L’anxiété dans la salle de classe Depuis que j’ai commencé au CSCN au mois d’avril, j’ai plusieurs enseignants et aide-élèves qui remarquent qu’ils ont des élèves qui ont des comportement anxieux dans la classe ou à l’école. Les effets de l’anxiété deviennent rapidement évident au niveau académique et sociale. Il est plutôt rare que nos élèves souffrent d’un trouble d’anxiété clinique (diagnostiqué par un psychologue) mais il y en a plusieurs qui font de l’anxiété. Quelle est la différence? Comment appuyer ces élèves à avoir une année scolaire positive et qui a permit un épanouissement personnel? J’espère que cet atelier vous permettra de développer vos habiletés afin de mieux intervenir auprès de nos élèves anxieux. Natalie Boutin – Conseillère en comportement pour le CSCN
Survol Approfondissement de nos connaissances au sujet de l’anxiété Comment reconnaitre l’anxiété L’anxiété déguisée L’anxiété, l’apprentissage et la salle de classe Interventions et discussion Afin de mieux pouvoir aider nos élèves anxieux, nous devons comprendre l’anxiété. Nous allons commencer cette session en approfondissant nos connaissances au sujet de l’anxiété en discutant les différents types d’anxiété ainsi que la différence entre l’anxiété et le stress. Ensuite nous allons revoir les différents symptômes de l’anxiété et comment l’anxiété est souvent déguisé comme un autre problème de comportement. Nous allons parler de l’impacte de l’anxiété sur les apprentissages et finalement, nous allons terminer en discutant des interventions que vous pouvez faire de façon régulière avec vos élèves. Il existe plusieurs interventions mais nous allons explorer davantage les interventions que vous pouvez faire sans formation, sans ressources extravagantes, et sans avoir besoin de beaucoup de temps. Tout un défi, mais allons y!
Stress ou anxiété ? Stress: Anxiété: mot commun pour décrire la réaction d’une personne à des situations qui sont interprétées comme étant au-delà des ressources de la personne. Anxiété: synonyme du mot « stress » dans la langue commune, mais la différence technique est que l’anxiété interfère avec la vie quotidienne de façon régulière. Malgré que la grande majorité de nos élèves n’ont pas un trouble anxieux, ils vivent plusieurs moments d’anxiété ou de stress. Nous allons utilisé le mot anxiété lors de cette présentation comme un synonyme du mot stress.
L’anxiété L’anxiété est un des problèmes de santé mentale le plus fréquent au Canada (entre 7% et 17% des enfants sont atteints)1 . Cause : bio-psycho-sociale Demers, A. L’anxiété chez les enfants et les adolescents: perspective actuelle. Vol. 13. http://www.aqps.qc.ca/public/publications/bulletin/13/13-2-16.htm L’anxiété est commune. La recherche démontre qu’environ une personne sur 10 est atteint d’un trouble anxieux et qu’entre 7 et 17% des enfants sont atteints. On parle ici des personnes qui qualifie pour un diagnostique par un psychologue – imaginé combien de nos élèves ressentent un niveau d’anxiété élevé lors des examens, lors des présentations… Ceux-ci n’ont pas nécessairement un trouble anxieux mais il vivent de l’anxiété. Les causes de l’anxiété ne sont pas très bien connues et elles varient beaucoup mais on croit comprendre que la cause est en parti biologique et psychologique. La cause biologique est en parti génétique (s’il y a un trouble d’anxiété dans la famille immédiate, les chances qu’un autre membre de la famille l’ait augmente). Il semble avoir un lien avec les neurotransmetteurs serotonine, noradrénaline, norépinephrine et GABA. Les causes psychologiques varient beaucoup mais elles incluent : une adaptation inéfficace aux agents de stress, une perception démesuré du risque de l’agent de stress, exposition à un événement traumatique… L’anxiété nous parrait souvent comme étant un terme négatif mais…
L’anxiété Le côté positif et le côté négatif L’anxiété peut aussi être positif. Pensons à l’élève qui étudie un peu plus parce qu’il s’inquiète de ne pas réussir. Pensons à l’athlète qui s’entraîne plus fort parce qu’il ne veut pas décevoir son entraineur. Nous avons tous entendu les histoires qui raccontent qu’une mère soulève une voiture qui est sur son enfant. Lorsque nous sommes anxieux, notre perception sensorielle peut augmenter – on voit plus claire, on entend mieux, nos réflexes sont plus rapides. Par contre, l’anxiété peut aussi être négative si elle n’est pas bien gérée.
Types de troubles anxieux Anxiété généralisée: préoccupation et inquiétude exagérée et prolongée de presque toutes les choses qui concernent l’individu ou qui touchent leurs proches. L’anxiété généralisée est une anxiété de plusieurs choses, en plusieurs lieu en en plusieurs moments. Peut varié entre : Qu’est-ce qu’il arrive si je suis en retard, si je ne trouve pas u stationnement, si j’échoue mon examen de math, si ma mère oublie…. La personne anticipe toujours le pire et ajuste ses actions en conséquences.
Types de troubles anxieux Phobie: peurs irrationnelles d’une situation ou d’une chose. peurs sociales ou spécifiques. Une phobie est plutôt une peure irrationnelle de quelque chose plus spécifique comme des serpents, des arraignés, des avions ou une peure relié à un évenement sociale (parler ou manger devant les autres).
Types de troubles anxieux Trouble de panique: réaction exagérée à une situation. symptômes physiques: sueur profonde, essoufflement, palpitation, douleurs thoraciques. symptômes psychologiques: peur extrême, crainte de mourir, sentiment d’irréalité et de perte de contrôle. Un trouble de panique est une réaction physique et psychologique exagérée face à une situation. Arrive souvent sans un déclancheur spécifique.
Types de troubles anxieux Trouble obsessionnel compulsif : la personne est envahie par des pensées indésirables (obsession) ou par des rituels (compulsion) qui sont hors de leur contrôle. Obsession: pensées répétitifs et incontrollables souvent au sujet d’un doute (fourneau, fer à repasser) ou de la contamination. Compulsion: croyance qu’un rituel est nécessaire afin d’éviter une situation négative. Ex: si je lave traverse le cadre de porte 10 fois, je vais éviter un accident.
Types de troubles anxieux Syndrome de stress post-traumatique: réponse psychologique à un événement qui a menacé la vie ou la santé physique de la personne (viol, guerre…) caractérisée par un rappel d’image, dépression, cauchemar, colère et irritabilité.
Signes d’anxiété Un changement de comportement Troubles de sommeil Un rythme cardiaque plus élevé De nouveaux problèmes avec maux de tête, nausées ou maux d’estomac .... Activité avec colorant
Qu’est ce qui rend nos élèves anxieux?
L’anxiété bien déguisé L’anxiété est souvent retrouvée chez les personnes avec des problèmes de consommation, d’alimentation ou de dépression. Autres difficultés qui peuvent toucher à l’anxiété: le TDAH et le trouble oppositionnel. 25% des enfants avec le TDAH ont aussi un trouble d’anxiété1. Certains symptômes de l’anxiété ressemblent aux symptômes du TDAH (difficulté à se concentrer, angoisse lors des transitions…) Chevalier, N. (2006). Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité: soigner, éduquer, surtout valoriser. Québec, Presses de l’Université du Québec. L’anxiété est souvent retrouvé chez les individus qui ont aussi un trouble de TDAH et oppositionnel. Lorsqu’un élève démontre une difficulté à se concentrer, on attribue souvent le comportement au trouble d’inattention tandis qu’il est très possible que l’élève est plutôt anxieux. Nos interventions doivent être ajusté selon la cause du comportement.
L’anxiété et l’apprentissage Ce qui est évident: Absentéisme Facilement et souvent distrait(e) Difficulté à se concentrer Symptômes physiques L’anxiété influence beaucoup l’apprentissage
L’anxiété et l’apprentissage Ce qui est moins évident: Difficultés à se faire des amis Perfectionnisme Mensonges Stratégies d’évitement Faible estime de soi
L’hormone du stress – le cortisol Désavantages: Diminution des habiletés cognitive Les sucres sont débalancés Densité osseuse diminue Tissues musculaire diminue Pression sanguine augmente Immunité diminue Gras abdominal augmente - réserves
L’hormone du stress – le cortisol Avantages: Une explosion énergétique de courte durée La mémoire à court terme aigue L’immunité augmente temporairement Diminution de la sensation de la douleure
Interventions Intervention idéale: puisque la cause est biologique, psychologique et sociale, les interventions idéales seraient des médicaments, de la thérapie ou du counselling et le développement des habiletés sociales.
Interventions L’intervention dans le milieu scolaire: on ne peut pas contrôler les médicaments ni la thérapie, mais on peut contrôler nos interventions auprès des habiletés sociales. Nous allons maintenant discuté des différentes stratégies pour développer les habiletés sociales de nos élèves.
Anxiété et la salle de classe – qu’est ce qu’on peut faire??? Relations interpersonnelles Modelage Discussions honnêtes des agents de stress et des stratégies pour gérer ce stress.
Anxiété et la salle de classe – qu’est ce qu’on peut faire??? Offrir un milieu sensibilisé aux besoins de l’élève Adaptations selon les besoins (lors des travaux de groupes, de présentations, notes de cours…) Endroit plus calme dans la classe Objet tangible pour distraire de l’anxiété et se concentrer sur la tâche Objet tangible qui permet de faire de l’ancrage « grounding »
Offrir un milieu sensibilisé aux besoins de l’élève - suite Minimiser les distractions – la recherche démontre que les personnes anxieuses portent attention aux choses distrayantes plus que les autres et elles ont plus de difficultés à se remettre à la tâche après la distraction1 Temps de transition bien identifiés 1. Reynolds, S. (2009). Sensory Overresponsivity and Anxiety in Children with ADHD. The American Journal of Occupational Therapy.
Anxiété et la salle de classe – qu’est ce qu’on peut faire??? Travailler les habiletés pour mieux gérer le stress Encourager des pensées positives et le discours intérieur positif Restructuration cognitive (pensées → émotions → actions) Gestion de temps Détente progressive et stratégique Relation positive et authentique avec un adulte
Quelques idées Une roche De l’eau Un calepin Une menthe Du sport Une balle de stress Du thé De la gomme De la musique Mots positifs
Références Chevalier, N. (2006). Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité: soigner, éduquer, surtout valoriser. Québec, Presses de l’Université du Québec. Reynolds, S. (2009). Sensory Overresponsivity and Anxiety in Children with ADHD. The American Journal of Occupational Therapy. http://www.aqps.qc.ca/public/publications/bulletin/13/13-2-16.htm www.cmha.ca www.wrigley.com/global/benefits-of-chewing.aspx www.nutritionresearchcenter.org/healthnews/peppermint-is-good-for-you/