Mieux connaître les pucerons! Michèle Roy, Ph.D., agronome-entomologiste Laboratoire de diagnostic en phytoprotection, DIST, MAPAQ

Mieux connaître les pucerons ! Calibrachoa, chrysanthème, dahlia, datura, fuchsia, gazannia, impatiens, ipomée, œillet, pensée, rosier, salvia, verveine Les plantes qui sont fréquemment infestées sont: calibrachoa,(Milliojn Bell: solanacées) chrysanthème, (asteracées) dahlia, (asteracées) datura, (solanacées) fuchsia, (oenotheraceae) gazannia, (asteracées) impatiens, (balsaminacées) ipomée, (convolvulacées) œillet, (caryophyllacées) pensée, (violacées))) rosier, (rosacées) salvia, (lamiacées) verveine, (verbenacées) :

Mieux connaître les pucerons ! Dommages causés aux plantes Espèces les plus fréquentes Identification Biologie Prévention Importance du dépistage

Mieux connaître les pucerons ! Les pucerons sont des insectes de petite taille qui possèdent les caractéristiques suivantes: Ils mesurent de 2 à 3,0 mm au stade adulte. Leur corps est mou. Ils possèdent 3 paires de pattes Leurs antennes sont longues Ils ont une paire d’appendices tubulaires sur l’extrémité de leur abdomen appelés cornicules.

Mieux connaître les pucerons !

Dommages causés aux plantes Stylets Les pucerons piquent le tissu végétal avec leurs pièces buccales qui sont de type piqueur suceur.. Ils extraient la sève des plantes circulant dans le phloème pour s ’en nourrir. Phloème (Tiré de Albouy et Devergne 1998)

Dommages causés aux plantes Flétrissure des nouvelles tiges Recroquevillement des feuilles Malformation des fleurs 1) Les pucerons causent des dommages directs en se nourrissant de la sève: Flétrissure des nouvelles tiges recroquevillement des feuilles malformation des fleurs perte de rendements dommage esthétique

Dommages causés aux plantes 2) Les pucerons sécrètent par leur anus une substance liquide sucrée appelée le miellat qui se dépose sur le feuillage et qui et qui favorise le développement d’un champignon noir appelé fumagine. Pour se développer, la fumagine a besoin de conditions climatiques et nutritionnelles favorables. Les conditions climatiques favorisantes sont la douceur et l'humidité, auxquels s'ajoutent la densité du feuillage qui provoque une mauvaise aération et crée des zones d'ombre. La fumagine ne pénètre pas à l'intérieur des tissus végétaux. Elle les recouvre. Pour se nourrir, elle a besoin d'un substrat qui est constitué dans l'extrême majorité des cas par le miellat. La fumagine empêche la photosynthèse, bloque les échanges gazeux de la feuille et accumule la chaleur, de par sa couleur. Ensemble de champignons noirs qui se développent sur le miella déposé par les pucerons sur les organes végétaux. La fumagine réduit la photosynthèse (dégât indirect) et constitue une souillure pouvant interdire la commercialisation de la plante ou du fruit. production de miellat fumagine perte de rendements dommage esthétique

Dommages causés aux plantes Transmission de maladies à virus 300 espèces de pucerons 250 virus : Potyvirus La dissémination de très nombreux virus dépend très largement ou exclusivement de vecteurs biologiques. Les pucerons constituent le groupe le plus important des vecteurs aériens tant par le nombre d ’espèces d ’impliquées (300) que par le nombre (250) Les pucerons causent également des dommages indirects par la transmission de virus: la transmission de virus non-persistants par les pucerons lors de brèves piqûres dans les tissus superficiels (ingestion-égestion). (211 virus (Mattews 1991) la transmission de virus persistants dans les tissus conducteurs lors d ’une piqûre de nutrition. Il y a alors aspiration des particules virales dans le canal alimentaire, circulation du virus dans le vecteur et accumulation spécifique dans les glandes salivaires. Il y a alors transmission à distance à une plante saine lors d ’une autre piqûre de nutrition par la voie de la salive. (Tiré de Albouy et Devergne 1998) virus non persistants virus persistants

Dommages causés aux plantes Rayon de dissémination 100 % de plantes infectées L’activité des pucerons est liée aux déplacements qui peuvent se faire par: vols actifs: assurant un déplacement à courte distance dans les champs ou en serre vols passifs sur de longues distances dus aux vents ou aux courants d’airs chauds Les virus non persistants sont généralement transportés à faibles ou moyennes distances autour des sources d ’inoculum par les formes aptères ou ailées, alors que pour les virus persistants, les formes ailées assurent une dispersion importante à très grande distance. 3 4m 40 60m source (Adapté de Albouy et Devergne 1998)

Dommages causés aux plantes PNRSV mécanique TMV ToMV ArMV nématode, mécanique BBWV pucerons CVB POTY PVY TRSV INSV thrips TSV Calibrachoa BBWV: broad bean wilt (fabavirus): virus de la mozaique jaune du haricot CVB:chrysanthenum virus B (carlavirus): POTY:potyvirus PVY:potato virus Y (nepovirus): virus Y de la pomme de terre TRSV: tobacco ringspot virus (nepovirus) virus de la nécrose annulaire du tabac En 2002, au labo de diagnostic il y a eu du TMV et du TOMV INSV

Dommages causés aux plantes ToRSV nématodes, mécanique CMV pucerons CVB POTY TAV TuMV INSV thrips TSV TSWV Chrysanthemum CMV: cucumber mozaic virus ((cucumovirus) virus de la mozaique du concombre CVB: chrysanthenum virus B (carlavirus) POTY: potyvirus TAV: Tomato aspermy (cucumovirus) TuMV: Turnip mozaic (potyvirus) Potyvirus

Dommages causés aux plantes AMV pucerons CMV CVB PLRV POTY PVY TAV TEV TRSV RMV mécanique TMV TOMV ArMV nématodes, mécanique TBRV ToRSV INSV thrips TSV TSWV AMV: alfalfa mozaic virus (alfamovirus) CMV: cucumber mozaic virus (cucumovirus) CVB:chrysanthenum virus B (carlavirus) PLRV: potato leaf roll virus POTY: potyvirus PVY: potato virus Y (nepovirus): virus Y de la pomme de terre TAV: Tomato aspermy (cucumovirus) TEV: tobacco etch (potyvirus) TRSV: tobacco ringspot virus (nepovirus) virus de la nécrose annulaire du tabac Petunia

Espèces les plus fréquentes Puceron vert du pêcher Puceron vert du pêcher: le plus fréquent dans les serres ornementales les plants de piments sont souvent les premiers infestés dans les serres hôtes fréquents: calibrachoa, chrysanthème, dahlia, datura, fuchsia, gazannia, impatiens, ipomée, œillet, pensée, rosier, salvia, verveine Puceron du melon principalement retrouvé sur les plantes vivaces Puceron de la pomme de terre roses coupées Puceron de la digitale autres espèces rapportées: rose aphid: Macrosiphum rosae chrysanthenum aphid, Macrosiphoniella sanborni leaf curling plum aphid, Brachycaudus helichrysi oleander aphid, Aphis nerii tulip-bulb aphid, Dysaphis tulipae bean aphid, Aphis fabae spirea aphid, Aphis spiraecola cowpea aphid, cabbage aphid, root aphid Puceron vert du melon Puceron de la pomme de terre Puceron de la digitale

Identification Critères couleur taille forme du corps antennes cornicules cauda ailes (tiré de Leclant 1999)

Effilée, 2-4 paires de soies latérales Pâle, longue et effilée, 3-4 poils de chaque côté, 1 soie près de l'extrémité Très longue et proéminente, graduellement effilée, 4-5 paires de soies latérales, 1-2 soies près de l'extrémité Effilée, 2-4 paires de soies latérales Pâle, longue et effilée, 3-4 paires de soies latérales Cauda (queue) Longues, terminées par une large collerette rembrunie Longues, de même couleur que corps, sauf aux extrémités, rembrunies à noirâtres Courtes, foncées sur toute la longueur Longues, même couleur que le corps, renflées au milieu, rembrunies à l'extrémité Cornicules Bien développés, formant un U Bien développés, divergents Réduits ou absents Bien développés, convergents Tubes antennaires Jaunâtre à vert brillant Jaune, rose ou vert Jaune pâle à vert très foncé Vert pâle, jaune pâle à vert, rose à rougeâtre Couleur (critère peu fiable) En forme de poire Long Arrondi Corps 1.8-3.0 mm 1.7-3.6 mm 0.9-2.0 mm 1.8-2.1 mm Taille Puceron de la digitale Puceron de la pomme de terre Puceron du melon Puceron vert du pêcher

Identification couleur taille puceron vert du pêcher

Identification

Identification

Biologie printemps été hiver automne Le cycle biologique du puceron compte trois stades : l'oeuf, la nymphe et l'adulte. La population de pucerons pullule pour plusieurs raisons : le puceron a un taux de reproduction élevé, les femelles peuvent donner naissance à des nymphes sans accouplement et un grand pourcentage de la progéniture sont des femelles Le cycle biologique du puceron compte trois stades : l'oeuf, la nymphe et l'adulte. Les populations de pucerons pullulent pour plusieurs raisons : le puceron a un taux de reproduction élevé, les femelles peuvent donner naissance à des nymphes sans accouplement et un grand pourcentage de la progéniture sont des femelles. Sous nos conditions, à l'extérieur des serres, les pucerons passent l'hiver sur la plante-hôte au stade oeuf. Une nouvelle génération de femelle éclot au printemps. Dix jours après sa naissance, la femelle peut donner naissance par reproduction asexuée (sans accouplement) à une deuxième génération de femelles. Ce processus peut se poursuivre jusqu'à l'automne, lorsque des mâles ailés sont produits et s'accouplent avec les femelles qui restent. Les oeufs produits de cette union éclosent le printemps suivant et un autre cycle recommence. Dans les serres, les mâles sont complètement absents et les femelles se reproduisent à l'année sans avoir été fécondées. Elles peuvent même survivre pendant l'hiver abritées dans les mauvaises herbes ou de la matière organique restées dans la serre. Il existe par ailleurs entre plusieurs espèces de pucerons et de fourmis un type d’association que l’on qualifie de mutualiste, dans la mesure où il profite aux deux parties. Cette relation découle de la faculté qu’ont les pucerons de rejeter par l’anus une substance liquide sucrée, le miellat, dont les fourmis sont très friandes. Ces dernières défendent en retour la colonie contre les prédateurs comme par exemple les larves de coccinelles.

Biologie

(Tiré de Dreistadt et al 2001) Biologie (Tiré de Dreistadt et al 2001)

Prévention Inspection de la serre avant production serre propre attention aux mauvaises herbes ! moustiquaire Inspection de nouveau matériel végétal boutures sources potentielles d’infestation

Importance du dépistage Dépistage régulier au moins une fois par semaine examen des tiges et de la surface inférieure du feuillage présence de colonies présence de miellat et de fumagine présence d’exuvies présence de fourmis se concentrer sur les plantes et cultivars infestés + sensibles utiliser des pièges collants jaunes

Mieux connaître les pucerons ! Merci de votre attention!