Violences conjugales, stress post traumatique et prise en charge des victimes A. Les cycles de la violence I. Les Violences Psychologiques II. Les Violences Physiques III. L’Emprise B. Le Profil Psychopathologique des victimes de violences conjugales C. L’État de Stress Post-traumatiques (ESPT) D. La prise en charge psychologique des victimes de Violences Conjugales I. Les groupes de paroles II. La psychothérapie individuelle
A. Les cycles de la violence I/ Les violences psychologiques Le contrôle ou la possession de l’autre: C’est l’intrusion dans les activités de la femme, dans ses relations sociales et/ou dans ses choix personnels. (EX: La jalousie est une forme de contrôle, rattachée au désir de possession) L’Isolement: Pour que la violence puisse se perpétuer, il faut séparer la femme progressivement de ses amies, de sa famille, la priver de soutien, de personne à qui confier ce qu’elle subit. L’Harcèlement et les menaces: À force d’entendre les mêmes discours, les mêmes arguments, la femme victime de harcèlement finit par être persuadée que son compagnon a raison. Les menaces placent la femme dans une position où c’est elle qui porte la responsabilité. La dévalorisation et la culpabilisation: Il s’agit d’atteindre l’estime de soi de la femme et d’ébranler sa confiance en elle. Cet abus renvoie également une image où la femme a besoin de son compagnon : « qu’est-ce que tu ferais sans moi ? »
A. Les cycles de la violence Il n’existe pas de violences physiques sans qu’il y ait eu, dans un premier temps, des violences psychologiques. Cependant la violence psychologique seule, peut provoquer à elle seule un traumatisme intense chez la victime.
A. Les cycles de la violence II) Les violences physiques Les coups et blessures: Généralement, la violence physique intervient à partir du moment où la femme résiste à la violence psychologique. Quand ces violences ne sont pas récurrentes, mais interviennent de façon isolée, la femme ne les reconnaît pas elle-même et trouve une explication pour les justifier : "il était fatigué/énervé", "il ne l’a pas fait exprès", "il ne s’est pas contrôlé ». Les violences sexuelles: C’est une forme de violence très large, allant du devoir conjugal au viol en passant par le harcèlement sexuel ou l’exploitation sexuelle. L’homme violent utilise la suggestion, la culpabilisation, et/ou la menace, pour obtenir un acte sexuel.
A. Les cycles de la violence III/ L’Emprise « La relation d’emprise est une perversion où le prédateur ne tient compte que de son seul monde mental, ses pulsions, ses désirs. L’autre n’existe que sous forme de proie et non de personne. Le pervers narcissique n’éprouve pas le plaisir de la transgression puisqu’il n’a pas de loi qui interdit d’écraser un moustique ou de briser un morceau de bois. L’autre existe à peine, on peut donc la violer, la battre, la réduire en esclavage sans aucune culpabilité » Boris Cyrulnik.
B. Profil Psychopathologique des victimes de violences conjugales Il n’existe pas de profil psychologique qui prédestinerait une femme à être victime de violences. Toutefois, des facteurs familiaux peuvent être en cause: Hypothèse 1: Par des mécanismes de répétition, de nombreuses études prouvent, que les femmes qui ont subi de la maltraitance physique ou morale dans leur enfance ont un risque plus élevé de se retrouver, à leur tour, victimes de violences conjugales. Hypothèse 2: Des femmes ayant été rejetées ou maltraitées dans leur enfance, pensent qu’elles ne pourront aimer que des hommes rejetants. Hypothèse 3: Des femmes n’ayant pas reçu de sécurité affective de leurs parents, ne se pensent pas dignes d’être aimées et seront prêtes à tous les renoncements pour avoir droit, elles aussi, au bonheur. Hypothèse 4: Des femmes ayant eu une mère peu affectueuse ont appris très rapidement, qu’il leur fallait se montrer « réparatrices » pour mériter l’amour d’un homme qu’elles aiment.
C. L’État de Stress Post-traumatiques (ESPT) L’état de stress post-traumatique (ESPT) est un état se caractérisant par le développement de symptômes spécifiques faisant suite à l'exposition à un événement traumatique dans un contexte de mort, de menaces de mort, de blessures graves et/ ou d’agression sexuelle. L’ESPT peut survenir à tout âge y compris durant l’enfance. Les symptômes apparaissent habituellement dans les 3 premiers mois suivant l’évènement traumatique bien qu’il puisse exister un délai de plusieurs mois voire même de plusieurs années avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Les symptômes feront surface suite à un évènement marquant dans la vie de la personne (nouvelle agression, séparation, grossesse,…) Pour établir un diagnostic d’ESPT, les symptômes doivent persister plus d’un mois.
C. Les symptômes de l’État de Stress Post-traumatiques (ESPT) Des reviviscences: Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement Cauchemars / Flashbacks Détresse ou réactivité physiologique lors de l’exposition à des stimuli associés à l’événement traumatique De l’évitement: Évitement des souvenirs, pensées et sentiments liés au trauma Évitement des éléments (personnes, lieux, activités, objets, situations) rappelant le trauma Des altérations cognitives et émotionnelles: Incapacité à se rappeler un aspect important de l’événement traumatique Croyances négatives persistantes et exagérées au sujet de soi, des autres ou du monde Tendance à se blâmer Émotions négatives persistantes (peur, horreur, colère, culpabilité, honte) Diminution de l’intérêt pour les activités Sentiment de détachement d’autrui Restrictions des émotions positives L’hyperactivation du système nerveux: Irritabilité ou excès de colère Comportement imprudent ou autodestructeur Hypervigilance - Sursauts Difficultés de concentration Difficultés de sommeil
I. Les groupes de paroles D. La prise en charge psychologique des victimes de violences conjugales I. Les groupes de paroles - Sortir de l’isolement - S’extraire du silence - Diminuer le sentiment de honte / culpabilité - Retrouver confiance en soi et estime de soi
D. La prise en charge psychologique des victimes de violences conjugales II. La psychothérapie individuelle - Expliquer le phénomène d’emprise - Mettre la victime en sécurité - Diminuer le sentiment de honte / culpabilité - Travailler sur l’État de stress Post-Traumatique et atténuer les symptômes (Psychothérapie EMDR) - Retrouver confiance en soi et estime de soi - Arriver à un travail de « Résilience »