Par Nanou et Stan -Progression manuelle Eco Emballages Par Nanou et Stan -Progression manuelle
Entre 2011 et 2015, le photographe lillois de 37 ans, Antoine Repessé, a entassé, avec l’aide de 200 amis et collègues, 70 m3 de détritus. Le but ? Dénoncer l’inutilité des emballages. Le résultat, présenté dans une série de clichés sous le nom de #365 Unpacked, donne froid dans le dos: 4800 rouleaux de papiers toilettes, 1600 bouteilles de lait, 800 kilos de journaux et 5000 paquets de cigarettes. En tout, 70m3 de bouteilles, flacons, cartons etc., sont venus recouvrir la moitié de son espace de vie. «Heureusement, j’ai un grand appartement», plaisante le photographe. Mais pourquoi s’est-il infligé ça ? L’artiste répond : «L’idée de ce projet est venue de ma propre façon de consommer. Je ne suis pas du tout bon cuisinier. Je dois donc un peu ma survie aux produits surgelés. Un jour, je me suis rendu compte du nombre impressionnant d’emballages que je jetais. En plus, ils ne servaient à rien, si ce n’est à assurer le transport de ces produits. Et je trouvais absurde le fait de les acheter une première fois pour payer à nouveau afin de les faire récolter et retraiter.» En prenant conscience de ce cercle vicieux, le jeune photographe a décidé d’arrêter de jeter, et cela pendant 4 ans. Aidé par 200 amis, il a pu créer cette «déchethèque» : «J’ai voulu m’affranchir de la représentation d’un an de consommation. Je voulais produire une image forte afin de rendre l’impact visuel plus impressionnant. Et forcément nous n’avons pas tous les mêmes modes de consommation. Il y a une photo prise avec 1600 bouteilles de lait. Si cela concernait uniquement mes déchets, j’aurais peut-être eu 4 bouteilles de lait sur cinq ans, car je n’en bois pas. Nous ne sommes pas sur des photos ayant une portée scientifique.» Antoine Repessé a ensuite voulu contextualiser ses déchets afin de montrer leur volume et leur poids sur notre vie. Depuis, les détritus ont été récoltés par des centres de recyclage, donnés à un plasticien ou à des associations et l’homme a pu retrouver son espace : «Maintenant, je fais attention. Mais dire que j’ai changé du tout au tout, serait un mensonge. La société m’impose d’acheter des emballages. Il existe tout de même des alternatives, plus respectueuses de l’environnement, comme l’achat en vrac, les systèmes de recharge… Malgré tout, je continue à jeter. Si je refaisais ce travail actuellement cela ne changerait pas complètement la donne», avoue l’artiste. Ses œuvres ont de quoi faire réfléchir. Surtout lorsqu’on connaît l’impact environnemental dû à la confection de ces futures ordures. Un paquet de 10 rouleaux de papier toilettes, par exemple, est à l’origine de 2,5 kilos de CO2. Sachant qu’un français en utilise, au minimum, 100 rouleaux par an, le calcul est rapide.
Quatre ans de déchets, c'est... 70m3 de bouteilles, flacons et cartons
Quatre ans de déchets, c'est... 4800 rouleaux de papiers de toilette
« L’idée de ce projet est venue de ma propre façon de consommer», admet le photographe Antoine Repessé.
Quatre ans de déchets, c'est... 800 kilos de journaux
Quatre ans de déchets, c'est... 5000 paquets de cigarettes
Quatre ans de déchets, c'est... 1600 bouteilles de lait
Nanou et Stan le 20/09/2018