Pierre Bonnard, un Nabis Par Patrick Simon - © 2011
Pierre Bonnard Pierre Bonnard, né le 3 octobre 1867 à Fontenay-aux-Roses (haut de Seine, France), mort le 23 janvier 1947 au Cannet (Alpes Maritimes, France) Photographie d’André Ostier, 1941
Marthe, son modèle, sa femme En 1893, il rencontre Marthe, née Maria Boursin, qui se fait appeler Marthe De Meligny. Elle devient son modèle puis sa femme. Marthe, nue sur son lit, 1903
Marthe, la fascinante Est-ce le thème du nu ou le personnage de Marthe qui le fascinait tant ? Bien difficile de le dire. Ce qui est sûr, c’est que Bonnard était proprement obsédé par sa femme. Comme si elle était le prétexte essentiel à sa peinture. N’avait-il pas même transformé la salle de bain en atelier ? Nu aux bas noirs, 1893-1900
Le thème de la femme à la toilette prend de l'ampleur dans ces années du début du siècle. Cabinet de toilette, canapé rose, 1907 Nu accroupi au tube, 1918
Juxtaposition des couleurs Nu dans le bain au petit chien, 1936-1938 tout au long de sa vie l'art de jouer sur la juxtaposition et les rapports entre les couleurs chaudes, et les couleurs froides. "Nu dans le bain" (1936-38), où se marient l'orangé et le bleu profond, illustre à la perfection ce jeu entre les tons chauds et les tons froids. Mais il excèle aussi dans la déclinaison des multiples variantes de chaque couleur, ce qui fait qu'à l'intérieur d'un même tableau, on peut découvrir toute la gamme chromatique d'une même teinte.
Nabis Pierre Bonnard adhère au groupe artistique des Nabis, composé, entre autres, d’Édouard Vuillard, Maurice Denis et Félix Vallotton. Il est fortement influencé par les idées de Paul Gauguin et également très intéressé par la vogue du japonisme. Tout particulièrement marqué par cette dernière tendance et la conception différente de la perspective et de l'espace que l'on retrouve dans le kakemono. Atelier au mimosa (détail), 1939-1946, Centre Pompidou, Paris
Moulin rouge, affiche (détail) de Pierre Bonnard Les Nabis s'avèrent également novateurs dans le domaine des arts graphiques, en réalisant des albums d‘estampes et des livres illustrés. Pierre Bonnard est le premier à s'intéresser à l‘affiche. Moulin rouge, affiche (détail) de Pierre Bonnard
Peintre de l’intérieur Il emploie pour peindre des sujets intimes des effets impressionnistes servis par des palettes de couleurs légères et lumineuses, le tout soutenu par un sens très sûr de la composition et du dessin. Déjeuner, 1930
Le corsage à carreaux, 1892 Musée d’Orsay, à Paris
Jour d’hiver, 1905
Ou de l’extérieur. Une osmose complète avec la nature, dans la lumière méditerranéenne Amandier en fleur, 1946
Des œuvres lumineuses Fenêtre ouverte, 1921 Nature morte
Nice
Peintre souvent dans l’introspection Autoportrait, le boxeur, 1931 Autoportrait, 1930
Pierre Bonnard trouve progressivement sa voie Rejetant au départ le modelé de la peinture traditionnelle en faveur d'aplats de couleurs franches, cernés par une ligne évocatrice et élégante qui vise à l'effet décoratif, il trouve progressivement une voie toute personnelle, où il emploie pour peindre des sujets intimes, intérieurs, nus, fenêtres ouvertes sur le jardin, des effets impressionnistes servis par des palettes de couleurs légères et lumineuses, le tout soutenu par un sens très sûr de la composition et du dessin.
Cascades à Grasse, 1912
L’affiche de l’exposition inaugurale, Juin 2011 Il achète en 1926 la villa Le Bosquet au Cannet, où il se retire pendant la guerre de 1939-1940 et où il passera les dernières années de sa vie. Il illustre Les Histoires du petit Renaud de l'écrivain et illustrateur Léopold Chauveau. Il traverse ensuite une période d'introspection, durant laquelle il peint des intérieurs et des scènes de rues nocturnes. Ces thèmes anodins sont à la fois joyeux et poignants, comme s'il cherchait à représenter une certaine idée du temps perdu. Sa compagne Marthe meurt en 1942. Le musée Pierre Bonnard du Cannet est dédié entièrement à l'artiste. Il est ouvert depuis le 25 juin 2011.
Le musée Pierre Bonnard du Cannet (Alpes Maritimes en France, à côté de Cannes) est dédié entièrement à l'artiste. Il est ouvert depuis le 25 juin 2011. Vue Le Cannet, 1927 Le Cannet, 1941