COMMENT CONSOMMONS-NOUS ? LES FACTEURS ÉCONOMIQUES COURS DE SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES Philippe Mamas – Lycée Fulbert – Classe de Seconde Dossier 11 COMMENT CONSOMMONS-NOUS ? LES FACTEURS ÉCONOMIQUES a – A la base de notre consommation : le revenu disponible
Nos sociétés modernes sont des « sociétés de consommation » Nos sociétés modernes sont des « sociétés de consommation ». Qu’est-ce que cela signifie ? Que nous vivons dans des sociétés où nous sommes en permanence incités à consommer des biens et des services de manière abondante. Consommer beaucoup devient pour certains un loisir, parfois même le but de la vie (penser aux « accros du shopping » ou aux queues devant les magasins de jeux vidéos ou de consoles lors des nouvelles sorties) – ce qui ne veut pas dire que cela nous rend heureux ! Et dès que nous cessons de consommer beaucoup, la machine économique se grippe…
Le thème de la consommation est donc un thème important pour comprendre la vie économique et sociale moderne. Qu’est-ce que consommer ? C’est acheter des biens ou des services dans le but de satisfaire un besoin . Mais pour qu’un ménage (un foyer) puisse consommer, il lui faut de l’argent. D’où provient cet argent ? Pour l’essentiel, des revenus du ménage. Que sont les revenus pour un ménage : ce sont toutes les sommes d’argent qui, au cours d’une période donnée, viennent augmenter son avoir sans générer de dettes (on ne compte donc pas dans les revenus les sommes d’argent qu’un ami ou une banque peuvent prêter à un ménage – ce ne sont pas des revenus mais des crédits)
Pour beaucoup de gens, et surtout des jeunes gens, qui n’ont pas encore été confrontés à la vie professionnelle et à la gestion autonome de leur budget, les revenus se réduisent à une seule chose : le salaire ! Or, il existe de nombreux autres types de revenus ! Et vous percevrez forcément certains d’entre eux au cours de votre vie … En outre, les revenus que nous recevons ne se transforment pas nécessairement en consommation – car une partie de nos revenus sont automatiquement récupérés par les pouvoirs publics pour organiser la vie économique du pays : les impôts et les cotisations sociales.
Ainsi, pour vraiment savoir ce dont les ménages disposent pour consommer (et donc pour vivre !), il faut savoir additionner tous leurs différents types de revenus, et soustraire de ces revenus toutes les sommes qu’ils ne peuvent conserver. On obtient alors le REVENU DISPONIBLE. Le revenu disponible est donc la fraction de leur revenu total que les ménages peuvent utiliser comme ils le souhaitent pour leur consommation. Le but de cette séance est de savoir calculer ce fameux revenu disponible
Dans les revenus, on compte bien sûr les revenus d’activité (ceux que l’on obtient parce qu’on occupe un emploi). C’est ainsi que la plupart des travailleurs perçoivent un salaire. Mais ce ne sont pas les seuls revenus possibles. A côté des revenus d’activité, il y a les revenus du patrimoine : on possède quelque chose dont on tire un revenu ! Par exemple, un épargnant qui a un livret d’épargne récolte chaque année des intérêts qu’il peut ensuite utiliser pour consommer. Enfin, il y a un troisième type de revenus appelés revenus de transfert, ceux que l’on obtient de la Sécurité Sociale ou de l’aide sociale : on reçoit une aide parce qu’on a un problème particulier que la société prend en charge. Par exemple, lorsqu’on est au chômage, on a parfois droit à une indemnité chômage.
Une fois que l’on a additionné, pour un ménage (une personne ou une famille donnée), tous les différents revenus qu’il perçoit, on obtient son revenu total. Mais le ménage peut-il consommer comme il l’entend tout ce revenu ? Absolument pas, car dans un pays bien organisé comme la France, les habitants doivent payer des sommes importantes pour faire fonctionner le gouvernement et toutes les administrations qui en dépendent, ainsi que financer la Sécurité Sociale. En fait, chaque ménage doit payer : – premièrement, des cotisations sociales pour financer toutes les aides (prestations sociales) de la Sécurité Sociale ; – deuxièmement, des impôts, pour financer toutes les activités des pouvoirs publics (Etat, Région, Département, Mairie et leurs dépendances) L’ensemble de ces deux dépenses absolument obligatoires (même s’il y a des fraudes) est appelé prélèvements obligatoires.
A quoi sert cette liste de grandeurs économiques ? A comprendre que pour savoir quel montant de consommation peut se permettre un ménage ou une personne donnée, on ne peut se contenter de connaître son salaire. Il faut plutôt calculer la somme des tous ses revenus, puis ensuite retirer tous ses prélèvements obligatoires. Le résultat sera la somme que le ménage peut effectivement dépenser librement : c’est son revenu disponible, la somme de tous ses revenus auxquels on a retiré la somme de tous ces prélèvements obligatoires. La formule du revenu disponible est la suivante : Revenu disponible = Total des revenus – Total des prélèvements obligatoires = Revenus d’activité + Revenus du patrimoine + Revenus de transfert – Impôts – Cotisations sociales C’est en calculant le revenu disponible d’un ménage que l’on peut connaître la somme d’argent dont il dispose vraiment pour consommer.
Comment, à partir de ce revenu, les gens consomment-ils ? Remettons tout d’abord en cause une première idée reçue : les personnes qui gagnent un revenu deux fois plus élevé que d’autres ne consomment pas forcément deux fois plus ! Cela arrive pour certaines d’entre elles, mais en moyenne les personnes qui gagnent deux fois mieux leur vie en profitent pour mettre de côté une partie de leur revenu – elles peuvent se le permettre plus que les autres. Autrement dit, elles épargnent plus (voir plus tard le dossier sur l’épargne). On peut faire une deuxième observation, beaucoup plus banale : à mesure que l’on gagne plus d’argent, notre consommation évolue. Certains produits, qui occupaient une fraction importante de notre revenu (le pain et les autres aliments de base), en viennent à occuper moins de place, tandis que l’on peut accéder plus souvent à des consommations nouvelles (les produits de loisir ou de luxe). Cela se voit facilement si l’on compare des ménages pauvres à des ménages aisés. Cela se voit aussi si l’on compare la consommation des Français d’aujourd’hui aux Français des années 1960, ce que nous ferons dans les exercices en classe.
Pour cela, nous devrons utiliser : Le taux de répartition, ou pourcentage de répartition : Part en % = ( La partie / Le tout) x 100 Le taux de variation, ou pourcentage d’évolution : Variation en % = [ ( Valeur finale – Valeur initiale) / Valeur initiale ] x 100 L’élasticité de la consommation par rapport au revenu ou au budget: Elasticité = Taux de variation de la consommation / Taux de variation du revenu Nous nous apercevrons que la consommation de certains produits augmente plus vite que le revenu (élasticité > 1) mais que pour d’autres la consommation augmente moins vite que le revenu (élasticité < 1). Il arrive même que pour certains produits la consommation diminue avec le revenu (élasticité < 0)
Que faut-il retenir principalement de cette introduction au Dossier 11 ? Consommer c’est utiliser des produits dans le but de satisfaire un besoin. La quantité de produits que consomme une personne ou un ménage dépend avant tout de son revenu, mais attention, pas de son seul salaire (et beaucoup de personnes n’ont pas de salaire !). Elle dépend plutôt de son revenu disponible, qui est la somme de tous ses revenus auxquels on a retiré la somme de tous ses prélèvements obligatoires. Revenu disponible = Revenus d’activité + Revenus du patrimoine + Revenus de transfert – Impôts – Cotisations sociales Pour mesurer l’influence du revenu sur la consommation, on peut comparer l’évolution des revenus depuis cinquante ans. On peut s’aider pour cela : - du taux de répartition, ou pourcentage de répartition : part en % = ( La partie / Le tout) x 100 - du taux de variation, ou pourcentage d’évolution : variation en % = [ ( Valeur finale – Valeur initiale) / Valeur initiale ] x 100 - de l’élasticité de la consommation par rapport revenu = Taux de variation de la consommation / Taux de variation du revenu La consommation de certains produits augmente plus vite que le revenu (élasticité > 1), moins vite (élasticité < 1), ou même recule (élasticité < 0) avec le revenu.