CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT (Modifié le 16/11/2018 05:59) ACCUMULATION DU CAPITAL ET CROISSANCE EXOGENE II. LA CROISSANCE ENDOGENE III. DE LA CROISSANCE AU DEVELOPPEMENT IV. ASPECTS STRUCTURELS, INSTITUTIONNELS ET CULTURELS DE LA CROISSANCE : ELEMENTS D'ANALYSE V. REVOLUTION INDUSTRIELLE, CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT AU XIXEME SIECLE VI. LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU XXème SIECLE : ASPECTS QUANTITATIFS VII. ASPECTS STRUCTURELS ET INSTITUTIONNELS DE LA CROISSANCE AU XXème SIECLE.
Les termes de la croissance Croissance économique « Augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels. » (François Perroux) Horizon temporel Croissance (trend) ≠ fluctuations Croissance équilibrée production, capital, consommation et emploi augmentent au même rythme.
Quelques chiffres sur la croissance (1/3) 3 grandes périodes (croissance mondiale, chiffres de Maddison) Avant la révolution industrielle 1400 – 1820 : 0.2% par an (production par tête) 2) De la Révolution industrielle à la Deuxième Guerre mondiale 1820 – 1950 : 1.2% par an 3) Depuis la 2GM 1950 – 2008 : 2.2% par an
Quelques chiffres sur la croissance (2/3) Calculer un taux de croissance moyen 1950 2008 PIB par tête (monde, $1990) 2111 7614
Quelques chiffres sur la croissance (3/3) La règle des 70 (*) Nombre d’années pour qu’une variable soit multipliée par 2 (*) Cette règle vient de : Taux de croissance 0.2% 1.2% 2.2% Nombre d’années 350 58 32
PIB par tête depuis 1870 (volume) ► données de Maddison
« Des touristes perspicaces feront aussi bien » « Economic growth, being a summary measure of all the activities of an entire society, necessarily depends, in some way, on everything that goes on in a society. Societies differ in many easily observed ways, and it is easy to identify various economic and cultural peculiarities and imagine that they are keys to growth performance. For this, as Jacobs (1984) rightly observes, we do not need economic theory : ‘Perceptive tourists will do as well’. The role of theory is not to catalogue the obvious, but to help us to sort out effects that are crucial, quantitatively, from those that can be set aside. » Source : Lucas (1988, p.13)
Multiplicateur et Accélérateur (Domar (1947)) (Effet-revenu de l’investissement) Hypothèse : le taux d’épargne (s) est constant Accélérateur (Effet-capacité de l’investissement) Hypothèse : le coefficient de capital (v) est constant
Le déséquilibre est la règle (Domar (1947)) (1/2) Condition de croissance équilibrée Il faudrait que l’investissement croisse de manière régulière (au taux s/v) dans ce cas, le taux de croissance serait constant et égal à s/v
Le déséquilibre est la règle (Domar (1947)) (2/2) « L’économie se trouve devant un dilemme grave : si des investissements suffisants ne sont pas atteints aujourd'hui, il y aura du chômage. Mais si on investit assez aujourd'hui, il faudra investir encore plus demain (…). De sorte que par rapport au chômage, l'investissement est en même temps un remède contre la maladie et la cause de plus grands troubles pour le futur. »
L’instabilité de la croissance (Le modèle Harrod-Domar) (1/2) 3 taux de croissance Le taux de croissance effectif Le taux de croissance garanti Le taux de croissance naturel
L’instabilité de la croissance (Le modèle Harrod-Domar) (2/2) 3 taux de croissance
Répartition et Croissance (Kaldor…) (1/2) Hypothèses de base Modèles de demande (l’épargne s’ajuste à l’investissement ) Le taux d’épargne dépend de la répartition salaire – profits s est endogène : avec
Répartition et Croissance (Kaldor…) (2/2) Résultat Dès lors que , les variations du taux de profit permettent d’atteindre la croissance équilibrée ( ). Exemple (Kaldor (1957)) (excès de demande) (tensions inflationnistes) (hausse du taux de profit) (hausse de l’épargne)
Le Modèle de Solow (1/7) Hypothèses de base Fonction de production à facteurs substituables le coefficient de capital est variable La loi de Say est vérifiée modèle d’offre l’investissement découle de l’épargne (tout ce qui est épargné est investi) plein-emploi
La représentation de la dynamique Le Modèle de Solow (2/7) La représentation de la dynamique Fonction de production par tête (si les rendements d’échelle sont constants) avec rendements de facteur décroissants : La dynamique du capital par tête d’où
La représentation de la dynamique (2) Le Modèle de Solow (3/7) La représentation de la dynamique (2) La dynamique du facteur travail (taux de croissance démographique contant égal) La dynamique du facteur capital On a : et on suppose : Il vient : Le taux de croissance du capital est donc donné par :
L’équation dynamique fondamentale Le Modèle de Solow (4/7) L’équation dynamique fondamentale (2) et (3) dans (1) donne :
La solution de croissance équilibrée Le Modèle de Solow (5/7) La solution de croissance équilibrée Dans le cas où on a : soit :
La solution de croissance équilibrée (2) Le Modèle de Solow (6/7) La solution de croissance équilibrée (2) Dans ce cas, - La population ( ) croît au taux n. - Le capital ( ) croît au taux n. La production croît ( ) au taux n. La production par tête est constante (‘état stationnaire’)
La stabilité de la croissance Le Modèle de Solow (7/7) La stabilité de la croissance
Modèle de Solow : les causes de la croissance (1/3) L’accumulation du capital le facteur endogène de la croissance tendance à l’épuisement (rendements de facteur décroissants) dépend de l’épargne le taux d’épargne influence le stock de capital, le niveau de production (global et par tête) le taux d’épargne : a une influence transitoire sur le taux de croissance n’a pas d’influence sur le taux de croissance à l’état régulier
Modèle de Solow : les causes de la croissance (2/3) La croissance démographique un facteur exogène le taux de croissance démographique : n’a pas d’influence sur le taux de croissance de la production par tête. influence négativement le niveau de production par tête
Modèle de Solow : les causes de la croissance (3/3) Le progrès technique un facteur exogène « Le progrès technique tombe du ciel comme une manne » (Hahn et Matthews (1972)) le progrès technique est le seul facteur explicatif de la croissance de la production par tête (à l’état régulier)
Revenu par tête et Croissance démographique (source : Mankiw, Macroéconomie)
R&D : irréductiblement exogène ? Solow (1994) : oui « Il existe une logique interne – ou parfois même une non-logique – à l’avancée de la connaissance, largement étrangère à la logique économique (…). [L]a ‘production’ des nouvelles techniques peut être autre chose qu’une simple affaire de matières premières et de produits finis dans un processus traditionnel. » Romer (1990) : non « [M]arket incentives (…) play an essential role in the process whereby new knowledge is translated into goods with practical value. Our initial understanding of electromagnetism arose from resarch conducted in academic institutions, but magnetic tape and home videocassette recorders resulted from attempts by private firms to earn a profit. »
Confiance, institutions et croissance Source : Dessine-moi l’éco (vidéo 3’08’’)
Les « bonnes » institutions : la typologie de Dani Rodrik Rodrik D. et A. Subramanian (2003), "La primauté des institutions (ce que cela veut dire et ce que cela ne veut par dire)", Finances et Développement, juin 2003. « La plupart des travaux récents sur les institutions et la croissance économique insistent sur l’importance d’un groupe particulier d’institutions, à savoir celles qui protègent les droits de propriété et qui garantissent l’exécution des contrats. On pourrait les appeler institutions créatrices de marchés, puisqu’en leur absence, les marchés n’existent pas ou fonctionnent très mal. Mais le développement économique à long terme exige plus qu’une simple stimulation de l’investissement et de l’esprit d’entreprise. Il faut aussi mettre en place trois autres types d’institutions pour soutenir la dynamique de croissance, renforcer la capacité de résistance aux chocs et faciliter une répartition des charges socialement acceptable en cas de chocs. On pourrait parler d’institutions : • de réglementation des marchés, qui s’occupent des effets externes, des économies d’échelle et des informations imparfaites. Ce sont, par exemple, les organismes de réglementation des télécommunications, des transports et des services financiers. • de stabilisation des marchés, qui garantissent une inflation faible, réduisent au minimum l’instabilité macroéconomique et évitent les crises financières. Ce sont, par exemple, les banques centrales, les régimes de change et les règles budgétaires. • de légitimation des marchés, qui fournissent une protection et une assurance sociales, organisent la redistribution et gèrent les conflits. Ce sont, par exemple, les systèmes de retraite, les dispositifs d’assurance chômage et autres fonds sociaux. »
Causes et conséquences de la croissance : synthèse
Productivité Globale des Facteurs La comptabilité de la croissance PIB Facteur capital Facteur travail Productivité Globale des Facteurs France 1950–1973 5,4 2,3 0,2 3,0 1960–1995 3,6 1,8 0,3 1,3 1995-2011 1,7 0,7 Allemagne 1952–1973 6,6 2,7 3,7 3,1 0,1 1,4 0,5 0,0 0,9 Japon 9,5 3,3 2,2 4,0 5,7 0,6 -0,6 Royaume-Uni 1955–1973 1,9 1,2 0,8 2,4 0,4 Etats-Unis 1947–1973 1,0 3,2 Brésil 1940–1990 5,6 2,9 1,5 1,1 Corée du Sud 1966–1990 10,3 4,1 4,5 4,4 -0,3 Sources : Barro R.J. and X. Sala-i-Martin, Economic Growth, Second Edition, The MIT Press, 2004 et OCDE.
Sources de la croissance dans les économies en développement (Source : Rapport sur le commerce mondial 2014, OMC, p.62)
Evolution du nombre de demandes de brevets entre 2006 et 2015 Les demandes de brevets à l’Office Européen des Brevets en 2015 (Source : Office Européen des Brevets) Evolution du nombre de demandes de brevets entre 2006 et 2015 Etats-Unis 24% Allemagne 0% Japon -3% France 34% Pays-Bas -4% Suisse 27% République de Corée 39% Chine 684% Royaume-Uni 7% Italie Suède 51% Total (174 pays) 160 000 demandes de brevets ont été déposées en 2015 à l’OEB. Près de 11 000 (7%) de ces demandes proviennent de résidents en France. En 2006, 730 demandes provenaient de la Chine ; ce nombre s’élève à plus de 5 700 en 2015 (+684%).
La trappe de non-convergence (« The middle income trap ») (Source : Banque mondiale et The Economist)
Le Développement durable : définition et origines « Développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la possibilité de répondre à ceux des générations à venir » Rapport de la Commission Brundtland (1987) Origines L’état stationnaire des classiques ? Georgescu-Roegen (1971,1976,1979) La Décroissance. Entropie-Ecologie-Economie (1979) Meadows et alii.(1972), Halte à la croissance (Club de Rome)
Ressources naturelles et croissance économique (Vidéo 11:42) (Source : MOOC « C’est quoi l’éco ? », ENS Lyon et Journées de l’économie)
Les Conférences sur le changement climatique Conférences des Parties (COP) Sous l’égide des Nations Unies Réunions annuelles) Fixer des objectifs et prendre des décisions visant à lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences. Principales Conférences Conférence de Rio (1992) Protocole de Kyoto (1997) 37 pays s’engagent à réduire de 5.2% leurs émissions entre 2008 et 2012 par rapport à 1990 Conférence de Copenhague (2009) engagement de stabiliser la hausse des températures à 2° en 2100 par rapport à l’ère industrielle (1850)
L’analyse économique de la pollution La solution centralisée Les normes (quotas) Taxes pigouviennes ex : le projet de ‘taxe carbone’ (2009-2010) La solution décentralisée Le théorème de Coase (1953) Une solution intermédiaire Le marché des droits à polluer
Le prix de la tonne de CO2 en Europe (en €)
L’IDH : 3 dimensions, 4 indicateurs (PNUD) ► accéder au site du PNUD
Carte de l’IDH en 2011 (187 pays) Très élevé : IDH > 0. 9 Elevé : 0 Carte de l’IDH en 2011 (187 pays) Très élevé : IDH > 0.9 Elevé : 0.8< IDH < 0.9 Moyen : 0.5 < IDH < 0.8 Faible : IDH < 0.5
L’IDH : tendances pour 5 pays
Indice de développement humain ajusté aux inégalités (IDHI) IDHI = IDH réduit par les inégalités en termes de revenu, de santé et d’éducation = IDH s’il n’existe aucune inégalité = écart (en %) par rapport à l’IDH (vu comme le niveau potentiel de développement humain) En 2011, en moyenne pour 134 pays : ‘perte’ due aux inégalités (23%) IDHI (0.525) IDH (0.682) - =
IDHI : réductions de l’IDH dues aux inégalités Norvège : - 5.6% Etats- Unis : - 15.3% France : - 9.1% Chine : - 22.3% Namibie : - 43.5%
L’Indice d’inégalité de genre Rangs en 2011 (146 pays) Suède (1) Royaume Uni (34) Russie (59) France (10) Chine (35) Niger (144) Corée (11) Etats-Unis (47) Yemen (146)
L’Indice de pauvreté multidimensionnelle En 2011, pour 109 pays 1.7 mds de personnes vivent dans une pauvreté multidimensionnelle au moins 33% des indicateurs indiquent une déprivation sévère en termes de santé, d’éducation et de niveau de vie.
► Construisez votre indice et classez les pays The Better Life Index de l’OCDE (34 pays, 11 dimensions, 19 indicateurs) Logement Revenu et patrimoine Emploi Liens sociaux Education Environnement Gouvernance Santé Satisfaction de vie Sécurité Equilibre vies familiale / professionnelle ► Construisez votre indice et classez les pays
The Better Life Index de l’OCDE : classement
The Better Life Index de l’OCDE Les 11 dimensions pour France, Etats-Unis, Japon (2011)