Le rococo: le style de l’aristocratie, (aussi appelé style Louis XV) Le rococo: le style de l’aristocratie, (aussi appelé style Louis XV). Décoration intérieure d’élégantes résidences aux intérieurs richement décorés aux couleurs pastelles, stuc doré de sculptures (un baroque en miniature) et de peintures sensuelles…
Le rococo, aussi appelé style Louis XV était fait pour le goût d’une aristocratie oisive. Fragonard, L’escarpolette
Fragonard eut la malchance de survivre à la popularité de ce style, car c’est bientôt la Révolution française… Fragonard, L’escarpolette DAVID, 1784, Le serment des Horatiens
Déjà, William Hogarth s’adresse à une bourgeoisie enrichie mais n’ayant pas les privilèges de la noblesse: ici une des six peintures de la série « Marriage à-la-mode » peinte entre 1743 et 1745. Marriage à-la-mode is a series of six pictures painted by William Hogarth between 1743 and 1745 depicting a pointed skewering of upper class 18th century .
Le Néo-classicisme: au nom de la raison Contexte d’apparition Idées, style, représentants Jacques-Louis DAVID (1748-1825) Jean-Auguste Dominique INGRES (1780-1867)
Le Néo-classicisme Le néoclassicisme apparait vers 1750, et couvre la période jusqu’à 1850 environ. C’est le temps de la Révolution industrielle et des révolutions politiques qui l’accompagnent (lutte pour la démocratie – liberté, égalité, fraternité, l’abolition des privilèges de l’aristocratie et de la monarchie…). Ces deux révolutions partagent l’idée du progrès. Johan Joakim Winckelman (1717-1768), helleniste, père fondateur de l’histoire de l’art comme un retour à la mesure et à la raison,
David, Le serment du Jeu de Paume , 1791 1791, The Oath of the Tennis Court, 86x101cm, versailles David, Le serment du Jeu de Paume , 1791
En France le néoclassicisme est soutenu par les pères intellectuels de la Révolution (Jean-Jacques Rousseau, Diderot): c’est une peinture chargée d’une mission sociale, qui s’adresse aux classes laborieuses: Jean-Baptiste Greuze, dans ses scènes de genre, donne des leçons de morale… Jean-Baptiste Greuze, L’enfant gâté, 1765
Le Néo-classicisme, l’idée: au nom de la raison Il s’agit d’une nouvelle renaissance de l’Antiquité classique (comme auparavant la Renaissance et le Classicisme baroque), mais ici contre les excès du baroque et du rococo. Winckelmann, archéologue allemand et helléniste , vante « la noble simplicité et la calme grandeur de l’art grec » considéré plus naturel que le baroque. Il prêche un retour à la mesure et à la raison. Mots clés: simplicité, naturel, grandeur. Johan Joakim Winckelman (1717-1768), helleniste, père fondateur de l’histoire de l’art comme un retour à la mesure et à la raison,
DAVID, 1784, Le serment des Horatiens Le néoclassicisme s’adresse aux classes révolutionnaires, et vante les vertus classiques de rigueur et d’honneur guerriers. Domine la ligne, le dessin précis, les thèmes de l’antiquité gréco romaine… Contrairement au rococo, sensuel, aux thèmes frivoles, compagnon des plaisirs d’une noblesse oisive. Les Horatiens partant délivrer les Sabines enlevées par les Romains… DAVID, 1784, Le serment des Horatiens Fragonard, L’escarpolette
Jacques-Louis DAVID (1748-1825) Le plus doué, et le plus représentatif de ce style est Jacques-Louis David. Il forme son style néoclassique à Rome, entre 1775 et 1781. David prit une part active à la Révolution française en 1789, et fut emprisonné après la chute de Robespierre. Par la suite il devint bonapartiste, et peintre principal du mythe napoléonien. 1784, The Oath of the Horatii, le Louvre; 1793, La Mort de Marat; 1797, Portrait of General Bonaparte, le Louvre
DAVID, 1784, Le serment des Horatiens
DAVID, Les licteurs retournant à Brutus les corps de ses fils, 1789
Jacques-Louis David (1748-1825), La mort de Socrate, 1787 Pour comprendre le style, nous allons nous concentrer sur le tableau La mort de Socrate de David: Jacques-Louis David (1748-1825), La mort de Socrate, 1787
Rococo: Fragonard, Les Baigneuses, vers 1765 Néoclassicisme: DAVID, 1784, Le serment des Horatiens
Jaques-Louis David (1748-1825), La mort de Socrate, 1787
Après le triomphe de la couleur dans la peinture du rococo, la peinture néoclassique va à nouveau réaffirmer la primauté de la ligne, du dessin précis: de l’esprit, ici non plus signe d’une bonne éducation, mais d’une rigueur, d’une morale révolutionnaire… Rococo vs. Néoclassicisme: Fragonard, Les Baigneuses, 1765 vs. David, La mort de Socrate, 1787
Le néoclassicisme sur l’exemple de La mort de Socrate, par David, 1787 Le thème provient de l’héritage grec ou romain, et exalte les vertus classiques. L’éclairage est inégal, dramatique, les ombres nettes accentuent les figures, solides et immobiles comme des statues. La composition est parallèle au plan du tableau: ce tableau nous rappelle un bas-relief romain. La ligne prime, le dessin précis: l’esprit, ici signe de rigueur, d’une morale révolutionnaire;
Jaques-Louis David (1748-1825), La mort de Socrate, 1787 Le thème , autant que le style de ce tableau indiquent la position politique aussi bien qu’artistique de David: Socrate, sur le point de boire sa coupe de poison, prêt à se sacrifier pour ses idées, est ici représenté comme exemple de vertu classique. , mais aussi comme fondateur de la « religion de la raison » (12 disciples); Jaques-Louis David (1748-1825), La mort de Socrate, 1787
David, La Mort de Marat, 1793 David prit une part active dans la Révolution française, et par la suite fut l’artiste le plus influent de son époque. L’éclaire contrasté dans sa plus grande œuvre, La Mort de Marat, assassiné par une jeune femme dans sa baignoire, rappelle le Caravage: la représentation du martyre de la Révolution s’inspire de l’art religieux baroque…
David, Le serment du Jeu de Paume , 1791 1791, The Oath of the Tennis Court, 86x101cm, versailles David, Le serment du Jeu de Paume , 1791
Quelques années plus tard, David rencontre Napoléon et devient fervent bonapartiste. Il peint plusieurs grandes œuvres à la gloire de Napoléon. 1801, David, Napoléon passant St Bernard (Bonaparte, Calm on a Fiery Steed, Crossing the Alps), 260x321cm, Rueil
David, Le sacre de Napoléon Dont la plus connue est probablement celle du sacre de l’empereur… David, Le sacre de Napoléon
Mais c’est l’émotion romantique de l’élève favori de David, Jean-Antoine GROS (1771-1835), qui va mieux, comme nous allons le voir, rendre ce « mythe napoléonien »… Mais Le Gros, auquel David, exilé après la chute de l’Empire, confie ses élèves, déchiré entre ses émotions romantiques et les doctrines néo-classique de son maître, finit par se suicider. GROS, Napoléon à Arcole, 1796
La succession de David va passer à un autre de ses élèves, Jean-Auguste Dominique INGRES (1780-1867). Après vingt ans en Italie, INGRES revint en France défendre la tradition néoclassique contre les attaques des « romantiques »: nous voyons resurgir la vieille querelle entre « poussinistes » et « rubenistes », la ligne contre la couleur… 1800s, Portrait of Ingres, 54x47cm, moscow DAVID, Portrait de Jean-Auguste Dominique Ingres, vers 1800
C’est le temps où la riche bourgeoisie d’affaires domine la nouvelle société industrialisée, capitaliste… Ingres excelle dans l’art du portrait, que les riches bourgeois et leurs épouses commandent… Mme Ingres, Madame antonia devaucay de nittis, 1807
Ingres, La grande odalisque, 1814 Ingres est aussi peintre de leurs fantasmes… Mais ses peintures se montrent moins doctrinaires que ses idées: les proportions étirées de son Odalisque n’incarnent pas un idéal classique, et ressemblent plus au maniérisme de Parmigianino… de la Madone au long cou de Parmigianino… dans les sujets « exotiques » où cette société rêve d’ailleurs Ingres, La grande odalisque, 1814
Son sens de la couleur, un mélange de froideur et de sensualité et les sujets exotiques (nus des bain turcs, esclaves du harem) reflète l’enchantement , en soi romantique, de l’époque, qui rêve d’ailleurs…
Le domaine du portrait dans lequel Ingres excella surtout, et dont il est un des derniers professionnels sera bientôt monopolisé par la photographie, popularisée à partir de 1840… Mme Ingres, Madame antonia devaucay de nittis, 1807
La grande autorité d’Ingres, défenseur de la tradition davidienne, et de la tradition néo-classique contre les attaques des « romantiques » va être le mur contre lequel vont se heurter les générations de jeunes peintres: ce qui fut un style révolutionnaire va par la suite se figer en un dogme… INGRES, Portrait de Louis Bertin, 1832
Dégager l’essentiel: Néoclassicisme, Jacques-Louis DAVID Période: de 1750 à 1850, le temps des révolutions: industrielle, politiques. Il s’agit d’une nouvelle renaissance de l’Antiquité classique, qui vante « la noble simplicité et la calme grandeur de l’art grec », contre les excès du baroque et du rococo. C’est une peinture chargée d’une mission sociale, qui s’adresse aux classes laborieuses et révolutionnaires. L’artiste le plus représentatif de ce style est Jacques-Louis David (1748-1825). Il est le peintre de la révolution française, puis du mythe napoléonien. Le thème de ses œuvres provient de l’héritage grec ou romain, et exalte les vertus classiques de morale guerrière, de rigueur, de sacrifice. Du côté formel, la composition est parallèle au plan du tableau. L’éclairage est inégal, dramatique, les ombres nettes accentuent les figures, solides et immobiles comme des statues: ce tableau nous rappelle un bas-relief romain. La ligne domine, qui relève de l’esprit, d’une rigueur, d’une morale révolutionnaire…
INGRES, Portrait de Louis Bertin, 1832 Dans la seconde génération, c’est Jean-Auguste Dominique INGRES (1780-1867) qui défendra la tradition néoclassique contre les attaques des « romantiques »: nous voyons resurgir la vieille querelle entre « poussinistes » et « rubénistes », la ligne contre la couleur… La grande autorité d’Ingres, et de la tradition néo-classique va être le mur contre lequel vont se heurter les générations de jeunes peintres: ce qui fut un style révolutionnaire va par la suite se figer en un dogme… INGRES, Portrait de Louis Bertin, 1832
Mini test: Comparez ces deux œuvres par leur thème et par leur style Mini test: Comparez ces deux œuvres par leur thème et par leur style. Dans quel contexte politique elles apparaissent, quel est leur public, quels sont les mouvements artistiques auxquels elles s’apparentent? Jaques-Louis David (1748-1825), La mort de Socrate, 1787 , Fragonard, L’escarpolette 1765?