LE TABAC CHEZ LES ADOLESCENTS

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Transcription de la présentation:

LE TABAC CHEZ LES ADOLESCENTS COMMENT LES « CONVAINCRE » DE NE PAS FUMER? COMMENT LES AIDER A ARRETER DE FUMER?

Le tabac et les adolescents: PLAN Introduction Epidémiologie Particularité du tabagisme chez les adolescents Particularité du sevrage chez les adolescents Facteurs associés à l’arrêt chez les jeunes [Politiques- contextuels – individuels – places des soignants] Propositions d’actions préventives et thérapeutiques « utiles » Conclusion

Le paradoxe du tabac ! « A 15 ans, on fume pour prouver qu’on est un homme, et trente ans après, pour la même raison, on essaie d’arrêter ! » Ernest Hemingway

INTRODUCTION (1) Les conduites addictives débutent pour la plupart à l’adolescence. Le jeune quitte l’enfance et se trouve confronté : Aux adultes, à leurs règles Aux limites A l’émergence de la sexualité A la notion d’altérité Aux relations hors du champ familial et parental En bref, beaucoup de bouleversements, en principe transitoires, qui expliquent les tentatives de réassurance. Parmi ces conduites de réassurance  le tabac.

Aspect « magique » du tabac:               INTRODUCTION (2) Aspect « magique » du tabac: Effet shoot de la nicotine au niveau du cerveau (rapidité qui renforce la dépendance) Produit anxiolytique à court terme lorsque l’on est stressé (le contraire à long terme) Produit stimulant l’éveil lorsque l’on est fatigué ou en baisse de concentration. En prime, il offre une contenance sociale.

INTRODUCTION (3) MAIS piège terrible d’une des plus fortes dépendances qui existe. Dépendance puissante  Héroïne Par conséquent l’arrêt devient difficile. L’évolution « normale » de la maturation liée à l’âge permet de cesser de diminuer les conduites à risques instaurées à l’adolescence. Avec le tabac le jeune adulte se retrouve « coincé », piégé par la difficulté de l’arrêt.

EPIDEMIOLOGIE (1) Les enquêtes 2004/2005 montrent une diminution du tabagisme déclaré par rapport à 1999 (mais avec stagnation par rapport à 2003) 33% de la population de 12 à 75 ans fume en France. Les ventes de cigarettes ont diminué de 21% en 2003/2004 (contre 14% en 2002) MAIS: Contrebande Tabac à rouler non pris un compte (plus d’un quart des jeunes) Emprunt, vols, achats mutualisés, réseaux parallèles. Ventes au détail

EPIDEMIOLOGIE (2) En 1999, 4% de fumeurs à 12\13 ans contre 43% à 18 ans pour les garçons, (pour les filles 4% à 45%) Il existe une stabilisation de l’expérimentation du tabac.(79% F, 73%G) MAIS on constate un rajeunissement de l’âge de la première cigarette Il existe une diminution de la consommation quotidienne (liée à la hausse des prix)

75% des 15 / 19 ans voudraient arrêter de fumer. EPIDEMIOLOGIE (3) 75% des 15 / 19 ans voudraient arrêter de fumer. Mais seul un faible pourcentage y parvient seul (11%)

PARTICULARITES DU TABAGISME CHEZ L’ADOLESCENT (1). La définition du tabagisme chez l’adolescent est difficile en raison de pratiques variées et dépendant du contexte et des occasions. Combien de jour avez vous fumé durant les trente derniers jours? Ou durant les sept derniers jours? La quantité de cigarettes fumées n’est pas proportionnelle à la dépendance. La dépendance des jeunes est identique à celle des adultes pour des « doses » de nicotine plus faible. Plus l’âge de début est précoce plus la dépendance est forte. Les tests validés chez les adultes ne sont pas efficients chez les adolescents.

PARTICULARITES DU TABAGISME CHEZ L’ADOLESCENT (2). Le test de Fargeström validé chez l’adulte n’est pas adapté aux jeunes. La mesure du CO ne peut être significative chez les fumeurs occasionnels Actuellement on lui préfère celui de Difranza qui explore davantage le propre ressenti de l’adolescent par rapport à sa dépendance. Donnée fiable et reproductible. (Test en cours de validation.)

PARTICULARITES DU TABAGISME CHEZ L’ADOLESCENT (3). Test de Difranza: Avez vous déjà essayé d’arrêter sans y parvenir? Fumez vous parce qu’il est trop difficile d’arrêter? Ressentez vous de la dépendance au tabac? Avez vous de fortes envies de fumer? Avez vous déjà eu un grand besoin de cigarette? Vous est-il difficile de ne pas fumer dans les lieux publics comme l’école? Pour les quatre dernières questions, lorsque vous avez tenté d’arrêter de fumer ou lorsque vous n’avez pas fumé depuis longtemps: Etait il difficile pour vous de vous concentrer? Vous sentiez vous plus irritable? Ressentiez vous un grand besoin de fumer? Etiez vous nerveux, agité, anxieux parce que vous ne pouviez pas fumer? Un point par réponse positive, perte d’autonomie si le score est de 4 ou plus

Difficultés de validation biologique du tabagisme Mesure du CO expiré Dépend du délai entre fumage et mesure Attention en cas de tabagisme occasionnel Mesure du tabagisme passif

PARTICULARITES DU TABAGISME CHEZ L’ADOLESCENT (4). Le passage de l’état de fumeur occasionnel à celui de fumeur régulier est fortement corrélé : Au fait que les amis sont fumeurs (et tout spécialement le meilleur ami +++) A la dépressivité Le fait de fumer est un facteur de cohésion sociale Fumer est encore trop «banalisé» voire «valorisé» par l’environnement (cinéma par exemple)

PARTICULARITES DU TABAGISME CHEZ L’ADOLESCENT (5). L’initiation au tabac est favorisée par: Une grande accessibilité au produit L’influence des amis, des pairs, familiale. La présence d’évènements indésirables dans l’enfance. La présence de troubles psychiatriques. La consommation d’autres produits psychoactifs La banalisation du tabac La grande accessibilité La facilitation de l’offre  sont des facteurs incitatifs forts pour les jeunes (en particulier l’obtention facilitée par les adultes proches ou les parents ++)

Particularités du tabagisme chez les jeunes (en résumé): Déterminisme environnemental majeur Difficile de mesurer leur consommation Manque d’outils pour évaluer leurs types de dépendance

PARTICULARITES DU SEVRAGE CHEZ LES ADOLESCENTS (1) : Deux tiers des 12 à 25 ans ont tenté d’arrêter de fumer. 40% souhaitent une aide au sevrage. 11% des fumeurs y arrivent spontanément (89%.......) Les signes du manque physique sont les mêmes que ceux de l’adulte et ils existent déjà pour la moitié des jeunes fumeurs (47%). Ces signes physiques sont un obstacle majeur à l’arrêt. L’échec d’un arrêt ou sa difficulté sont perçus comme une faiblesse de caractère (+++) Les facteurs contextuels sont très forts pour les adolescents qui n’en perçoivent pas l’importance.

PARTICULARITES DU SEVRAGE CHEZ LES ADOLESCENTS (2): La dépendance à la cigarette s’installe très vite. Les substituts nicotiniques peuvent être une aide précieuse pour le sevrage quand il existe des signes de dépendance physique. (Dosage < à celui des adultes). Cette aide « chimique » ne pourra jamais faire l’économie du principal atout dans l’aide au sevrage: L’accompagnement, le soutien dans l’effort engagé. L’absence de moralisation ou de jugement Revalorisation du jeune qui ne réussit pas son premier arrêt.

PARTICULARITES DU SEVRAGE CHEZ LES ADOLESCENTS (3): La demande spontanée de sevrage existe-t-elle chez les adolescents? Elle est très rare Le plus souvent elle est associée A une autre consommation de produits psychoactifs Ou à des troubles psychiatriques Ou bien le jeune vient contraint par un parent ou un éducateur.

PARTICULARITES DU SEVRAGE CHEZ LES ADOLESCENTS (4) * Il existe une méconnaissance des différentes aides au sevrage. * Les dispositifs actuels de l’aide à l’arrêt du tabac sont calqués sur le système de soin classique inadapté à notre « population » de jeunes Accès difficile Horaires inadaptés Modalités de paiement Modalités de prises de rendez-vous Anonymat non garanti…

Les jeunes qui pensent au sevrage: Sont conscients des signes de dépendance Perçoivent le sevrage comme un acte solitaire et dépendant de la volonté Sont peu conscients du rôle du poids social Ne connaissent pas les techniques d’arrêt

Regardons les facteurs associés à l’arrêt chez les jeunes. COMMENT LES AIDER ? Regardons les facteurs associés à l’arrêt chez les jeunes.

Nécessité d’agir à plusieurs niveaux: Politique (cohérence des grandes orientations) Préventif (primaire et secondaire) Au niveau de l’aide individuelle Le rôle des professionnels de santé peut être inclus à chaque niveau.

Niveau politique Augmentation régulière du prix du tabac Interdiction de fumer dans les lieux publics (Application de la Loi Evin dans les lycées ++++) Augmentation de la protection des non fumeurs Interdiction de la promotion des produits du tabac. Déconstruction de l’image positive du tabac. Le maître mot = la cohérence ! Jeunes favorables +++++ à l’application de la Loi Evin y compris

Niveau préventif (1) PREVENTION PRIMAIRE: Augmentation des facteurs de protection individuelle par une prévention globale en amont du collège. (maternelles et primaires) Capacité à faire des choix Apprentissage du contrôle de soi Augmentation de la résistance aux incitations de l’environnement

Niveau préventif (2) PREVENTION SECONDAIRE: Il existe une multiplicité de programmes dont l’évaluation est difficile. L’étude de ces derniers permet de dégager quelques orientations. Ce qui se fait actuellement: Difficulté d’évaluer tous ces prorammes Conférences / informations / transmission de message Entretiens, discussion, dialogue Groupe de discussion entre jeunes (jeux) Programmes auto-gérés . Ce qui se fait actuellement (conf, info, débat, groupes de discussions, programmes auto gérés avecsystème d’expert ou manuel d’aide individuel)

Niveau préventif (3) PREVENTION SECONDAIRE: Les « programmes de prévention associant des aides à l’arrêt » A instaurer dans un contexte qui vise aussi la famille, les pairs, l’environnement adulte (toucher l’environnement familial et scolaire) COHERENCE Pas sous forme de cours, pas de moralisation, propositions d’ateliers ludiques,dynamiques, concret, qui impliquent le jeune, activité proposant plusieurs centres d’intérêt; possibilité d’offrir un accompagnement. Groupe, confidentialité, volontariat, gratuité, au lycée, interactivité, concret mesures personnalisées permettant un feedback, empathie.

Niveau préventif (4) Les thèmes qui peuvent les intéresser: Connaissance des mécanismes de la dépendance (réassurance) Combattre les représentations de l’arrêt comme indicateur de force de caractère. Débats sur le contexte social et les pressions diverses qui mènent au tabac. Débat sur les techniques marketing des cigarettiers et les additifs. Réassurance face à leurs propres signes de manque, à leurs expérience de sevrage. Contexte politique, manque de cohérence, stress des études.?

NIVEAU INDIVIDUEL (1) Formation des soignants (initiale et continue) Sur le sevrage tabagique, les mécanismes des dépendances (EPU, DU, DIU, Capacité, DESC….) Sur les différents type d’aide relationnelle dans les dépendances et auprès des jeunes (approches motivationnelles, relation d’aide, approche de la dynamique de groupe…)

NIVEAU INDIVIDUEL (2) En relation duelle: Mesure de CO Test de dépendance Conseil minimal Il faut s’attacher essentiellement à aider le jeune à ne pas se dévaloriser en cas d’échec ou de difficulté d’un sevrage. L’aider à reprendre la démarche Accompagnement (ne pas le laisser seul face aux difficultés qu’il pourrait rencontrer)

CONCLUSION (1) Les jeunes fumeraient un peu moins depuis 2003/2004 mais s’initieraient plus tôt au tabagisme. Pour les aider à ne pas et ne plus fumer  Leur offrir un modèle COHERENT de programme d’aide à l’arrêt et donner une priorité à l’application de la Loi Evin dans les établissements publics et les lycées.

CONCLUSION (2) Il existe des facteurs environnementaux sur lesquels nous (adultes) pouvons agir par de simples choix politiques. Il existe des facteurs individuels sur lesquels les soignants peuvent avoir un rôle primordial.

CONCLUSION (3) Ce que veulent les jeunes: « LYCEES SANS TABAC » Ce que veulent les jeunes: L’application de la Loi Evin dans leur établissement scolaire. La réduction des tentations « offertes » par l’environnement La cohérence du monde des adultes Une aide par le dialogue et l’échange, pour arrêter le tabac. .(choix politiques en adéquation avec les lignes de santé publique par exemple…)