Transition intérieure Impulsion théologique
Observer – Comprendre – Agir Observer (pas uniquement avec la tête, mais aussi avec le coeur) : Le monde en crise économique, sociale, écologique, donc spirituelle Comprendre (pas uniquement avec la tête, mais aussi avec le coeur) : Le mode de vie prôné par le monde occidental n’est pas tenable d’après le développement durable Agir (pas uniquement avec la tête, mais aussi avec le coeur) : Actions citoyennes, mais surtout conversion intérieure
Observer Crise environnementale : Réchauffement climatique, disponibilité en eau potable, production de déchets, rythme élevé de la disparition des espèces, etc.
Comprendre d’où nous venons Genèse 1,26-28 : “Dieu dit : ‘Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre.’ Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : ‘Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre.’”
Comprendre d’où nous venons L’être humain s’est vu comme “maître et seigneur” de la nature, appelé à la dominer Mais certains passages de la Genèse disent autre chose. Genèse 2,15 : “Le Seigneur Dieu prit l’homme et le conduisit dans le jardin d’Éden pour qu’il le travaille et le garde” => l’homme est invité à cultiver et à garder le jardin du monde. Genèse 2,7 : “Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant.” => l’humanité est issue de la terre glaise (ha-adamah en hébreu, qui a donné Adam), comme toutes les autres espèces et ne peut donc se prévaloir d'une quelconque supériorité.
Comprendre d’où nous venons René Descartes (1596-1650) écrit dans la sixième partie du Discours de la méthode que l’homme doit ”se rendre comme maître et possesseur de la nature” Pensée issue d’un dualisme foncier : divorce entre l’esprit (ce qui pense) et le corps (dépourvu d'esprit, et uniquement défini par ses mesures physiques, ses dimensions quantifiables) Conception cartésienne sur les animaux : ils seraient des assemblages de pièces et rouages, dénués de conscience et de pensée => animal-machine On comprend bien avec cette conception qu’on peut faire absolument n’importe quoi avec la nature. Nature = stock inépuisable de richesse dans lequel les humains peuvent puiser à volonté.
Comprendre d’où nous venons Autres variantes du dualisme : masculin / féminin dehors / dedans esprit / corps culture / nature travail intellectuel / travail manuel vie publique / vie privée économie / famille bien / mal indépendance / dépendance civilisation / barbarie occident / orient loi / amour avoir / être Fulgurance paulinienne : Galates 3,28 : “Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus.” Conclusion : la crise que nous vivons est une crise de sens : avoir, oui, mais pour quoi ?
Agir, oui mais avant … Transition intérieure : La transition est l’engagement – individuel et collectif – pour aller d’une manière de voir et de vivre qui coupe l’être humain de la nature et réduit celle-ci à une marchandise vers une société qui respecte la vie, car fondée sur des relations plus justes entre les êtres humains et avec la nature. Cela implique une transformation intérieure : un changement fondamental de notre système de valeurs, de notre mode de vie, de notre regard sur les autres – humains et non humains – dans la conscience de leur dignité et de notre interdépendance avec eux.
… la conversion ! Une méthode parmi d’autres : le travail qui relie (développé par Joanna Macy, écophilosophe) en quatre étapes : 1) s’enraciner dans la gratitude : s’émerveiller du miracle permanent de la vie et dire merci pour ce qui nous est offert à chaque instant : l’air, les plantes, nos proches, Dieu... La gratitude, c’est s’inscrire dans le cycle cosmique et historique de l’accueil et de l’offrande, où l’on donne au présent et pour le futur ce que l’on a reçu du passé. 2) honorer sa souffrance pour le monde : reconnaître les dégradations en cours et accueillir sans jugement nos émotions face à ces problèmes : tristesse, colère, angoisse, impuissance, culpabilité... Entrer dans son ressenti est une condition pour que les pertes nous concernent vraiment. Exprimer et partager sa peine pour la Terre, c’est ouvrir un espace où la compassion et la solidarité peuvent se manifester.
encore et toujours la conversion ! 3) changer de regard : ancrer notre vie dans une histoire plus large que les problèmes actuels, de découvrir les profondeurs cachées de notre identité. Celle-ci intègre toute l’évolution de la planète dont nous sommes issus et l’ensemble de la toile de la vie à laquelle nous appartenons. Cette conscience de l’interdépendance fonde notre responsabilité pour le monde et les générations futures 4) changer de vie : découvrir ce que nous pouvons faire, pratiquement, pour participer à l’autoguérison de la planète et à la transition vers une société qui soutient la vie. Cet engagement sera profond et durable s’il obéit à notre aspiration profonde. Seul un désir fort pour une destination qui nous enflamme est à même de nous donner l’énergie et la détermination pour traverser les obstacles qui ne manqueront pas de surgir sur notre chemin
Maintenant agir ! Devenir activiste de la transition ici et maintenant, à sa mesure et à son échelle, et en fonction de ses charismes : rebâtir une agriculture locale localiser la production énergétique repenser les soins de santé Banque Alternative Suisse, monnaies locales transports gestion des déchets, matériaux de construction méthodes de travail en intelligence collective etc. etc. etc. Initiez une dynamique de transitioin