EDUCATION ET CULTURE DANS LE MONDE GREC BIBLIOGRAPHIE Henri-Irénée MARROU, Histoire de l'éducation dans l'antiquité, 1948 Bernard LEGRAS, Education et culture dans le monde grec. (VII s av -IV e siècle apr. J.-C.), Paris, 2002

L’éducation dans les cités grecques Henri-Irénée MARROU, Histoire de l'éducation dans l'antiquité, 1948 PAILLER J.- M. - PAYEN P. (éd.), Que reste-t-il de l'éducation classique? Relire "le Marrou" Histoire de l'éducation dans l'Antiquité, Toulouse, 2004.

Bernard LEGRAS, Education et culture dans le monde grec Bernard LEGRAS, Education et culture dans le monde grec. (VII s av -IV e siècle apr. J.-C.), Paris, 2002

Homère éducateur de la Grèce Buste d’Homère (copie de Rome d’après un original grec, vers 150 av. J.-C.)

problématique : Par quels procédés Xénophon cherche-t-il à convaincre son lecteur de la supériorité incontestable des pratiques éducatives de Sparte (Agôgé) sur l'éducation fournie par les autres cités ?

I/ UNE COMPARAISON DE DEUX SYSTEMES EDUCATIFS A/ LES GRAVES DEFAUTS DE LA PAIDEIA (éducation grecque classique) AUX YEUX DE XENOPHON 1/ éducation des enfants (dès 7 ans) par des pédagogues esclaves, rémunérés par les pères de familles 2/ apprentissage diversifié des grammata (lettres), de la mousikè (musique) et de l'agôn (concours athlétique dans la palestre du gymnase) : des apprentissages en partie inutiles selon Xénophon 3/ mollesse et caractère efféminé des enfants trop protégés  

Coupe attique à figures rouges, signée par Douris vers 480 Coupe attique à figures rouges, signée par Douris vers 480. Musée de Berlin. Face A

Coupe attique à figures rouges, signée par Douris vers 480 Coupe attique à figures rouges, signée par Douris vers 480. Musée de Berlin. Face B

Coupe attique à figures rouges du peintre de Londres, vers 470 Coupe attique à figures rouges du peintre de Londres, vers 470. Musée du Louvre

Scène de lutte Coupe à figure rouge du peintre de Codros, vers 430.

Coupe attique à figures rouges attribuée au peintre de la Cage, vers 480. Musée du Louvre

L’enseignement des sophistes Platon (428-vers 348-347 av. J.-C.), Protagoras. Protagoras est un sophiste, maître chargé d’enseigner la rhétorique, c’est-à-dire l’art de la parole. Il expose à Socrate son programme d’enseignement : « Pragoras : Celui qui vient me trouver n’aura pas à craindre ce que lui aurait fait subir la fréquentation de quelqu’autre sophiste ; car les autres maltraitent les jeunes. Contre leur gré, ils les abreuvent de savoirs techniques comme le calcul, l’astronomie, la géométrie, la musique […]. Tandis que moi, ce que j’enseigne, c’est le bon conseil. En matière d’affaires privées, celui qui permet de gérer au mieux sa propre maison. En matière d’affaires publiques, celui qui permet de montrer par la parole et par l’ action le plus d’efficacité dans les affaires de l’État. Socrate : Si j’ ai bien compris, c’est de l’art de la politique que tu me parles, et tu promets de former de bons citoyens ? »

Les éphèbes athéniens Amphore attique à figures rouges d’Athènes, Ve s, Musée archéologique de Madrid

Le serment des éphèbes (stèle découverte à Acharnes, dème de l’Attique, fin du Ive siècle)

B/ LES PRINCIPES MORAUX LYCURGEENS DE L'EDUCATION A SPARTE 1/ éducation collective (classes d'âge de 7 à 20 ans), obligatoire et prise en charge par les magistrats de la cité (paidonomes) 2/ dressage (agôgè) par des châtiments corporels fréquents (porteurs de fouets) 3/ objectif éducatif : obtenir des citoyens obéissants : "aussi voit-on à Sparte beaucoup de respect joint à beaucoup d'obéissance" (l.12)

  II/ L'AGOGE (dressage) à SPARTE : UN ENDURCISSEMENT DES CORPS POUR FORMER A l'EXCELLENCE GUERRIERE A/ UN REGIME DE PRIVATIONS COUTUMIER POUR DE FUTURS GUERRIERS 1/affermir son corps par l'absence de chausssures et la limitation des vêtements 2/ sculpter le corps du futur hoplite par la sous-alimentation 3/ un objectif clair et unique pour Lycurgue : former des guerriers professionnels et excellents B/ LE PARADOXE DU VOL ET L’EDUCATION A L’EXCELLENCE 1/ la nécessité du vol de nourriture pour les enfants 2/ une "petite guerre" de la nourriture 3/ le paradoxe de la punition du voleur : des mauvais élèves

CONCLUSION Xénophon oppose deux systèmes éducatifs apparemment très différents. Il juge la paideia des cités grecque très insuffisante car elle amolit les enfants. Au contraire, l'agôgé spartiate serait un système excellent pour former des guerriers. Dans sa démonstration et ses justifications, Xénophon généralise son propos et triche avec la vérité (des pédagogues tous esclaves, mais pas Aristote, précepteur d'Alexandre le Grand par exemple) C'est donc un traité très orienté, par un ouvrage historique. Il montre clairement cependant que les cités grecques cherchent à former des paysans-citoyens-soldats, capables de faire face à toutes leurs responsabilités, tandis que Sparte apparaît de nouveau comme une cité unique et monolithique.