Tentative de synthèse saison 2015-2016 Que dire pour clôturer cette 12ème année des cafés-philo agathois en synthèse des 9 thèmes abordés cette année : Emotion; Violence; Empathie; Communication; Capitalisme; Euthanasie; Sensualité; Néant; Art ?

Incertitude en 2005; Dualité en 2006; Valeur(s) et Vérité en 2007; Après : Incertitude en 2005; Dualité en 2006; Valeur(s) et Vérité en 2007; Amour en 2008; Générosité en 2009; Désir en 2010; Paix en 2011; Esprit en 2012; Sagesse en 2013; Humilité en 2014; Philosopher en 2015 C’est sur le thème Sentiment, cet affect durable qui nous structure plus qu’il ne nous emporte, que la synthèse pourrait s’articuler cette année.

Emotion : De prendre conscience que cet affect est au corps, ce que le sentiment est à l’esprit ? Violence : De comprendre avec Deleuze que cet affect primaire est plus une émotion qu’un sentiment qui, parce qu’il ne sait parler, nie le pouvoir-même de philosopher ? Empathie : De réaliser avec Lauren Wispé que le sentiment apaisé qui la sous-tend est plus adéquate à la compréhension d’autrui que l’émotion irraisonnée qui sous-tend la sympathie ? Communication : D'admettre avec Comte-Sponville que, s’il n’ y a pas de communication valable sans objectivité, celle-ci ne saurait être sans sentiment d’amour de la vérité ? Capitalisme : De penser que la volonté de réformer ce système économique qui fonctionne à l’égoïsme ne saurait se déployer sans un puissant sentiment généralisé de générosité ? Euthanasie : De réaliser qu’elle ne saurait être reconnue sans un réel sentiment de compassion à l’égard de celles et ceux qui souffrent et veulent mourir dans la dignité ? Sensualité : D'estimer que seul un sentiment d’ouverture à l’autre peut permettre de compléter Eros, l’amour qui prend, par Philia, l’amour qui partage, afin que la fête des sens soit conviviale ? Néant : De penser que, si le néant va de pair avec la mort, seul un profond sentiment d’humilité de soi-même peut permettre de mieux les accepter. Art : De réaliser enfin que, si l’art nous aide à vivre, c’est par le sentiment de “joie du beau“ en “touchant le vrai“ qu’il nous apporte, que cela est possible ?

Le sentiment n’est-il est pas à l’esprit et aux valeurs, ce que la sensation est au corps et aux plaisirs ? N’est-ce pas pour cette raison que l’amour, cette valeur suprême qui éclaire le sentiment et le plaisir d’aimer, est aussi important ? Comment, pour conclure, pourrions-nous nous en passer pour vivre heureux ?