Maria Bonjour! Bonjour à tous. Je m’appelle Roxane Pelletier et je suis résidente à l’UMF Baie-des-Chaleurs à Maria en Gaspésie. Moi c’est Rémi Poitras, résident 1 en médecine familiale aussi à Maria On est content d’être avec vous aujourd’hui pour vous présenter notre travail d’érudition fait cette année. On a tenté de joindre l’utile à l’agréable en choisissant un sujet qui nous intéresse tous les deux et qui touche notre région. Maria
La Gaspésie La Gaspésie est connue comme une région ou la nature et les grands espaces sont à l’avant-plan: la mer est devant et la montagne est derrière. C’est un territoire idéal pour avoir facilement accès au plein-air et à l’activité physique, qui a plusieurs bénéfices sur la santé physique et mentale des gens comme vous le savez évidemment. Nous sommes les deux un peu sportifs, donc nous nous sommes inspirés de cela pour notre projet d’érudition. Le titre de notre projet est le suivant:
L’activité physique dans le traitement de la dépression majeure: quel type d’exercice prescrire? Roxane Pelletier et Rémi Poitras CUMF Maria Superviseur : Dr Martin Potter 1er juin 2018
Conflits d’intérêt Aucun Intérêt personnel pour l’activité physique… Nous n’avons aucun conflit d’intérêt à déclarer, sauf un léger intérêt personnel pour les sports..nous ne sommes pas financés par les magasins sportifs de la Gaspésie.
La dépression, un problème: FRÉQUENT IMPORTANT En 2010, l’OMS a fait une prédiction pour 2020 = 2e cause d’invalidité mondiale On ne vous apprendra rien si on vous dit que la dépression majeure est une problème fréquent et important dans notre système de santé. cause importante de morbidité dans nos populations et un problème fréquent et important en médecine familiale. C’est un problème FRÉQUENT: parce qu’entre 1 et 2 canadiens sur 10 feront un épisode dépresssif majeur dans leur vie. Si on gère 500 patients = 50 à 100 feront une dépression qu’on aura à gérer du mieux qu’on peut (Réf: santé canada) C’est un problème IMPORTANT: L’OMS a fait une prédiction comme quoi qu’ici 2020, la dépression allait être la 2e cause d’invalidité mondiale C’est un problème en AUGMENTATION:en 2015 c’était déja rendu la 1re cause d’invalidité C’est donc un problème qui mérite qu’on y accorde toute notre attention et qu’on évalue bien la qualité de nos traitements offerts. EN AUGMENTATION En 2015: c’était déjà rendu la première Santé Canada, WHO, NICE
L’activité physique comme traitement de la dépression La plupart des études ont été faites avec de la course à pied (activité aérobique) ce n’est pas tout le monde qui aime courir Pour favoriser la compliance, il faudrait idéalement une activité que les patients aiment faire Mais est-ce que ces autres activités sont aussi efficaces que la course à pied? Quand on pense au traitement de la dépression, on pense en premier aux antidépresseurs et à la psychothérapie. Plusieurs types de traitements ont été démontrés efficaces tels que les antidépresseurs, la psychothérapie, et l’activité physique. Selon notre expérience en clinique, on a souvent tendance à oublier de suggérer cette dernière, malgré son efficacité de plus en plus démontrée: Recommandée par l’OMS pour le traitement de la dépression Revue de littérature Cochrane en 2013: effet modéré de l’exercice physique, égal aux antidépresseurs et à la psychothérapie C’est donc une modalité thérapeutique recommandée et efficace Plusieurs méta-analyses ont démontré une efficacité de l’activité physique dans la dépression légère à modérée (Kvam et al 2016, Schusch et al 2016, Josefson et al. 2014) Cependant… Le patient doit être motivé à faire l’activité physique La plupart des études ont été faites avec de la course à pied ce n’est pas tout le monde qui aime courir Pour favoriser la compliance, il faudrait idéalement une activité que les patients aiment faire Mais est-ce que ces autres activités sont aussi efficaces que la course à pied? OMS, Cochrane 2013
Question de recherche PICO Chez les adultes souffrant de dépression, est-ce que l’activité physique aérobique est supérieure à l’activité physique non-aérobique pour réduire les symptômes dépressifs?
Méthode (1/3) Recherche des articles Lecture des résumés Pubmed MeSH: «depression», «aerobic exercise», «non-aerobic exercise» Articles référencés dans la revue Cochrane Lecture des résumés Sélection de 9 articles
Méthode (2/3) Critères d’inclusion: Critères d’exclusion Adultes Un bras de l’étude avec activité aérobique, et un autre avec un autre type d’activité physique (poids et haltères, étirements, yoga) La définition de l’activité aérobique diffère dans plusieurs articles: dès que la course à pied ou le vélo stationnaire était impliqué, nous le considérions comme activité aérobique Issue primaire: symptômes de dépression sur une échelle validée Critères d’exclusion Les études qui ne comparaient pas deux types d’activité physique Population pédiatrique
Méthode (3/3) Résultats principaux résumés dans un tableau Analyse de la validité interne Analyse de la validité externe Discussion des résultats Application à notre pratique
Résultats (1/3)
Résultats (2/3)
Résultats (3/3) 7 vs 2
Discussion (1/3) Validité interne Population à l’étude dans chacun des groupes possède des caractéristiques comparables Répartition n’était pas à double insu Pas possible pour les participants d’être à l’aveugle considérant qu’il devait savoir leur type d’activité Observateur était à l’aveugle Mesure des symptômes dépressifs sur des échelles validées Échelle de dépression de Hamilton (HRSD ou HAM-D) Inventaire de dépression de Beck (BDI)
Discussion (2/3) Validité externe La plupart des études ont pris des patients volontaires, donc motivés à tenter le traitement (biais de sélection) Ne s’applique pas à tous nos patients Seulement un sexe étudié dans 3 études Exclusion des patients suicidaires ou ayant été hospitalisés dans la dernière année attention avec les dépressions plus sévères En ce qui concerne les biais, on remarque que la plupart des études ont pris des volontaires. Il s’agit donc d’un biais d’échantillonnage puisque ceux qui sont venus à la base avait probablement déjà un intérêt pour l’activité physique. De plus, on a remarqué dans quelques-unes des études que le taux de participation à tout le traitement été parfois faible, et plus particulièrement pour les groupes contrôles ce qui a certainement pu nuire aux résultats. Il faut aussi noté que les «n» pour nos études étaient relativement bas allant de 40 à 165.
Discussion (3/3) Limites de notre analyse: Difficile de regrouper ensemble des activités différentes telles que les poids et haltères et les exercices d’étirement; Difficile de comparer ensemble des programmes d’exercices physiques sans mesure objective de l’intensité (seulement 2 études qui mesuraient la fréquence cardiaque); Effet d’entreprendre un projet pour s’aider (activation comportementale) est un élément qui n’a pas été isolé dans les études lues; Difficile éthiquement parlant de faire un groupe avec aucun traitement pour la dépression. Ainsi, à la lumière de nos résultats, quelques questions demeurent en suspend. Est-ce qu’il y a lieu de croire qu’il y a plutôt un effet de groupe et non de l’activité physique comme tel? Est-ce que l’activité physique fonctionne vraiment chez les sujets n’ayant pas d’intérêt pour cela à la base?
Conclusion D’après notre revue de littérature, nous ne voyons pas de différence significative entre l’effet de l’activité physique aérobique versus l’activité physique non-aérobique dans la diminution des symptômes de dépression majeure. Il faudrait plus d’études avec: Isoler le fait d’entreprendre un projet (p.ex. Comparer activité physique VS ne rien faire) mais éthiquement difficile. Pour l’instant, si le patient motivé, c’est un bon traitement à suggérer (y penser quand on prescrit!)
Références (1/4) Danielsson et al. 2013. Exercise in the treatment of major depression : a systematic review grading the quality of evidence. Physiotherapy theory and Practice, 29:8, 573-585. Danielsson et al. 2014. Exercise or basic body awareness therapy as add- on treatment for major depression : A controlled study. Journal of Affective disorders 168 (2014) 98-106. Doyne et al. 1985. Running versus weight-lifting in the treatment of depression. Journal of Consulting and Clinical Psychology, Vol. 55, No. 5, 748-754. Dunn et al. 2005. Exercise treatment for depression : efficacy and dose response. AM J Prev Med 2005; 28 (1) : 1-8. Foley et al. 2008. An examination of potential mechanisms for exercise as a treatment for depression : A pilot study. Mental health and physical activity 1, 69-73.
Références (2/4) Josefson et al. 2014. Physical exercise intervention in depressive disorders: Meta-analysis and systematic review. Scandinavian journal of medecine and science in sports. 24: 259–272. Klein et al 1985. A comparative outcome study of group psychotherapy versus exercise treatments for depression. International Journal of Mental Health 13 : 148-177 Krogh et al. 2009. The DEMO trial : A randomized, parallel-group, observer-blinded clinical trial of strength versus aerobic versus relaxation training for patients with mild to moderate depression. Journal of clinical psychiatry 70 : 790-800. Krogh et al. 2012. The DEMO –II trial : Aerobic exercise versus stretching exercise in patients with major depression – A randomised clinical trial. PLOS ONE, October 2012, volume 7, issue 10.
Références (3/4) Kvam et al. 2015. Exercise as a treatment for depression: A meta- analysis. Journal of Affective Disorders 202 (2016) 67–86. McCann et al 1984. Influence of aerobic exercise on depression. Journal of Personality and Social Psychology, 1984, volume 46, No. 5, 1142-1147. Shahidi et al. 2010. Laughter yoga versus group exercise program in elderly depressed women : a rendomized controlled trial. Int J Geriatr Psychiatry 2011; 26 : 322-327. Veale et al. 1992. Aerobic exercise in the adjunctive treatment of depression : a randimized controlled trial. Journal of the Royal Society of Medicine, 85 : 541-544
Références (4/4) Santé Canada. Santé mentale – La dépression. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/vie- saine/votre-sante-vous/maladies/sante-mentale- depression.html (Consulté le 5 mai 2018) WHO NICE
Remerciements Dr Martin Potter, GMF-U Maria Dr Alain Papineau, GMF-U Maria Résidents Patients et communauté active de Maria