Les déterminants du revenu d’équilibre

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
1 Bâtir le succès des petites entreprises : une étude sur la productivité des PME Par Simon Prévost, vice-président, Québec Midi-conférence ASDEQ 25 avril.
Advertisements

La détermination du taux de change ?
Qu’est-ce que l’inflation ?
ECONOMIE INTERNATIONALE Cécile COUHARDE
Le circuit économique 2012.
Politique économique et rôle des anticipations
Le modèle OG-DG De IS-LM à la demande globale
L’OFFRE GLOBALE ET L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE
LA REGULATION PAR L ’ÉTAT
Chapitre 1 Consommation, Epargne, Investissement,
Chapitre 2 Politiques publiques et croissance
Les politiques conjoncturelles
Peut-il exister une croissance sans épargne ? (Introduction)
Unité 6.1 Les décisions politiques et les systèmes économiques.
La politique budgétaire École des HÉC Décembre 1997.
Faut-il réduire la dette publique?
La régulation de l’activité économique
Ce quon appelle la « dette publique » est en réalité la dette des administrations publiques (lEtat, mais aussi les collectivités locales et les organismes.
La politique monétaire
SSéance 4 et 5 Les intéractions au sein du système
3.4 Inflation et chômage.
Le modèle de croissance de Solow
La croissance économique de long-terme au Canada: Perspectives et Défis Le Canada et lOCDE: 50 ans dintérêts convergents Juin, 2011 Le Canada et lOCDE:
Module Scénarios de politique économique. Plan A. Evolution historique: doù venons-nous? B. Situation récente et prévisionnelle: où sommes-nous? C. Tendances.
Les modèles macro de la synthèse - diapo 3
Décisions stratégiques : le coût du capital
Le modèle IS-LM à prix fixes 2. IS-LM et les fluctuations économiques
Chapitre 14: la politique conjoncturelle de croissance
La balance des paiements
Les politiques monétaire et budgétaire
MAcroéconomie Notions et objectifs macroéconomiques.
08/25/09 1.
FEC 557 Gestion des institutions financières I Jacques Préfontaine Jean Desrochers K ext : 3300.
La crise japonaise des années 1990 Lionel Artige Introduction à la Macroéconomie HEC – Université de Liège.
Les déterminants du revenu d’équilibre
ANALYSE DE LA CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
COPYRIGHT - ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES DÉCEMBRE 1997
La politique budgétaire
ÉPARGNE ET INVESTISSEMENT
ÉPARGNE ET INVESTISSEMENT
Introduction à la macroéconomie
La conjoncture Loffre et de la demande agrégées HEC - MONTREAL Octobre 2002.
LE MODÈLE KEYNÉSIEN 1. Note historique
Ch. 4 - Les modèles macroéconomiques de la synthèse - Diapo 2
LA POLITIQUE ECONOMIQUE
08/25/09 1.
CROISE automne 1999 Prévisions conjoncturelles 2000 / 2001 Centre de recherches conjoncturelles du EPF/ETH de Zurich http./
@ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES Octobre 2000
Épargne et investissement
CROISE automne 2004 Prévisions conjoncturelles 2005/2006.
Les origines du système de la convertibilité en Argentine
COORDINATION AU NIVEAU MACROÉCONOMIQUE
5. Le modèle IS – LM - BP  Construction à partir du modèle IS – LM avec prise en compte de l’ouverture des économies et des relations économiques internationales.
Gestion de l ’offre de monnaie: politique monétaire
La politique budgétaire
ECN116 - Introduction à la macroéconomie
Prix. Principaux développements L’inflation a atteint 2,4% en 2001 Evolution orientée à la baisse contrairement à l’année 2000 Dépassement pour la deuxième.
ECN116 - Introduction à la macroéconomie
Les fluctuations économiques
Fluctuations et conjoncture: une analyse de l’offre et de la demande DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES Janvier 2001.
La pénurie de main-d’oeuvre imminente au Québec: conséquences et solutions Forum sur le leadership d’avenir 23 avril 2008 Cirano, Montréal Marie-Christine.
La politique monétaire
La politique monétaire de la BCE La BCE peut-elle relancer la croissance économique ? Pauline Agorreta et Stessy Martin 1ES1, Lycée Grand Air, Arcachon.
1 Institut canadien d’information sur la santé. Tendances relatives aux dépenses de santé, 1975 à 2013 Présentation 2.
1 Institut canadien d’information sur la santé. Recueil de graphiques : tendances relatives aux dépenses de santé, 1975 à
Offre Globale – Demande Globale
Chapitre 13 Ask five economists and you'll get five different answers (six if one went to Harvard). Edgar R. Fiedler.
Frédéric Laurin Professeur d’économie | École de gestion Chercheur à l’Institut de recherche sur les PME Université du Québec à Trois-Rivières | Département.
Economie 1A 2015 Dominique Henriet Economie, Dominique Henriet Principes généraux Analyse de la croissance et des mouvements conjoncturels Sur des grandeurs.
Transcription de la présentation:

Les déterminants du revenu d’équilibre

4.1 Qu’est ce qu’un cycle économique? On appelle cycle économique des fluctuations périodiques mais irrégulières de l’activité économique générale. Un cycle complet comporte deux phases. La phase d’expansion, caractérisée par une accélération de la croissance, culmine au sommet conjoncturel. Elle est suivie d’une phase de ralentissement qui se termine par un creux conjoncturel. Si le ralentissement est suffisamment marqué (typiquement, croissance négative pendant deux trimestres consécutifs), on le qualifiera de récession. Les phases d’expansion et de récession sont mesurées par l’écart entre le PIB et le PIB tendanciel.

Les phases du cycle économique

Les récessions au Canada Au Canada, personne n’a le mandat de dater le cycle économique. Il n’y a donc pas unanimité sur l’occurrence des récessions. La dépression des années 30 est la pire récession de l’histoire canadienne. Entre 1929 et 1933, le PIB réel a diminué de plus de 30%. Depuis 1945, la plus violente récession s’est produite entre 1981 et 1982 : baisse de près de 5% du PIB. La récession du début des années 90 a été moins soudaine mais, la reprise subséquente a été lente et n’a pris de la vigueur qu’en 1995. Ce n’est qu’en 1997 que le PIB par habitant a retrouvé le sommet de 1989. Depuis la dépression, c’est le seul épisode où le niveau de vie a stagné aussi longtemps.

Les cycles économiques canadiens depuis 1960

Les cycles de croissance En plus de ces récessions on a aussi observé depuis les années 50 des ralentissements entre 1958 et 1961, en 1971, en 1974-75, en 1980, en 1986, en 1995 et en 2001. Ces ralentissements ayant été moins marqués, ils ne sont en général pas qualifiés de récession. On identifie ces fluctuations mineures par l’analyse des variations du taux de croissance du PIB. Ce sont les cycles de croissance.

Les cycles de croissance au Canada (excluant les récessions de 1981-82 et 1990-91)

L’investissement est très variable Les fluctuations du PIB s’accompagnent généralement de fluctuations analogues de la consommation, de l’investissement et de l’emploi. Cependant, l’investissement connaît des fluctuations dont l’ampleur relative est plus de 3 fois supérieure à celles du PIB. Ainsi, même si la consommation est environ 60% de la demande finale, les variations de l’investissement expliquent habituellement entre 40 et 50% des fluctuations du PIB. L’investissement est plus variable car il peut être différé, contrairement aux composantes non durables de la consommation.

La variabilité de l’investissement et du PIB

L’emploi fluctue un peu moins que le PIB Les mouvements de l’emploi total sont habituellement semblables à ceux du PIB (forte corrélation positive). Cependant, la tendance à la hausse de la production est nettement plus grande que celle de l’emploi. Entre 1976 et 2007, l’indice de l’emploi (1992.1 valant 100) est passé de 76 à 132 (+74%) tandis que celui de l’emploi est passé de 66 à 162 (+145%). L’ampleur des fluctuations cycliques de l’emploi est pour sa part généralement plus faible que celle du PIB,

Indices du PIB réel et de l’emploi (1992=100)

Le cycle du PIB réel et celui de l’emploi

La productivité du travail La productivité du travail peut être mesurée par le rapport entre le PIB réel et l’emploi (productivité=PIB/Emploi). C’est une variable très importante car elle est fortement liée au niveau de vie. Puisque le PIB augmente plus rapidement que l’emploi, la productivité du travail affiche une tendance à la hausse. (+41% entre 1976 et 2007, soit 1,1% par année en moyenne). Cependant, la productivité du travail est ralentie, voire diminuée, pendant les récessions (chômage déguisé). Curieusement, en dépit de la prospérité récente, la productivité du travail affiche depuis 2000 une performance plutôt décevante.

La productivité du travail au Canada (1992 = 100)

La productivité est procyclique

Section 4.2 Modèle de la demande et de l’offre agrégée et PIB potentiel

Comprendre les fluctuations La théorie macroéconomique tient compte de l’interaction entre 4 marchés pour comprendre les sources aux fluctuations. Les marchés sont : 1. Celui des biens et services (PIB et niveau général des prix); 2. Le marché des facteurs de production (emploi et salaire); 3. Le marché des fonds prêtables (taux d’intérêt); 4. Celui du change (taux de change). L’outil le plus simple est la transposition macroéconomique des courbes d’offre agrégée (OA) et de demande agrégée (DA) pour déterminer le PIB et les prix. Les raisonnements expliquant la forme des courbes OA et DA sont différents des raisonnements microéconomiques.

L’offre agrégée et la demande agrégée L’offre agrégée OA représente la capacité de production de l’économie (~ la courbe des possibilités de production). Cette capacité dépend de la disponibilité des facteurs de production, schématiquement répartis entre le travail L et le capital K, ainsi que de l’état de la technologie notée a. La capacité de production peut donc s’écrire Y = aF(K, L). Notez que la technologie multiplie la capacité de K et L à produire Y. La demande agrégée DA est la somme des demandes finales, soit C + I + G + Xn où Xn = X – IM désigne les exportations nettes. Pour avoir OA = DA, il faut que aF(K, L) = Y = C + I + G + Xn

De quoi dépend la demande agrégée? La DA étant la somme des composantes de la demande finale, il faut déterminer ce qui influence chacune des composantes. C dépend du taux d’intérêt i (-) et du revenu disponible Yd (+). Le revenu disponible = le revenu national Y (+) moins les taxes T (-). I dépend des anticipations de profit (+) et du taux d’intérêt (-). Xn dépend du taux de change e (+ car le taux de change est le prix de la monnaie étrangère), de l’activité étrangère (PIB du reste du monde) et du prix auquel se vendent nos exportations (+). G est décidé par le gouvernement. Notez que les taxes sont considérées comme le solde net entre les taxes brutes et les transferts du gouvernement au secteur privé.

Le rôle du niveau général des prix On vient de voir que DA augmente si le gouvernement augmente les dépenses publiques ou réduit les taxes, si les taux d’intérêt sont réduits (par la politique monétaire), si la monnaie se déprécie (car les produits canadiens deviennent plus compétitifs) ou si les gens deviennent optimistes sur les prévisions de profit futur. Cependant, la quantité demandée varie si le niveau général des prix (P) change. Il y a trois raisons pour lesquelles une hausse du niveau général des prix réduit la demande finale de biens et services.

Le niveau des prix affecte la demande finale de biens et services de trois façons 1. La compétitivité internationale : Si le prix des produits canadiens augmente, les biens importés deviennent plus compétitifs et Xn diminue. Cet effet prend plus d’ampleur lorsque le commerce international est important. 2. La richesse : Si P augmente, la valeur réelle des actifs financiers diminue ce qui réduit le pouvoir d’achat des ménages et fait diminuer C. Cet effet est souvent négligeable. 3. Les taux d’intérêt : Si P augmente, les gens n’ont plus assez de liquidité (car les biens sont plus coûteux) et vont vendre des actifs financiers pour augmenter leur liquidité. Ces ventes d’actifs font augmenter les taux d’intérêt et diminuer I et C. C’est habituellement le plus important des 3 effets.

La DA est de pente négative pour 3 raisons

Ce qui fait déplacer la demande agrégée La demande agrégée augmente, i. e. se déplace à droite si : - le gouvernement augmente ses dépenses G ou diminue les taxes T (ce qui fait augmenter C). - la Banque centrale fait baisser les taux d’intérêt (ce qui stimule I et C) - le dollar canadien se déprécie (ce qui stimule XN parce que X augmente et IM diminue. - les ménages font des gains de richesse (Ex. immobilier, bourse) - le PIB augmente à l’étranger (ce qui fait augmenter X) - l’optimisme gagne du terrain

Déplacements de la demande agrégée

DA : plutôt verticale ou horizontale ? En général une économie qui fait beaucoup de commerce international a une DA plus horizontale car la réaction de Xn au changement de prix est plus grand. En général, si les taux d’intérêt sont bas, la DA est plus verticale car il est difficile de baisser les taux d’intérêt et de stimuler I et C (convexité de la relation entre taux d’intérêt et prix des titres). Lorsqu’il y a déflation, la DA peut devenir verticale (dépression des années 30, Japon pendant les années 90). On appelle une telle situation une trappe de liquidité.

Le PIB dépend-t-il surtout de OA ou de DA? Depuis très longtemps deux écoles s’opposent : les classiques et les keynésiens. Les termes ont pris des sens variables selon le contexte mais peuvent se résumer comme suit. L’approche « classique » tend à attribuer les changements du PIB à des déplacements de OA : chocs sur la population active, le capital ou la productivité. Les tenants de cette approche estiment que les mécanismes d’autorégulation sont puissants et maintiennent l’économie près du plein emploi. L’approche « keynésienne » rend responsable des déplacements de DA. Les défenseurs de cette approche croient que les mécanismes d’autorégulation sont lents à produire leur plein effet et que des écarts persistants et importants du PIB par rapport à son potentiel se produisent.

Le court terme et le long terme La différence entre les deux approches se présente souvent sous forme d’une distinction entre le court terme et le long terme. À court terme, les marchés opèrent avec des prix (salaires) prédéterminés par contrat qui reflètent des perceptions erronées de la situation macroéconomique. Comme il faut du temps pour corriger toutes ces perceptions et rétablir des contrats adéquats, on appelle cette lenteur d’ajustement des rigidités de court terme. Le court terme est le régime keynésien. À long terme, aucune erreur systématique ne persiste et on gravite autour du plein emploi. C’est le régime classique.

Offre globale de long terme Si les ressources sont toutes employées à long terme, alors la production est limitée par les ressources et on a Y = aF(K, L). La production tend donc à évoluer à long terme près du PIB tendanciel. En raison de la hausse de la population en âge de travailler, L tend à s’accroître avec le temps. L’amélioration technologique fait aussi progresser a. De même, l’investissement fait augmenter K. Ainsi, OA augmente progressivement avec le temps, mouvement représenté par la courbe pointillée à la page 5. À long terme, le niveau d’emploi est tel que le taux de chômage est à son niveau naturel et le taux d’inflation est stable.

Le niveau des prix n’affecte pas l’offre à long terme À long terme les changements du niveau général des prix s’accompagnent de mouvements similaires dans la rémunération des facteurs de production. La rentabilité de la production n’est donc pas affectée par P et la quantité offerte ne change pas. Puisque la quantité offerte est la même peu importe P, la courbe d’offre agrégée de long terme est verticale. Cette courbe verticale se déplace cependant lorsque a, K ou L changent.

L’offre globale de long terme est verticale

Offre de long terme et inflation L’offre de long terme est verticale à un point où l’inflation est stable. Le niveau de production correspond au point où le taux de chômage est à son niveau naturel. Si le PIB est plus élevé, le chômage diminue et l’inflation s’accélère. Si le PIB est plus faible, le chômage augmente et l’inflation s’abaisse.

L’offre de long terme et l’inflation

À court terme une hausse de prix fait augmenter la quantité offerte Si les prix augmentent alors que les facteurs sont rémunérés selon des conditions prédéterminées par contrats, la production des entreprises devient plus rentable. En raison de cette hausse attendue de rentabilité, la quantité produite tend à augmenter avec le niveau général des prix. La courbe OA a donc une pente positive.

Offre agrégée de court terme

L’offre agrégée de court terme tend à devenir verticale lorsque le PIB augmente On ne peut pas augmenter indéfiniment la production en haussant les prix. Lorsque toutes les ressources sont utilisées, l’augmentation des prix ne permet plus d’augmenter la production car il ne reste plus de chômage conjoncturel. L’offre agrégée de court terme tend alors à devenir verticale.

L’offre agrégée devient verticale si le PIB augmente

Qu’est-ce qui fait déplacer l’offre agrégée? Tout ce qui fait changer les coûts de production va déplacer l’offre agrégée, Si les coûts augmentent, il faut un prix de vente plus élevé pour justifier la production. Une hausse des coûts déplace OA vers le haut. Une hausse du prix des intrants (ex. pétrole), une augmentation des salaires, une hausse de l’inflation anticipée sont tous des facteurs qui déplace OA vers le haut. À l’inverse, si les salaires diminuent, ou si le prix du pétrole baisse ou l’inflation anticipée diminue, alors OA se déplace vers le bas.

Déplacement de l’offre agrégée

L’équilibre de court terme et de long terme : OA et DA se coupent au PIB tendanciel

Classique ou keynésien? Pour les classiques, les mécanismes du marché sont forts et permettent à l’économie de demeurer très proche de son niveau tendanciel. Pour cette école une bonne représentation est OA verticale. L’approche keynésienne prétend plutôt que les mécanismes qui assurent le retour au plein emploi existent mais prennent du temps à agir. À court terme, il faut tenir compte de OA de pente positive. À long terme, il faut tenir compte de verticale. C’est l’approche dominante que nous allons voir.

Si DA diminue, cela fait diminuer l’inflation et le PIB à court terme

Par contre si DA augmente, cela fait augmenter l’inflation et le PIB à court terme

Les fluctuations de prix ont un effet modérateur sur le PIB L’augmentation de DA se mesure par le déplacement horizontal de la demande. Mais les producteurs ne peuvent répondre à cette demande aux prix courants. Les prix doivent augmenter pour accroître les incitatifs à produire. Cette hausse de prix a pour conséquence de réduire la quantité demandée le long de DA (hausse de taux d’intérêt, baisse de compétitivité internationale et baisse de pouvoir d’achat des actifs financiers.

Les variations de prix ont un effet modérateur sur le PIB

Si OA diminue (ex. choc pétrolier) on assiste à une hausse de P et une baisse de PIB à court terme

Si OA augmente (ex. baisse des prix des produits importés) P diminue et le PIB augmente à court terme

Phillips : le débit et la pression dans les tuyaux Le premier à avoir observé la relation négative entre l’inflation et le chômage est Phillips (1958). Il fut aussi connu pour avoir développé un modèle économique basé sur une tuyauterie. L’analogie qu’on en tire consiste à comparer deux méthodes pour augmenter le débit d’un fluide dans un tuyau. On peut augmenter le débit (~ PIB) avec une pompe plus forte (~ DA) mais alors la pression (~P) dans le tuyau augmente. On peut aussi augmenter le débit sans changer la pompe si on accroît le diamètre (~OA) du tuyau mais alors la pression (~P) diminue.

Les forces de stabilisation automatique : du court terme au long terme Si l’équilibre de court terme réduit le PIB sous son niveau tendanciel, le chômage augmente et les salaires tendent à diminuer. Comme la baisse des salaires réduit les coûts l’offre de court terme se déplace vers le bas et ce mouvement se poursuit jusqu’à ce qu’on retourne au PIB tendanciel. L’équilibre de court terme est donc seulement temporaire car l’économie tend vers l’intersection entre DA et OALT.. C’est le principal mécanisme autorégulateur macroconomique.

En cas de ralentissement économique OA de court terme se déplace à droite et on retourne au PIB tendanciel

Section 4.3 Budget de l’état et politiques macroéconomiques

La répartition des pouvoirs et la structure des budgets Le Canada est une fédération où les administrations fédérales et provinciales ont des responsabilités différentes. Les provinces ont la responsabilité des programmes les plus coûteux : santé, éducation et aide sociale. Le fédéral a la responsabilité de la défense nationale, de la politique monétaire, des affaires étrangères et accorde un soutien financier aux personnes âgées et aux chômeurs. Le gouvernement fédéral peut contribuer au coût des programmes sous responsabilité provinciales en transférant des sommes aux administrations provinciales.

Les types de revenus du gouvernement fédéral On peut classer les revenus du gouvernement de la manière suivante : Impôts sur le revenu des particuliers Impôts sur le revenu des sociétés Autres impôts Taxes et droits d’accise Cotisations d’assurance emploi Autres revenus (Ex. placements La plus importante source de revenus est l’impôt des particuliers : guère surprenant étant donné que les ménages reçoivent la plus grande part du PIB sous forme de salaires, etc.

Structure de revenus du gouvernement fédéral en 2006-2007

Les types de dépenses du gouvernement fédéral en 2006-2007 Les dépenses fédérales peuvent être ventilées comme suit Transferts aux particuliers Transferts aux administrations publiques Défense nationale Autres dépenses Intérêts sur la dette publique La figure suivante montre comment se répartissent ces dépenses en 2006-2007

Structure de dépenses du gouvernement fédéral

Historique des dépenses totales et de programme Il est plus juste d’exprimer les dépenses et recettes en pourcentage du PIB pour tenir compte des besoins et ressources de l’économie. Les dépenses fédérales totales ont atteint un sommet à 25% du PIB en 1982. Leur importance a connu une diminution considérable à partir de 1992, passant de 23,4% du PIB à environ 15-16% du PIB depuis 2000. Les dépenses totales incluent les dépenses en intérêts et les dépenses de programme. C’est en 1990 que les intérêts ont culminé (6,6% du PIB, part qui est de seulement 2,3% en 2006). Les programmes ont atteint 21% en 1982 et se situent entre 12% et 13% du PIB depuis 1997, le plus faible pourcentage depuis 1950.

Historique des dépenses fédérales en pourcentage du PIB

Recettes et dépenses du gouvernement fédéral Avant 1997, le gouvernement fédéral a presque toujours fait des déficits budgétaires. Depuis 1970, les recettes fédérales se sont toujours maintenues entre 16 et 19% du PIB. C’est à partir de 1975 que le déficit budgétaire s’est creusé, les recettes n’ayant pas suivi la hausse des dépenses. La récession de 1981-82 a contribué à aggraver le problème et en 1984 les dépenses atteignaient 150% des recettes (un tiers des dépenses étaient financées par emprunts). Depuis 1997 le gouvernement fédéral enregistre des surplus à tous les ans.

Recettes et dépenses en pourcentage du PIB

La dette publique fédérale en proportion du PIB Avant 1975, la croissance du PIB était telle que le ratio de la dette au PIB diminuait en dépit des déficits annuels. En 1975 la dette publique représentait environ 20% du PIB. Entre 1975et 1995, le rapport entre la dette et la PIB a continuellement augmenté, portant le taux d’endettement à 70% du PIB. Depuis 1995, la dette est une part de plus en plus faible du PIB et représente moins de 30% du PIB en 2007. La bonne santé budgétaire et économique laissent entrevoir des baisses additionnelles assez rapides du ratio Dette/PIB dans les prochaines années.

Dette fédérale en pourcentage du PIB

Les dépenses de programme et les recettes fiscales Le surplus d’opérations est la différence entre les recettes budgétaires et les dépenses de programme, c’est-à-dire les dépenses autres que les intérêts sur la dette publique. Cette comparaison permet de savoir si le gouvernement a financé par emprunts les services fournis à la population et aux entreprises. C’est seulement pendant une période de 10 ans, soit de 1975 à 1985, qu’on a enregistré un déficit d’opérations. Si on avait évité d’emprunter pour payer les programmes pendant cette période, on aurait empêché la dette d’augmenter pendant les 10 années suivantes.

Recettes et dépenses de programmes (% du PIB)

Surplus budgétaire et surplus d’opérations

La dynamique de l’endettement public : la course entre les intérêts composés et la croissance économique Si vous laissez couler de l’eau dans un bain, le niveau d’eau montera. Si vous laissez couler de l’eau dans un ballon qui prend de l’expansion, le niveau d’eau monte ou diminue selon que la croissance du volume intérieur est plus lente ou plus rapide que l’augmentation du volume d’eau ajouté dans le ballon. La dette tend à augmenter sous son propre poids en raison des intérêts composés. Une dette initiale de 100 à un taux d’intérêt r vaudra 100×(1+r)n après n années. La capacité de payer dépend de la croissance du PIB. S’il augmente au taux g, un PIB de 100 vaudra 100×(1+g)n après n années.

Qui gagne : la dette ou la croissance? Supposez qu’initialement la dette et le PIB valent tous les deux 100 de sorte que le rapport dette/PIB = 1. Si on a par la suite toujours un déficit d’opérations nul, alors le déficit budgétaire = intérêts sur la dette publique. Comme la dette augmente alors au rythme des intérêts le ratio dette/PIB vaudra [ (1+r)/(1+g) ]n après n années. Ainsi, le rapport ira en augmentant si r > g et en diminuant si r < g. Cette comparaison permet de savoir si on peut se permettre des déficits d’opérations. Dans le 1er cas, la rigueur budgétaire est de mise. Dans le 2ème cas, on peut se permettre un certain laxisme budgétaire et emprunter pour couvrir une partie des dépenses de programme.

Comparaison du taux d’intérêt sur la dette et de la croissance économique Jusqu’en 1980, la dynamique d’endettement était favorable puisque la croissance économique était plus rapide que le taux d’intérêt. Depuis 1980 (exception faite de 2000), la dynamique d’endettement a toujours été défavorable. Pour éviter un retour à une spirale d’endettement, il est nécessaire de couvrir une partie des intérêts avec les recettes fiscales. La croissance explosive du taux d’endettement à partir du début des années 80 est due à un retard à s’ajuster à une nouvelle réalité d’endettement.

Taux d’intérêt sur la dette et croissance économique

Le déficit et le cycle économique : le stabilisateur automatique Comme les recettes fiscales dépendent du PIB et que certains transferts augmentent en récession (Ex. Ass. Emploi) le déficit budgétaire tend naturellement à augmenter (diminuer) en présence d’un écart déflationniste (inflationniste). Il est sain de laisser ainsi le déficit augmenter en récession car, par son action naturelle, le gouvernement soutient les revenus des citoyens en période de récession et contribue au maintien d’un niveau plus élevé de consommation. Une politique de déficit zéro est malsaine car elle oblige le gouvernement à augmenter les taux d’imposition pendant une récession pour compenser la baisse de l’assiette fiscale, contribuant à accentuer l’importance de la récession.

Les conséquences de l’endettement public Plusieurs arguments concernant l’endettement public lui donnent une image plus ou moins grave. Il est clair tout d’abord que, tout comme pour un ménage ou une entreprise privée, l’endettement gouvernemental résultant d’investissements dans des biens durables ou des infrastructures n’est pas malsain, en autant que les biens ainsi financés ont un taux de rendement au moins aussi grand que le taux d’intérêt sur la dette. La dette qui peut poser problème est celle résultant de l’emprunt pour couvrir les dépenses courantes. Intéressons nous un peu à ses conséquences.

Dette interne vs dette externe On évoque parfois l’argument que si le gouvernement a pu financer l’emprunt gouvernemental avec l’épargne domestique, il n’y a aucun coût social car les dépenses en intérêts accrues du gouvernement sont des recettes additionnelles des prêteurs. On dit qu’alors la dette est interne. Par opposition une dette est dite externe si le gouvernement emprunte sur les marchés internationaux. Les dépenses en intérêts sortant du pays, il n’y a alors aucun gagnant dans le pays pour les dépenses accrues en intérêts et un coût net apparaît. L’analogie est parfois faite avec un père de famille qui emprunte de ses enfants ce qui n’appauvrit pas la famille.

La contrainte agrégée de financement L’approche par la demande finale nous apprend que le PIB est la somme des dépenses finales soit Y = C + I + G + X – IM Comme le revenu national ne peut être utilisé que pour consommer, payer des taxes (T) ou épargner (E), on a donc l’identité C + I + G + X – IM ≡ C + T + E En simplifiant C et en réarrangeant, on obtient la contrainte agrégée de financement (G - T) + (I - E) ≡ (IM – X) La somme du déficit budgétaire et de l’excédent de l’investissement privé sur l’épargne privée est donc nécessairement égale au déficit commercial,1 soit les emprunts internationaux du pays (pas du gouvernement). 1On devrait parler plus justement ici de déficit du compte courant en tenant compte des intérêts sur la dette étrangère nette.

Les déficits jumeaux : la distinction entre dette interne et dette externe est fallacieuse Si le gouvernement augmente ses emprunts, va-t-il faire augmenter l’épargne privée ou non? Si l’épargne privée ne change pas, une dette gouvernementale interne va réduire la quantité d’épargne domestique disponible pour financer l’investissement privé. Cela forcera le secteur privé à financer une part accrue des investissements sur les marchés internationaux. Pour un pays, ce qui compte est la dette étrangère nette. L’augmentation d’endettement public entraîne une hausse de l’endettement international du pays aussi sûrement que si le gouvernement avait lui-même emprunté à l’étranger. Le service de la dette étrangère va donc augmenter, réduisant le niveau de vie futur.

Les déficits jumeaux aux USA

Qui paie le fardeau : générations présentes ou futures

La politique de stimulation budgétaire est-elle efficace? Effet d’éviction total par les exportations SI G-T augmente et qu’on peut emprunter à l’étranger, les étrangers achètent des dollars canadiens. Cela fait apprécier la monnaie et réduit les exportations. L’appréciation arrête lorsque les pressions à la hausse sur les taux d’intérêt domestiques ont disparues. On peut montrer que la baisse d’exportations nettes tend à être égale à la hausse du déficit budgétaire. En change flexible l’action budgétaire est incapable de stimuler l’économie. Bonne nouvelle : réduire le déficit sans récession est possible si on laisse déprécier la monnaie