Le cognitivisme ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN.

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Transcription de la présentation:

Le cognitivisme ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les modèles de la relation entre le sujet et l’objet ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Le cognitivisme : origines et fondateurs XVIIe siècle : Descartes Il développe la conception des idées innées, indépendantes de l'expérience. Il propose une vision rationaliste de la connaissance. XVIIIe siècle : Kant Il conçoit la connaissance comme l'activité d'un esprit déjà fortement structuré qui organise l'expérience en fonction de ses catégories intellectuelles et intuitives (le temps, l’espace, la causalité, etc.). ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Descartes (1696-1650) ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Emanuel Kant (1724-1804) ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Depuis les années 1950 : les sciences cognitives L'informatique et l’intelligence artificielle La linguistique Les neurosciences Psychologie La philosophie ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Noam Chomsky (1928- …): le cognitivisme innéiste ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Jerome Bruner : le cognitivisme culturaliste ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Au Québec : Jacques Tardif ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Postulat commun : l’esprit humain possède une organisation, une structure, il est actif : il met en forme la réalité. L’esprit humain filtre et organise le monde, la réalité… Cette structure cognitive régit aussi notre corps, nos sensations et perceptions, notre situation dans l’espace et le temps, etc. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Postulat commun : l’esprit humain ne voit pas ou ne saisit pas la réalité en soi; il l’interprète, l’organise, lui donne sens et forme; il l’assimile et la transforme pour la connaître. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Cette activité de l’esprit humain débute dès la perception : percevoir, c’est mettre en forme la réalité, l’organiser en fonction de nos cadres mentaux, nos attentes, nos croyances… ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Illusion de Ponzo ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

La présence d ’indices de perspective impose de percevoir l ’un des personnages plus en avant et donc plus petit que l ’autre. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Mais la perception ne se limite pas à la vision Sensations corporelles Extéroceptives: Tactile, Thermique Intéroceptive : Sensibilité des viscères Nociceptive: Sensibilité à la douleur Proprioceptives: Tension des muscles, des tendons et des ligaments Sensations spécifiques Vision Gustation Equilibration Olfaction Audition Perception de l ’espace Intégration de plusieurs systèmes sensoriels Perception du temps Pas systèmes sensoriels connus ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Et l’esprit humain ne se limite pas aux perceptions : il comporte de nombreuses activités cognitives Langage Imagination Mémoire Croyances Idées Compréhension ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Le cognitivisme veut à la fois intégrer et dépasser le béhaviorisme L’esprit (Mind) de l’individu est assimilé par le béhaviorisme à une boîte noire, ses réactions ne résultent que des stimuli de l’environnement Boîte noire Stimulus Réponse Mais que se passe-t-il dans la boîte noire ? ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Définition du cognitivisme Le terme cognitivisme vient du terme cognition, qui signifie tout simplement connaissance, conçue à la fois comme une activité (connaître) et comme le résultat de cette activité (les connaissances). Le cognitivisme s'intéresse avant tout au fonctionnement de l'esprit et de l'intelligence, ainsi qu'à l'origine de nos connaissances, aux façons dont nous les assimilons, conservons et réutilisons. Il propose, comme le béhaviorisme, une vision scientifique de l’être humain, de l’enseignement et de l’apprentissage. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Ce qui intéresse la psychologie cognitive Comprendre les mécanismes qui sous-tendent des capacités telles que : – la perception des couleurs, des sons, des odeurs, de lettres, etc.; – la reconnaissance des objets; – la compréhension et la production du langage; – la mémoire et l’apprentissage; – le contrôle moteur du mouvement, les déplacements dans l’espace. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Son modèle explicatif : l’ordinateur biologique L’approche dominante considère le cerveau comme une machine biologique qui traite des informations, qui gère des représentations. Les modèles sont typiquement des processus de traitement de l’information, des activités de résolution de problème. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

La mémoire ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les 3 postulats de base du cognitivisme 1. Le postulat épistémologique de l'unité de la science. Le cognitivisme étudie l’esprit comme le physique étudie la nature ou la biologie le vivant : la naturalisation de l’esprit. 2. Le postulat méthodologique « internalise ». La psychologie ne peut pas se limiter aux phénomènes observables, mais doit tenir compte des processus invisibles qui se déroulent dans l'esprit humain. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les 3 postulats de base du cognitivisme 3. Le postulat anthropologique innéiste. L'être humain possède à la naissance un esprit dont l'organisation interne détermine ses relations avec l'environnement. Cette organisation est constituée de modules spécialisés qui traitent des processus cognitifs très spécifiques et qui sont issus de l’évolution naturelle de l’espèce humaine. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les questions du cognitivisme L’élève Que se passe-t-il dans la tête d'un élève en train d'apprendre ? Comment assimile-t-il de nouvelles informations, par exemple, en lisant un texte particulier ? Comment retient-il ces nouvelles informations ? Comment sont-elles intégrées aux anciennes ? Comment réutilise-t-il les informations ? L’enseignant Comment planifie-t-il son enseignement ? Quelles règles suit-il lorsqu'il intervient en classe, lorsqu'il donne un exemple, lorsqu'il expose un problème, lorsqu'il intervient dans un groupe ? ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Qu’est-ce qu’apprendre ? Pour le cognitivisme, l'apprentissage et l'enseignement sont des activités de traitement de l'information et de résolution de problèmes. L’apprentissage consiste à résoudre différents types de problèmes, ce qui génère de nouveaux savoirs. Apprendre revient à intégrer des connaissances nouvelles en mémoire, plus précisément dans la mémoire à long terme, connaissances qui serviront à la résolution de nouveaux problèmes. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

L’apprentissage, un processus complexe et dynamique comportant plusieurs dimensions • L'attention, c'est-à-dire la centration de l'esprit sur le problème. • L'attention dépend de la motivation, c'est-à-dire de l'intérêt suscité par la tâche à résoudre ou par le résultat recherché. • La représentation du problème et de ses différents éléments. Il s'agit de la construction d'une image mentale organisée • La sélection des éléments pertinents et la rétention de ces différents éléments en mémoire à court terme. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

L’apprentissage, un processus complexe comportant plusieurs dimensions (suite) • La mise en rapport du problème avec les connaissances antérieures. • Ces connaissances antérieures sont stockées dans la mémoire à long terme sous la forme de schémas et de réseaux sémantiques. • L'élaboration des diverses stratégies de solution et leur application. • Le choix d'une stratégie de résolution de problème qui semble satisfaisant. • La construction d'une règle conservée en mémoire et la réutilisation de cette règle. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les types de connaissances Déclaratives Procédurales Conditionnelles ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les connaissances déclaratives Il s'agit de connaissances assertoriques, plutôt statiques, portant sur des choses, des faits, des règles, des situations, etc. Les connaissances déclaratives permettent la représentation par un individu des objets et des faits. Ces connaissances sont largement dominantes dans l'enseignement scolaire. Par exemple : Ottawa est la capitale du Canada; il y a cinq continents, Rousseau est une philosophe du 18e siècle, etc. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les connaissances procédurales Elles portent sur comment réaliser une action, comment résoudre un problème. Elles sont des procédures ou scripts d'action. Comment faire ? Par quel moyen ? Les connaissances procédurales rendent donc possible l'effectuation des actions par un individu. Elles se composent des règles d'action et des procédures entrant dans la mémoire à long terme. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les connaissances procédurales Exemples : Suivre une suite d’étapes pour résoudre un problème de math. Apprendre comment faire un accord de complément avec le verbe « avoir ». Conduire une auto. Utiliser un ordinateur. Bref, les connaissances procédurales se traduisent concrètement en actions et en comportements observables. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Les connaissances conditionnelles Elles portent sur le quand et le pourquoi. Quand dois-je utiliser une règle ? Pourquoi dois-je utiliser cette règle, cette stratégie et non pas telle autre ? Il faut donc non seulement savoir comment faire quelque chose, mais savoir également quand et pourquoi le faire : L’importance du transfert des savoirs appris dans des situations nouvelles, la métacognition : quand puis-je appliquer ce que j’ai appris ? ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

L’organisation des connaissances dans la mémoire : le réseau sémantique Les différents types de connaissances sont emmagasinés ou stockés dans la mémoire à long terme selon deux modes d’organisation : le réseau sémantique et le schéma. Le réseau sémantique représente les liens, associations et relations qui peuvent exister entre les significations des mots ou des concepts. Exemple : le bateau. Dans la mémoire à long terme, tout nouveau savoir vient se lier par maillage en association avec les connaissances antérieures. Nous apprenons donc en intégrant ou liant des connaissances nouvelles à des anciennes, par association, assimilation, parenté, contiguïté, etc. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

L’organisation des connaissances dans la mémoire : les schémas cognitifs (schèmes, scripts, scénarios, plans) Les schémas correspondent à des scripts, des scénarios, des modèles qui servent à catégoriser et gérer l’information. Les schémas, stockés en mémoire à long terme, permettent d'analyser, de sélectionner, nous aident à organiser nos connaissances par rapport à une situation donnée, à des phénomènes, des évènements, des objets et même des personnes. Il sert à catégoriser, organiser la réalité, à la scénariser, à la mettre en ordre et anticiper les actions à réaliser. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Exemple de schémas : Ce que nous attendons d’un roman policier ? Comment se comporter au restaurant ? Comment distinguer une personne normale d’une personne « étrange » ou potentiellement malveillante ? Comment savoir qu’un chien est bien un chien ? ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Le rôle de l’enseignant selon le cognitivisme ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

L’enseignement explicite ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Le rôle de l’enseignant dans une perspective cognitiviste Le rôle de l'enseignant dans une perspective cognitiviste est nettement plus complexe que dans une perspective béhavioriste. Il doit très bien connaître les programmes, c'est-à-dire les types de connaissances (déclaratives, etc.) qu'il veut transmettre et faire acquérir par ses élèves. Il doit très bien connaître ses élèves, c'est-à-dire avoir des informations sur les composantes affectives et cognitives de leur personnalité. Il doit toujours partir des connaissances préalables des élèves. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Le rôle de l’enseignant dans une perspective cognitiviste (suite) Il doit présenter les connaissances de façon hiérarchisée, organisée, sélective, afin que les élèves puissent y identifier et retenir les éléments importants. Il ne doit pas enseigner des connaissances isolées, mais des connaissances structurées, de façon à ce que les élèves puissent les intégrer de manière organisée dans des schémas dans leur mémoire à long terme. ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Le rôle de l’enseignant dans une perspective cognitiviste (suite) Il doit présenter des objectifs clairs et expliquer pourquoi on les apprend en lien avec le cours. Il doit faire pratiquer les élèves, mais en les dirigeant, par des rétroactions et questionnements constants. Il doit mettre en place des pratiques autonomes (devoir, exercices) et les évaluer. Enfin, il fait une synthèse des éléments essentiels à retenir avant de passer à une autre étape ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN