Chapitre Deuxième Voyelles et consonnes (A. Meurant - UCL 2006-2007)

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Chapitre Deuxième Voyelles et consonnes (A. Meurant - UCL 2006-2007)

Voyelles et consonnes (A. Meurant - UCL 2006-2007)

1. L’alphabet latin comporte 23 lettres. I. L’alphabet latin 1. L’alphabet latin comporte 23 lettres. 2. Les lettres i et u notent autant la voyelle (dominus) que la semi-voyelle (iam ; uulnus). La distinction graphique entre voyelle et semi-voyelle est due à Pierre de la Ramée (1515-1572). Aussi j et v sont-elles appelées « lettres ramistes ». 3. Selon les époques, la graphie de certains mots peut subir quelques modifications. caelum = coelum = cēlum (A. Meurant - UCL 2006-2007)

Pour uniformiser la prononciation du latin, adoption en 1956 de la I. L’alphabet latin Pour uniformiser la prononciation du latin, adoption en 1956 de la prononciation dite « restituée », censée être proche de celle utilisée par Cicéron. En voici les principaux principes : toutes les lettres se prononcent ; « c » se prononce [k] ; « u » se prononce  [ou] ; « g » se prononce [gu] ; « gu » se prononce [gw] ; « e » se prononce [é] ; « t » se prononce [t]. « ae » se prononce [ay] ; (A. Meurant - UCL 2006-2007)

On rappellera encore utilement que I. L’alphabet latin On rappellera encore utilement que V sert à noter le u majuscule X se substitue au couple cs K est une variante de c, employée d’abord devant a lettres de l’alphabet latins = graphèmes, soit des unités graphiques minimales. Exception : q qui ne se trouve isolé que dans la formule (A. Meurant - UCL 2006-2007)

II. Le système vocalique (A. Meurant - UCL 2006-2007)

Le latin connaît des voyelles brèves (-a-, -e-, -i-, -o-, -u-) II. Le système vocalique Le latin connaît des voyelles brèves (-a-, -e-, -i-, -o-, -u-) et longues (-ā-, -ē-, -ī-, -ō-, -ū-). (A. Meurant - UCL 2006-2007)

– e – et – o – sont intermédiaires II. Le système vocalique Une voyelle est dite ouverte ou fermée d’après le degré d’ouverture de la bouche : – a – est la plus ouverte – e – et – o – sont intermédiaires – i – et – u – sont les plus fermées Une voyelle dans une syllabe ouverte est libre (le-go) et entravée dans une syllabe fermée (fac-tus). (A. Meurant - UCL 2006-2007)

massée en avant massée en arrière II. Le système vocalique langue massée en avant massée en arrière ī ū aperture minima ǐ ǔ fermée ē ō ĕ ŏ zone d’articulation a/ā ouverte maxima (A. Meurant - UCL 2006-2007)

e/ē = deux voyelles intermédiaires d’avant II. Le système vocalique a/ā = voyelles ouvertes car le passage de l’air est maximal (sans entraves) lors de leur articulation. i/ī = voyelles fermées d’avant = voyelles dont l’articulation (réalisée à l’avant de la cavité bucale) réduit au mieux le passage de l’air. u/ū = voyelles fermées d’arrière = voyelles dont l’articulation (réalisée à l’arrière de la cavité bucale) réduit au mieux le passage de l’air. e/ē = deux voyelles intermédiaires d’avant o/ō = deux voyelles intermédiaires d’arrière (A. Meurant - UCL 2006-2007)

5 timbres vocaliques seulement (contre 16 en français) II. Le système vocalique Caractères du système 5 timbres vocaliques seulement (contre 16 en français) l'équilibre, matérialisé par un triangle équilatéral l'absence de nasales l'existence d'oppositions pertinentes -/ˇ (différence de longueur disparue au IVe siècle p.C.n.) (A. Meurant - UCL 2006-2007)

Données matérielles MÚRUS PRIMUS gémination : aa digramme : ei = ē II. Le système vocalique Données matérielles MÚRUS PRIMUS gémination : aa digramme : ei = ē (A. Meurant - UCL 2006-2007)

La diphtongaison haedus = hēdus au = claudo ae = quaero oe : poena II. Le système vocalique La diphtongaison haedus = hēdus au = claudo ae = quaero oe : poena Claudius = Clōdius Poenus : Pūnicus (A. Meurant - UCL 2006-2007)

III. Le système consonantique   Orales Nasales Constrictives Semi-voyelles Sourdes Voisées Bilabiales p b m Labiodentales f Apico-dentales t d n s r l Palatales j Vélaires k g - ÿ Labiovélaires kw gw w Glottales h (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de prononciation B. Glotte pour la phonation Lettres pourvues d’une seule valeur phonique 1. Glotte  2. Cordes vocales  3. Epiglotte  5. Cartilages aryténoïdes  A. Glotte pendant la respiration  (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de pronociation P [p] et m [m] qui notent des occlusives bilabiales consonnes prononcées en obstruant momentanément le canal expiratoire par la fermeture des lèvres. [p] = orale (non nasale) et sourde (non voisée) >< [m] = nasale et (normalement) sonore. La prononciation de la consonne nasale [m] entraîne l’abaissement du voile du palais, ce qui permet de laisser passer l’air par le nez. L’émission de cette lettre provoque la mise en mouvement des cordes vocales. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de pronociation T [t] note l’occlusive (apico)dentale T marque l’occlusive apicodentale (ou dentale) [t]. Cette fois, l’obstruction du canal expiratoire s’opère entre les dents et la pointe de la langue, soit en retrait par rapport aux bilabiales. C et k notent l’occlusive dorsale ou vélaire [k] L’obstruction du canal expiratoire intervient entre le dos de la langue et le voile du palais, donc plus en arrière encore que la précédente. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de pronociation F marque la constrictive fricative labio-dentale [f] un frottement né d’un resserrement entre la lèvre inférieure et les incisives constrictives S marque la constrictive sifflante apicodentale [s] sifflement issu d’un resserrement entre la pointe de la langue et les dents consonnes constrictives, soit celles dont la prononciation provoque non pas une obstruction, mais un simple rétrécissement du passage de l’air R marque la constrictive vibrante apicodentale [r] petits battements de la pointe de la langue rapprochée des dents (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de prononciation Lettres pourvues de différentes valeurs phoniques L’air glisse des deux côtés du resserrement que provoque le rapprochement du dos de la langue vers le velum. Les consonnes L note à l’initiale la constrictive latérale vélaire [ÿ] ou « l pinguis » ou, par position, la latérale apicale [l], encore dite « l grêle ». Rapprochement de la pointe de la langue et des dents. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de prononciation N note, à l’initiale, l’occlusive nasale apicodentale [n] ou, par position, la nasale vélaire [~] = devant une occlusive vélaire B note, à l’initiale, l’occlusive voisée bilabiale [b] ou, par position, prend la valeur d’une sourde devant p, t, s. Mais devant p, b évolue ordinairement en p. D note, à l’initiale, l’occlusive voisée ou, par position, prend la valeur 1. d’une sourde [t] devant t et la valeur 2. d’une sifflante [s] devant s. Suivie d’une autre consonne d cède souvent la place à la lettre correspondant au son marqué par cette consonne. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de prononciation Lettres pourvues de différentes valeurs phoniques Les voyelles Selon leur quantité les voyelles a, e, i o, u sont susceptibles de marquer deux sons vocaliques différents. Aux valeurs initiales de i et de u peuvent toujours se substituer, par position, la valeur consonantique des semi-voyelles j (prépalatale) ou w (labio-vélaire) : début de mot (devant une autre voyelle), entre voyelles. Diphtongues ae [aj], au [aw], oe [oj] = décroissantes car leur élément final est plus fermé que l’initial. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de prononciation Lettres pourvues de différentes valeurs phoniques Le digraphe qu Occlusive vélaire sourde + appendice (avec arrondissement des lèvres : elle se range donc dans la catégorie des labiovélaires). Transcription = [kw], pour indiquer qu’il s’agit d’un son unique (quoique complexe) qui devait, plus vraisemblablement, correspondre à une suite phonique binaire [kw]. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de prononciation Lettres pourvues de différentes valeurs phoniques Le graphème gu Après la lettre n, note [gw] (labiovélaire voisée). Prononcer [gw]. En dehors de ce contexte, il s’agit de deux graphèmes notant la consonne [g] et la voyelle [u] pour former la syllabe [gu]. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

IV. Règles de prononciation Quelques cas particuliers X = [ks] H = aspiration sous forme de souffle simple qui n’est plus prononcé à l’époque classique : porte sur une voyelle initiale, une occlusive sourde (mots d’origine grecque) ou sert à empêcher l’hiatus (valeur zéro) . Y (prononcée [ü] comme dans le français «mur») et Z (prononcée [dz]) ne s'utilisent que dans la transcription de mots grecs. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

Une syllabe terminée par une voyelle ou une diphtongue est ouverte. V. La syllabe La syllabe est l’unité phonétique fondamentale, groupe de consonnes et/ou de voyelles qui se prononcent d’une seule émission de voix. Dans le découpage du mot, il y a autant de syllabes que de voyelles (ou de diphtongues). Une syllabe terminée par une voyelle ou une diphtongue est ouverte. Une syllabe est fermée (ou entravée) quand elle est terminée par une consonne. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

V. La syllabe Si la voyelle est suivie d'une consonne, d'une autre voyelle (en hiatus) ou d’une diphtongue, la coupe syllabique intervient immédiatement après la (première) voyelle (syllabe ouverte). Si la voyelle est suivie de deux consonnes, la coupe syllabique se fait entre celle-ci (syllabe fermée ou entravée). Si la voyelle est suivie de trois consonnes (ou de x + consonne), la coupe syllabique s'opère après les deux premières (syllabe fermée). On notera cependant que si ces trois consonnes sont issues du groupement occlusive (b, p, d, t, g, c) + liquide (l , r), la coupe intervient après la première consonne. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

V. La syllabe Toute syllabe fermée est longue. La syllabe ouverte est brève si sa voyelle est brève, elle est longue si elle contient une diphtongue ou une voyelle longue. La prosodie est l'étude de la longueur des syllabes (on distinguera nettement voyelle longue et syllabe longue). Une syllabe comportant une voyelle longue ou une diphtongue est longue « par nature » D’autres, qui comportent une voyelle suivie de deux consonnes dont la première (au moins) fait partie de la même syllabe (la seconde pouvant appartenir au mot suivant) le sont « par position » ou plus exactement « par convention . (A. Meurant - UCL 2006-2007)

Et encore mī = mihi ou oc – cī – de – re > cae – de – re V. La syllabe Est brève, une syllabe comportant une voyelle brève (non suivie de deux consonnes). Sont indifférentes ou communes (comptant tantôt comme longue, tantôt comme brève), les syllabes affichant une voyelle brève suivie d'un groupe occlusive (b, p, d, t, g, c) + l/r Et encore mī = mihi  ou oc – cī – de – re > cae – de – re (A. Meurant - UCL 2006-2007)

1. Tout mot latin dissyllabique s’accentue sur la première syllabe. VI. L’accent 1. Tout mot latin dissyllabique s’accentue sur la première syllabe. 2. Les mots polysyllabiques (= plus de deux syllabes) s’accentuent sur la pénultième si celle-ci est longue, sur l’antépénultième dans le cas contraire. Quoi qu’il en soit, l’accent ne remonte jamais plus haut que la troisième syllabe. scūtum clāmāre philosophus stultus auctōritās contentiō (A. Meurant - UCL 2006-2007)

voyelle suivie de deux consonnes : X. L’accent 3. Est brève une syllabe contenant une voyelle brève dans une syllabe ouverte : Macedonia Sicilia domesticus Est longue une syllabe contenu une voyelle longue, une diphtongue ou une voyelle suivie de deux consonnes : causa prōuincia (A. Meurant - UCL 2006-2007)

ce qui explique l'italien ásino, l'espagnol ásno et le français ´âne X. L’accent ásinum : i bref, l'accent remonte donc sur l'antépénultième syllabe (a), ce qui explique l'italien ásino, l'espagnol ásno et le français ´âne uirtútem : ū long, la pénultième est donc accentuée, ce qui explique l'italien virtù, l'espagnol, virtùd et le français vertú ; ciuitátem : ā long, la pénultième est donc accentuée, ce qui explique l'italien città, l'espagnol ciudád et le français cité ; Románum : ā long, la pénultième est donc accentuée, ce qui explique l'italien et l'espagnol Románo, comme le français Romáin ; tépidum : i bref, l'accent remonte donc jusqu'à l'antépénultième, ce qui explique l'italien tiépido, l'espagnol tíbio et le français tiède. (A. Meurant - UCL 2006-2007)

difficulté provient des mots polysyllabiques dont il aut connaître la X. L’accent En pratique difficulté provient des mots polysyllabiques dont il aut connaître la quantité de l'avant-dernière syllabe (pénultième) car les enclitiques sont directement reconnaissables. Lorsque l'avant-dernière syllabe du mot polysyllabique est fermée, elle est longue et porte donc l'accent. Lorsque celle-ci est ouverte, sa quantité suit celle de sa voyelle (fournie par le dictionnaire ou le lexique). (A. Meurant - UCL 2006-2007)