Ébauche d’explication sur la disparition de la liquidité systémique Un effet « turbo pro-cyclique »? Source: Banque de France, Revue de la stabilité Financière, Février 2008, Numéro spécial LIQUIDITE [Presentation name]-[Date]
A.6 – La Problématique centrale Les pertes sur les prêts des marchés hypothécaires à risque US (« subprimes ») ont constitué le catalyseur de la crise actuelle. Pourtant la qualité médiocre de ces crédits était connue depuis longtemps et les défauts potentiels largement anticipés en cas de retournement de cycle. Dés lors, comment expliquer qu’un choc attendu affectant un marché restreint ait pu conduire à la crise financière actuelle, la pire depuis celle de 1929 ? Comment a-t-on pu passer, en quelques semaines, d’un marché où la liquidité était considérée comme sur abondante à un marché au bord de la crise systémique?
A.7 – La situation des marchés financiers en 2007 Une liquidité mondiale excessive et perçue comme pérenne Liquidité injectée en 09/01 partiellement retirée Recyclage massif des « pétrodollars » Hausse spectaculaire des réserves de changes des pays émergents Très bas niveau réel des taux d’intérêts Effet déflationniste de la mondialisation Diminution des primes de risques des actifs risqués ROE attendus des banques (20%) décorrélés des taux sans risques (5%) et de l’histoire Complexification des marchés financiers Diffusion de risques via la titrisation (qui porte le risque?) Émergence de nouvelles structures et techniques (SIV, ABCP, CPPI, CDO^2….) Maintien d’un « Leverage » élevé en haut de cycle Surendettement des ménages, de l’État et de l’économie US Bulles spéculatives sur les marchés d’actifs (bourses, immobiliers, « commodities »…)
A.8 – L’évolution de la réglementation Une philosophie politique prônant l’autorégulation des marchés (US) Refus de contrôler les Hedges-funds Explosion des SIV (= « leverage » hors contrôle bancaire) Crédit hypothécaire octroyé hors système bancaire (subprime) Faiblesse des organismes de régulation et des « Chinese walls » (US) Cf. SEC et affaire Madoff Explosion des nouveaux instruments sans moyens supplémentaires Instauration de nouvelles normes bancaires (Bâles II) Objectif : meilleure adéquation du capital réglementaire et économique Moyens: nouvelles normes augmentant la réactivité des banques dans la gestion de leurs risques (auto évaluation ou agences de rating) Timing : haut de cycle Généralisation à tous les acteurs des normes IFRS Uniformisation des notions de MTM et « Fair Value » Application aux acheteurs contracycliques (fonds de pensions, assureurs….) Pression continue à la publication de résultats trimestriels Disparition de la diversité des intérêts des intervenants de marché (pro cyclicité) (liquidité = diversité des intérêts et non pas nombre des intervenants) Augmentation de la réactivité des banques (effet turbo) Faiblesse structurelle des marchés financiers
A.9 – Le cercle vicieux Le retour à la normal sera long et complexe Caractéristiques des marchés: Excès de liquidité Taux bas et bulles sur les actifs (immobiliers, matières premières) Complexification des produits (ABS/CDO/CLO…) Évolutions réglementaires: Généralisation via les normes IFRS des notions de Fair Value et MTM Application de Bâle II aux banques qui exige une meilleure adéquation des fonds propres aux risques de marché maintien d’un «Leverage» élevé des banques en haut de cycle afin de maintenir une forte rentabilité de leurs fonds propres de la diversité des intérêts des intervenants de la réactivité des banques et des intervenants en général Le grain de sable: La crise des Subprimes Le retour à la normal sera long et complexe Baisse des prix Baisse confiance Hausse Pertes (MTM, Fair Value) Augmentation effet levier (baisse actifs) Absence d’acheteurs (peur du MTM futur, disparition des «risk bearers») Ventes forcées sur le marché (baisse du levier et du risque, hausse liquidités) Recapitalisation des banques (baisse levier, augmentation solvabilité/ confiance) => Création d’un cercle vicieux
A.10 – Un « leverage » destructeur => Un offre de titres massive et brutale
Annexe: Focus sur l’effet de levier [Presentation name]-[Date]
Effet destructeur du « Leverage » - 1 Illustration via deux banques se partageant un marché Une banque commerciale Une banque d’investissement Caractéristiques du marché 2005-2007 Taux de rendement des Actifs négociables : 8% Taux de rendement des Prêts: 4% Coût de la dette: 3% Taux rendement actifs sans risques 2.5% Modifications liées crise financière 2008 Taux de rendement des Actifs négociables : -4% Taux rendement des actifs sans risques : 1% Par simplification les autres éléments sont inchangés
Effet destructeur du « Leverage » - 2 (évolution 2006) Hypothèses: Taux de rendement des Actifs négociables : 8% Taux de rendement des Prêts: 4% Coût de la dette: 3%
Effet destructeur du « Leverage » - 3 (évolution 2007) Hypothèses: Taux de rendement des Actifs négociables : 8% Taux de rendement des Prêts: 4% Coût de la dette: 3%
Effet destructeur du « Leverage » - 4 (crise de 2008) Hypothèses: Taux de rendement des Actifs négociables : -4% Taux de rendement des Prêts: 4% Coût de la dette: 3% Taux rendement actifs sans risques: 1%
Effet destructeur du « Leverage » - 5 (Focus bilan: Hyp.1) Hypothèse 1: Possibilité réduire dette + diminution libre stock de prêts Une baisse de 4% des actifs négociables conduit à…(avec maintien leverage) Un besoin de réduction de 7.9 du Bilan (ici baisse des prêts à l’économie pour maintenir le mix-produit) => -6.7% de la production de prêts Un besoin de réduction de 63.8 du Bilan (maintient du mix-produit) => -30.3% du stock d’actifs négociables -35.6% de la production de prêts Conséquences macro économiques: -16% production de prêts - Cession forcée de 9% du stock d’actifs des banques Hypothèse de marché: Taux de rendement des Actifs négociables : -4%
Effet destructeur du « Leverage » - 5 (Focus bilan: Hyp.2) Hypothèse 2: Impossibilité réduire dette + maintien stock de prêts (acte politique) Une baisse de 4% des actifs négociables conduit à…(avec maintien du leverage) Un besoin de réduction de 7.9 des actifs négociables (Baisse du leverage : achats Bons du trésor : 0% FP) => - Cession de 28% des actifs négociables - Achats de 5% du bilan en BdT Un besoin de réduction de 63.8 des actifs négociables (Baisse du leverage : achats Bons du trésor : 0% FP) => - Cession de 69% des actifs négociables - Achats de 33% du bilan en BdT Conséquences macro économiques: - Cession forcée de 41% du stock d’actifs négociables des banques ! Achats massif de BdT (11% du bilan des banques) Fortes baisses des ROE des banques et remise en cause des positionnements Effondrement des prix - Disparition de la liquidité - Hausse des primes de risque – Perte de confiance ……..