Tenu le 17 Octobre 2016 à Paradise Hotel (Gambie) et animé par :

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Transcription de la présentation:

Tenu le 17 Octobre 2016 à Paradise Hotel (Gambie) et animé par : Antenne de l'Extrême-Nord ALVF FORUM DES ONG PRECEDENT LA 59ème SESSION ORDINAIRE DE LA CADHP, BANJUL : 17–19 OCTOBRE 2016 Panel d’Experts pour la présentation du « Rapport de la Campagne de Plaidoyer et de Sensibilisation sur les Violences basées sur le Genre en Afrique de l’Ouest et au Cameroun » Tenu le 17 Octobre 2016 à Paradise Hotel (Gambie) et animé par : M. Aboubacry MBODJI, RADDHO basée à Dakar (Sénégal), Modérateur du Panel Mme Salimata SY, AFCF basée à Nouakchott (Mauritanie), Présentatrice du Rapport Mme Billé SIKE, ALVF basée à Maroua (Cameroun), Panéliste M. Yacouba HAMIDOU, CAFO basée à Bamako (Mali), Panéliste

PLAN DE L’EXPOSE Introduction I. Contexte II. Méthodologie d’enquête III. Difficultés rencontrées IV. Résultats de l’enquête Conclusion et recommandations

Introduction Cette Campagne de Plaidoyer et de Sensibilisation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet intitulé : « Briser le silence, lever les tabous, mieux informer sur les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et au Cameroun  », initié par l’Institut PANOS pour l’Afrique de l’Ouest (IPAO) avec l’appui financier de l’Union européenne.

Les Partenaires d’exécution du Projet sont : l’Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF), basée à Nouakchott (Mauritanie) ; l’Association de Lutte contre les Violences faites aux Femmes et aux Filles (ALVF), basée à Maroua au Cameroun ; la Coordination des Associations et ONG féminines du Mali (CAFO), basée à Bamako (Mali) ; la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), basée à Dakar (Sénégal) ;

Démarré en 2014, le Projet « Briser le silence, lever les tabous, mieux informer sur les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et au Cameroun  » a été mis en œuvre dans quatre (4) pays que sont : - le Cameroun ; - le Mali ; - la Mauritanie ; - et le Sénégal.

La Campagne de Plaidoyer et de Sensibilisation, objet de cette présentation, constitue un des volets importants de ce Projet dont l’objectif principal est de soutenir les défenseur(e)s des victimes de violences basées sur le genre par une information équilibrée et une communication maitrisée. Pour la réalisation de cet objectif, l’IPAO et ses partenaires d’exécution formels et informels ont identifié d’autres organisations de la société civile intervenant dans les domaines de la promotion et de la protection des droits des femmes et des filles en tant que bénéficiaires des activités de renforcement de capacités dans les quatre (4) pays couverts par le Projet (Cameroun, Mali, Mauritanie, Sénégal).

I. Contexte Le lancement de la « Campagne de plaidoyer et de sensibilisation sur les violences basées sur le genre », initiée par IPAO et ses partenaires d’exécution formels et informels coïncide avec la période au cours de laquelle, la Cour Africaine des Droits l’Homme et des Peuples et la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) proposent à l’Union Africaine (UA) de déclarer 2016 l’année des Droits de l’Homme avec un focus spécial sur les droits des femmes.

Avec l’adoption de cette proposition, IPAO et ses Partenaires d’exécution formels et informels ont saisi cette opportunité pour procéder au lancement de leur Campagne de plaidoyer et de sensibilisation, afin de contribuer à la lutte contre les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et au Cameroun. Dans la même veine, IPAO et ses Partenaires d’exécution formels et informels ont aussi saisi cette occasion pour contribuer au 35ème anniversaire du Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes, plus connu sous le nom de Protocole de Maputo.

1.1. Objectif général de la Campagne L’objectif principal de la Campagne est de contribuer au renforcement de la collaboration entre les ONG et la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) pour la promotion et la protection des droits des femmes et des filles au niveau du continent africain en général, dans la sous- région ouest-africaine et au Cameroun en particulier.

1.2. Objectifs spécifiques OS1 : Donner une visibilité aux violences basées sur le genre en Afrique de manière générale, au Cameroun, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal en particulier ; OS2 : Sensibiliser les Commissaires de la CADHP, les Délégués des Etats présents au Forum des ONG, ainsi que les représentants des Organisations de la Société civile sur les violences basées sur le genre ; OS3 : Formuler des recommandations à l’intention des Etats du Cameroun, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal, ainsi qu’en direction de la CADHP pour la prise en compte des droits des victimes de violences basées sur le genre.

II. Méthodologie d’enquête La méthodologie d’enquête a consisté d’abord à faire une collecte de données à partir des fiches de violences basées sur le genre, ensuite à archiver les données collectées sur « Google doc », puis à les traiter à l’aide d’un « logiciel Sphinx version Quali », qui a l’avantage de fournir des résultats à la fois quantitatifs et qualitatif. Les résultants quantitatifs sont issus des questions fermées (uniques ou à choix multiples) administrées aux victimes, tandis que les résultats qualitatifs sont issus des questions ouvertes (expression libre) qui nécessitent une analyse lexicale pour mieux cerner le phénomène.

III. Difficultés rencontrées Les principales difficultés rencontrées au cours de l’enquête sont de divers ordres: - Socioculturel : la plupart des femmes ont peur de dénoncer les violences dont elles sont victimes à cause des pesanteurs socioculturelles ; - Fonctionnel à cause de la faible collaboration entre les organisations de la société civile intervenant sur les violences basées sur le genre (réticence des organisations de la société civile à partager les données d’enquête, l’information et à mutualiser leurs moyens…) ; - humain, matériel et financier à cause de l’insuffisance de moyens dont disposent les organisations de la société civile.

IV. Résultats de l’enquête L’enquête réalisée dans les quatre (4) pays révèle plusieurs tendances, mais dans le cadre de cette présentation seules les principales tendances seront présentées. Les autres tendances pourraient être obtenues auprès de l’IPAO et de ses partenaires d’exécution. 4.1. Le Cameroun L’enquête révèle qu’à l’extrême Nord du pays, les violences les plus récurrentes sont les mariages forcés et précoces. L’âge de la victime varie entre 11 et 20 correspondant à 63,8% de cette tranche d’âge.

On retient que sur 91 victimes, 33 cas correspondent aux mariages précoces et forcés (11%), suivis de 27 cas d’enlèvement (9,3%), de 24 cas de violences physiques (8,3%), de 13 cas d’agressions sexuelles (4,5%) et de 10 cas de viol (3,4%). On constate que la plupart des victimes contractent leur premier mariage avant l’âge de 15 ans (40%) ; 40% entre 15 et 17 ans (40%), et environ 10% entre 18 et 20 ans (10%). NB : L’enquête révèle aussi que les filles âgées de 11 à 20 ans sont les plus vulnérables.

4.2. Le Mali L’enquête réalisée par les para-juristes de la CAFO à Bamako révèle qu’au Mali la violence basée sur le genre la plus récurrente est la violence conjugale. Celle-ci enregistre un pourcentage de 73,15% sur un total de 133 victimes au cours de la période 2015, suivi du viol (18, 62%).

4.3. La Mauritanie L’enquête révèle que les violences les plus récurrentes sont les violences conjugales (54,76%), le viol (25,60%), les mariage précoces (16,4%) et la maltraitance (3,58%) pour 2014 sur un total de 4 972 victimes. Pour l’année 2015, la violence conjugale vient en premier rang (64,62%), suivie du viol (17,08%), des mariages précoces (12,64%) et de la maltraitance (5,64%). Sur 6566 mineures domestiques, 4581 sont des filles mineures domestiques victimes de violences (68,8%).

4.4. Le Sénégal Au Sénégal, les données de violences basées sur le genre ont été recueillies dans les régions de Dakar et de Kaolack. A cet effet, l’enquête révèle que dans la région de Dakar, les violences les plus récurrentes sont le viol (37,80%) sur un total de 582 victimes, suivi des mariages forcés et précoces (3,43%) pour 2015. Dans la région de Kaolack, l’enquête révèle que les morales et psychologiques sont les plus récurrentes (41,99%), suivies des violences économiques (24%) et du viol (6%) sur un total de 881 victimes pour 2015 et 2016.

Conclusion et recommandations A la lumière des résultats de l’enquête réalisée dans les quatre (4) pays, il ressort que les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et au Cameroun constituent une situation fort préoccupante qui interpellent tous les acteurs, notamment : les Etats, l’Union Africaine, les Organisations internationales, les Partenaires techniques et financiers, ainsi que les Organisations de la Société civile.

Face à une telle situation qui affecte la vie des milliers de femmes et de filles représentant plus de 52% de la population dans les différents pays de l’Afrique de l’Ouest et au Cameroun, il urge de prendre des mesures concrètes afin d’éradiquer le fléau que sont les violences basées sur le genre.

Au regard de la situation fort préoccupante des violences basées sur le genre en Afrique et au niveau des pays couverts par l’enquête, l’IPAO et ses partenaires d’exécution recommandent : 1. A l’Union Africaine et à ses Organes - d’assurer le suivi de la mise en œuvre des traités (chartes, conventions et protocoles) relatifs aux droits des femmes et des filles.

2. Aux Etats - de prendre des dispositions pour le respect de leurs engagements vis-à-vis des instruments juridiques régionaux et internationaux auxquels ils ont souscrit ; d’augmenter leur budget pour la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre ; - d’adopter et de réviser les textes de lois réprimant les violences basées sur le genre ; - d’adapter leurs politiques et leurs programmes aux réalités actuelles pour une meilleure réponse aux besoins des victimes de violences basées sur le genre.

3. Aux Partenaires techniques et financiers - de mobiliser davantage de ressources pour appuyer les programmes de lutte contre les violences basées sur le genre. 4. Aux Organisations internationales - de consentir davantage d’efforts dans la lutte contre les violences basées sur le genre et la prise en charge des droits des victimes.

5. Aux Organisations de la Société civile - de mener des campagnes de sensibilisation pour la vulgarisation des instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux relatifs aux droits des femmes et des filles dans les langues nationales ; - de mener des campagnes de plaidoyer auprès des décideurs pour l’application effective des instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux relatifs aux droits des femmes et des filles.

Merci pour votre aimable attention !