Vivre éloigné de la ville centre les motivations des rurbains

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Transcription de la présentation:

Vivre éloigné de la ville centre les motivations des rurbains Vivre loin de la ville centre Les motivations des rurbains Carole Després et Andrée Fortin Professeures d’Architecture et de Sociologie Université Laval Ma communication porte sur les territoires rurbains, là où la banlieue rejoint la petite ville, le village ou le rang dans leurs qualités de milieu rural, naturel ou de villégiature. Il s’agit d’un projet de recherche financé par le Conseil de recherche en sciences humaines sur le thème général de l’étalement urbain et du repli domestiqu. Ce projet s’inscrit dans les travaux en cours du Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues, groupe que ma collègue sociologue Andrée Fortin et moi avons mis sur pied en 1997 afin de mieux comprendre le vieillissement physique et social les secteurs pavillonnaires édifiés dans les années 50 et 60, et agir pour contrer la dépopulation amorcée de ces secteurs, dans une perspective de développement durable. Dix-huitièmes entretiens du Centre Jacques Cartier Colloque “Les choix résidentiels” Lyon, France Le 5 décembre 2005

Les banlieues de 1re couronne : de 1968 à nos jours [DIAPO 2 : banlieue de 1re couronne] Les propriétaires de pavillons dans ces secteurs arrivent massivement à l’âge de la retraite et leur remplacement par des ménages plus jeunes n’est pas assuré compte tenu de l’attrait que représentent les nouveaux développements en périphérie de la zone d’urbanisation de la Ville de Québec. En effet, c’est dans le contexte annoncé de stagnation démographique que l’étalement urbain se poursuit aux limites et par-delà l’agglomération de Québec, facilité par une mobilité accrue ainsi que l’éloignement et la transformation des lieux d’emploi et de consommation.

Recherche fondamentale Paradigme de recherche: La transdisciplinarité Interdisciplinarité Recherche fondamentale Recherche-création Représentations Morphologie Pratiques Design architectural Design urbain Programmation Connaissances Projets Interventions [DIAPO 3 : programme de recherche GIRBa] La spécificité du programme de recherche du GIRBa est qu’il croise recherche fondamentale, recherche-création et recherche-action dans le but : de générer des connaissances fondamentales sur les banlieues et les problématiques qui y sont rattachées, de proposer des solutions d’aménagement de susciter des actions visant à revitaliser de ces secteurs de banlieue à travers des démarches d’aménagement participatif supportées par des outils d’aide à la décision. Notre démarche s’appuie sur la conviction que le développement durable passe d’abord par le maintien des quartiers existants et l’optimisation de leurs infrastructures. Aide à la décision Recherche action Processus participatifs Transdisciplinarité

La Communauté métropolitaine de Québec [DIAPO 4 : Carte CMQ] C’est donc pour mieux intervenir sur le territoire des banlieues de 1re couronne que le GIRBa tente de mieux comprendre le phénomène de rurbanisation de la communauté métropolitaine de Québec don’t voici les territoire. Situer les banlieues de 1re couronne: Cinq des banlieues de 1re couronne de la Ville de Québec représentant près de la moitié de sa population sont situées à une distance de plus ou moins 6 km de l’axe du centre-ville qui relie le Vieux-Québec aux centres commerciaux de Sainte-Foy. Ces banlieues sont relativement bien desservies par le transport en commun, ainsi qu’en service et en équipements municipaux; l’infrastructure de la majorité des rues est à refaire. Localiser les secteurs d’étalement. Les secteurs de rurbanisation, quant à eux débutent aux limites des villes de Québec (moins limites à Lévis) et s’étendent par-delà celles de la CMQ qui inclut 3 municipalités régionales de comté ou MRC.

Objectifs et questions de recherche Comprendre les motivations des résidents à vivre en milieu rurbain, là où la banlieue rejoint la petite ville, le village ou le rang, dans leurs qualités de milieu rural, naturel ou de villégiature, ainsi que leurs représentations qu’ils en ont. Questions Pourquoi le choix d’un territoire rural ? Pourquoi un en particulier ? Quelles conséquences en découlent en matière de mobilité et d’accès à divers services ? Comment les rurbains se représentent-ils leur milieu résidentiel et, de manière générale, la ville, la banlieue, la campagne et le village ? À quelle cadre de vie s’identifient-ils ? S’agit-il d’une recherche des mêmes qualités que celles mentionnées par les pionniers des banlieues de 1re couronne ? Comment se comparent les motivations des différentes générations venues s’établir en milieu rural ? Le programme de recherche fondamentale sur le rurbain couvre large. Il croise analyse morphologique et analyse des paysages, d’une part, avec l’étude des pratiques et des représentations des résidents, d’autres part. Ce que je vais discuter dans les prochaines minutes est le résultat préliminaire d’une analyse de contenu (en cours d’exécution) sur la question des motivations des rurbains à s’établir loin de la ville centre, en lien avec leurs représentations de l’espace, leur trajectoire résidentielle et leur identité territoriale. L’objectif et les questions de recherche sont (voir diapo PPT)

La rurbanisation de la Communauté métropolitaine de Québec [DIAPO 6: M ORPHOGENÈSE DE LA RURBANISATION] Pour comprendre le phénomène de rurbanisaiton à l’extérieur des zones d’urbanisation des villes de Québec et de Lévis, nous avons observé le développement urbain du territoire depuis le début de l’expansion des banlieues pavillonnaires. En foncé sur la carte, les secteurs de développements les plus récents, soit 1990 à 2004; en jaune et orange, de 1950 à 70. Par la suite, nous avons établi de caractériser les tissus résidentiels et de définir une typologie. Premier constat: Deux rives d’un même fleuve, deux types d’étalement urbain: Sur la Rive Nord, territoire montagneux et forestier, le développement se fait à partir des vieux parcours. Il y a peu de perméabilité d’un secteur à l’autre à cause de la topographie. Sur la Rive-Sud qui correspond à la plaine avec ses terres agricoles, le développement n’a de limite que la loi sur la protection des terres agricoles et son zonage. Pas d’obstacle majeur à la perméabilité sinon l’autouroute 20 qui scinde le territoire de la ville de Lévis en deux ainsi que la rivière Chaudière qui peut toutefois être traversée par des ponts.

Lac-Beauport: lacs, montagnes et la villégiature Lac-Morin [DIAPO 7 : Territoire forestier : Lac-Beauport] Lac Beauport /Lac Morin: Territoire de villégiature:chalets/ résidences secondaires. Montagne : ski, glissage Lacs Forte croissance, $$$$ Expliquer la méthode: photos aériennes (souvent trop récent pour être cartographié ou sur les photos aériennes) vidéo morphogenèse du territoire analyse fonctionnelle Lac-Beauport

Sainte-Étienne-de-Lauzon : plaine et agriculture [DIAPO 8 : Territoire agricole à l’intérieur des terres : Breakeyville] Terres agricole Secteur aussi en forte croissance, Revenus$$ Nos analyses indiquent, comme nous l’avons déjà affirmé pour les banlieues, il n’y a pas un mais des territoires périurbains. Sur un même territoire, plusieurs paysages résidentiels très différents les uns des autres se juxtaposent selon qu’ils s’agissent de l’ancien noyau villageois, de la densification le long d’un parcours fondateur ou d’un développement résidentiel plus ou moins récent. Des étudiants qui travaillent présentement à l’analyse de l’évolution des paysages sur le territoire à l’étude. Rive-Sud

Profils socioéconomiques des résidents [DIAPO 9: analyse sociodémographique] Parallèlement, nous avons fait une analyse comparative fine de certaines variables socioéconomiques à partir des recensements 1991 et 2001 pour ces territoires. Ici aussi, nous avons identifié des différences notables d’un territoire à l’autre, tant dans les taux de croissance démographique que dans les profils socioéconomiques liés notamment à l’âge de ménages, aux revenus et à la présence de jeunes enfants. Saint-Étienne-de-Lauzon Rive-Sud

L’enquête auprès de ménages rurbains 26 adu 11 ado Château-Richer Lac-Beauport 22 adu 1 ado L’Ange-Gardien Fossambault-sur-le-lac 21 adu 2 ado Ste-Catherine-de la-Jacques-Cartier [DIAPO 10 : l’enquête aux résidents] Le croisement des analyses morphologiques et démographiques a servi à identifier les territoires périurbains pour l’enquête aux résidents. A l’été 2005, nous avons effectué 150 entretiens qualitatifs dont 131 avec un des chefs de ménage et 30 avec des adolescents de 12 à 17 ans. La durée de résidence des répondants varie de 1 an à 43 ans. Nous avons voulu cibler des propriétaires de trois types de maisons : des pavillons de plain-pied construits entre 1950 et 1979 de chalets ou de bâtiments agricoles rénovés et agrandis pour être habitables à l’année; Des maisons de 2 étages construites depuis 1990, parallèlement au développement des magasins-entrepôts et des cinéplex Les entretiens ont eu lieu au domicile des répondants et duraient environ 1h30. Ils ont été enregistrés et la moitié des transcriptions est complétée à ce jour. 1) des représentations de la ville, de la banlieue, de la campagne et du village, 2) du rapport à la nature, t 3) du rapport à l’automobile, ) les déplacements des adolescents et les représentations de leur mobilité, 5) leurs usages et représentations des espaces publiques et semi-publiques, ainsi que 6) leur rapport au transport actif (marche, roller, trottinette ou vélo) ainsi qu’au transport scolaire et en commun. 22 adu 2 ado Saint-Augustin 20 adu 4 ado Breakeyville Saint-Étienne-de-Lauzon 20adu 10ado Terrains d’enquête

Analyse de discours L’analyse de discours sur la biographie résidentielle, les représentations et l’identité territoriale de 35 résidents de 6 territoires rurbains en lien avec leur choix résidentiel: Deux zones agricoles en front fluvial sur la Rive-Nord, Deux zones agricoles à l’intérieur des terres sur la Rive-Sud, Deux territoires forestiers et montagneux sur la Rive-Nord. Cinq constats préliminaires…

La biographie résidentielle Forte influence de l’origine rurale, villageoise ou d’une petite ville (près de Québec ou en région) de l’un ou l’autre des conjoints ou de membre(s) de la famille. « …   recréer le milieu de vie de mon enfance. » Beaucoup de famille vivant à proximité, qui était là avant que s’installe le répondant ou qui est venue après. Plusieurs ont soit hérité d’un chalet ou d’un terrain à bâtir, soit racheté la propriété familiale ou un terrain à bâtir d’un membre de la famille. L’autre conjoint, s’il n’est pas lui aussi d’origine rural, est le plus souvent né dans une banlieue de 1re couronne, parfois dans le même axe de développement urbain que le secteur de résidence. Pour ces derniers, le choix d’une localisation périphérique allait de soi : on ne change pas son appartenance territoriale : «  Moi je viens de Beauport; je ne serais jamais aller à Sainte-Foy ou à Charlesbourg… Dans le coin de la Côte de Beaupré, c’est OK … » C’est comme si la métaphore de l’étalement urbain ne collait pas aux trajectoires résidentielles de bon nombre de ces répondants interrogés. À l’inverse, nous pourrions parler de l’infiltration du rural (le rural local mais aussi le rural régional) dans les banlieues de la CMQ, avec l’emprunt, dans bien des cas de typologies architecturales de banlieue.

Les représentations de la ville Bien que quelques répondants (on les compte sur les doigts de la main) aient grandi dans un quartier central, les représentations de la ville sont très homogènes et pour la plupart, négatives. « Quels sont les deux premiers mots qui vous viennent à l’esprit quand je dis ‘ville’? »  -densité, proximité au sens d’entassement, -pollution, bruit, -circulation, trafic et embouteillages. Même si certains affirment utiliser les services et les aménités de la ville, ils n’y resteraient pas: « Même si je ne suis pas payeur de taxes [dans la ville de Québec], je suis quand même un utilisateur comme bien des gens qui ne restent pas sur place mais qui l’utilisent ».

Les représentations de la banlieue Au contraire des représentations de la ville, celles de la banlieue sont en majorité positives. Recoupent en grande majorité les notions de calme et de tranquillité. Plusieurs y sont nés. Quelques commentaires négatifs liés à la monotonie et au mauvais goût des maisons qu’on y retrouve bien que, après réflexion, certains ont avoué vivre dans une banlieue.

Les représentations du village En référence au mot village, c’est la présence de services de proximité et le côté pratique qui ressortent le plus. On parle d’un milieu « plus urbain », « plus centré », d’une « mini-ville ». Les résidents s’identifient beaucoup à l’ancien noyau villageois ou à la petite municipalité… les plus vieux résidents en parlent de manière nostalgique: esprit villageois, rapports interpersonnels, épicerie qui a fermé… chez les plus jeunes, des visions s’opposent : vie villageoise comme un lieu convivial et sympathique, refus de la mentalité de village, associée au commérage et au manque de liberté. la Ville de Québec semble être un repoussoir dans la définition de l’identité territoriale.

Les représentations de la campagne En lien avec la campagne, les mots les plus cités sont liés l’espace, les grandes terres, la nature et la tranquillité et la très grande majorité des commentaires sont positifs. Les quelques réserves sont liées à l’éloignement, à l’agriculture et aux odeurs. La majorité des 35 répondants sont originaires de la campagne ou d’une petite ville. « Comment décririez-vous votre milieu de vie à quelqu’un qui ne l’aurait jamais vu? » C’est le mot campagne qui revient le plus souvent bien que la majorité des résidants soient ambivalents et leur discours, souvent rempli de contradictions. Ils parlent d’un compromis entre la ville et la banlieue, de la semi-campagne ou de banlieue-campagne. Certains toutefois nuancent leur propos : « Ce n’est pas la vrai campagne … la campagne, ce n’est pas aussi gros; il n’y a pas de quartiers en campagne! » ou encore «  la campagne c’est un village entouré de champs de cultivateurs ». (voir citations d’Andrée) Quelques-uns insistent sur le fait que ce n’est pas la campagne mais une nature plus sauvage, moins domestiquée. Cela est particulièrement le cas des résidents de Lac-Beauport : « Ici, c’est la montagne, la forêt, la proximité de la nature et des animaux sauvages et puis l’air pur. »

Le clash des générations? On sent dans le discours de plusieurs répondants une certaine méfiance envers les anciens ou les nouveaux résidents: manque de respect des nouveaux résidents et les promoteurs pour la nature : dynamitage et/ou déboisement des flans de collines, pavage des rues, transformation du paysage et de la végétation autochtone. transformation de l’esprit de village  et de son ambiance, la perte des liens de solidarité et des relations interpersonnelles familières et conviviales, fermeture de l’épicerie du village. difficulté pour les ménages établis récemment d’intégrer la communauté du village, ils sont perçus comme des étrangers, des intrus… augmentation de la vitesse et de l’intensité du trafic : manque de sécurité pour les piétons et les cyclistes, bruit accru du camionnage. Certains toutefois nuancent leur propos : « Ce n’est pas la vrai campagne … la campagne, ce n’est pas aussi gros; il n’y a pas de quartiers en campagne! » ou encore «  la campagne c’est un village entouré de champs de cultivateurs ». (voir citations d’Andrée) Quelques-uns insistent sur le fait que ce n’est pas la campagne mais une nature plus sauvage, moins domestiquée. Cela est particulièrement le cas des résidents de Lac-Beauport : « Ici, c’est la montagne, la forêt, la proximité de la nature et des animaux sauvages et puis l’air pur. »

L’éloignement du centre-ville Pour la plupart des répondants, le centre-ville n’est pas loin! La grande majorité se dit près de tout. Cette proximité se mesure en temps de déplacement automobile sur les autoroutes (5 minutes des ponts, 10 minutes du centre commercial, 10 minutes du centre de ski…). Beaucoup sont nés en campagne ou dans des villes ou villages en région, là où faire 45 minutes ou 1 heure de voiture pour accéder à des services ou à des lieux de loisirs est chose banale. Comme le dit la chanson du Richard Desjardins : « J’va sauter dans mon char, j’va descendre à Valdor! » Quelques-uns, surtout des parents d’ados et des femmes, soulignent l’éloignement des services, le manque de choix d’écoles secondaires, l’absence transport en commun et la dépendance à l’automobile. Certains toutefois nuancent leur propos : « Ce n’est pas la vrai campagne … la campagne, ce n’est pas aussi gros; il n’y a pas de quartiers en campagne! » ou encore «  la campagne c’est un village entouré de champs de cultivateurs ». (voir citations d’Andrée) Quelques-uns insistent sur le fait que ce n’est pas la campagne mais une nature plus sauvage, moins domestiquée. Cela est particulièrement le cas des résidents de Lac-Beauport : « Ici, c’est la montagne, la forêt, la proximité de la nature et des animaux sauvages et puis l’air pur. »

Est-ce différent des années 50 et 60 ? Comment se comparent les motivations de nos répondants à venir s’établir à la campagne ou près d’un noyau villageois avec celles de la première génération de banlieusards des années 50 et 60? 173 entretiens avec des propriétaires de bungalows réalisés à l’été 1999 et dont les résultats d’analyse sont présentés dans notre ouvrage La banlieue revisitée (2002) : Impression « de déjà entendu » Ici aussi, dans plusieurs cas, un des conjoints était originaire de la campagne … Même désir de ville et de campagne, de tranquillité et d’accessibilité à la ville et à ses services. On ne parlait pas d’autoroutes puisqu’elles n’étaient pas construites à l’époque où on aménager les pionniers alors que chez les jeunes ménages, la fluidité des déplacements est omniprésente dans leurs discours.

Est-ce différent des années 70 et 80 ? Fortin et Bédard (2003) : nouvelles analyses de la base de données de l’enquête de 1978 de l’INRS-Urbanisation effectuées auprès de 1389 répondants vivant dans des nouveaux espaces résidentiels (NER) construits entre 1971 et 1975. Elles ont identifié les NER-banlieues proches et les NER-banlieues lointaines. Les 8 banlieues lointaines comptent une forte proportion (5/8) de gens originaires d’une petite ville ou de la campagne. Grande uniformité des représentations : évaluation positive de la vie en banlieue comparativement à la ville dont les inconvénients sont très reconnus et recoupent, de manière presque caricaturale, le discours actuel des rurbains sur la ville.

Mobilité et nouvelles centralités Le modèle de « la ville franchisée » dont parle Mangin aura-t-il graduellement raison des espaces publiques et des lieux de culture traditionnellement associés à la ville centre? Nos répondants ne parlent pratiquement plus de ces lieux si ce n’est qu’en termes négatifs… Le centre de gravité de la ville semble s’être déplacé, subdivisé et multiplié à partir des centres commerciaux et, plus récemment des nouvelles polarités d’emplois et de commerces à grande surface.

Pratiques et représentations La psychologie cognitive suggère que les représentations spatiales et sociales sont liées aux pratiques spatiales (Ramadier 2002). Pourtant, pour bon nombre de rurbains, les quartiers centraux ne sont pas des lieux de fréquentation régulière, à moins d’élargir la notion de centre-ville pour englober les centres commerciaux régionaux situés dans les banlieues de première couronne. En l’absence de fréquentation régulière, il est intéressant de s’interroger sur la manière dont se construisent les représentations ? S’agit-il d’une adhésion aux représentations véhiculées par les medias ? Notre prochaine étape consistera justement à confronter les représentations avec les pratiques effectives de l’espace pour le travail, l’école, la consommation et les loisirs. La télévision (« les bougons »), le cinéma et les ouvrages de fiction (analyses littéraires et cinématographiques du colloque franco-canadien à Aix en novembre dernier)? Un autre point d’intérêt de nos analyses sera la comparaison des représentations et des pratiques spatiales des adolescents résidants en milieux urbains. Déjà, nos analyses suggèrent des différences dans la perception du milieu de vie fond sur les déplacements automobiles pour lesquels les adolescents n’ ont pas accès si ce n’est qu’à travers une mobilité dépendante. Les propos sur la ville sont aussi beaucoup plus nuancés : on en parle positivement : la ville c’est animé, vivant, c’est voir du monde, ce sont les boutiques… Cela dit, pour plusieurs jeunes, le centre-ville est synonyme de centres commerciaux

Et la requalification des banlieues de 1re couronne ? Ce phénomène d’urbanisation des campagnes et des villages pose de sérieux défis pour le renouvellement social et la revitalisation des banlieues de 1re couronne que les résidents associent de plus en plus à la ville. Les programmes de revitalisation des quartiers centraux qui avaient été mis sur pied à partir de 1974 pour répondre à l’exode vers les premières banlieues de leurs résidents ont réussi à ramener vers ces quartiers de nouvelles vagues de résidents. Peut-on penser une démarche similaire pour les banlieues de 1re couronne ? Quels seraient les gestes à poser ? Une chose apparaît évidente, il faut poursuivre les tentatives de cerner les identités territoriales, les représentations qu’elles véhiculent et les usages de l’espace des banlieusards et des rurbains intervenir de manière créative et lucide …c’est une réflexion que nous allons poursuivre au GIRBa.

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