Epictète IIème partie
L’ordre des choses Ce qui survient est nécessairement bon puisqu’il est l’œuvre de la nature, elle-même parfaite. Le mal, les tourments, les troubles de l’existence, participent de cet ouvrage dirigé par la raison divine. Chaque chose a un sens, une finalité. « Comme on ne place pas de but pour qu’on le manque, de même le mal de nature n’existe pas dans le monde. » Manuel XXVII C’est que le mal lui-même a un sens. Il nous permet d’apprécier, de prendre la mesure du bien.
Les dieux et les hommes Puisqu’un ordre divin dirige le monde, ordonne les éléments, organise les mouvements des astres, il convient d’étudier la nature qui nous entoure pour en déterminer les lois mais aussi d’accepter notre sort. Notre vie elle-même participe d’un mouvement beaucoup plus vaste et qui est un projet divin.
Nous ne devons jamais nous en prendre aux dieux, leur adresser des reproches puisque ce serait reconnaître une imperfection, une erreur dans le système divin et cela ne peut pas être. Reprocher quelque chose à Dieu, c’est affirmer qu’il n’existe pas. Dans le même mouvement, on dit une chose et son contraire. La philosophie d’Epictète est une leçon de modestie. L’homme apprend à considérer ses limites mais c’est aussi une leçon de courage parce nous comprenons que notre responsabilité est engagée dans chacun de nos actes. De fait, notre pensée n’est pas notre liberté mais seulement son outil qui doit conduire notre action.
« Sache que le fond de la piété envers les dieux, c’est d’en juger sainement, de penser qu’ils existent et qu’ils gouvernent l’univers avec sagesse et avec justice, et en conséquence de te donner le rôle de leur obéir, de leur céder et de les suivre en tout ce qui t’arrive, dans la pensée que c’est arrangé pour le mieux. Ainsi tu ne t’en prendras jamais aux dieux, et tu ne te plaindras pas d’en être négligé. » Manuel XXXI