Le classicisme
Définition synthétique Le classicisme est un mouvement littéraire qui se développe en France, et plus largement en Europe, dans la deuxième moitié du xviie siècle, de 1660 à 1680. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s’incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection.
Caractéristiques Les œuvres classiques reposent sur une volonté d’imitation et de réinvention des œuvres antiques. Elles respectent la raison et sont en quête d’un équilibre reposant sur le naturel et l’harmonie. Les auteurs de cette période ont un intérêt pour la lucidité et l’analyse. Les écrivains recherchent au plus haut point le « naturel », c’est-à-dire une forme de simplicité.
Plusieurs règles en vigueur La vraisemblance : correspond à ce qui peut paraître vrai. L’objectif n’est pas de représenter la vérité mais de représenter ce qui est considéré comme possible. Est vraisemblable ce qui correspond aux opinions du public en termes de morale, de rapports sociaux, de niveau de langue utilisé etc. La clarté : comme le dit Boileau dans l’Art Poétique : « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » La bienséance: ne pas choquer la morale du lecteur, ni ses conceptions politiques et religieuses
Une règle d’or « Placere et docere » : plaire et instruire sont les deux objectifs à concilier dans une œuvre littéraire comme le montrent ces citations de quelques auteurs du grand siècle: « On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction ; et s’il arrive que l’on plaise, il ne faut pas néanmoins s’en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire » (LA BRUYERE, préface des Caractères). En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire, / Et conter pour conter me semble peu d’affaire. » (LA FONTAINE, Fables) « Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j’ai cru que [...] je n’avais rien de mieux à faire que d’attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle », (MOLIERE)
L’honnête homme L’importance de la vraisemblance est liée à l’importance de la morale dans la littérature classique. Les œuvres classiques se donnent en effet pour objectif de « réformer » le public en l’amenant à réfléchir sur ses propres passions. Car l’idéal artistique du classicisme s’accompagne d’un idéal moral incarné dans la figure théorique de l’honnête homme. Cette expression résume toutes les qualités que l’on peut attendre d’un homme de Cour : politesse, culture, humilité, raison, tempérance, respect des règles, capacité à s’adapter à son entourage.
Le classicisme en littérature Le XVIIème siècle est l’âge d’or du théâtre : les dramaturges de l’époque sont restés célèbres: Molière, Racine, Corneille. Mais des auteurs s’illustrent également dans d’autres genres: -le roman : Mme de Lafayette -les fables : Jean de la Fontaine -les maximes : La Rochefoucauld -les portraits satiriques : La Bruyère -la littérature épistolaire: Mme de Sévigné -la philosophie: Descartes, Pascal
Le classicisme dans les arts Tous les arts sont touchés par la doctrine classique. Ainsi, l’architecture est caractérisée par des lignes régulières, des dimensions spectaculaires pour l’époque qui doivent être le reflet de la magnificence royale. Exemple : château de Versailles et ses jardins à l’image du Roi Soleil
Plan jardins de Versailles
Vue arrière du Château de Versailles
Aperçu des jardins de Versailles
En peinture… La peinture emprunte, tout comme la tragédie, des sujets à la mythologie tout en travaillant sur l’harmonie des proportions. C’est le cas, par exemple, dans le célèbre tableau de Nicolas Poussin représentant L’Enlèvement des Sabines.
L’enlèvement des Sabines
Les portraits officiels Le portrait officiel est un genre en pleine expansion car le pouvoir royal cherche à s’affirmer. Les deux tableaux qui suivent représentent Louis XIV en costume de sacre, puis en costume équestre et couronné par la Victoire.
Hyacinthe RIGAUD (1701), Louis XIV en costume de sacre
Pierre MIGNARD (1692), Portrait équestre de Louis XIV couronné par la Victoire