On compte près de un million d’enfants et de jeunes immigrants au pays, ce groupe représentant un dixième de toute la population des enfants et des adolescents canadiens. De façon générale, ces Néo-Canadiens font bonne figure au chapitre de la santé : la grande partie d’entre eux se disent en bonne santé physique et mentale, et disent avoir un fort sentiment d’appartenance à leur collectivité, lorsqu’on les compare à leurs homologues nés ici. Les jeunes immigrants fument moins, consomment moins d’alcool, ont moins de comportements suicidaires et sont moins nombreux à faire de l’embonpoint par rapport à leurs confrères canadiens de naissance. Cette adaptation réussie et ce bon état de santé pourraient refléter le fait que la majorité des enfants et jeunes nouveaux arrivants appartiennent à la catégorie des immigrants économiques plutôt qu’à celle des réfugiés, ces derniers ayant plus de mal à en venir à une vie bonne et saine, du moins au début. Cela dit, la vie n’est pas facile pour tous les jeunes immigrants venus s’établir au Canada. Près de un sur dix reçoit un diagnostic de trouble de l’humeur, et un sur quatre dit ne pas ressentir un fort sentiment d’appartenance à sa nouvelle collectivité. Étant donné la récente volonté d’améliorer l’accès aux services de santé mentale au pays, les besoins particuliers des immigrants et réfugiés devraient être tenus en compte si l’on veut que ces populations non seulement reçoivent les soins dont elles ont besoin, mais aussi que ces soins soient à la fois efficaces et respectueux de leur culture. Mais dans certains domaines, les enfants et jeunes immigrants et réfugiés se classent moins bien par rapport à leurs homologues nés ici. Les jeunes immigrants sont plus sédentaires et mangent moins de fruits et de légumes que les Canadiens de naissance. Ils affichent une moins bonne hygiène dentaire, ils sont plus susceptibles de souffrir d’anémie ferriprive, de maladies oculaires et de problèmes de la vue, et, selon leur pays d’origine, ils sont très à risque de contracter le paludisme ou la tuberculose avant leur arrivée au Canada. Étant donné la difficulté d’obtenir des vaccins dans les régions tropicales et les pays en développement d’où proviennent certains immigrants et réfugiés, les enfants de ces familles sont jusqu’à 54 % plus à risque de contracter diverses maladies, dont la varicelle, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le tétanos et l’hépatite B, et ce, même après leur arrivée au Canada. Les répercussions de ces maladies peuvent être débilitantes, coûteuses et même fatales. Qui plus est, ce grand nombre d’enfants et de jeunes non vaccinés compromet l’immunité collective au Canada, ce qui devient une importante préoccupation de santé publique. Les obstacles à l’immunisation des familles immigrantes et réfugiées, dont les difficultés en matière de transport et d’accès aux services et un manque de compréhension quant à l’importance de la vaccination, devraient être tenus en compte dans l’élaboration de stratégies de santé publique visant à augmenter le taux d’immunisation au pays. À d’autres égards, les données sur les enfants et jeunes immigrants sont tout simplement insuffisantes. De l’information sur la santé et le bien-être de la jeunesse immigrante a été recueillie, mais il est difficile d’accéder à certaines statistiques sur les enfants et nouveau-nés néo-canadiens. Aussi, on manque d’information concernant la prévalence de la maltraitance faite aux enfants de familles immigrantes. Dans le passé, certaines minorités culturelles étaient presque deux fois plus représentées dans les services de protection de la jeunesse, alors que les enfants d’origine arabe ou de race blanche étaient sous-représentés. Les enfants de minorités culturelles — dont les jeunes immigrants — sont beaucoup plus nombreux à faire l’objet de dépistages et de signalements de maltraitance par rapport aux enfants de la population générale. Bien que les médecins soient encouragés à s’abstenir d’effectuer systématiquement de tels dépistages dans le cadre de leurs rencontres avec leurs patients, ils doivent rester à l’affût des signes de maltraitance chez leurs jeunes patients. Mais en plus de problèmes de santé, les enfants et jeunes nouvellement arrivés au Canada éprouvent une pléthore de sentiments, dont de la joie, de la déception, de l’ajustement graduel, puis de l’acceptation. Ils subissent en outre plus ou moins les effets de la dissonance culturelle, c’est-à-dire la perception d’un écart entre la culture du pays d’origine et la culture canadienne dans laquelle ils sont soudainement plongés. Cette dissonance peut entraîner de graves répercussions, comme de l’intimidation, de l’agressivité envers les pairs, des pensées suicidaires, des tentatives de suicide, de la tension entre les jeunes et leurs parents et des problèmes entourant la santé sexuelle et reproductive. De façon générale, le fait de vivre avec ses parents biologiques et ses frères et sœurs au sein d’une famille unie aide les enfants à éviter certains de ces problèmes. Toutefois, les enfants et jeunes immigrants n’ont pas tous la chance de vivre avec leur famille biologique au moment de leur arrivée au Canada, et ce ne sont pas toutes les familles qui sont en mesure d’offrir à leurs enfants le soutien dont ils ont besoin. Par conséquent, il est très important que les prestataires de soins et tous les membres des cercles sociaux des enfants et jeunes immigrants comprennent ce que ces derniers ressentent et vivent ainsi que les difficultés qu’ils doivent affronter. Le seul fait d’offrir soutien et conseils peut ainsi faciliter l’adaptation des immigrants à leur nouvelle vie. Il est essentiel que le système de santé canadien soit conscient du caractère prioritaire de l’état de santé et des difficultés susceptibles d’empêcher les enfants et jeunes immigrants de mener la vie de grande qualité que peut leur offrir le Canada. Des initiatives de santé publique efficaces et des soins de santé de grande qualité pourraient contribuer à remédier aux problèmes qu’éprouvent les enfants et jeunes immigrants. Qui plus est, les intervenants et réseaux de services qui appuient les familles immigrantes, comme le réseau de l’éducation ou des services à l’enfance, devraient tenir compte des différences culturelles et des obstacles auxquels font face les nouveaux arrivants au Canada. Les initiatives et services doivent être pensés en fonction de la diversité des Néo-Canadiens, lesquels ont des attentes et convictions différentes de ce que nous connaissons, et se frappent inévitablement à des obstacles et barrières lorsqu’ils arrivent en terre canadienne. Pour de plus amples détails, prière de visiter le site du réseau d’échange des connaissances sur la santé des migrants de la CCSIR, le site Les soins aux enfants néo-canadiens et celui de Metropolis pour en savoir davantage sur les immigrants et les réfugiés au Canada, et sur leur santé et leur mieux-être. Cette section résume brièvement certaines des difficultés et états de santé prioritaires auxquels sont confrontés les enfants, les jeunes et les familles nouvellement arrivés au Canada.