Lillettrisme est le fait dadultes et de jeunes proches de lâge adulte sachant très mal, voire presque pas lire, écrire ou calculer. Girod, Roger (1997) Lillettrisme. Coll. « Que sais-je » n°3193, Paris. Lillettrisme
Lillettrisme ou lanalphabétisme de retour se distingue de lanalphabétisme dans le sens où ce dernier trouve sa cause dans labsence de scolarité alors que le premier existe malgré elle. Girod, Roger (1997) Lillettrisme. Coll. « Que sais-je » n°3193, Paris. Lillettrisme – Lanalphabétisme
" Plusieurs enquêtes sont venues confirmer, ces dernières années, l'expérience quotidienne des praticiens du terrain social et éducatif : dans les pays industrialisés, bon nombre d'adultes ayant fréquenté huit ou neuf ans d'école ont de grandes difficultés à lire, écrire ou calculer. Ces obstacles ne sont pas principalement la résultante de blocages personnels ou de troubles du développement mental : ils renvoient plus à des fonctions sociales qu'à un acte individuel. Et c'est bien celle-ci la première caractéristique de l'illettrisme : un problème de société, dont une parie importante des membres, jeunes et adultes, sont marginalisés, voire exclus."(1) Neri, P. (1997) " Beaucoup d'épelés, peu de lus : c'est quoi au juste l'illettrisme ? " in Éducation permanente, 1997/2, revue de la FSEA, p.14.
Caractéristiques de lIllettrisme Le rapport au savoir Le rapport à lécole Le rapport à laffectif Le rapport aux temps
Le public visé arrive à peine à lire, à écrire ou à calculer. La compréhension devient donc leur difficulté majeure. Ils possèdent lacquis technique du déchiffrement, mais non la clé de la compréhension. Cependant ils se débrouillent très bien. Devant exercer un métier, ils usent mille et une «stratégies » ou «tactiques de contournement ou dévitement » de la lecture, de lécriture ou du calcul. Rapport au savoir
Rapport à lécole A lécole, certains ont eu des difficultés dapprentissage, des échecs scolaires. Pour certains professeurs, ils étaient des «incapables », des «bêtes » et trop souvent, ils ne soccupaient pas deux. Pour ce public, le concept «savoir » correspond à «échec ». Ce rapport à lécole, ils le vivaient de manière extrêmement pénible.
Rapport à laffectivité Les adultes en situation dillettrisme ont parfois des histoires lourdes, vécues des expériences scolaires négatives: cela engendre chez certains, le sentiment dexclusion. Mêmes sils sont insérés professionnellement, ces personnes essaient de cacher leurs conditions et leurs difficultés en utilisant des stratégies de dissimulation. Ainsi «la stratégie de dissimulation » est double, elle cache la honte: la honte de ne pas savoir lire, écrire et calculer, la honte de nêtre pas comme les autres.
Rapport au temps Les notions de temps et despaces sont vécus de façon bien spécifique. Contrairement aux classes moyennes et supérieures, le groupe social défavorisé ne privilégie pas la plupart du temps, son rapport à lavenir. Il vit essentiellement dans le présent et est particulièrement enclin à ne considérer que les besoins immédiats. Ceci en raison même de sa condition sociale de groupe dominé qui ne lui permet pas dimaginer une transformation de ses conditions de vie. Il est plus facile pour eux de construire des projets à court terme.
Reconnaissance et différence Lapprentissage est lié à un projet personnel et/ou collectif, il sappuie sur les compétences spécifiques des apprenants, et en premier lieu sur le ou les métiers quils connaissent pour les avoirs exercés. Ces adultes en situation dillettrisme possèdent encore tout un savoir dû à la mise en place de « stratégies de contournement». Ces savoir faire qui dénotent une intelligence normale ou supérieure doivent être prise en compte.
Conséquences de lillettrisme Exclusion sociale, Dépendance dautrui Manque destime de soi, Problème d'épanouissement
Points à tenir en compte pour former des adultes en situation dillettrisme La Rencontre La confiance La motivation Lapprentissage Unesco (1992) Séminaire: « Culture des illettrés » in Rapport final. Bern
La rencontre La rencontre avec ladulte en situation dillettrisme est important, car en entrant dans lhistoire de ceux et celles que nous méconnaissons – nous les permettons de se sentir écouté, respecté, prise en compte.. Unesco (1992) Séminaire: « Culture des illettrés » in Rapport final. Bern
La confiance Une relation de confiance entre le formateur et ladulte en situation dillettrisme balaie un peu la honte de celui-ci, elle favorise la découverte des ses potentialités. Elle stimule lenvie dapprendre. Unesco (1992) Séminaire: « Culture des illettrés » in Rapport final. Bern
Les adultes en situation dillettrisme qui sengagent dans un processus dapprentissage mobilisent en eux une énergie qui va leur permettre de réaliser un travail considérable. Certaines motivations semblent se dégager de leurs témoignages : la curiosité, la mobilisation sur un objectif, le désir dimitation ou didentification, la volonté dapprendre, etc. La Motivation Unesco (1992) Séminaire: « Culture des illettrés » in Rapport final. Bern
Lapprentissage Sil est basé sur les potentialités et réalités de ladulte en situation dillettrisme, il ne peut que lencourager à avancer dans son apprentissage, à trouver lui-même ses outils, et à en avoir toujours plus la maîtrise. Unesco (1992) Séminaire: « Culture des illettrés » in Rapport final. Bern