Voici une expérience simple, avec deux verres et un bidon, pour comprendre que la conversion au bois énergie n'avance à rien pour le bilan co2.

Ce bidon représente l'atmosphère, qui est un gros réservoir de co2. Ce liquide représente le co2 contenu dans l'atmosphère. Ce verre représente une parcelle de forêt, Ce verre représente un gisement de fossiles.

Il y a des millions d'années, les fossiles se sont lentement formés en « emprisonnant » du co2 pris dans l'atmosphère.

La forêt fait de même, d'une façon incomparablement plus rapide. Les arbres poussent en « emprisonnant » du co2.

Les arbres grandissent, puis meurent, puis se décomposent en libérant du co2. En même temps, d'autres arbres poussent, en captant du co2. Ainsi, dans une forêt ancienne, le niveau de co2 stocké ne monte plus : le verre est plein. Il faut au moins cent ans pour arriver à ce stade. Et ce co2 peut rester stocké des millions d'années : il suffit de ne pas toucher à la forêt.

Ce verre à moitié plein représente maintenant une parcelle de forêt à l'âge de la récolte, les arbres ont environ cinquante ans.

Si on choisit de brûler ce bois, on remet le co2 dans l'atmosphère. Le niveau remonte dans le bidon.

Ensuite, la forêt repousse et capte du co2.

Et au bout d'environ 50 ans, le niveau de co2 dans l'atmosphère est tel qu'il était avant qu'on brûle le bois.

Si on choisit de brûler des fossiles, on remet aussi le co2 dans l'atmosphère. Le niveau remonte dans le bidon.

Évidemment, le gisement de fossiles ne repousse pas. Par contre, la forêt pousse quand même, et la croissance se cumule avec le bois que l'on n'a pas brûlé et qui est toujours là.

Et au bout d'environ 50 ans, le niveau de co2 dans l'atmosphère est tel qu'il était avant qu'on brûle les fossiles.

Ainsi, tant que la forêt a la capacité de stocker du co2, que l'on brûle du bois à la place des fossiles n'avance à rien.

Il est indécent de brûler des fossiles. On est tentés de penser que c'est un moindre mal de brûler un combustible dont le cycle de régénération est bien plus court.

Pourtant, brûler du bois est certainement bien pire pour le climat. - parce qu'on émet au final plus de co2 pour produire la même quantité d'énergie, - et surtout parce qu'un arbre est bien plus qu'un simple stock de carbone. C'est une grosse usine biologique qui contribue, entre autres, à réguler le climat.

Aujourd'hui, le co2 émis par le bois n'est pas comptabilisé, alors qu'en toute sagesse il devrait plutôt être comptabilisé deux fois.