De la sexologie à la santé sexuelle Histoire de la santé sexuelle au XXème siècle en Occident Prof. Willy Pasini Marrakech, samedi 2 novembre 2013
1. Les liens entre la sexualité et la criminologie Pour atteindre le concept de Sexual Health, nous sommes passés à travers différentes étapes: la première était au début du 1900 et reliait la sexualité avec la criminologie. Magnus Hirschfeld and Havelock Ellis décrivent la sexualité perverse, qui parfois s’est située en dehors de la loi. Par ex. Les coupeurs de nattes, qui sont maintenant disparus. La sexualité commence par la délinquance et c’est un signe qu’elle n’est pas dans la norme.
2. Freud et la psychanalyse En 1905 Freud a écrit un article sur la sexualité infantile. Il dit que la sexualité ne commence pas pendant la puberté, comme on le pensait auparavant lorsqu’on liait la sexualité pendant la procréation. La sexualité comme l’agressivité est un des moteurs du développement infantile. Il était convaincu qu’il y a des impulsions partielles chez l’enfant, qui lorsqu’elles sont fixées, restent comme préférence dans sa sexualité adulte. Il pensait, en particulier, le sadomasochisme, le voyeurisme exhibitionnisme et le fétichisme.
Freud et psychanalyse (2) L’enfant, dans son développement passe à travers différents stages qu’il peut érotiser et alors il devient un adulte paraphylique (on utilise le mot “paraphylique” au lieu du mot pervers qui a une connotation morale. La psychanalyse relie les troubles sexuels de l’identité, non seulement à des facteurs biologiques et sociaux mais à des facteurs psychologiques et éducationners présents dans la famille.
Freud et psychanalyse (3) Dans la sexologie certaines notions arrivent de la psychanalyse: La sexualité est une expérience corporelle, mais elle est souvent reliée à des représentations mentales et à des fantaisies érotiques. Le conflit n’est pas seulement entre l’individu et la société, mais interne à l’individu et ses différentes instances (Moi, Ca, et Sur moi)
3. Kinsey Dans les USA Albert Kinsey a introduit les statistiques dans le comportement américain. Il a interwievé 5000 hommes et 5000 femmes et a publié 2 volumes en 1947 et 1952.
4. Médecine sexuelle Après la 2ème guerre mondiale, la médecine est intéressée à la sexualité: Les dermatologues qui traitent les maladies vénériennes ont aussi un rôle dans les thérapie sexuelles. Les gynécologues qui s’occupaient du planning familial ont réalisé qu’une bonne sexualité était une bonne entrée pour un bon comportement contraceptif.
Médecine sexuelle (2) Les gynécologues ont vu que le planning familial et particulièrement l’avortement étaient liés aux problèmes sexuels. Dans le couple le planning familial changeait le pouvoir entre la femme et l’homme. Le gynécologue perdent graduellement leurs intérêts vis-à-vis de la sexologie, en concentrant leurs pratiques sur la contraception et l’infertilité parce qu’ils avaient des solutions pharmacologiques et chirurgicales vis-à-vis de ces problèmes.
Médecine sexuelle (3) Les urologues et andrologues ont pris la place des gynécologues parce qu’ils avaient différents médicaments pour l’homme impuissant. Il est nécessaire de dire que l’impuissance est un problème plus sérieux du point de vue social de l’anorgasmie féminine. L’homme ayant une dysfonction érectile est bloqué dans sa vie sociale et développe une phobie sociale.
Médecine sexuelle (4) La recherche biologique en sexualité commença vers les années 1060 avec William Masters and Virginia Johnson à St-Louis. Ils ont étudié la réaction sexuelle de l’homme, de la femme enceinte et des personnes âgées dans le cadre du laboratoire. Les résultats montrer un modèle de réponses sexuelles que vous tous connaissez. Ils ont mis au point une thérapie comportementale du couple qui se faisait en 15 jours et qui maintenant n’est plus utilisée, sauf dans l’éjaculation précoce.
Médecine sexuelle (5) Actuellement des recherches biologiques sont faîtes dans le cerveau, avec le PET-scan (Serge Stoléru à Paris et Beverly Whipple dans les USA ainsi que Francesco Bianchi-Demicheli à Genève). Dans certains pays de l’Est des recherches sexologiques ont été faites par des andocrinologistes et des neuropsychiatres. Le premier centre de sexologie fût créé à Prague il y a 70 ans (Prof. Jean Rabock).
Médecine sexuelle (6) Les psychiatres arrivent plus tard que les autres. Dans les USA, Robert Stoller et Helen Kaplan développent des thérapies sexuelles psychodynamiques. Lo Piccolo et d’autres ont développé des thérapies sexuelles comportementales et cognitivo-comportementales. Plus tard, deux autres modèles psychologiques traitent les problèmes sexuels. Les thérapies systémiques traitent la communication du couple et la psychologie umaniste traite les dysfonctions corporelles en relation avec la sexualité.
5. Santé sexuelle La santé sexuelle est une partie de la médecine du BIEN-ETRE et l’OMS a joué un rôle important dans ce changement. Lorsque j’étais consultant pour l’OMS y a 30 ans, on a développé une échelle mesurant la qualité de la vie dans la division de la santé mentale (Prof. SARTORIUS). Dans cette nouvelle phylosophie, la santé sexuelle a pris son rôle et depuis 1974, l’OMS organise des symposiums. D’abord sur la sexologie et ensuite sur la santé sexuelle.
Santé sexuelle (2) Du point de vue de la médecine préventive et de la médecine sociale le terme de santé sexuelle est un bon terme pour parler aux politiciens (plus intéressant que la sexologie). La santé sexuelle est utile pour parler aux personnes qui sont en charge de la santé car la santé sexuelle est un facteur de prévention pour: 1. SIDA et autres maladies vénériennes 2. Prévention de l’avortement illégal et discussion du planning familial. 3. Traitement de certains cas d’infertilité 4. Prévenir la violence sexuelle 5. Changer certaines habitudes culturelles comme les mutilations génitales.
Définition de l’OMS de la santé sexuelle La santé sexuelle est l’intégration des aspects somatiques, émotionnels, intellectuels et sociaux du comportement sexuel, de sorte qu’il enrichisse la personnalité, la communication et l’amour. C’est donc une définition très large et qui ne se réfère pas uniquement à la biologie.