L’âne est de retour en Forez J’aime l’âne si doux Marchant le long des houx… (Francis Jammes) Avance automatique ou cliquer
La « mire » et son « miron », l’ânesse et son ânon. C’étaient leurs noms en patois forézien. (cliché J.B.)
Il s'était effacé devant l'auto et le motoculteur. L' âne est de retour Il avait presque disparu de notre univers familier, le petit âne gris. Cadichon ne se rencontrait plus que dans la bibliothèque rose, les contes et les fables. Ou encore les vieux syllabaires… Feurs, vers 1920 Il s'était effacé devant l'auto et le motoculteur.
Dessin de L-P Gras (1855) Pourtant, jadis, l’âne était partout. Les vieux textes, sans malice, le nomment bourriquet. Ce serviteur des petites gens est plein de mérites. Il aime la compagnie, vit longtemps et de peu. Sobre, solide, patient et même têtu - une qualité peut-être ? - il sait ce qu’il veut dans un monde d’agités et d’étourdis.
Il est plus malin que le cheval et, lui, il n'a jamais servi à faire la guerre. (cliché J.B.) Il est plus malin que le cheval et, lui, il n'a jamais servi à faire la guerre.
auprès du Maître tant il figure souvent dans l’Évangile, de la crèche Et puis il est placé auprès du Maître tant il figure souvent dans l’Évangile, de la crèche à Jérusalem en passant par l’Égypte. Nativité (détail), Maître du monogramme AH, Pays-Bas, vers 1500, musée Saint-Pierre, Lyon
Parabole du bon Samaritain La Fuite en Égypte Vitraux de la collégiale de Saint-Bonnet-le-Château (clichés J.B.)
Fuite en Égypte, Cathédrale Saint-Lazare, Autun (Saône-et-Loire) (cliché J.B.)
La Fuite en Égypte, abbaye Saint-Pierre de Moissac, Tarn-et-Garonne (cliché J.B.) La Fuite en Égypte, abbaye Saint-Pierre de Moissac, Tarn-et-Garonne
Les Montbrisonnais sont qualifiés d’Ânes depuis plusieurs siècles. Ils le devraient à la visite de François 1er à Montbrison en 1536. Louis-Pierre Gras rapportent plusieurs explications : on aurait fait présent au roi d'une ânesse toute blanche ou encore le bailli de Forez s'emberlificotant dans un discours de bienvenue trop long un âne l'aurait coupé de son braiment. Et le roi François, gaillard et bon apôtre leur aurait dit : Messieurs, parlez l'un après l'autre.
Autres suppositions : les foires renommées qui se tenaient dans la ville où l'on vendait beaucoup d'ânes ou encore - paraît-il - le caractère doux et patient des Montbrisonnais. Début du XXe siècle, marché aux chevaux, place Bouvier à Montbrison (détail d’une carte postale ancienne).
L'âne est revenu en Forez : gris, brun, noir, gros, petit, pelé ou bourru… Sa vie est devenue facile. On l'élève aujourd'hui pour le plaisir. Presque jamais bâté, il n’est plus accablé d'énormes charges de bois ou de farine. S'il porte quelque chose c'est un mince bagage ou un enfant.
(cliché J.B.) (cliché J.B.)
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Fin 01-05-2018 Montbrison JB