Pratiquer UN dialogue rationnel Activité dans le cadre de la SAE Qui dit vrai? disponible sur SharePoint dans les dossiers COSP et ECR Pendant la présentation, les élèves suivent à l’aide du schéma de l’annexe 1 (à leur distribuer au moment opportun). Fait par Lise Leclerc, conseillère pédagogique, Commission scolaire des Affluents, 29 septembre 2017.

Quoi? Qu’est-ce que le dialogue rationnel? Un dialogue est un échange entre deux ou plusieurs personnes. Il y a plusieurs sortes de dialogues : Dialogue thérapeutique : basé sur des expériences de vie avec une personne qualifiée pour nous aider à résoudre un problème personnel. Dialogue relationnel : basé sur des habiletés sociales pour garder de bonnes relations avec les autres. Etc. Un dialogue rationnel est un échange basé sur la raison (idées, concepts, des faits, etc.) qui vise à mieux comprendre quelque chose, à mieux connaitre une situation, à réfléchir, etc. Pour les élèves de 6e année, nous avons cru bon de faire une distinction dans les sortes de dialogue, mais il est important de garder en tête qu’un dialogue rationnel « pur » n’existe pas. Les aspects relationnels de la pratique du dialogue sont continuellement présents. L’objectif ici est d’amener des précisions pour une meilleure compréhension des élèves.

Pourquoi? but du dialogue rationnel Pratiquer le dialogue rationnel But Ici, il serait intéressant de faire des liens avec la compétence transversale « exercer son jugement critique » qui vise également à amener l’élève à rester basé sur les faits et à contrer les préjugés. COMPÉTENCE 3 • EXERCER SON JUGEMENT CRITIQUE Porter un jugement est un exercice auquel on s’adonne pour orienter ses actions, de quelque nature qu’elles soient, pour influer sur celles d’autrui ou pour le simple plaisir de l’exercice. Il n’est pas de sphère de l’activité humaine qui y échappe. Du politique au religieux en passant par le moral, le scientifique, l’artistique, le ludique ou le sportif, aucun univers n’est épargné. Le monde des idées, du travail, des affaires, de la consommation, de la justice, des médias, des loisirs, etc., sont autant d’espaces qui prêtent à jugement. L’école a un rôle important à jouer pour étoffer la capacité de juger de l’élève, pour l’amener à tenir compte des faits, à faire la part de ses émotions, à recourir à l’argumentation logique, à relativiser ses conclusions en fonction du contexte, à faire une place au doute et à l’ambiguïté et à renoncer aux idées arrêtées ou toutes faites. L’exercice du jugement ne prend tout son sens que s’il s’inscrit dans un processus continu et l’école, en raison des disciplines et des thématiques qu’elle aborde, est particulièrement bien placée pour en favoriser l’émergence et l’enrichissement. Construire son opinion Cerner la question, l’objet de réflexion. En apprécier les enjeux sur le plan logique, éthique ou esthétique. Remonter aux faits, en vérifier l’exactitude et les mettre en perspective. Explorer différentes options et points de vue possibles ou existants. S’appuyer sur des repères logiques, éthiques ou esthétiques. Adopter une position. Exprimer son jugement Articuler et communiquer son point de vue. Justifier sa position en donnant ses raisons et ses arguments. Relativiser son jugement Comparer son jugement à ceux des autres. Reconsidérer sa position. Évaluer la part de la raison et de l’affectivité dans sa démarche. Reconnaître ses préjugés. Reprendre sa démarche au besoin. (Programme de Formation de l’école québécoise, préscolaire et primaire, p. 20-21) Développer un jugement (opinion) basé sur les faits (jugement de réalité)

Comment? Pistes pour pratiquer un dialogue rationnel En repérant ce qui fait obstacle au dialogue : entraves au dialogue, insultes, etc. En gardant une souplesse dans notre cerveau pour se laisser remettre en question; faire une place au doute. En questionnant les types de jugements afin de rester centré sur les faits. Pour les procédés susceptibles d’entraver le dialogue, voir programme ECR page 337. Pour les types de jugement, voir programme ECR page 336.

Pourquoi est-ce si difficile de rester centré sur les faits dans un dialogue? Réponses possibles : Parce que le cerveau est en bouillonnement de jugements spontanés (basés sur des valeurs, des expériences et des croyances). Parce que le cerveau crée des regroupements pour classer l’information (fait des généralisations : parfois valides, parfois douteuses). Parce que l’émotion prend facilement le dessus. Parce que ça demande un effort de s’arrêter et de réfléchir. Etc. Valide: Basé sur des faits Douteuse: Non basé sur des faits

Le cerveau et la généralisation Le cerveau fait des généralisations ou des catégorisations dans le but de classer l’information. Ces catégories sont parfois valides et d’autres fois douteuses. Exemples : Si tu vois du feu, tu sais que tu te brûleras si tu y mets ton doigt. Ton cerveau a classé le feu dans la catégorie « danger » (catégorisation valide). Dans une famille, ce sont les femmes seulement qui font la vaisselle. Il y a de bonnes chances que le cerveau des membres de cette famille ait classé la tâche de faire la vaisselle dans la catégorie « travail de femme » (catégorisation douteuse). Dans ma classe, les deux élèves d’origine asiatique étaient très bons en mathématique. Le cerveau a classé les personnes asiatiques dans la catégorie « bons en mathématique » (catégorisation douteuse).

Stéréotype = étiquette IMAGE FIGÉE (venant d’une généralisation) d’un groupe de personnes : sexe (gars – fille) race ou ethnie (blanc, noir, etc.) métiers (pompier, secrétaire, etc.) religion (chrétien, juif, musulman, etc.) apparence physique (grand-petit) âge (jeune-vieux) Exemple : Les garçons sont tous bons en sport. Stéréotype : Consiste à faire appel à une image figée d’un groupe de personnes en ne tenant pas compte des singularités. Cette image est généralement négative et basée sur des renseignements faux ou incomplets. (Programme ECR p. 337)

des expériences personnelles Préjugé OPINION PRÉCONÇUE (venant d’une généralisation) basée sur des influences : du milieu, de l’époque, de l’éducation, des médias. Préjugé : Consiste à faire appel à une opinion préconçue, favorable ou défavorable, qui est souvent imposée par le milieu, l’époque ou l’éducation. (Programme ECR p. 337) des expériences personnelles des stéréotypes

Comment une généralisation peut devenir un stéréotype et un préjugé?

Généralisation basée sur l’expérience Exemple de généralisation : Dans ma famille, ce sont les femmes qui faisaient la vaisselle. Ça doit donc être comme ça dans toutes les familles!

De généralisation à stéréotype La généralisation peut se figer dans un stéréotype : C’est aux femmes de faire la vaisselle.  (étiquette sur un groupe de personnes)

De stéréotype à préjugÉ Le stéréotype peut être utilisé pour formuler une opinion toute faite (préjugé) : Un homme se lève pour aider à faire la vaisselle. « Je pense qu’il n’est pas un vrai gars parce qu’il fait la vaisselle : un travail de femme ! »  (Préjugé basé sur un stéréotype)

But : Émotions Émotions STÉRÉOTYPES STÉRÉOTYPES PRÉJUGÉS PRÉJUGÉS Généralisations Le cerveau fait des catégories pour classer l’information. Généralisations Le cerveau fait des catégories pour classer l’information. Je ne suis pas d’accord. Je pense plutôt que… Je pense que… Jugements spontanés Opinions sur toutes sortes de situations à partir de nos croyances, expériences et valeurs Jugements spontanés Opinions sur toutes sortes de situations à partir de nos croyances, expériences et valeurs Pratiquer le dialogue RATIONNEL Formes vertes : L’idéal à poursuivre. Formes jaunes : Demande d’être filtré avant d’être exprimé. Formes rouges : Ce que nous tentons d’éviter. Émotions Tristesse Colère Etc. But : Développer un jugement (opinion) basé sur les faits (jugement de réalité) Émotions Tristesse Colère Etc. INSULTES INSULTES

À toi de pratiquer maintenant!