Colloque Energie-Forêt-Territoire Le bois énergie au service des écosystèmes, de la forêt méditerranéenne et des territoires Le Luc en Provence 26 et 27 Novembre 2009 Les acquis des séminaires préparatoires sur les questions environnementales Pour le groupe, Nicolas Nguyen The, FCBA Sud-Est, nicolas.nguyen-the@fcba.fr
Contexte Séminaire “Ecologie et sylviculture” (mai 2009) Il existe a priori une importante ressource en bois susceptible d’être mobilisée sans porter préjudice à la productivité Des arguments environnementaux pour le développement du bois énergie - Une énergie neutre pour l’effet de serre Une ressource renouvelable Mais aussi des questions posées en matière environnementale Intensification de la récolte, exportation accrue en minéraux, Transformation du milieu (lumière, humidité du sol)
Contexte Avant Broyage Après Une incidence potentielle (et avec quelle rémanence?) sur : - la fertilité des sols, - la biodiversité.
Enjeux sur la fertilité des sols Les rémanents représentent +20-40 % du volume découpe 7 cm La récolte n’est jamais exhaustive 85-95 % en arbres entiers 40 à 70 % des rémanents si récolte en deux temps Mais les rémanents sont potentiellement riches en minéraux, notamment feuilles et aiguilles (N, P) Et les sols des régions méditerranéennes souvent superficiels La question des taillis à courte rotation (TCR) sur terrain agricole, intensif pour le forestier, extensif pour l’agriculteur
Récolte/broyage des rémanents séparé de la récolte des troncs par arbres entiers Récolte/broyage des rémanents séparé de la récolte des troncs
Eléments sur la fertilité des sols La grille ADEME permettant de caractériser la sensibilité des sols en fonction de la texture des sols et de leur niveau trophique Peu de risque en Provence calcaire ; Sensibilité des massifs cristallins (Maures Esterel)
Eléments sur la fertilité des sols Aspects méthodologiques pour qualifier le déficit possible Les bilans minéraux exhaustifs sont difficiles à mettre en œuvre mais des bilans « simplifiés » de biomasse / minéralomasse peuvent être entrepris. Il manque de référence en région méditerranéenne Recours possibles aux diagnostics foliaires Régulation du bilan en jouant sur la fréquence des récoltes (Taillis) ou le nombre de récoltes de rémanents (Résineux) Les chantiers de référence de l’étude ADEME
Quelques règles pratiques à observer Quel que soit le type de sol Laisser sécher les rémanents sur la parcelle 4 à 6 mois avant leur récolte ou récolter les rémanents de feuillus en hiver, Éviter de récolter les rémanents en montée de sève, Préserver au maximum l’humus lors des opérations de récolte et inversement éviter l’andainage, Eviter le tassement du sol en faisant attention aux conditions de récolte Selon la sensibilité du sol, récolter les rémanents jusqu’à 2 fois maximum dans la vie du peuplement, sans apport de fertilisant
L’intégration de la DFCI Gestion du combustible = clé de voute de la politique de prévention des incendies Débroussaillement = élimination des strates basses mais aussi élagage des arbres et mise à distance des houppiers L’énergie, une opportunité de valorisation pour cette biomasse souvent laissée sur place Egalement des inquiétudes relatives aux impacts environnementaux d’une pression accrue de débroussaillement mais la question de la perte de fertilité ne se pose pas de la même façon
Enjeux sur la biodiversité Conséquences de la récolte du BE sur la biodiversité : Suppression d’une ressource trophique (nourriture) Conséquence directe sur les Insectes, Champignons… se nourrissant du bois mort (notamment les rémanents) Forte diminution du retour de la matière organique (MO) au sol => impact sur la faune et la flore du sol se nourrissant de cette MO (détritivores…) et sur les mycorhizes
Enjeux sur la biodiversité Conséquences de la récolte du BE sur la biodiversité : Suppression d’une ressource trophique (nourriture) Modification physique du milieu Rémanents = isolant + habitat => modification du micro-climat du sol (augmentation de l’écart des températures, dessiccation) après récolte => impacts sur la faune et la flore du sol Diminution du retour de la matière organique au sol => impact sur la structure des sols => baisse de la réserve utile, sensibilité accrue à l’érosion,
Enjeux sur la biodiversité Conséquences de la récolte du BE sur la biodiversité : Suppression d’une ressource trophique (nourriture) Modification physique du milieu Artificialisation du milieu Plus de desserte Plus de perturbation Moins de forêts anciennes
Enjeux sur la biodiversité Les perturbations font partie intégrantes et naturelles des écosystèmes forestiers méditerranéens Une capacité naturel des milieux à restaurer les processus fonctionnels : Des indicateurs de mesure des niveaux de perturbation (teneur en minéraux des feuilles, rapport entre les types biologiques animaux ou végétaux) Bilan non négatif pour la biodiversité si la pression n’est pas trop intense Incidences possibles des changements climatiques
Questions relatives à la qualité de l’air La combustion du bois conduit à des émissions dans l’atmosphères ( CO2, CO, NOx, Poussières, cendres) Incidence possible sur la santé (très fines particules ou particules contenant des métaux lourds ou des hydrocarbures cancérigènes) Dépend du type d’appareil/chaufferie, de leur réglage et de la qualité du combustible. Quelles garanties sur la santé individuelle ? Santé et écologie s’opposent-ils ?
Questions relatives au bilan carbone et E Principe de conservation du CO2 (bilan neutre entre CO2 stocké et rejeté par combustion) Mais émissions de GES liés à la mobilisation du bois Emissions directes et indirectes (GO, fabrication des engins) Mais des flux de CO2 liés à la perturbation du milieu Libérations de CO2 après ouverture et capitalisation progressive ensuite Quelles quantités de GES évitées en ayant recours au bois E plutôt qu’une ressource fossile pour obtenir la même quantité d’énergie ? Exemple du TCR : Entre 60 et 100 kg de CO2 évités par GJ consommée
Questions relatives à la durabilité de la ressource Une ressource forestière a priori abondante et peu valorisée Mais hétérogène dans les conditions et le cout de mobilisation Une pression qui devrait être différenciée sur la ressource la plus accessible et la plus facilement mobilisable Quelles incidences sur la durabilité et le renouvellement de la ressource dans ces conditions ?
Conclusion Des experts qui se veulent rassurant, Un pouvoir de résilience des écosystèmes pourvu que la pression reste raisonnée Le prélèvement d’une ressource supplémentaire pour le BE peut être réalisée de façon durable en ne perdant pas de vue des conseils pratiques (grille ADEME, préservation de la MO) Mais reste un besoin de références plus spécifiques au milieu méditerranéen à une échelle globale (bilan carbone) Quelle acceptabilité sociale d’un prélèvement accru par rapport à la demande environnementale ?