Le Puits et les fleurs Proposé par Jackdidier sur un texte poétique
Notre porte s’ouvrait sous une vigne vierge En débouchant tout droit sur le petit jardin Où flottaient des senteurs d’iris ou de jasmin Et ces fleurs orangées ressemblant à des cierges.
La vieille table en bois posée sous la tonnelle Accueillait nos repas dans les belles saisons Quand le soleil brillait pour mûrir la moisson Et le Papé voisin retirait sa flanelle.
Mitoyen du jardin, un pré en pente douce Nous conduisait au puits sur un menu sentier Bordé par une haie masquant la voie ferrée Où l’été j’adorais rafraîchir ma frimousse.
Ce puits de la maison aux formes circulaires Etait un monument à la gloire de l’eau. Sa chaine et la poulie pour remonter l’eau Grinçaient à chaque fois grâce aux bras de ma mère.
Dieu! Qu’elle en a tiré de cette eau naturelle Pour nous faire manger, boire ou se nettoyer Dans un arrosoir lourd qui mouillait son tablier Tandis que nous jouions tout près de la margelle.
Souvent dans le bassin où buvaient les abeilles Elle rinçait des choux, des raves, des poireaux, Puisait l’eau pour les poules enfermées dans l’enclos Et lavait tout son linge au savon de Marseille.
Mon père chaque soir s’affairait aux légumes En donnant aux voisins, homme fort généreux C’était l’heure bénie où nous étions heureux Malgré ce temps naguère envahi d’amertume.
Texte de Simone Robert, poétesse Cévenole Images et son proposés par Jackdidier