"De but en blanc" Signification : Directement Origine : Dans le domaine militaire, la "butte" était un tas de terre sur lequel devait être placé le canon. Le "blanc" quant à lui désignait la cible à atteindre. "De but en blanc" signifiait donc qu'il fallait tirer d'après la trajectoire qui serait la plus courte. Aujourd'hui, on emploie encore cette expression mais le sens y est plus figuré. Il ne s'agit pas de "tirs", mais de "paroles". "Dire les choses de but en blanc", c'est donc les dire directement, sans faire de détours.
"En mettre plein la vue à quelqu'un" Signification : Impressionner quelqu'un. Origine : Cette expression date du XVIIe siècle mais elle s'utilisait alors sous la forme "donner dans la vue à quelqu'un", qui signifiait qu'une personne était frappée par l'éclat d'un tissu. Par la suite, elle a pris le sens de "séduire". La signification s'est ensuite transformée en "impressionner vivement quelqu'un". C'est depuis le XIXe siècle que l'expression s'utilise dans un langage plutôt familier.
"De derrière les fagots" Signification : D'une qualité extraordinaire, surprenante. Origine : Au XVIIIème siècle, l'expression "de derrière les fagots" concernait le vin qui, à l'époque, était entreposé derrière des fagots de bois dans une cave. Conservé pour les grands événements, il était très souvent de très bonne qualité.
"Mettre les pieds dans le plat" Signification : Aborder maladroitement un sujet à éviter sans s'en rendre compte. Origine : Au XIXe siècle, un "plat" était une vaste étendue d'eaux basses. "Mettre les pieds dans le plat" est à rapprocher de "faire une gaffe" ou "gaffer". En effet, ce verbe signifiait en provençal "patauger dans la boue", autrement dit "dans les eaux basses". Le fond d'un plat, au sens défini précédemment, est souvent boueux et vient troubler la clarté de l'eau lorsqu'on y met les pieds. C'est à ce phénomène que se réfère l'expression, qui signifie qu'une personne aborde maladroitement un sujet à éviter et qu'elle continue à en parler longuement, semant ainsi le malaise chez son auditoire. Le premier sens fut tout d'abord "agir sans aucune discrétion".
"Un nom à coucher dehors" Signification : Origine : Un nom difficile à prononcer ou à retenir. Origine : Cette expression provient d'une époque où lorsqu'une personne était perdue et devait demander le gîte à des inconnus, il valait mieux pour elle qu'elle ait un nom à résonance "chrétienne" pour que quelqu'un accepte de lui offrir un endroit où passer la nuit. Il en était de même dans les auberges où les personnes dont le nom était le plus bourgeois avaient le plus de chances d'obtenir une chambre. Ainsi, les autres allaient devoir dormir dehors. C'est pour ces raisons que l'on dit "avoir un nom à coucher dehors", dont le sens est heureusement aujourd'hui différent puisqu'il s'agit simplement d'avoir un nom compliqué à prononcer ou à retenir, même si l'expression a toujours une valeur relativement négative.
"Être sur la sellette" Signification : Être exposé à la critique. Origine : Autrefois, la selle était une sorte de chaise. La sellette était un petit siège qui servait, au XIIIe siècle, à faire asseoir les accusés pour les interroger longuement. Elle était volontairement basse pour que les juges du tribunal puissent dominer ceux qu’ils allaient tenter de faire parler. Son usage fut aboli après la Révolution mais l’expression "être sur la sellette" signifie toujours "être exposé à la critique, au jugement".
"Verser un pot de vin" Signification : Verser une somme d'argent illégalement. Origine : Au XVIe siècle, "verser un pot de vin" signifiait simplement "donner un pourboire", une somme permettant de se payer à boire. En effet, dans notre culture, le fait d'offrir un verre à une personne a toujours signifié qu'on lui accordait une place privilégiée. Désormais, le "pot de vin" désigne la somme d'argent versée à une personne - de façon illégale - et qui apporte à celui qui la donne un avantage quelconque.
Affirmer ses propos avec ferveur. "Mettre sa main au feu" Signification : Affirmer ses propos avec ferveur. Origine : Au Moyen Age, lorsque les enquêtes concernant la culpabilité d'une personne s'annonçaient longues et fastidieuses, on préférait soumettre les accusés à une épreuve appelée le "jugement de Dieu". Celle-ci existait de différentes manières. Il pouvait s'agir de tournois, de duels, mais également d'autres formes d'épreuves beaucoup plus radicales. On attachait parfois un accusé par les poignets et par les chevilles et on le jetait dans l'eau. Si son corps flottait, c'est qu'il était coupable. Il pouvait également s'agir de tenir dans ses mains une barre de fer sortant des braises ou encore de laisser sa main dans les flammes. Si elle en ressortait indemne, cela signifiait que l'on était innocent. "Mettre sa main au feu" est donc une référence à ce "jugement de Dieu", et on l'emploie lorsque l'on cherche à convaincre une personne que l'on a raison.
"Avoir voix au chapitre" Signification : Être interrogé, avoir le droit de donner son avis sur une opinion; avoir un pouvoir d'influencer. Origine : Son origine remonte au Moyen Âge. Ici, le "chapitre" fait allusion au clergé, où le chapitre désigne le corps des chanoines d'une église importante, dans laquelle l'assemblée des moines et chanoines, traite des affaires de leur communauté. Au cours de l'assemblée, les chanoines et leurs supérieurs avaient une voix, lors de la délibération. Avoir voix sur un chapitre, signifie donc, avoir le pouvoir d'exprimer son une opinion.
"Être tiré à quatre épingles" Signification : Être habillé de façon très (voire trop) soigneuse. Origine : Autrefois, on disait d'une personne bien habillée qu'elle était "bien tirée". Parallèlement, vers le XVe siècle, les "épingles" étaient l'argent de poche que les femmes pouvaient mettre de côté lorsque leur mari leur donnait une petite somme pour leurs courses, ou qu'elles gagnaient d'elles-mêmes de diverses manières. Ainsi, il s'agit certainement d'un rapprochement entre ces deux expressions, comme si on pouvait s'acheter de beaux vêtements et donc être bien habillé grâce aux "épingles" que l'on avait mis de côté.
"Avoir quelqu'un dans le collimateur" Signification : Être hostile vis-à-vis d'une personne. Origine : Cette expression provient du XXe siècle et est empruntée au domaine militaire. En effet, le "collimateur" est un outil placé sur une arme ou un char militaire, permettant de viser une cible. "Avoir quelqu'un dans le collimateur", c'est donc le "surveiller", éprouver envers lui de l'hostilité.
Vivre sans respecter la morale et les convenances. "Faire les 400 coups" Signification : Vivre sans respecter la morale et les convenances. Origine : Lors de la guerre menée par Louis XIII contre le protestantisme, la ville de Montauban fut attaquée en 1621 par 400 coups de canon, sensés faire plier les habitants qui étaient en majorité protestants. Mais ils ne se rendirent pas. Diverses interprétations de cet évènement sont dès lors données selon les scribes. La version la plus répandue et qui n'en est pas moins erronée veut que les Montalbanais soient en train de faire la fête au moment du siège alors que les boulets royaux pleuvaient sur la cité. C'est ce qui aurait pour ces auteurs conduit à la création de l'expression : Faire les Quatre cents coups. L’expression est restée et on dit d’une personne qu’elle "fait les 400 coups" lorsqu’elle mène une vie désordonnée, sans respect des us et coutumes.