Chapitre 1 : GEOPOLITIQUE Introduction Comment définir le terme « géopolitique » ? L’étude des rivalités de pouvoir(s) et/ou d’influence(s) sur un territoire donné. L’éternelle question de l’analyse géopolitique est : « pourquoi tel territoire donne-t-il lieu à des affrontements ? » Il s’agit de comprendre ce qui est en jeu. Connaître les enjeux, identifier les acteurs locaux, les acteurs extérieurs…L’analyse géopolitique part du territoire, lieu d’affrontement, puis s’intéresse aux hommes, à leurs motivations et repère les agents extérieurs.
Evolution de la géopolitique Les conflits, les tensions ont toujours existé mais ils se sont développés au fil du temps dans des contextes différents. Au début du 20ème siècle : l’analyse géopolitique se concentre sur une dimension spatiale et matérielle des problèmes. La proximité géographique, l’épanouissement de la Nation, sa survie, son expansion sont les objectifs des Etats. La seconde guerre mondiale en sera une triste illustration. Après la seconde guerre mondiale : ce ne sont plus des enjeux territoriaux qui sont en jeu mais une logique idéologique bipolaire qui oppose le bloc de l’Est soviétique à l’Europe de l’Ouest et les Etats-Unis. C’est la guerre froide. Document n°1
Evolution de la géopolitique (suite) Depuis la fin de la guerre froide : Les conflits sont toujours nombreux mais leurs origines sont plus variées, plus complexes. De nouvelles puissances sont apparues, à un monde unipolaire et dominé par l’Occident succède une nouvelle géopolitique marquée par la multiplication des acteurs influents : ascension économique et financière de la Chine, émergence de l’Amérique latine, de l’Inde, puissance de la Russie, influence des médias, de certains organismes (OMS, AIE…), pouvoir des groupes terroristes, des cartels de la drogue… Le monde d’aujourd’hui connaît de plus en plus un pouvoir réparti plutôt qu’une concentration du pouvoir
Les conflits dans le monde
Des conflits principalement internes Les guerres et crises sévères sont aujourd’hui d’abord intérieures aux Etats, mais peuvent avoir des dimensions internationales (Afghanistan, Irak, Pakistan…) Leur nature est complexe : guerre pour le pouvoir, pour les ressources, conflit idéologique à dimension religieuse ou ethnique…
La fin de l’hégémonie occidentale Le monde occidentale, essentiellement l’Europe et l’Amérique, n’est plus le seul détenteur de l’initiative économique et stratégique au sens où il l’était encore en 1994. Entrée dans un monde multipolaire : les Etats-Unis même alliés à l’Europe ne sont plus en mesure d’imposer leur point de vue comme en atteste l’impasse de la crise du nucléaire iranien, le retrait d’Irak des USA sans qu’un gouvernement stable ait pu être mis en place, les difficultés avec la Corée du Nord, l’enlisement des négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le G7 transformé en G8 pour faire une place à la Chine, l’apparition du G20 pour représenter les pays en développement. Document n°2
Ambition des pays émergents : Les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) contestent l’ordre international qui les marginalisait (passage du G7 au G8 pour inclure la Chine, création du G20) Ces pays ne sont pas animés par une idéologie comme l’Union soviétique, ils ne se présentent pas comme un modèle alternatif, ils veulent juste « leur part du gâteau » et acceptent les principes de l’économie de marché, même pour la Chine. S’ils n’ont pas de front commun (Doc n°3), ils sont liés commercialement (doc n°4) Source : Figaro 16 avril 2010
Multiplication des conflits et tensions « Arc de crises » du Proche et Moyen-Orient, du Pakistan à l’Afghanistan Programmes clandestins d’armes nucléaires, chimiques, biologiques, division des communautés (notamment en Irak), problème entre Israël et la Palestine… Implications sécuritaires du réchauffement climatique les conditions climatiques extrêmes risquent d’affecter les récoltes, de favoriser les épidémies, d’augmenter le prix des matières ( prix du blé élevé du à la sécheresse de l’été 2010 en Russie, idem pour le coton après les violentes inondations au Pakistan), de créer des millions de réfugiés écologiques (150 millions en 2050 selon les estimations). Tout cela pourrait raviver la lutte pour les territoires, mettre en péril la stabilité de nombreux pays. Document n°5
SOURCES « Géopolitiques, manuel pratique » par Patrice Gourdin Articles du Figaro Economie : 14 et 16 avril 2010 Article d’Alain Gresh dans le Monde diplomatique de septembre 2008