L’art de la période baroque Souvenez-vous: l’art baroque en Italie catholique et en Hollande protestante
Nous avons vu le baroque en Italie lié à l’église catholique et à la Contre-réforme, où l’art se fait total, dramatique, théâtral, touche les sens pour la plus grande gloire de l’Église…
Renaissance: La forme centrale, à base de cercle « raison divine » Baroque en Italie: Borromini (1599-1667): l’Église de Saint-Charles-aux-quatre-fontaines: église 1638, façade 1665-67
En Hollande protestante, l’Église réformée se veut austère, les temples ne sont pas décorés. Le financement des arts revient aux guildes d’artisans et aux particuliers. Le mécanisme du marché d’art s’instaure, avec sa loi de l’offre et de la demande. Ainsi apparaissent les nouveaux genres, comme les portraits de groupe... Hollande: Rembrandt: La leçon d’anatomie du docteur Tulp, Ronde de nuit...
...les paysages, les vues architecturales, les natures mortes et les « scènes de genre » que les acheteurs particuliers préfèrent. Nous avons vu que ces scènes sont faussement anodines… Jan Steen: La veille de la Saint- Nicolas et La visite du médecin (vers 1660).
L’art de la période baroque en France: le classicisme baroque Style Louis XIV
En France, catholique aussi, existent des artistes de sensibilité baroque comme en Italie: Jules Hardouin-Mansart dans son église des Invalides à Paris reprend le plan et la coupole de la cathédrale de Saint Pierre de Rome, avec en plus le tambour de la coupole en ovale… Jules Hardouin-Mansart, Église des Invalides, Paris, 1680-1691
Le peintre Georges de la Tour (1593-1652) qui s’inspire de Caravage, en utilisant la lumière inégale d’une bougie pour créer des scènes aux forts contrastes, et en représentant les épisodes biblique dans les intérieurs simples. Saint Joseph charpentier, 1645, et détail
L’art de la période baroque en France prend une forme particulière, qui correspond aux ambitions absolutistes de Louis XIV. C’est un style d’inspiration classique, discipliné, intellectuel, s’adressant plus à l’esprit qu’aux sens. Louis XIV Coysevox 1668 ?, Hyacinthe Rigaud, 1701
Nous parlons du « classicisme » qui prend toutefois certaines idées baroque: nous parlons donc de « classicisme baroque ». Claude Perrault, Façade est du Louvre, 1667-70 Classicisme baroque en France: Claude Perrault, Façade est du Louvre, 1667-70
Renaissance: La forme centrale, à base de cercle « raison divine » Baroque en Italie: Borromini (1599-1667): l’Église de Saint-Charles-aux-quatre-fontaines: église 1638, façade 1665-67
Claude Perrault, Façade est du Louvre, 1667-70 À la ligne courbe, concave-convexe, et à la fantaisie du Baroque italien, s’oppose un style monumental, fondé sur les lignes droites, horizontales et verticales, sur l’équilibre, la clarté et la rationalité. Claude Perrault, Façade est du Louvre, 1667-70
La façade du Louvre marque la victoire du Classicisme français comme « style royal ». Ce retour à l’Antiquité et aux maîtres du XVIème siècle correspond aux ambitions absolutistes de Louis XIV. Louis XIV Coysevox 1668 ?, Hyacinthe Rigaud, 1701
La plus imposante réalisation du classicisme français est le château de Versailles. Ce style va aussi être appelé « style Louis XIV ». agrandi sous Louis XIV entre 1669 et 1685 , alors que le peintre Lebrun est le conseiller du roi. Lenotre aménage le jardin. Le château de Versailles, agrandi sous Louis XIV par les architectes Louis le Vau et Jules Hardouin-Mansart.
www.versailles3d.com Historique de la construction: http://www.versailles3d.com/fr/en-video/de-louis-xiii-a-la-revolution.html Visite du parc: http://www.versailles3d.com/fr/en-video/des-jardins-aux-chateaux-de-trianon.html
Mais le goût du roi évolue bientôt vers plus de faste Mais le goût du roi évolue bientôt vers plus de faste. Louis XIV veut donner un décor luxueux à lui et à sa cour… Ainsi Versailles reprend le concept baroque de subordonner tous les arts à un seul but - ici à la gloire de Louis XIV.
Versailles, Salon de la Guerre, reliefs Antoine Coysevox Lebrun, peintre et décorateur favori du mécénat royal engage architectes, sculpteurs, peintres et artisans pour réaliser à Versailles de splendides ensembles, tel ce Salon de la Guerre… Antoine Coysevox, Médaillon « Louis XIV victorieux et couronné par la gloire » et « Clio écrivant l’histoire du Roi » Versailles, Salon de la Guerre, reliefs Antoine Coysevox
…ou la galerie des glaces …ou la galerie des glaces. Ici, comme avec le baroque romain, c’est l’ensemble qui impressionne, plus que les éléments pris séparément. Fonction officielle persiste: y est signé en juin 1919 le traité de Versailles concluant la Ière guerre mondiale
Le jardin du chateau de Versailles conçu par André Le Nôtre Le parc qui s’étend à l’ouest du château prolonge l’espace architectural et marque la culmination du classicisme dans l’art des jardins… Cette idée du décor luxueux, qui fait Versailles reprendre le concept baroque de subordonner tous les arts à un seul but, s’étend aussi au parc entourant le château. Le jardin du chateau de Versailles conçu par André Le Nôtre
Dans ce jardin classique, dit « à la française » nous voyons la recherche de la perfection formelle: le plan est géométrique et s’ordonne symétriquement autour d’un axe perspectif passant par les appartements. Comme l’intérieur du château, il sert de décor aux apparitions du roi, tel des « salles extérieures ».
Plan du parc du Château de Versailles, André le Notre
Trianon, Plan du jardin et chateau de la Reine Jardin à la française, jardin à l’anglaise. Trianon, Plan du jardin et chateau de la Reine
Bosquet des bains d’Apollon du chateau de Versailles La végétation taillée forme des murs de verdure…derrière lesquels le marcheur découvre des endroits cachés, arrangés en décor théâtral. Bosquet des bains d’Apollon du chateau de Versailles
Le statuaire à l’antique est symbolique : Louis XIV y est associé à Apollon, dieu conduisant le char du Soleil dans la mythologie grecque. Aussi dieu de la beauté et des arts… Le bain d’Apollon
Les plans d’eau servent de miroirs où se reflète le ciel Les plans d’eau servent de miroirs où se reflète le ciel. Le spectaculaire y culmine avec les jeux d’eau: fontaines, jets, rideaux d’eaux, dont la complexité est à son apogée. Le bassin d’Apollon avec Apollon conduisant le char du soleil
Le spectaculaire y culmine avec les jeux d’eau: fontaines, jets, rideaux d’eaux, dont la complexité est à son apogée.
Poussin, 'Et in Arcadia Ego', 1637-38 Le pouvoir absolu désiré par Louis XIV apparait en arts comme dirigisme exercé sur les arts plastique, s’appuyant sur un nouveau concept d’éducation des artistes: en 1648 Louis XIV fonde l’Académie royale de peinture et sculpture, remplaçant l’apprentissage traditionnel auprès d’un maître. Poussin en est le premier directeur… Le programme de l’Académie est basé sur un système de « règles » théoriques et rationnelles à l’extrême, et se montre incapable de produire d’artiste significatif… l’Académie royale est fondée en 1648, par Colbert, son ministre des finances, et par Lebrun, qui en devient directeur en 1663. Poussin, 'Et in Arcadia Ego', 1637-38
Poussin, L’enlèvement des Sabines, 1634-35 Vers la fin du siècle, les membres de l’Académie forment deux fractions opposées sur la question de la primauté de la ligne (« les poussinistes ») ou de la couleur (« les rubénistes »). par Colbert, son ministre des finances, et par Lebrun,1637-38, 'Et in Arcadia Ego', 185x121 l’Académie royale est fondée en 1648, Lebrun en devient directeur en 1663. Poussin, L’enlèvement des Sabines, 1634-35 Rubens, L’enlèvement des filles de Leucipe, 1617
Poussin, L’enlèvement des Sabines, 1634-35: clacissisme baroque Les poussinistes, conservateurs, défendent les idées de Poussin: le dessin (« la ligne »), qui vient de l’esprit, est supérieur à la couleur qui relève des sens. Poussin, L’enlèvement des Sabines, 1634-35: clacissisme baroque
Rubens, L’enlèvement des filles de Leucipe, 1617 Les rubénistes par contre, défendent la couleur pour sa capacité à parler à tous, et non seulement à une classe privilégiée, éduquée: c’est une idée révolutionnaire en germe… Poussin, Sainte Famille avec Ste Elizabeth et St Jean Baptiste, 1655 Rubens, L’enlèvement des filles de Leucipe, 1617
Film à voir: Le roi danse, Gérard Corbiau, 2000 Voir le film (minimum: second chapitre) et relevez les dialogues du public de la première scène de danse. Thème de réflexion: l’art au service de l’instauration du pouvoir absolu de Louis XIV
Je sais… Quelle forme prend l’art de la période baroque en France? Au quel monarque cet art est-il associé? En peinture, nous parlons de……………… Quel ensemble en est la plus importante réalisation/ illustration? Qu’entendons nous par « jardin classique » ou « à la française »?
Devoir de recherche Relevez les dialogues (en français! + traduction en serbe) du public de la première scène de danse. Réfléchissez aux rapports entre personnages qui apparaissent dans la scène où danse le tout jeune Louis XIV. Comment l’auteur du film fait passer les informations nécessaires pour comprendre la scène? (Quels sont les rapports de force que nous voyons de l’image? Quelles informations sur leur rapports sont entendus dans les dialogues?) Comment ces rapports de force ont changé dans l’extrait suivant, montrant le roi au sommet de son pouvoir? Que pouvez vous conclure sur le sens que Louis XIV accorde à l’art?
Pour en savoir plus sur Versailles: www.versailles3d.com Historique de la construction au http://www.versailles3d.com/fr/en-video/de-louis-xiii-a-la-revolution.html Visite du parc du château de Versailles au http://www.versailles3d.com/fr/en-video/des-jardins-aux-chateaux-de-trianon.html