« Au pied du mur, ouvrez l’œil et ne vous laissez pas tromper… »

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Transcription de la présentation:

« Au pied du mur, ouvrez l’œil et ne vous laissez pas tromper… » LYON, QUAI DES BRUMES… LYON, QUAI DES LIVRES… un joli mur en trompe-l'œil

Déjà connu pour ses façades florentines aux tons chauds, Lyon s’est taillé ces dernières années une solide réputation par-delà les frontières pour cette nouvelle forme d’expression artistique que sont les murs peints ou murs en trompe-l’œil. C’est une manière originale d’habiller la ville et de faire oublier de trop grands murs plats, aveugles et gris en attirant le regard du passant jusqu’à le tromper sur un sujet qu’il croit réel et en trois dimensions. Ils ont été réalisés par des équipes d’artistes lyonnais anonymes. De jolis livres d’art superbement illustrés y sont déjà consacrés qui font l’inventaire de ces belles réalisations à travers les quartiers, du Vieux Lyon à la rive gauche du Rhône, en passant par la colline de la Croix-rousse et la Presqu’île. Les thèmes les plus souvent abordés sont l’histoire de la ville, de ses quartiers et les personnages les plus illustres qui ont fait la gloire de la cité depuis 2000 ans. La qualité de ces fresques force le respect, même celui des tagueurs qui, pour l’instant, semblent se tenir à distance. Sur les bords de Saône, dans le 1er arrondissement, à l’angle de la rue de la Platière et du quai de la Pêcherie, figure une très belle exécution par son réalisme, son souci du détail et son rendu du relief saisissant jusque dans les ombres. Elle a pour thème le Livre et rend hommage aux écrivains lyonnais et régionaux, mais aussi aux auteurs venus d’autres horizons qui, fascinés par cette ville, ont placé Lyon et sa région au cœur de leurs ouvrages. Le choix du quartier n’est pas anodin puisque s’y trouvent de nombreuses boutiques de marchands de vieux livres et vieux papiers. Chaque samedi et dimanche, sur ce même quai, sous les platanes illuminés par la douce réverbération de la Saône et face à la belle colline de Fourvière, a lieu le grand marché aux livres anciens et d’occasion, qui attire une foule de curieux et de passionnés chaque fois plus nombreuse. Si vous prenez le temps de vous arrêter un long moment devant cette gigantesque bibliothèque murale, si les incessants mouvements de tête de bas en haut et de haut en bas ne vous font pas peur et surtout si votre acuité visuelle vous le permet, vous ferez un voyage merveilleux à travers la littérature lyonnaise, par l’évocation des livres et de leurs auteurs. Quelques pages ouvertes s’offriront à vous pour une approche plus intime de l’écrivain par une pensée courte mais souvent pertinente. Ces pages susciteront sans aucun doute le désir, au plus profond de vous-même, d’aller plus loin à la rencontre des auteurs par la découverte ou la redécouverte dans toute sa dimension littéraire de Lyon la pudique, Lyon la brumeuse, Lyon la mystérieuse…

ENTRE LYON ET LES LIVRES, UNE TRES VIEILLE HISTOIRE D’AMOUR… L’invention de l’imprimerie moderne à l’aide de caractères métalliques mobiles par Gutenberg à Mayence (Allemagne) remonte autour de l’année 1450 alors que le Moyen Âge s’achève. Elle va permettre la diffusion d’un savoir à grande échelle pour un moindre coût, et surtout l’affranchissement de la censure de l’Eglise qui en avait un quasi monopole de fait par le travail fastidieux et manuscrit de ses moines copistes. La technique du premier grand média de l’Histoire est adoptée à Paris en 1470. C’est en 1473 que Guillaume Le Roy fait fonctionner la première presse à Lyon à la demande d’un marchand du nom de Barthélemy Buyer. Par la suite, imprimeurs et libraires, d’origine allemande, française ou italienne, s’installent dans la rue Mercière, grande artère commerçante de l’époque. Au XVIe siècle, Paris et Lyon occupent l’essentiel du marché du livre en France. Mais Lyon, de par sa proximité géographique de l’Italie au carrefour privilégié de voies de communication en Europe, est très tôt en contact avec la Renaissance artistique et intellectuelle. L’humanisme a vite fait de faire son nid dans la ville qui devient alors un des plus grands centres de diffusion du savoir en Europe. Pendant un moment, Paris se trouve même éclipsé par Lyon qui devient le premier foyer d’édition en France. Il est alors de bon goût de se faire imprimer dans la capitale des Gaules, comme Michel de Nostre-Dame (dit Nostradamus) en 1555 pour son recueil de Prophéties ou François Rabelais (qui exerça la médecine à l’Hôtel-Dieu de Lyon) pour de nombreux ouvrages d’érudition et son fameux Pantagruel en 1532. Une lignée de grands imprimeurs-libraires y voit le jour : Sébastien Gryphe, Jean de Tournes et Etienne Dolet. Mais pour avoir imprimé des textes suspects d’hérésie, ce dernier mourra sur le bûcher en 1546. Aujourd’hui, le musée lyonnais de l’Imprimerie et de la Banque témoigne du glorieux passé de la ville. Dans cet avènement d’une littérature humaniste au XVIe siècle, les écrivains de la Pléiade (Ronsard, du Bellay, de Baïf, etc…) ont eu pour précurseurs et pour maîtres les poètes dits de l’Ecole lyonnaise : Maurice Scève, Pontus de Tyard, Pernette du Guillet et Louise Labé (dite la Belle Cordière). L’un d’eux, Maurice Scève, a pu être comparé à Mallarmé et à Valéry pour la profondeur de la pensée et la densité de l’expression. Son œuvre principale, « Délie, objet de plus haute vertu » (1544), fut inspirée par la poétesse Pernette du Guillet. C’est la naissance soudaine de la passion et les évocations sensuelles mêlées d’extases mystiques, révélation d’un monde situé au-delà des apparences et auquel on accède par l’amour, sentiment de la mort libératrice. Ronsard lui devra beaucoup… Jean-Paul BARRUYER

« Baise m’encor, rebaise moy et baise La voix de la Belle Cordière apporte un chant nouveau qui, pour être retenu, n’en est pas moins sensuel. Nulle gaillardise en ces vers, mais le sérieux de la passion. De tout temps les femmes ont chanté leur amour. Une seule a su le faire avec de tels accents. « Baise m’encor, rebaise moy et baise Donne m’en un de tes plus savoureus Donne men un de tes plus amoureus Je t’en rendray quatre plus chaus que braise. Las, te pleins-tu ? Ça que ce mal j’apaise En t’en donnant dix autres doucereus. Ainsi meslans nos baisers tant heureus Jouissons nous l’un de l’autre à notre aise. Lors double vie à chacun en suivra Chacun en soy et son ami vivra Permets m’Amour penser quelque folie. Toujours suis mal, vivant discrettement, Et ne me puis donner contentement Si hors de moy ne fay quelque saillie. » Louise Labé (1526-1566) poétesse lyonnaise Décidément, au XVIe siècle, le climat était déjà bien chaud… (NDLR)

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