Palais de Topkapi son Harem Istanbul
Le palais de Topkapı est un palais d'Istanbul, en Turquie. De 1465 à 1853, il est la résidence urbaine, principale et officielle, du sultan ottoman. Le palais est construit sur l’emplacement de l’acropole de l’antique Byzance. Il domine la Corne d'Or, le Bosphore et la mer de Marmara. Le nom de « Topkapı Sarayı » signifie littéralement « palais de la porte des canons », d'après le nom d'une porte voisine aujourd'hui disparue. Il s'étend sur 700 000 m² (70 ha), et est entouré de cinq kilomètres de remparts. La construction commence en 1459, sous le sultan Mehmed II, conquérant de la Constantinople byzantine. Par la suite, le palais impérial connaît de nombreux agrandissements : la construction du harem au cours du XVIe siècle, ou les modifications après le séisme de 1509 et l'incendie de 1665. Le palais est un complexe architectural composé de quatre cours principales et de nombreux bâtiments annexes. Au plus fort de son existence comme résidence impériale, il abritait plus de 4 000 personnes et s'étendait sur une zone encore plus vaste.
Le Palais de Topkapi vu depuis le Bosphore.
Vue panoramique du Bosphore depuis le Palais.
La grande « porte du Salut » ou « porte du Milieu » mène au palais et à la seconde cour. Elle est flanquée de deux grandes tours orthogonales crénelées. Sa date de construction est incertaine, car l'architecture des tours est d'influence byzantine plutôt qu'ottomane.
La seconde cour a dû être achevée vers 1465, sous le règne de Mehmed II, mais n'a pris son aspect définitif que vers 1525-1529. Cette cour est entourée de l'ancien hôpital du palais, de la boulangerie, des quartiers des janissaires, des écuries, du harem impérial et du Conseil (Divan) au nord, et par les cuisines au sud. Au fond se trouve la troisième porte ou porte de la Félicité qui conduit à la troisième cour. L'ensemble trouve son unité dans une colonnade de marbre ininterrompue.
La porte Impériale.
Le « grand pavillon », appelé aussi « grand kiosque », construit en 1840, fut le dernier ajout significatif au palais, avec la « garde-robe » attenante. Les deux furent construits sur l'ordre du sultan Abdülmecit Ier en tant que salle de réception impériale, du fait de sa situation. Il offre en effet une splendide vue panoramique sur la mer de Marmara et le Bosphore. Les sultans s'installaient ici lorsqu'ils visitaient Topkapi. L'intérieur est meublé dans le style Empire. Ces deux bâtiments ont été utilisés occasionnellement pour héberger des invités étrangers.
La tour de Justice est située entre la salle du conseil et le harem La tour de Justice est située entre la salle du conseil et le harem. Haute de plusieurs étages, elle est la plus haute structure du palais et domine l'ensemble du paysage depuis le Bosphore. Le sultan Mahmoud II a refait la lanterne en 1825 en conservant la structure existante. Les larges fenêtres à colonnes engagées et le fronton Renaissance évoquent l'architecture palladienne. La tour symbolisait l'éternelle vigilance du sultan contre l'injustice. Visible de loin, elle rappelait à tous la présence du souverain. Elle était aussi pour ce dernier un point d'observation d'où il pouvait voir toute la ville et ses détroits.
Le « pavillon du Conquérant », appelé aussi « kiosque du Conquérant » avec ses arcades construites à l'époque de Mehmed II est parmi les plus vieux bâtiments du palais. Le pavillon a été bâti autour de 1460, lors de la construction initiale : il était utilisé pour abriter les trésors et œuvres d'art. Il abrite le « trésor Impérial »
Le vestibule du pavillon du conquérant.
Les immenses cuisines sont un des éléments essentiels du palais Les immenses cuisines sont un des éléments essentiels du palais. Certaines d'entre elles furent construites dès le XVe siècle, en même temps que le palais lui-même. Les cuisines étaient composées de dix sections spécialisées couvertes de coupoles : cuisine impériale, école du palais (Enderûn), quartier des femmes (Harem), services extérieurs au palais (Birûn), cuisines, préparation des boissons, pâtisserie, crémerie, entrepôts et salles réservées aux cuisiniers. Elles étaient les plus grandes de tout l'Empire ottoman.
Le Conseil impérial ou salle du Divan est la chambre dans laquelle se réunissaient les ministres d'État, le conseil des ministres, le Conseil impérial, composé du grand vizir, des vizirs et d'autres fonctionnaires de l'État ottoman. Il est aussi appelé Kubbealtı, qui signifie « sous la coupole », en référence à la coupole qui couvre la salle principale du conseil. Il est situé au nord-ouest de la cour, à côté de la porte de la Félicité.
La salle des audiences
Page précédente La « salle des audiences », dite aussi « hall d'audience » ou « chambre des pétitions » se situe juste derrière la porte de la Félicité, de manière à cacher la vue de la troisième cour. Cet immeuble carré est un kiosque ottoman, entouré de vingt-deux colonnes, qui supporte un large toit avec des gouttières pendantes. À l'intérieur se trouvent la salle du trône et deux petites pièces. Ce bâtiment était aussi nommé « salle du Conseil intérieure », pour le différencier de la salle du Conseil de la seconde cour. Croissant d’or.
On trouve une petite fontaine à l'entrée, construite par Soliman. La fontaine était utilisée non seulement pour les ablutions, mais son bruit pouvait être utile pour couvrir les conversations confidentielles ou secrètes dans la pièce.
La « bibliothèque Enderûn » dite aussi « bibliothèque du sultan Ahmed III » est un bâtiment néoclassique situé derrière la salle d'audience, au centre de la troisième cour. Elle est un magnifique exemple d'architecture ottomane du XVIIIe siècle. Recouverte de marbre à l'extérieur, elle a la forme d'une croix grecque avec un hall central couvert d'un dôme et trois ailes rectangulaires.
la reine-mère, les épouses du sultan, les princes et les favorites. Le « harem impérial » est un vaste ensemble de pièces faisant partie des appartements privés du sultan. Le harem était la résidence de la mère du sultan, la sultane Validé, des concubines et femmes du sultan, du reste de sa famille, y compris les enfants, et de leurs serviteurs. Il consiste en une série d'immeubles et de structures reliés par des couloirs et de petites cours. Le harem comprend plus de 300 pièces, dont seule une faible partie est ouverte au public. Ces appartements étaient occupés respectivement par les eunuques, le chef des eunuques du harem, les concubines, la reine-mère, les épouses du sultan, les princes et les favorites. Il était interdit d'entrer dans le harem. Les femmes vivaient totalement recluses, mais elles jouissaient cependant d'un pouvoir d'influence immense. Le harem n'a été construit qu'à la fin du XVIe siècle. La plupart de ses éléments ont été conçus par Mimar Sinan. Cette partie du palais s'ouvre dans la seconde cour par la porte des carrosses Il s'est agrandi au fil du temps le long de la Corne d'Or. Il est devenu un immense complexe.
Porte des carrosses / dôme des placards. L'accès depuis la seconde cour est la « porte des carrosses » qui conduit dans le « dôme des placards ». Ce vestibule a été construit en 1587 par Murad III. Le trésor du harem y était installé. Dans armoires recueillaient des actes notariés gérés par l'eunuque en chef, l'argent provenant de fondations pieuses du harem, ainsi que la comptabilité du sultan et de la famille impériale.
La « cour des favorites » est la dernière partie du harem La « cour des favorites » est la dernière partie du harem. Elle domine une grande piscine et le « jardin de buis ». Les favorites du sultan étaient considérées comme les instruments de la perpétuation de la dynastie selon l'organisation du harem. Quand les favorites tombaient enceintes, elles assumaient les titres et les pouvoirs de l'accompagnatrice officielle du sultan.
Les murs sont couverts de céramiques de Kütahya du XVIIe siècle. La « salle de la fontaine des ablutions », a été rénovée après l'incendie du harem du 24 juillet 1665. Cet espace servait de hall d'entrée pour le harem ; il était gardé par les eunuques. Les murs sont couverts de céramiques de Kütahya du XVIIe siècle.
Une autre porte mène à la « cour des eunuques noirs » avec sur la gauche leurs appartements. Au fond de la cour se trouve l'appartement du chef des eunuques noirs, le quatrième plus important personnage du protocole officiel. Dans l'intervalle se trouve l'école des princes impériaux avec des tuiles précieuses des XVIIe et XVIIIe siècles et des lambris dorés. À l'autre bout de la cour se trouve la porte principale du harem. Le couloir étroit sur la gauche mène aux appartements des odalisques (des esclaves blanches données en cadeau au sultan).
Les « appartements de la sultane validé » constituent, avec les appartements du sultan, la plus grande et la plus importante section du harem .. Ils ont été construits après le déménagement de la sultane validé, qui a quitté le vieux palais (Eski Saray) pour Topkapı à la fin du XVIe siècle.
La « grande cour des concubines et des épouses » a été construite à la même époque que la cour des eunuques, au milieu du XVIe siècle. Restaurée après l'incendie de 1665, elle est la plus petite cour du harem. Entourée d'arcades, elle comporte un hammam, une fontaine de lavage, une blanchisserie, des dortoirs, l'appartement du chef de la famille et les appartements des hôtesses.
L'ensemble suivant constitue les « hammams du sultan et de la sultane validé ». Ces doubles bains, qui datent de la fin du XVIe siècle, sont constitués de plusieurs pièces. Elles ont été redécorées dans un style rococo au milieu du XVIIIe . Les deux hammams présentent la même structure, constituée d'un caldarium, d'un tepidarium et d'un frigidarium. Chaque pièce est éclairée soit par une coupole, soit par une structure en nid d'abeilles avec des parties vitrées. Le sol est revêtu de marbre blanc et gris. La baignoire de marbre avec sa fontaine ornementale et sa grille métallique dorée qui se trouve dans le caldarium est un élément caractéristique. Le treillage doré était destiné à protéger le baigneur des tentatives d'assassinat.
La « Salle impériale » ou « Salle du trône intérieure » dite aussi « Salle des diversions » est une salle à coupole qui aurait été construite à la fin du XVIe siècle. Elle a le plus grand dôme du palais. Elle servait de salle de réception officielle, ainsi qu'aux divertissements du harem. Le sultan y recevait ses confidents, ses invités, sa mère, sa première femme, ses accompagnateurs et ses enfants. Des spectacles, des actes de soumission durant les fêtes religieuses et des mariages avaient lieu ici en présence des membres de la dynastie. Le trône du sultan est au centre de la pièce. La galerie était occupée par les accompagnateurs du sultan, dirigés par la sultane validé. Les chaises dorées sont un cadeau de l'empereur Guillaume II d'Allemagne, et l'horloge un cadeau de Victoria du Royaume-Uni. Un office où sont exposés des instruments de musique et certaines autres pièces s'ouvre sur la salle impériale et donne accès aux appartements du sultan. Illustration à la diapo suivante
La « chambre privée de Murad III » qui a conservé son intérieur d'origine, est la plus ancienne et la plus belle chambre du harem. Elle est décorée de faïences d'İznik bleu, blanc et rouge corail. Les motifs floraux sont renforcés par des bordures orange datant des années 1570.
Le « pavillon double », nommé aussi « appartements des princes de la Couronne » consiste en deux chambres construites au cours du XVIe siècle. L'immeuble, relié au palais, est constitué d'un rez-de-chaussée construit sur une plate-forme élevée qui procure une bonne vue sur l'extérieur, tout en étant protégée des regards Les princes de la Couronne vivaient reclus dans ces pièces, qui sont connues sous le nom de kafes (cage). Les princes y étaient éduqués dans la discipline du harem jusqu'à l'âge adulte.
La « route dorée » est un étroit passage remontant au XVe siècle, qui forme l'axe du harem. Il s'étend entre la cour des eunuques du harem et la chambre privée. Le sultan utilisait ce passage pour rejoindre le harem, la chambre privée et le Sofa-i Hümâyûn, la terrasse impériale. La cour de la sultane validé la cour des concubines et des épouses, les appartements des princes et les appartements du sultan s'ouvrent sur ce passage. La dénomination dorée serait peut-être due au fait que le sultan avait l'habitude d'y jeter des pièces d'or pour les concubines durant les fêtes, mais cela est contesté
En 1640, le sultan Ibrahim Ier fait construire la « salle des circoncisions » un kiosque d'été dédié à la circoncision des jeunes princes, qui est un rite de passage essentiel de l'Islam.
Le « kiosque d'Erevan » servait pour des retraites religieuses de quarante jours. C'est un petit pavillon avec un dôme central et trois absides abritant les divans. La porte et une cheminée se trouvent sur le quatrième mur. Le mur de la colonnade est plaqué de marbre, les autres sont recouverts de carreaux d'İznik à faible coût, bleues et blanches, reproduisant des motifs de tuiles anciennes.
Le « kiosque de Bagdad » est situé sur le côté droit de la terrasse avec fontaine. Il a été construit pour commémorer la campagne de Murad IV à Bagdad après 1638. La façade est recouverte de marbre et de bandes de porphyre rouge et vert antique. Avec ses carreaux du XVIIe siècle, sa nacre, sa décoration d'écailles et ses vitraux, ce pavillon est l'un des derniers exemples de l'architecture classique des palais.
Le « pavillon d'İftar », nommé aussi « kiosque d'İftar » offre une belle vue sur la Corne d'Or. Sa voûte striée en berceau et son toit doré sont une première dans l'architecture ottomane, faisant écho à la Chine et à l'Inde. Le sultan aurait eu l'habitude de rompre le jeûne dans cette tonnelle durant le mois du ramadan, après le coucher du soleil.
Le kiosque de la terrasse est composé de la pièce principale, nommée Divanhane, de la salle de prière et de la pièce aux jus de fruits. Du pavillon, le sultan assistait à des événements sportifs et des divertissements organisés dans le jardin. Ce bâtiment ouvert de larges fenêtres était à l'origine une salle de repas ; plus tard durant l'ère des Tulipes (1718-1730), il a été utilisé comme chambre pour les invités. Il est situé à proximité du jardin des tulipes.
La tour carrée nommée « tour du précepteur en chef » nommée aussi « salle du médecin principal » et pharmacie de la cour date du XVe siècle, probablement du règne de Mehmet II. C'est le plus vieux bâtiment de la quatrième cour. Elle a été construite pour être une tour de garde, comportant peu de fenêtres et des murs de près de deux mètres d'épaisseur. Le médecin avait sa chambre au sommet, le rez-de-chaussée étant occupé par la pharmacie du palais.
La Mosquée de la terrasse, à proximité du grand pavillon se trouve un restaurant très réputé. Il a été visité par des célébrités telles que la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, la première dame Jackie Kennedy, le président Richard Nixon, et le boxeur Mohammed Ali, parmi beaucoup d'autres. La terrasse du restaurant offre une vue panoramique sur le Bosphore et la rive asiatique. La plupart des touristes viennent ici pour photographier la mer et la ville.
Les jardins extérieurs du palais s'étendent tout autour du complexe formé par les quatre cours. Certaines parties qui séparent le palais de la mer sont parfois désignées sous le nom de « cinquième place ».
Les jardins du Palais.
Musique arabe de circonstance. Textes et photos du net. Musique arabe de circonstance. Mars 2016