Humanisme, libéralisme, républicanisme 5e leçon : Humanisme, libéralisme, républicanisme
Humanisme, libéralisme, républicanisme modernité: = sortie du système de pensée théologico-politique « grand récit » catholique : la modernité européenne est la synthèse entre rationalisme et christianisme Athènes – Jérusalem – Rome
Humanisme, libéralisme, républicanisme ED: la modernité européenne est une déviation, une subversion philosophie: exercice du doute/raison => critique des systèmes théologiques Evangiles : primat de la singularité => irréductible à toute totalité naturelle
le mouvement franciscain pauvreté, « non-droit » >< au Pape >< à la théologie encore univers religieux théocentrisme
Renaissance : « humanisme » la modernité : le « système de pensée »
sur le plan artistique perspectivisme point de vue humain = pluriel, divisé vision dé-théologisée du monde
Fra Carnevale Annonciation 1448
sur le plan scientifique « révolution copernicienne » (1543) « rasoir d’Occam » Copernic
géocentrisme
héliocentrisme
sur le plan religieux Réforme (1543) Luther 1483-1556 Wittenberg 1517 : Thèses
Humanisme, libéralisme, républicanisme vita activa expérimentation, création, engagement citoyen >< vita contemplativa prière, méditation
Humanisme, libéralisme, républicanisme l’humanisme de la Renaissance ≠ humanisme théorique : faire de l’H la valeur morale absolue = humanisme pratique : conscience de l’historicité / relativité de la société
Nicolas Machiavel 1469 – 1527 « antiphilosophe » contingence ≠ Dieu ≠ Nature
Nicolas Machiavel 1469 – 1527 « machiavélique » = ruse, perfidie, cynisme « Mach-evil »
« scandale » : Le Prince écrit en 1513 publié en 1532 posthume
« scandale » : Le Prince raison conjoncturelle surenchère entre Protestants et Catholiques « anti-Machiavel » Jésuites
« scandale » : Le Prince raison de fond autonomisation du politique objet propre ≠ champ philosophique ≠ champ théologique
Nicolas Machiavel amoraliste, pas immoraliste « suivre la vérité effective de la chose plutôt que son imagination » prendre en considération les hommes « tels qu’ils vivent » , et non tels qu’ils « devraient vivre »
Nicolas Machiavel amoraliste, pas immoraliste analyse des acteurs sociaux interactions circonstances
Nicolas Machiavel « humanisme civique » : républicanisme participation citoyenne Guichardin « République mixte » Aristote
Aristote typologie des régimes bons régimes mauvais régimes monarchie (+) tyrannie (-) aristocratie (±) oligarchie (±) « république » (-) démocratie (+)
Nicolas Machiavel « humanisme civique » : républicanisme participation citoyenne plèbe (popolo minuto) = acteur politique éloge des révoltes
= penseur du pouvoir & de la liberté Machiavel = penseur du pouvoir & de la liberté
Italie de la Renaissance émergence du pouvoir marchand
Italie de la Renaissance mosaïque d’entités politiques Cités indépendantes Venise Gènes Florence
Cités-Etat prises en tenaille: 2 puissances médiévales résiduelles Pape (Guelfes) Empereur (Gibelins) 2 Etats émergents France Espagne
République de Florence Médicis Cosme 1er 1434-1464 Laurent le Magnifique 1469-1492
Jérôme Savonarole (1452-1498)
Jérôme Savonarole République chrétienne « démocratique » puritaine
Nicolas Machiavel pouvoir de la parole émergence des classes populaires
Piero Soderini (1450-1522) Gonfalonier 1502-1512
Nicolas Machiavel « chef de cabinet » ambassades Italie unifiée popolo minuto armée citoyenne condottieri
Machiavel à San Casciano Le Prince Discours sur la 1ère Décade de Tite-Live + Histoires florentines
Le Prince (1513) 1532 De Principatibus (lat.) Des Principautés Il Principe (ital.) Le Prince
Machiavel « comment acquérir une Principauté ? » Cités-Etat -> Etat territorial ? unifier l’Italie ?
lecture 1er degré : leçon de cynisme Encyclopédie, art. « machiavélisme » : « Le Prince enseigne aux souverains à fouler aux pieds la religion, les règles de la justice, la sainteté des pactes, et tout ce qu’il y a de sacré, lorsque l’intérêt l’exigera. On pourrait intituler le 15e et le 25e chapitres : « Des circonstances où il convient au Prince d’être un scélérat »
lecture 2e degré : critique du cynisme Jean-Jacques Rousseau « En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince de Machiavel est le livre des Républicains ».
Machiavel croise les 2 points de vue point de vue du Prince M penseur du pouvoir point de vue du peuple M penseur de la liberté
« Dédicace à Laurent le Magnifique » « je ne voudrais pas qu’on m’imputât à présomption, qu’étant de petite et basse condition, j’ose pourtant discourir du gouvernement des Princes et en donner les règles ; car comme ceux qui dessinent les paysages se tiennent dans la plaine pour contempler l’aspect des montagnes et des lieux hauts, et se juchent sur celles-ci pour contempler les lieux bas, de même pour bien connaître la nature des peuples, il convient d’être Prince, et pour celle des Princes, d’être populaire »
v° perspectivisme en peinture = point de vue pluriel, divisé manifeste à l’adresse du peuple: « pour vous libérer, vous avez besoin d’un Prince » manifeste à l’adresse du Prince: « pour fonder un Etat, vous avez besoin du peuple »
penseur du pouvoir et de la liberté pas de fondement « toutes les choses de la terre sont dans un mouvement perpétuel et ne peuvent demeurer fixes » (Discours,I,6) contingence Fortuna
conflit = constitutif de l’unité de la Cité conflit Grands / Peuple « Dans toute Cité, il y a deux partis, celui des Grands et celui du peuple, et toutes les lois favorables à la liberté ne naissent que de leur opposition » (Discours, IV) conflit = constitutif de l’unité de la Cité
Discours sur la 1ère Décade de Tite-Live ne pas être effrayés « des cris d’un peuple effréné contre le Sénat », ou « de voir courir la populace en tumulte par les rues, fermer les boutiques, et même sortir de Rome en masse » ; « ceux qui condamnent les querelles du Sénat et du peuple condamnent ce qui fut le principe de la liberté ; ils sont beaucoup plus frappés des cris et du bruit qu’elles occasionnaient sur la place publique que des bons effets qu’elles produisaient »
« virtu » (virtuosité) du Prince ? « Il vaut mieux être le Prince du Peuple que le Prince des Grands ». « On ne peut honnêtement et sans faire tort aux autres contenter les Grands, mais bien certes le peuple ; car le souhait des peuples est plus honnête que le souhait des grands, qui cherchent à tourmenter les petits, et les petits ne le veulent point être » (Le Prince, chap.9)
Machiavel alliance du Prince / Peuple une politique moderne: alliance du Prince / Peuple >< « Grands » = politique féodale rencontre aléatoire entre l’insubordination du peuple l’audace d’un Prince
Machiavel le Prince « idéal » = solitaire, marginal => indépendant ≠ entrave féodale / religieuse
César Borgia 1475-1507 Le Valentinois fils du Pape Alexandre VI
Machiavel = la confiance du peuple = le ciment de la religion ce qui a manqué à Borgia: = la confiance du peuple = le ciment de la religion
Machiavel le « Prince » idéal force militaire (Borgia) & force idéologique (Savonarole)
renard « éviter les pièges et les filets » P religieux, idéologique Virtu du Prince : lion « faire peur aux loups » P militaire, policier renard « éviter les pièges et les filets » P religieux, idéologique maîtrise de l’opinion « idéologie »
Machiavel « il est du devoir des princes et des chefs d’une République de maintenir sur ses fondements la religion qu’on y professe ; car alors rien n’est plus facile que de conserver son peuple religieux, c’est-à-dire bon et uni. Aussi tout ce qui tend à favoriser la religion doit être le bienvenu, quand bien même on en reconnaîtrait la fausseté » (Discours, I, 12, p. 415)
Machiavel ≠ la politique pour la religion = la religion pour la politique
Machiavel le pouvoir = libéré de la tutelle théologico-politique des prêtres et de la noblesse l’armée devient l’affaire du peuple la religion devient un instrument politique : « idéologie »
Libéralisme et républicanisme la pensée politique des 17e / 18e tenir compte de Machiavel: la politique ≠ théologique écarter sa dimension subversive éloge du conflit / petit peuple
Libéralisme et républicanisme le « contrat social » : = l’Etat est institué par les hommes pour préserver leurs droits naturels individuels fiction : « tout s’est passé comme si » double légitimation du pouvoir monarchique du marché (ordre marchand)
Libéralisme et républicanisme rejet des 2 modèles dominants : le modèle théologique (Jérusalem) « tout pouvoir vient de Dieu » l’Etat = réalité surnaturelle (hétéronomie) le modèle naturaliste (Athènes) « l’homme est un vivant politique » l’Etat = réalité naturelle (holisme)
Libéralisme et républicanisme matrice théorique libéralisme: Locke républicanisme: Rousseau <= Hobbes partisan de la monarchie absolue absolutisme : « moderne »
Thomas Hobbes (1588-1679) Cavendish Galilée Harvey protestants catholiques anglicans
Cromwell 1653-1658
Le Léviathan (1651)
Thomas Hobbes CB Hobbes = catholique + jusnaturaliste ED Hobbes = athée / juspositiviste
L.Strauss, La persécution et l’art d’écrire (1952) « art d’écrire » ésotérique ou crypté, faussement conformiste, pour contourner la censure religieuse V° Descartes « j’avance masqué » V° Spinoza « Caute »
Thomas Hobbes 2 adversaires la pensée théologico-politique « Maîtres des Ténèbres » La peur des Enfers
Thomas Hobbes 2 adversaires 2) l’humanisme civique liberté du peuple -> guerre civile Protestants = Républicains Cromwell
Thomas Hobbes double fiction philosophique état de nature contrat social l
Thomas Hobbes « C’est l’art qui crée ce grand Léviathan, République ou État -lequel n’est qu’un homme artificiel, quoique plus grand et plus fort que l’homme naturel, pour la défense et protection duquel il a été conçu » (Préface)
Thomas Hobbes Léviathan = Etat = réalité artificielle ni théologique ni naturelle réunit les 2 pouvoirs temporel spirituel
Thomas Hobbes état de nature besoin, désir = conservation égoïste de soi autrui = menace « l’homme est un loup pour l’homme » « guerre de tous contre tous »
Thomas Hobbes « droit de nature » : « la liberté qu’a chacun d’user de sa propre puissance, comme il le veut lui-même pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie » ≠ valeur morale (DN) => État de guerre => juspositivisme
Thomas Hobbes état d’insécurité ≠ guerre réelle ≠ Chute / Péché
Thomas Hobbes contrat social peur -> calcul -> instituer la paix renoncer à sa puissance la transférer à une instance tierce : Etat
Max Weber Etat = « monopole de la violence légitime » positivisme juridique
Thomas Hobbes peur des autres => peur de l’Etat => rapports interindividuels pacifiés désenchantement du politique finalité de l’Etat = sécurité des individus ≠ bonheur des citoyens ≠ gloire de Dieu
Thomas Hobbes contrat horizontal entre individus pas de contrat entre Etat / Peuple => Léviathan reste dans l’état de nature par rapport aux criminels/séditieux par rapport aux autres Etats (guerre)
La liberté chez Machiavel / Hobbes Machiavel = non-domination sujet d’un despote = esclavage désir de liberté du peuple Hobbes = non-interférence état de guerre = privation de liberté désir de sécurité des individus -> pouvoir absolu
Thomas Hobbes Hobbes fait scandale dans le camp de la monarchie absolue : car rejet de toute légitimité religieuse dans le camp des « droits de l’H » : car éloge du pouvoir absolu
Libéralisme et républicanisme la philosophie politique du 18e : « humaniser », « moraliser » Hobbes Locke : libéralisme aménagement moral de l’état de nature Rousseau : républicanisme aménagement moral du contrat social
John Locke 1632-1704
John Locke parti whig (libéral) 1688 « Glorieuse Révolution » ≠ parti tory (conservateur) 1688 « Glorieuse Révolution »
John Locke Deux traités du Gouvernement civil 1690
John Locke état de nature conservation de soi dénuement >< violence Hobbes travail, propriété respect d’autrui
John Locke Loi de nature : « cette loi enseigne à tous les hommes qu’étant égaux et indépendants, nul ne doit nuire à un autre par rapport à sa vie, à sa santé, à sa liberté, à son bien ».
John Locke « société civile » « marché » sociabilité naturelle libéralisme « société civile » « marché » sociabilité naturelle
John Locke état de nature = instabilité besoin d’un arbitre = Etat
John Locke Etat régulateur confiance (≠ peur) trust contrat social Etat régulateur confiance (≠ peur) trust « droit de résistance à l’oppression »
John Locke libertés fondamentales : travail propriété humanisation du schéma hobbesien libertés fondamentales : travail propriété
Jean-Jacques Rousseau 1712 – 1778 Genève Encyclopédie
Jean-Jacques Rousseau La Nouvelle Héloïse 1761 L’Emile 1762 Le contrat social
Jean-Jacques Rousseau vision négative de la société marchande Etat : régénérer l’humanité centre de gravité moral: = citoyenneté
Jean-Jacques Rousseau Hobbes & Locke : schéma à 2 termes Rousseau : 3e terme: l’histoire
Jean-Jacques Rousseau (1) « état de nature »: l’homme bon liberté = perfectibilité le « bon sauvage »
Jean-Jacques Rousseau (2) état de société, histoire = « second état de nature » travail/propriété domination, exploitation Discours sur l’inégalité (1755)
Rousseau : « La nature humaine ne rétrograde pas » Quelle solution ? Voltaire : « J’ai reçu votre nouveau livre contre le genre humain… Il prend envie de marcher à quatre pattes ». Rousseau : « La nature humaine ne rétrograde pas »
Jean-Jacques Rousseau (3) le contrat social Le Contrat Social (1762) ce que devraient être les institutions d’un Etat libre ≠ protection des droits naturels = « changer la nature humaine » transformation morale de l’homme
Révolution 1789 contresens : Rousseau opposé à toute révolution politique
Jean-Jacques Rousseau la volonté générale concept moral, pas empirique moment où le sujet s’arrache à ses passions, interroge sa conscience conscience de l’intérêt général
art.6 Déclaration des droits de l’homme et du citoyen la volonté générale « La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation »
Jean-Jacques Rousseau la volonté générale ne peut être représentée concept moral n’est pas une addition empirique état d’esprit
Jean-Jacques Rousseau praticabilité ? principes fondamentaux délégation à un exécutif => l’Etat
Libéralisme et républicanisme 2 alternatives au pessimisme anthropologique de Hobbes : libéralisme de Locke républicanisme de Rousseau
Libéralisme primat de la société civile Locke : revalorise l’état de nature primat de la société civile tradition individualiste anglo-saxonne l’H = conscience psychologique besoins/ intérêts
Adam Smith La Richesse des Nations (1776) intérêt personnel « main invisible » intérêt personnel -> prospérité générale
Républicanisme primat de la citoyenneté Rousseau : revalorise le contrat social primat de la citoyenneté tradition rationaliste continentale l’homme = conscience morale: arrachement à l’aliénation
Isaiah Berlin « Deux conceptions de la liberté » Eloge de la liberté (1969)
Isaiah Berlin liberté négative = « ne pas être entravé dans ses choix par d’autres » non-interférence liberté positive = « être son propre maître » non-domination
Libéralisme et républicanisme qu’est-ce que la modernité ? = émergence de l’individu modèle de la « main invisible » = émergence de l’autonomie modèle de la « volonté générale » l’aporie demeure