XVIIIe siècle
XVIIIe siècle Le XVIIIe siècle rejette toute les formes d’autorité: à l’absolutisme de Louis XIV succède une période de liberté. En même temps, l’esprit critique se réveille, l’enthousiasme pour les sciences se développe, les voyages dans les pays étrangers se multiplient. L’opinion se forme non plus à la Cour, qui perd de son influence, mais dans les salons mondains (notamment ceux de Mme du Deffand et de Mme Geoffrin), dans les cafés à la mode, tel le Procope, ou encore dans les clubs. La littérature se tourne vers la réflexion philosophique, prélude à la Révolution. Mais le XVIIIe siècle est aussi le siècle de la sensibilité: le public se lasse peu à peu des froides analyses de la raison et découvre les richesses du cœur et des sentiments. Le mouvement romantique est amorcé.
Le contexte historique 1715-1750: le progrès des idées nouvelles Règne de Louis XV (1715-1774); Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV, assure la Régence de 1715 à 1723. Au nom de la raison et de la vérité, les philosophes remettent en cause les certitudes traditionnelles dans tous les domaines: science, morale, politique, religion. 1750-1789 : apogée des Lumières et sensibilités préromantiques Suite du règne de Louis XV. Règne de Louis XVI (1774-1792). Le succès des idées nouvelles s’amplifie. L’exaltation de la nature et de la sensibilité caractérise cette période. 1789-1800 : les années de la Révolution : 21 septembre 1792 : proclamation de la République. 21 janvier 1793 : Louis XVI est guillotiné. 25 janvier 1800 : Bonaparte, nommé Premier Consul, prend le pouvoir.
Mots clés du XVIIIe s. Libertin: alors qu’au XVIIe s., le libertin était plutôt un libre penseur sceptique et méfiant à l’égard de tous les dogmes, au XVIIIe s., le mot désigne davantage un personnage aux mœurs dissolues, affranchi de toute contrainte morale ou sociale. Philosophes : désigne au XVIIIe s. les écrivains qui, usant de leur esprit, se sont donné pour tâche de détruire les idée préconçues. Ébranlant ainsi les fondements de l’édifice social, moral et religieux, ils ont tenté d’instaurer un nouvel art de vivre fondé sur la libetré, la raison et la justice (dénonciation de la guerre, de l’esclavage, du racisme, lutte contre le fanatisme religieux). Ils ont favorisé le développement de l’esprit critique, préparant ainsi la Révolution de 1789. Raison : maître mot du XVIIIe s. désignant le principe suprême de connaissance fondé sur l’examen critique de toute chose et visant à remettre en cause l’autorité ou la tradition. Siècle des Lumières : nom donné au XVIIIe s., dans la mesure où les philosophes ont contribué à éclairer les esprits trop souvent aveuglés par les préjugés et les croyances trompeuses. La « philosophie des Lumières » se fonde sur la Raison pour juger de toute chose; elle rejette les explications d’origine surnaturelle (ainsi, l’on ne peut croire que la foudre soit un reflet de la colère divine); elle s’appuie sur l’expérience, et non sur la tradition, pour atteindre la vérité; enfin, elle prône avant tout le respect absolu de la personne humaine (esprit de tolérance). Tolérance : la tolérance consiste à respecter l’opinion d’autrui et à lui laisser la liberté de l’exprimer même si on ne la partage pas. Elle s’oppose au fanatisme et à la violence dans toutes ses formes. Le fanatisme est la disposition d’esprit de ceux qui, en matière religieuse, politique ou philosophique, ne tolèrent d’autres convictions que les leurs. Il engendre crimes et violences (guerre de religion, exécution des hérétiques); les philosophes se sont attachés en toute occasion à dénoncer ses méfaits.
La littérature d’idées Histoire et Mémoires : le duc de Saint-Simon (1675-1755): le témoin du Grand Règne. Le mouvement philosophique: - Montesquieu (Charles-Louis de Secondat)(1689-1755) : la philosophie politique Voltaire (1694-1778) : un brillant polémiste Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : un idéal égalitaire Denis Diderot (1713-1784): le directeur le l’Encyclopédie
Le roman et le conte C’est au XVIIIe s. que commence la grande époque du roman. Le genre se renouvelle peu à peu, accordant une place de plus en plus large à l’analyse psychologique et à la peinture des mœurs. - Le roman picaresque : Alain-René Lesage (1668-1747): un réalisme satirique : Gil Blas de Santillane (1715-1735) -Le roman psychologique : Marivaux (Pierre Carlet de Chamblin de) (1668-1763): le roman d’analyse: La Vie de Marianne(1731-1741), Le Paysan parvenu -Le roman sentimental: il est très en vogue, et subit l’influence du roman sentimental anglais représenté par Richardson, auteur de Pamela (1740) et de Clarisse Harlowe (1748) : L’abbé Prévost (1697-1763): les ravages de la passion: L’Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut Jean-Jacques Rousseau (1712-1778): les épanchements de la sensibilité : Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) -Le roman exotique : Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814): un disciple de Rousseau : Paul et Virginie (1788) -Le roman libertin : Pierre Choderlos de Laclos (1741-1803): un profond cynisme: Les Liaisons dangereuses (1782), Donatien de Sad (1740-1814): La Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu - Le roman philosophique : Montesquieu (Charles-Louis de Secondat)(1689-1755) : une fine satire : Les Lettres persanes, Denis Diderot: le dialogue philosophique: Le Neveu de Rameau, Jacques le Fataliste et son maître - Le conte philosophique : Voltaire (1694-1778) : Zadig, Micromégas, Candide, L’Ingénu