Ni d’Eve ni d’Adam (168-188) Amélie veut aller seule à la montagne de Kumotori Yama (+ de 2.000 m d’altitude) = “montagne du nuage et de l’oiseau” Si les stations de ski sont abondantes en Europe,elles sont rares au Japon. Enfant, Amélie avait peur des histoires de Yamamba, une sorcière qui fait de la soupe avec les promeneurs solitaires. Elle accomplit 1.000 mètres d’une escalade “charmante” Elle admire la nature, surtout le bambou qui est hybride, car il n’est ni arbre ni plante. La neige tombe et elle est émerveillée car le paysage devient mystérieux. Elle arrive au refuge dans lequel se trouve un poêle encastré dans le sol, un “kotatsu”. Elle dit “Byzance” : dans l’histoire de l’humanité, Byzance était une ancienne cité grecque (Constantinople, aujourd’hui Istanbul). Quand on dit “c’est Byzance”, cela veut dire “c’est opulent”. Amélie met son pyjama (!!) et se réfugie sous la couverture.
Elle doit aller au “wawa”, donc, elle sort mais évidemment, elle attrappe froid. De retour à l’intérieur, elle n’arrive pas à se réchauffer. Elle se colle contre le poêle brûlant et ne sent rien… son corps est “surgelé”, comme du “plomb gelé” (177). Le poêle la brûle de froid! Elle pense à la sorcière qui l’aurait transformée en produit surgelé pour faire sa soupe! (178). Jusqu’au matin, elle reste là, sans bouger, à écouter la neige qui tombe. Le matin, dès l’aube, elle sait qu’il faut partir (ses vêtements sont gelés!). Elle ouvre la porte du refuge qu’elle compare au geste de “desceller son tombeau” (180). Elle court très très vite (“déguerpir, c’est se sauver”, 181). Bouger, c’est vivre. Elle galope pendant des heures et elle se rend compte qu’elle se perd. La neige a recouvert tous les repères. Elle espère voir le Mont Fuji, alors elle sera sauvée. Enfin, elle le voit et elle hurle, elle pleure : “Que tu es beau!” (184). Elle va de nouveau au wawa… Il est midi… encore 6 heures avant la nuit… Elle danse et tout lui paraît “sublime”. Elle redesecend, elle dévale (186) et il fait sombre quand elle arrive en bas de la montagne.
Elle prend le train pour Tokyo ; là, elle prend le métro et elle arrive enfin chez elle (186). “Sardanapale n’était pas mon cousin” (186). Dans son bain, elle pleure de joie : “Je suis rescapée de quelque chose de trop beau, de trop grand” (187). “Le sommeil m’avale qui les unit en moi” (188). LES = identités multiples d’Amélie… La construction de la phrase est inhabituelle : Le sommeil, qui les unit en moi, m’avale. Distortion de la syntaxe // “moi” dispersés Avez-vous jamais vécu une expérience similaire, ou plus ou moins similaire? Quelques expressions... - 170 – potage rousseauiste - 173 – somnanbulisme éveillé - 176 – horreur et extase = une oxymore/un oxymoron - 185 – ne pas se moucher du coude = s’imaginer être quelqu’un d’important - 186 – Sardanapale (roi légendaire) n’est pas mon cousin = être fier (même le grand Sardanapale ne pourrait être mon cousin)
Les cinq sens : une féerie (conte merveilleux) des sens de la neige vue : une pléthore d’exemples (montagne – paysage du monde 170) – la NEIGE toucher : « barbe glacée » (173) odorat : »sentait blanc » (176) ouïe : « sonnait blanc » (176) – « silence » (171) – »tempête » (175) goût : goût blanc (176) le chaud et le froid autour du Kotatsu (morsure, brûlure, peau) 187 : « LE CORPS EST UNE SACRÉE INVENTION »