : Amérique du nord, Europe, Asie ; Le commerce mondial s’effectuent au essentiellement au sein de zones régionales à tendance protectionniste (Les pays européens réalisent à eux seuls le 1/3 du commerce mondial). La part de la plupart des pays en développement y est fluctuante du fait des évolutions des cours des matières premières ; De nouveaux pays industrialisés ou pays émergents (cas de la Chine, 1er exportateur mondial de marchandises derrière l’Allemagne et les États-Unis), montent en puissance, entraînant une nouvelle division internationale du travail ; L’Afrique est exclue du commerce mondial et sa part est marginale (2 % du commerce mondial).
II – Les théories traditionnelles des échanges internationaux A – Libre-échange et commerce international Définition du libre-échange Doctrine économique qui vise à limiter les obstacles à la circulation des biens, des services & des capitaux entre les économies nationales. Justification économique Le libre-échange entraîne une division internationale du travail, c’est-à-dire une spécialisation de la production au niveau mondial, qui va permettre une production au moindre coût & une augmentation des richesses créées. Ces théories sont fondées sur le postulat que le libre-échange est favorable au développement des nations.
B – Avantages absolus & avantages comparatifs 1) La théorie des avantages absolus Spécialisation de chaque pays dans les productions pour lesquelles il possède un avantage absolu en termes de coûts par rapport aux autres nations. Adam Smith (1776) 2) La théorie des avantages comparatifs Spécialisation des nations dans les productions pour lesquelles elles connaissent le moindre désavantage en termes de coût et de prix de vente Augmentation des richesses de chaque pays & de la richesse totale. David Ricardo (1817) 3) Le modèle HOS Spécialisation des pays dans les fabrications qui incorporent le facteur de production le plus abondant localement. Hecksher, Ohlin et Samuelson, (début XXe)
III – Les nouvelles théories du commerce international (Paul Krugman, 1970)
Les caractéristiques des échanges internationaux contemporains Nombreux échanges entre les nations les plus développées, dont les techniques de production & les dotations factorielles sont proches ; Prépondérance du commerce international intra-branche = biens appartenant à la même branche de production, biens similaires mais différenciés. Remise en cause de la logique de spécialisation & de division internationale du travail mises en avant par les théories traditionnelles bâties sur une hypothèse de concurrence parfaite. Nouvelle explication des échanges internationaux contemporains basées sur une situation de concurrence imparfaite. Par la différenciation des produits : le commerce intra-branche s’explique par une demande de variété de la part des consommateurs ; Par la croissance des rendements d’échelle : l’antériorité d’une nation dans la fabrication d’un bien & la taille de son marché intérieur jouent un rôle non négligeable dans l’obtention d’un avantage comparatif.
Produits similaires, mais différenciés (options, modèles) Le commerce intra branche, exemple Echanges bilatéraux entre pays ayant le même niveau de développement Produits appartenant à la même branche (automobile) Produits similaires, mais différenciés (options, modèles) Différenciation horizontale = variété, hétérogénéité des goûts des consommateurs = volonté de se distinguer Différenciation verticale = volonté des consommateurs de se différencier sur la qualité, la gamme et donc le prix (en fonction du pouvoir d’achat)