Le Fourneau Proposé par Jackdidier sur un texte poétique
Notre grand fourneau noir, ce roi de la cuisine Etait indispensable à conjurer le froid Avalant du charbon aussi bien que du bois Il brillait le matin aux premières flammes.
Aucun autre appareil n’assurait le chauffage, Aucune autre énergie propice à cuisiner N’existait en ce temps; chaque jour de l’année Ma mère l’allumait avec de vieux branchages.
Un filtre de café, fameuse providence, Qu’importait la saison, le jour ou le moment Pouvait désaltérer l’ami ou le passant Venu parler un peu, en toute confiance.
La soupe de légumes y cuisait matinale, Dans le four se doraient des poulets excellents, La daube y mijotait en fumets alléchants Excitant nos papilles aux heures cruciales.
La chaleur permettait aussi le repassage Deux fers chauds étaient prêts à entrer en action La bouilloire assurait nos courtes ablutions Et le chat ronronnait pour lui rendre hommage.
Au moment de l’hiver chacun prenait sa ‘brique’ Pour réchauffer le lit avant de s’endormir Dans la nuit, ce fourneau n’avait qu’à s’assoupir Jusqu’à l’aube attisant ses flammes dynamiques.
Cet outil du passé, essentiel complice De notre maisonnée à longueur de journée, Sacrifié depuis sur l’autel du progrès Nous a rendus jadis de fabuleux services.
Texte de Simone Robert, poétesse Cévenole. Images et son proposés par Jackdidier