LA DEMOGRAPHIE DES MASSEURS-KINESITHERAPEUTES EN FRANCE 5 Janvier 2012 VARNIER Audrey, BENKIRAN Ilyas
INTRODUCTION La démographie analyse les variations qui touchent une population particulière, ici les MK, dans le temps et dans l'espace. Pour cela, nous allons nous servir des outils de base de l'analyse démographique (cartes, graphique, pyramide des âges...) Un MK pratique chaque année 4 370 actes pour des honoraires de plus de 76 000 €. Les honoraires de la profession représentent 3,5 milliards d’euros en 2007, en forte croissance depuis plusieurs années (+ 5,5 % par an depuis 1995). - Nous allons nous intéresser à la démographie actuelle de la profession ainsi que son évolution dans les années à venir.
La masso-kinésithérapie libérale constitue une profession majeure dans l’offre de soins paramédicale. Le MK travaille sur prescription médicale. Il peut intervenir auprès de différents publics : enfants, adultes, accidentés de la route ou du travail, personnes handicapées, sportifs, pour des maladies neurologiques ou encore respiratoires.
PLAN I – Répartition actuelle 1) Densité et démographie nationale 2) A une plus petite échelle II – Au sein de la profession 1) Salariés / Libéraux 2) Age 3) Sexe III – Evolution de la profession dans les années à venir
I- REPARTITION ACTUELLE
DENSITE et DEMOGRAPHIE NATIONALE Densité moyenne : 102 MK pour 100.000 habitants Cependant, on observe une répartition très inégale : la concentration est plus importante dans les régions du Sud, exception faite pour le Nord-Pas-De-Calais, du fait de la proximité avec la Belgique. Cette répartition géographique influe de manière significative sur l’activité et la rémunération des praticiens. Densité : Elle varie entre 62 MK/100.000 hab. pour la Haute-Normandie, 65 pour la Champagne-Ardenne et 66 pour la Picardie, régions à la densité la plus faible. Contre 142 pour la Corse, 143 pour le Languedoc-Roussillon et 149 pour la Provence-Alpes-Côte-d´Azur, régions à la densité la plus forte. (2006) Influence : Dans les départements de forte densité, un MK a, en moyenne moins de patients mais aussi une rémunération moins élevée que dans des zones où la profession est moins présente. Inversement pour les zones de faible densité, où les revenus sont en général élevés. Néanmoins, en zone de forte densité, les honoraires par patient sont en moyenne plus élevés, compensant ainsi partiellement cette patientèle plus restreinte.
Densités fortes dans le sud explicables par : Les attraits du climat Le nombre de cliniques en balnéothérapie et de cliniques privées en général, donc une demande en MK importante et des salaires intéressants De plus, il y a une liberté d’installation : L’Etat ne peut pas obliger un MK à s’installer dans une région donnée Conséquence : la densité médicale joue un rôle sur le nombre de séances par patient. Nb de séance : les nombres de séances les plus élevés sont en effet enregistrés dans les départements de forte densité où la clientèle par masseur-kinésithérapeute est plus réduite : + de séances = + d’argent, compensant ainsi les écarts de salaire avec les régions du Nord où la clientèle par MK est plus grande.
À une plus petite échelle : répartition inégale intra-régionale Les différences à l’intérieur d’une même région sont sûrement dues : aux localisations des IFMK aux différents centres de rééducation, centres hospitaliers … Date de la carte : 2009 Exemple: En Champagne-ardenne, la marne possède la plus grande densité, ceci en partie dû à la présence du centre hospitalier universitaire de Reims et de l’IFMK Les disparités de répartition des praticiens sont relativement marquées dans certaines régions et notamment en Ile de France pour laquelle la Seine et Marne et la Seine Saint Denis sont bien moins dotées que Paris ou les Hauts de Seine. Toutefois, la densité départementale en région PACA demeure relativement homogène.
À une plus petite échelle : répartition inégale milieu urbain / rural Beaucoup plus de MK en milieu urbain Et seulement 10% des MK dans les communes rurales malgré qu’elles regroupent ¼ de la population française
II- AU SEIN DE LA PROFESSION
Libéraux / Salariés - Beaucoup plus de MK exercent en milieu libéral : en 2009, on compte environ 67 000 MK (en France et dans les DOM-TOM), dont plus de 50 000 sont libéraux. - On note une nette augmentation de la proportion de MK libéraux ces 30 dernières années. Il y a 9 ans, c’est même 88% des jeunes diplômés qui se sont installés en libéral. A l’échelle de notre promotion, cela reviendrait à a peine 5 élèves travaillant en milieu hospitalier.
Environ 85% des MK de moins de 30 ans sont libéraux. Proportion des MK libéraux en 2001 en fonction des âges : Environ 85% des MK de moins de 30 ans sont libéraux.
Part et nombre de MK salariés : Les MK salariés représentent environ 13% de l’effectif national. Une grande majorité des salariés travaille dans la fonction publique hospitalière. Ils sont donc moins nombreux dans les hôpitaux privés. Les plus : lorraine (26%), basse Normandie (21%), champagne Ardenne (19%) Les moins : PACA (10%), corse (9%), réunion (7%) Salariés : dans des hôpitaux, des centres de rééducation fonctionnelle, des établissements thermaux. Dans la fonction publique hospitalière, il est possible d'accéder à des grades supérieurs par la préparation de concours et la formation, tels ceux de cadre de santé et de directeur des soins.
Répartition Hommes / Femmes Total (libéraux + salariés) On compte 53% d’hommes pour 47% de femmes dans la profession. Hôpital : 68% de femmes contre 32% d’hommes Libéral : 41% de femmes contre 59% d’hommes Avantages d’être en libéral : -Salaire plus élevé -Il n’y a pas de hiérarchie : on est son propre patron -Plus grande autonomie dans la pratique Avantages d’être salarié : -Les horaires, les congés et surtout ces trois éléments majeurs que sont : la spécialisation, l’expertise et le travail en équipe. -Formation continue -Possibilité de changer de spécialité en raison de la diversité des services
Féminisation de la profession : Malgré une féminisation du métier de MK depuis les années 70, cette filière reste la moins féminisée des professions paramédicales. On observe une nette majorité de femmes exerçant le métier de MK en hôpital alors qu’elles sont moins présentes dans le secteur libéral. Cette recomposition d’une division sexuée au sein du métier s’inscrit dans un processus plus global de féminisation des professions.
Age - Pyramide des âges des MK : Age moyen femmes en libéral : 39,5 ans Age moyen hommes en libéral : 44,1 ans Moyenne : Environ ¼ des praticiens a entre 30 et 40 ans, ¼ entre 40 et 50 ans Et ¼ entre 50 et 60 ans, le ¼ restant étant constitué des moins de 30 ans (17 %) et des plus de 60 ans (8 %).
- 85 % des professionnels de moins de 30 ans sont libéraux. En moyenne, un masseur-kinésithérapeute est plutôt un homme, âgé de 42 ans. Cependant, on observe une féminisation avec à peu près autant de femmes que d’hommes de nos jours. - 85 % des professionnels de moins de 30 ans sont libéraux. La pratique à l´hôpital est plus fréquente chez les kinésithérapeutes âgés de 40 à 50 ans. - On note un vieillissement de la population des MK. Cela signifie que beaucoup de départ a la retraite sont à prévoir. Vieillissement : - 1990 Age moyen des femmes =37.3 ans Age moyen des hommes = 39.8 ans - 2004 Age moyen des femmes = 39.5 ans Age moyen des hommes = 44 ans
III- EVOLUTION DE LA PROFESSION DANS LES ANNEES A VENIR
On observe une augmentation moyenne des MK de 3% par année. En 2009, on recensait 69 000 MK. On observe une augmentation moyenne des MK de 3% par année. Selon la DREES, on recenserait 90 000 kinésithérapeutes de moins de 66 ans en activité en France métropolitaine en 2025, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2005 De plus, la profession se féminise On observe également un net vieillissement de la population de MK et de fortes inégalités de répartition. Pour lutter contre ces dernières, des mesures fiscales ont été mises en place ainsi que des bourses pour les étudiants. DREES = Direction de la recherche et des études statistiques au ministère de la Santé en supposant que le quota d´entrée en écoles de masseurs-kinésithérapeutes soit maintenu au niveau de 2005 (1 675 pour la France entière) et que le nombre d´autorisations d´exercice délivrées à des kinésithérapeutes diplômés de pays européens soit identique à celui de 2004 (1 000), on recenserait 90 000 kinésithérapeutes de moins de 66 ans en activité en France métropolitaine en 2025, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2005 ». Mesures fiscales : majoration des honoraires, exonération de certaines taxes Bourses : pour les étudiants s’engageant à travailler un certain nombre d’années dans une zone défavorisée.
Le vieillissement de la population fait que l'on va avoir de plus en plus besoin de personnel soignant (pas seulement en hôpital..) et nous en faisons partie. Par ailleurs, beaucoup de régions sont déjà en manque de kinésithérapeutes à l'heure actuelle... Cela explique que la profession connaît seulement 1% de chômage Il faut cependant faire attention à une chose : on parle du trou de la sécurité sociale. Pour le combler, celle-ci pourrait diminuer le taux de remboursement et le nombre de séances à prescrire aux patients.
BIBLIOGRAPHIE - DREES (les professions de santé au 1er janvier 2009) - Kiné actualité n°1162 du 10 septembre 2009 - http://www.ordremk.fr/wp-content/uploads/2011/04/FRANCEparRegion_planches.pdf - http://www.physio-mag.com/Demographie-des-kinesitherapeutes-une-repartition-inegale_a35.html - http://www.kine-services.com/kine-services/install2.htm