Atelier GEPI : LA BALANCE DES BLANCS
Qu’es aco ? C’est l'opération qui consiste à corriger la colorimétrie d'une photo en fonction du type d'éclairage ambiant afin d'éviter toute dominante colorée. Elle s'apparente en photographie argentique couleur au choix d'une émulsion lumière du jour ou lumière artificielle. Sur une caméra vidéo, un filtre orange ou bleu peut être basculé dans l’objectif lorsque s’effectue ce réglage. On peut la paramétrer au moment de la prise de vues : on présente devant l'appareil une surface étalon reconnue comme blanche, normée ou déterminée comme telle par l’œil humain. L‘électronique modifie alors les réglages internes de l'appareil pour que cette surface apparaisse blanche lors de l'enregistrement.
Le réglage peut se faire également avec une carte de gris neutre, ou une charte de couleurs On peut aussi délibérément tromper l'appareil de prise de vue en lui présentant une surface non blanche. Ainsi, certaines personnes font la balance des blancs sur la peau de leur main pour obtenir des tons plus doux. On peut également corriger la balance des blancs en post-production grâce à un logiciel de traitement d’image, surtout si on a travaillé en RAW.
Chaque lumière a une température différente, qui est mesurée en degrés Kelvin (K) Ces degrés mesurent la température des objets et leur dominante colorée selon qu’ils sont plus froids ou plus chauds. Attention : ils fonctionnent à l’envers (cf. les diaphragmes !) : plus la température est froide, plus la couleur est chaude (tons « chauds »), plus elle est élevée, plus la couleur est froide (le bleu du ciel par exemple)
Lever du soleil Midi Coucher du soleil
La balance des blancs automatique est capable de bien se débrouiller dans le cas où il y a un ou plusieurs objets blancs dans le cadre. Mais s’il y a par exemple plusieurs sources lumineuses, il faudra passer au réglage manuel.
Ces 4 images de la station de métro de l’université de Sofia illustrent différents réglages de la balance des blancs. De gauche à droite et de haut en bas, ces réglages sont les suivants : automatique, lumière du jour, flash et éclairage tungstène.
Les problèmes avec la balance des blancs automatique En balance des blancs automatique, on n’est pas à l’abri de quelques soucis. En lumière artificielle, il peut arriver, à moins que la source ne soit proche d’une source de lumière naturelle, que les couleurs prennent un ton jaune ou orangé. Si vous travaillez en studio à l’aide de lampes tungstène, il est peu probable que vous obteniez une couleur fidèle à l’objet photographié, si vous réglez votre boîtier sur balance des blancs automatique. Même une balance des blancs tungstène peut être inefficace dans ces conditions, car les éclairages studio de type tungstène présentent plusieurs centaines de degrés kelvin de décalage avec une lumière tungstène classique. Même problème avec les lumières fluorescentes. Leur température de couleur et leur teinte varient d’une marque à l’autre. La solution consiste à opter pour la mesure personnalisée (voir plus loin).
Autre exemple
Pour choisir le réglage en manuel, il y a 2 solutions selon votre type d’appareil : La première consiste à passer en mode manuel, à choisir « Personnalisé », à viser plein cadre la carte de gris ou une feuille blanche, et à prendre une photo ; l’appareil aura mémorisé la balance pour les photos suivantes (en restant en manuel et sans mettre l’appareil sur Off !) La seconde, sur un reflex qui le permet, se placer sur Balance des blancs (White balance) dans les menus, choisir Choix des températures de couleur (choose color temp.) et définir la température voulue (se reporter au tableau du début de ce diaporama par exemple)
Exemple pour le bridge Canon SX20
Le travail en fichier Raw
On peut aussi jouer sur la « teinte » La teinte est souvent comprise dans la notion de balance des blancs. Sur les logiciels de retouche, elle apparaît sous la forme d’une jauge à part entière. Comme sur Camera Raw, par exemple (voir ci-dessus). Cette option permet d’influer sur les couleurs de l’image, plus particulièrement si elle a été exposée aux lumières fluorescentes. On remarque en effet que la jauge de température évolue du bleu vers le jaune. La jauge réservée au réglage de la teinte, quant à elle, propose de travailler sur un axe allant du vert au rouge. Si seulement c’était si simple ! En réalité, il arrive souvent que l’appareil prenne en compte la mesure de la teinte lors du réglage de la balance des blancs. Le travail de retouche se complique alors !
En conclusion : La balance automatique a ses limites, préférer si nécessaire la sélection de la balance qui convient à la série d’images que vous projetez de réaliser. Le choix du double format Raw + Jpeg semble le plus adapté, mais attention à la place prise sur la carte-mémoire ! En raw, on peut même se contenter d’une balance automatique suivie d’une correction en post-production si nécessaire. La post-production pourra corriger les aberrations de couleurs dues au choix d’une mauvaise balance, facilement en Raw, de manière plus délicate en Jpeg. On peut tromper volontairement la balance des blancs pour créer certains effets. Pour des infos plus complètes, consultez cet article : http://www.lemondedelaphoto.com/LA-BALANCE-DES-BLANCS,4758.html
En voici les dernières lignes : Finalement, le principal problème posé par le choix de la balance des blancs réside dans le fait que son interprétation, sa lecture, et donc sa correction restent subjectives. On arrive à distinguer des défauts récurrents, comme un excès de jaune sur des clichés réalisés avec une lumière tungstène. Le revers de la médaille, si vous choisissez de photographier avec un réglage automatique de la balance des blancs, est que la majorité de vos images ne seront pas forcément ratées, mais présenteront une apparence neutre. Le fait que votre photo sollicite ou non une retouche ne tient qu’à votre regard, à votre appréciation. Vous devez tenir compte des conditions dans lesquelles vous avez effectué vos prises de vue, vous souvenir de ce que vous souhaitiez obtenir à ce moment-là. Le réglage de la balance des blancs est un élément déterminant pour réussir une belle image. Mais il ne doit pas être une obsession !
Jacques Estal Pour le GEPI, À partir d’un article de la revue « Réponses photo » d’avril 2012 et du hors série n° 1 de « Photographie facile »